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nous ne pouvions nous mettre en état de répondre que si nous parvenions
à déterminer les formes de leur tête osseuse : c’est à quoi nous
nous occupâmes bien long-temps-, et nous allons exposer les résultats
de nos recherches, en commençant parle palæotherium.
§ I. Tête du Pcdoeotherium.
r°. Le Palæotherium de grandeur moyenne , dont les os dit net sont courts.
Pour restaurer la tête d’un animal fossile^ il s’agit d en reproduire-
la f o rm e générale et de fixer le détail de chaque partie.
La forme générale exige que nous déterminions le plan, le profil
et la coupe ; et comme la figure d’un crâne est extrêmement irrégulière,
il faut en prendre des coupes à plusieurs endroits differens.
Dans l’état où sont les os-de nos carrières, îlnetoit guère possible
d’espérer une tête complète ; les fragmens que les ouvriers apportent,
déjà fort mutilés par eux, tombent souvent en miettes lorsqu’on veut
les dégager du plâtre qui les enveloppe ; il Faut dessiner a mesure
qu’on creuse dans ce plâtre, et fixer ainsi les traces des pièces qu’on
détruit nécessairement à mesure qu’on les observe ; il faut aussi plus-
de détails dans la description, et d ’attention de la part du lecteur ,
parce que les formes deviennent si compliquées, quelles échappent
à presque tous les termes que nous pouvons employer pour les décrire.
J’espère qu’avec un peu de cette attention , on trouvera cependant
que mes résultats ne sont ni moins heureux ni moins éyidens;
que ceux de mes articles précédons.
Le plus important de tous les morceaux qui me servirent d’abord
à déterminer le profil de ee genre, fut cette moitié de tête représentée
pl. IV , fi g - 1 , dont j’ai déjà parlé à l’article des dents, et quiprovient
du cabinet de feu Joubert, trésorier des États de Languedoc, possédé
depuis par M. de Drëe.
Feu Lamanon l’a déjà fait figurer dans le journal de physique ,
mars 1382 , pl. I I , fig. ffljjÿ mais quoique son dessin représente le
même objet individuel que le nôtre , il diffère tant de celui-ci, que
quelques observations sont nécessaires à ce sujet.
D’abord Lamanon dit que sa figure est de grandeur naturelle,
tandis qu’elle est réduite d’un tiers ; la mienne a été dessinée par
moi-même au compas.
De plus , le morceau n’étoit pas alors dans le même état qu’à présent
; la mâchoire inférieure était plus entière ; on y voyoit des empreintes
d’incisives qui n’y sont plus ; et dont la gravure exagère
sûrement une partie.
Enfin l’on n’avoit pas enlevé le plâtre qui remplissoit la fosse temporale
, et qui en déroboit les formes.
Lamanon voulut juger d’après ce seul morceau, de l’espèce de
l’animal, et conclut que c’étoit un amphibie qui vivoit à la fois
d’herbe et de poisson. Je n’ai pas besoin aujourd’hui de réfuter cette
idée, le rétablissement complet de la série des dents que j’ai fait
sur l’examen d’un grand nombre de morceaux ne laissant aucun
doute sur la véritable famille de l’animal.
La pièce que nous examinons vient, comme je l’ai déjà d it, d’un
jeune sujet qui n’avoit encore que cinq molaires de sorties ; le germe
d’une sixième étoit déjà formé dans l’arrière-mâchoire, et y occupoit
une loge assez grande. La canine sortoit à peine de son alvéole, et
toutes les sutures du crâne étoient encore bien marquées. Tout le
devant de la tête est à peu près entier , sauf quelques feuillets de la
surface des os qui ont été enlevés , mais qui ont laissé le diploë qui
étoit dessous ; il manque une partie considérable de la mâchoire
inférieure vers son angle postérieur : l’occiput est aussi en partie
enlevé.
Ce morceau nous donne cependant, d une maniéré tres-exacte ,
la plus grande partie du profil de notre animal.
Le premier trait qui frappe en considérant ce profil , c est la forme
et la position des os propres du nez.
Dans la plupart des quadrupèdes , les os recouvrent comme une
voûte la longueur des fosses nasales, jusque vers 1 extrémité du museau
; ils s’attachent dans toute cette longueur aux os maxillaires,