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rieurs indépendans de ceux que nous avons indiqués d’après leur
squelette , et dont on sera flatté de trouver ici le résumé.
Le Rhinocéros unicorne de Java, a la peau toute garnie de petites
écailles anguleuses et dures, qui rappellent celles des boucliers qui
recouvrent les épaules et la croupe des tatous. Il a un pli transverse
derrière les épaules, un autre devant les cuisses, un pli longitudinal
sur le haut de chaque cuisse, la peau de son cou est fort plissée, et il
en part un pli qui en s’unissant à son correspondant, intercepte sur
la nuque une sorte de plaque demi-elliptique. •
Le Rhinocéros unicorne du continent de l’Asie , a la peau inégale
mais non chargée de petites écailles anguleuses. Ses plis sont les
mêmes qu’au précédent, excepté que celui qui part de la peau du
col traverse obliquement le haut de l’épaule , et s’y termine en arrière
sans s’unir à son correspondant, ni former sur la nuque cette plaque
demi-elliptique qui distingue le Rhinocéros de Java.
Le Rhinocéros bicorne de Sumatra a la peau en quelques en droits
comme galeuse, mais partout garnie de poils clair-semés, noirs, roides,
longs de près d’un pouce. Ils sont assez serrés sur les jambes. Les plis
du col sont moins épais ; ceux de derrière l’épaule et de devant les
cuisses moins profonds, et il n’y en a aucun de transverse ni sur le -
paule ni sur la croupe.
Il y a grande apparence, selon M. Diard , que c’est ce dernier animal
qui a été donné pour un Hippopotame.
Notre grand Rhinocéros du continent, a io pieds de long sur
4 i de haut. Celui de Sumatra est long de 6 pieds 8 pouces et haut
de 4 pieds. Nous n’avons encore de Java qu’un jeune individu de 5
pieds 6 pouces de long et 3 pieds de haut, mais nous voyons par les
squelettes que l’espèce devient plus grande que celle de Sumatra.
A U X T R O I S P R E M I E R S V O L U M E S . 385
Sur l’ostéologie des Rhinocéros bicornes de Sumatra.
, ,, ( Addition à la page 36. du deuxième volume. ) h
Lorsque j’ai rédigé ma description de l’ostéologie des Rhinocéros ,
je n’en possédois en squelette que trois espèces ; l’unicorne du continent
de l’Inde ; ïunicorne de Java, et le bicorne du Cap. Je ne
connoissois le bicorne de Sumatra que par la description de M. Bell ;
mais pendant que l’on achevoit d’imprimer mon second volume, j’ai
reçu de MM. Diard et Duvaucel, trois peaux et cinq squelettes de
cette espèce remarquable, ainsi que l’annonce qu’il en existe deux
races différentes parla taille, races à l’une desquelles deux et à l’autre
trois de ces squelettes appartiennent. Je me vois donc en état de parler
du Rhinocéros bicorne de Sumatra avec plus d’étendue encore
que de tous les autres, et je puis d’autant mieux le comparer à celui
de Java, que je viens encore de recevoir de M. Diard un jeune
squelette de cette dernière espè'Ce.
La grande race de Sumatra égale presque pour la taille, le Rhinocéros
unicorne de Java, et cependant sa charpente au premier coup
d’ceil paroît plus grêle ; ses côtes sont plus étroites ; les os des membres
plus minces. La petite race, d’ailleurs entièrement semblable à la
grande, est plus petite qu’un boeuf de moyenne taille et ne surpasse
pas beaucoup le Tapir des Indes.
L’uDe et l’autre ont un caractère de tête qui les distingue aisément
de l’unicorne de Java, c’est la plus grande verticalité de leur occipital,
déjà fort sensible dans la figure de Bell, copiée dans notre II'. vol.,
pl. I Y ,fig . 8.
Elles ont aussi moins de largeur entre les yeux, et l’espace entre
l’oeil et l’occiput moins prolongé.
L’omoplate de Sumatra est un peu plus élargie au milieu , plus
échancrée au bord antérieur du c o l, moins arrondie , plus anguleuse
dans le haut que celle de Java : le tubercule coracoïdien y est moins
saillant, surtout dans la petite race.
T. III.