Cette tête à série de 'dents continue est moindre que celle de
l’âne, que celle du tapir des Indes et que celle du sanglier, mais
elle surpasse d’un cinquième de sa longueur celle du jeune tapir
d’Amérique.
A r t i c l e V I .
Des dents et des portions de têtes éparses dans nos carrières a
plâtre, qui annoncent diverses espèces dans chacun des deux
genres.
J ’a i réintégré les têtes de paloeotherium et d£anoplotherium a
peu près dans leur entier •, je n’ai pas couru le risque de reunir des
parties étrangères les unes aux autres, et d’eu composer des monstres ou
des êtres chimériques, parce que tous les morceaux que j ai employés
m’ont offert quelques parties communes qui les lioient ensemble.
Mais cette précaution ne peut plus me servir pour les autres
parties du corps. Jamais ou presque jamais celles-ci ne sont auprès
des têtes. Or j’ai annoncé précédemment qu’il y avoit des têtes et
des dents de plusieurs espèces ; si je trouve de même, comme cela
ne peut manquer, des pieds , des jambes , des bras differens ,
comment discernerai-je ceux qui appartiennent à mes animaux, et
ceux qui ne leur appartiennent pas?
Il n’y avoit qu’une voie à suivre ; tâcher de déterminer le nombre
des espèces auxquelles ont appartenu les portions de têtes; recueillir
et déterminer les différens pieds , et attribuer ceux-ci a
leurs têtes respectives par des considérations tirées de la grandeur et
des affinités zoologiques.
C’est la première moitié de ce travail qui va m occuper dans
cet article; j’y traiterai des têtes, et, comme toujours, cest par
les dents que je commencerai leur examen.
Longueur de l’o r b it e ....................... * ........................ • •
Hauteur.. . . . . . .. , s,.. • • • • » • • • ; • •
Pistance entre l'apophyse derrière la facette glënoïde , et la dernière molaire.
o,o3g
o,o33
o,o83
§ I. Des espèces qui appartiennent au genre Palæotherium.
Une partie de ces dents ressemblent parfaitement, pour la forme
à celles des deux palæotheriums de grandeur moyenne que nous
avons fait connoître, et n’en diffèrent que pour la grandeur; les unes
sont plus grandes, les autres plus petites.
i*. De la grande espèce.
La première occasion de connoître les grandes me fut fournie
par un morceau de la collection de M. deDrée , représenté pl. IX,
fig. 3. C’est une portion de la mâchoire inférieure contenant la
dernière et l’avant-dernière molaire, et les montrant par leur face
externe. Même division en trois et en deux cylindres, mêmes figures
de croissans sur la couronne , même ceinture saillante autour de la
base du fust; mais grandeur à peu près double sur toutes leurs
dimensions.
Les dents ordinaires à deux croissans, ont, en effet, de 0,02 à
0,022 ou 0,024 de longueur; la, première de nos deux grosses dents
en a o,o43; la seconde, celle à 3 croissans en a , o,o55.
Une pareille différence n’entre plus dans les limites ordinaires
des variations de grandeur, du moins dans les espèces qui ne sont
pas soumises à l’esclavage domestique : je conclus donc bien vite
qu’il avoit existé une espèce de paloeotherium beaucoup plus grande
que l’ordinaire.
Une foule de pièces vinrent se joindre à la précédente. On en
voit une, pl. V I I I , fig. 1 , qui offre aussi deux molaires inférieures,
mais vues à leur face interne; elles ont la même ressemblance
rigoureuse avec celles du palæotherium medium, et la même
supériorité de grosseur que celles du morceau précédent.
M. Le Camus me fit voir, dans sa collection, un morceau où
presque toutes les dents de la mâchoire inférieure de la grande espèce
avoient laissé leurs couronnes ou leurs empreintes. J’y vis que