la brièveté et la largeur de ses extrémités, on peut juger qu’il étoit
l’extrême de la lourdeur, et peut-être de la paresse. Il étoit dans
la famille ce qu’est le Phascolome dans celle des Marsupiaux.
Nous ne pouvons guère lui supposer plus de vingt-quatre à vingt-
six pouces de hauteur au garrot, mais sa tête et son corps ne dévoient
pas être moins gros, ni ses membres moins épais que ceux des
précédens.
§ VI. Rétablissement du squelette du Palceotherium curtum.
Nous en avons la tête, pl. X L I1 ,fig. 1 , et quelques portions des
pieds,' ib.,fig. 6 , et pl. L I , fig. 14, d’après lesquels on peut juger
en toute sûreté qu’il ressembloit beaucoup au Palæotherium latum,
mais qu’il étoit considérablement plus petit.
A r t i c l e II.
Rétablissement des squelettes d’Anoplotheriums.
§ I. Rétablissement du squelette de l’Anoplotherium commune,
pl. LX I I.
Le fond de notre dessin est pris du squelette de Montmartre,
pl. XXXV.
Nous rétablissons plus complètement la tête d’après celui d’An-
tony, pl. X X X V I et X L V , ainsi que d’après les morceaux des
pl. XLIV,Jig. r , et L V I I .
Les vertèbres atlas et axis nous sont fournies, pl. X X X V I I ,
fig. 1 , 2, 3 , 4 et 5.
Nous ne pouvons avoir recours qu’à la conjecture pour les cinq
autres vertèbres du cou ; mais leur longueur totale nous est donnée
par celle des jambes de devant.
Le squelette d’Antony, pl. X X X V I , nous procure les vertèbres
du dos et celles des lombes, et nous trouvons les côtes et la queue
dans celui de Montmartre, pl. XXXV.
Nous avons l’omoplate, pl. X X X I I , fig. 11 ; l’humérus de face,
pl. XXX, fig . 1 ; son articulation inférieure, ibid,fig. 2 et 3 ; ce
même os plus complet, pl. L IX ,fig . 5, 6 et 7 ; le radius , pl. L I ,
fig . 16; sa tête inférieure, pl. X X X , fig . 8; la tête supérieure du
cubitus, pl. X X X I , fig. 6, et pl. L X I ,f ig . 12 et 13. La longueur
de cet os est donnée par celle du radius.
Le carpe, pl. L I , fig. 6 ; presque toute la main, pl. X L ,f ig . 3 ;
les phalanges, pl. XX IV .
Nous restaurons le bassin en combinant ce que nous offre le squelette
de Montmartre, pl. XXXV, avec les débris de la pl. X X X I I I ;
le fémur est pl. XX V, fig. 7; le tibia, pl. X X V I I , fig . 8 et 9,
avec ses têtes pl. X X IX , fig . 6 , pl. X X V I I , fig . i 3 , etc.
Il ne reste rien à ajouter à ce que nous avons dit et représenté
touchant la composition du pied de derrière, pl. X I I I , et pl. X L V I I ,
fig. 2 et 3 , etc.
Ainsi voilà l’ostéologie de notre animal complètement reconstruite ;
toutes les attaches des muscles sont donc données, et les muscles
eux-mêmes peuvent être aisément replacés.
Sa hauteur au garrot étoit encore assez considérable : elle pouvoit
aller à plus de trois pieds et quelques pouces. Mais ce qui le dis-
tinguoit le plus, c’étoit son énorme queue. Elle lui donnoit quelque
chose de la stature de la Loutre, et il est très-probable qu’il se portoit
souvent comme ce carnassier sur et dans les eaux, surtout dans les
lieux marécageux; mais ce n’étoit sans doute point pour y pêcher.
Comme le Rat d’eau, comme l’Hippopotame, comme tout le genre
des Sangliers et des Rhinocéros, notre Anoplotherium étoit herbivore
; il alloit donc chercher les racines et les tiges succulentes
des plantes aquatiques. D’après ses habitudes de nageur et de plongeur,
il devoit avoir le poil lisse comme la Loutre, peut-être même
sa peau étoit-elle demi-nue comme celle des Pachydermes dont nous
venons de parler. U n’est pas vraisemblable non plus qu’il, ait eu