Q U A T R IÈM E S E C T IO N .
D e s Os s emen s e t S q u e l e t t e s d e po is so n s .
C e n’est pas ici le moment de donner les caractères bstéologiques
applicables à la détermination des poissons fossiles.. . Nous nous occuperons
un jour de ce beau sujet pour lequel nous avons rassemblé
beaucoup de matériaux ; mais dans cette section nous serons obligés
de nous borner à quelques indications.
J ai examiné sept espèces de poissons, venues de nos carrières à
plâtre.
La première a été décrite par M. de Lacépède, Annales du Muséum,
tome X , p. a34 , et reconnue par ce grand naturaliste
comme un Abdominal d’un nouveau genre, asssez voisin des Muges.
La seconde a été représentée par M. de Lamétherie, Journ. de
Phys. , tome L V I I , p. 320, et annoncée comme appartenant au
genre du Brochet.
La troisième a été indiquée comme un Spare, par le même
savant, d’après un examen fait par M. Bosc.
Enfin la quatrième et la cinquième n’ont pas encore été
mentionnées.
Nons parlerons d’abord du Spare, comme le plus nettement déterminé.
J’étais présent quand M. de Lamétherie le reçut à Montmartre,
et c’est dans la première masse qu’il a été trouvé. Le
possesseur ayant eu la complaisance de me le confier, je donne la
figure des deux empreintes, pl. L X X V I , fig. 16 et 17. La partie
dorsale est enlevee dans toutes les deux, mais la mâchoire inférieure
a est bien conservée dans l’une, la nageoire ventrale b dans l’autre ;
et chacune montre assez bien la nageoire anale c , et une partie de
celle de la queue d; on y voit aussi des empreintes des écailles, des'
cotes, et des apophyses épineuses inférieures de la queue.
OSSEMENS ET SQUELETTES DE POISSONS. 559
La nageoire ventrale est thorachique par sa position ; un gros aiguillon
forme son premier rayon ; il est suivi au moins de quatre
rayons articulés.
La nageoire anale a d’abord trois aiguillons, dont le premier est
le plus court et le deuxième le plus long et le plus gros. Cinq rayons
articulés, au moins, suivent ces trois premiers.
On compte neuf rayons, tous articules, dans ce qui reste de la
nageoire de la queue.
Jusque-là il n’y auroit rien qui distinguât ce poisson d une foule
d’autres thorachiques acanthoptérygiens ; ' mais ce qui achevé de
déterminer son genre, ce sont ses dents.
On voit distinctement sur le fond' de sa mâchoire inferieure deux
dents hémisphériques,■ comme en ont tous mes Spares proprement
dits ; et en avant une dent conique forte et pointue, à laquelle en répond
une autre de la mâchoire supérieure ; il est aisé d’apercevoir
encore quelques restes de dents plus petites et qui ne sont point
conservées.
Je ne trouve parmi les Spares dont j’ai fait 1 ostéologie, que le
Sparus spinifer qui offre à peu près la même'combinaison de dents
et. d’épines aux nageoires. On trouve bien des dents postérieures
rondes, dans le Sp. àurata, le Sp. sargus, le Sp. pizgrus, le Sp.
perroquet, le Sp. mylio, et quelques autres ; mais les dents antérieures
du sargus sont incisives et tranchantes ; celles du pagriis sont
petites, et le premier rang excepté , elles ressemblent a du- velours ;
celles du perroquet sont aussi aplaties; les molaires du mylio sont
beaucoup plus petites ; les antérieures de l aurata ressemblerùient
davantage ; mais il y en a parmi les molaires une tres-grande dont
nous ne trouvons pas de trace ici , et-ses epines sont plus petites a
proportion. .Dans le Sp. s pin ifcr les dents sont fort semblables, mais
les épines sont bien aussi un peu trop petites , et sous ce rapport le
mylio ressembleroit un peu davantage. Au total le Spare fossile ne
ressemble tout-à-fait à aucune des espèces que j ai pu examiner, et si
nous l’avions tout entier, sa forme générale et sa nageoire dorsale
nous auroient probablement encore montré quelque autre différence.