parant avec les différentes espèces de Canis, je n’en trouvai pas une
qui lui convînt entièrement.
Le Loup y le Renard, toutes les variétés de nos Chiens domestiques,
le Renard de Yirginie, le Chacal, examinés avec la plus scrupuleuse
attention, se ressemblent parfaitement entre eux par des points dans
lesquels ils diffèrent tous également de notre Carnassier actuel.
Mais on est très-embarrassé de faire saisir des différences qui,
faciles à voir pour l’oeil habitué, sont très-difficiles à rendre à l’esprit
par des paroles. Essayons cependant de nous faire entendre.
La dent e est évidemment la quatrième molaire de ce côté ;
comparée pour la grandeur avec la pareille des autres espèces, on
trouve que c’est du Renard quelle approche lfe plus. La distance
des deux trous sous-mentonniers, et celle entre la dent e, et la base j
de la portion extérieure de la canine i, donnent à peu près le même
résultat. Maintenant si l’on prend la hauteur e o , de la branche à
cet endroit, on trouve que le Renard a un sixième de moins. Si l’on
suit le bord inférieur en arrière, on trouve qu’il est presque droit
dans notre animal, et que dans le Renard il remonte de manière
que l’angle d se porte en 3.
L’apophyse coronoïde est bien plus différente encore; elle est beaucoup
plus courte et plus étroite dans le Renard que dans notre animal.
La ligne 3 n, par exemple, dans' le Renard ne fait pas tout-a-fait
les trois quarts de la ligne dp qui lui correspond dans notre animal.
La ligne 3 a, est encore un peu plus petite par rapport à la ligne d a.
Ainsi non-seulement la mâchoire du Renard, à longueur a peu
près égale, a certaines de ses dimensions moins grandes que la
mâchoire fossile ; mais ces dimensions ne diminuent pas uniformément
, puisque vers e o , c’est d’un sixième, et vers da et dp, c’est de
plus d’un quart que les lignes du Renard sont au-dessous de leurs
correspondantes dans notre animal.
Ceci répond d’avance à l’objection qu’on pourroit nous faire, que
nous ne pouvons avoir bien juste la longueur dq de notre mâchoire
fossile, à cause de la cassure r s de la pierre. On voit que nous nous
sommes abstenus d’employer cette longueur dans nos comparaisons.
Quelque mâchoire du genre Canis que nous examinions, nous
y trouvons les mêmes différences dans le contour et les proportions
de la partie postérieure : les variétés des Chiens domestiques , le
Mâtin, par exemple, et le Doguin ne diffèrent pas autant l’une de
l’autre à cet égard, que cet animal ne diffère des Canis que nous lui
avons comparés. Il est donc très-probable que ce Carnassier étoit
comme les Herbivores, d’une espèce inconnue aujourd’hui.
Nous croirions même pouvoir dire que cela est certain , si nous
avions le squelette de quelques espèces telles que l’Isatis; mais, quoique
nous soyons bien persuadés d’avance que les mâchoires de ces
espèces ressemblent à celles des autres , nous ne prononcerons point
ic i, afin de ne rien laisser de douteux dans notre travail.
Hauteur de la mâchoire, depuis l’angle postérieure d , jusqu’à l’apophyse
coronoïde a.......................................................................... o,o5
Hauteur depuis ce même angle , jusqu’au condyle. . ....................................0,02-1
Largeur de l’apophyse coronoïde immédiatement, au-dessus du condyle. . 0,02.5
Hauteur de la branche dé la mâchoire vis-à-vis et y compris la dent e. . 0,022
Distance comprise entre les deux trous sous-mentonniers................................ 0,008
§ II. Portions de tête et de mâchoire d’une grande espèce appartenant
à un genre de la famille des Coatis, des Ratons, etc.
Il suffit d’un coup d’oeil, au naturaliste exercé, pour juger que la
tête de la pl. LXIX , fig. 2 , et la mâchoire inférieure, fig. 3 , proviennent
d’un Carnivore, et d’un Carnivore différent de tous ceux
que l’on connoît.
La première proposition est suffisamment prouvée par la forme
pointue et tranchante des premières molaires ou fausses molaires, et
par l’énorme saillie de l’arcade zygomatique.
La seconde résulte de la comparaison du petit nombre de dents
que nous offrent ces morceaux, avec leurs analogues dans, les genres
connus.
On voit derrière la canine supérieure a, trôis fausses molaires
b, c, d, puis en e les racines de la carnassière. La troisième fausse