de ses saillies vient à s’user , il s’y manifeste naturellement une surface
de substance osseuse à nu, bordée de deux-dignes d email, et
cette surface augmente de largeur à mesure que la dent s’use. Lorsque
la détrition arrive jusqu’aux bases des parties saillantes, les diffé-
rens linéamens osseux se confondent graduellement.
C’est ainsi qu’on peut suivre l’effet de la trituration sur les dents de
notre animal dans les ligures. La 3'. de la planche IV est très-peu
usée 5 on en voit qui le sont un peu plus et un peu moins, pl. X L V I I ,
et d’autres qui le sont toutes davantage, pl. X L V I , f i g. 5 (i).
Le morceau de la planche X L V I I I , fig. 2, a le mérite de montrer
six de ces dents par leurs couronnes parfaitement conservées, et dans
divers degrés de détrition (2). Celui de la planche I I I , fig. 2, les
montre brisées en partie, mais on y reconnoît encore leurs principaux
linéamens.
Il suffit d’une légère comparaison de ces dents de notre animal,
avec les molaires supérieures des rhinocéros, telles que je les ai décrites
dans mon chapitre sur l’ostéologie de ce dernier genre, pour
voir qu’elles offrent des ressemblances très-grandes, accompagnées
cependant de différences sensibles.
Même forme carrée ; même ligne en AV ; mais une autre distribution
dans les éminences de la couronne, et par conséquent une autre
configuration de celle-ci.
(1) Dimensions du morceau de la planche X L F 7, fig. 5.
Longueur occupée par les trois dernières..................................................... d *— b. ° i°7^
Longueur de là dernière. .............................. b — c. 0,02a
Largeur en avant. . . . . . . . . .' . . . . V . . . . . . V . . . . r ..c — d. 0,020
Largeur en arrière...................... ............................................ ......................... d — e. 0,01.0
(2) Dimensions des dents de la planche X L V I U , fig- a.
Longueur des six. .................................................................................. • • • a d. 0,110
Longueur des trois dernières.......................................................................... a . c - °i°V4
Longueur des quatre premières, ...................... ... ", «" • • * ■ • • • * ■ b A . 0,0-0
Cette description de la figure des molaires supérieures ne peut
m’être contestée, puisque je peux en montrer les diverses variations
dans plusieurs dents soit isolées , soit encore adhérentes ; mais on a
droit de me demander comment je sais que ces molaires supérieures
carrées , appartiennent au même animal, que les inférieures à croissait
s , décrites plus haut.
Je l’ai appris d’abord par un superbe morceau de la collection de
feu M. de Joubert, achetée depuis par M. le marquis de Drée,
qui a bien voulu m’en confier tout ce qui pouvoit être utile à mes
recherches. Ce morceau que je représente , pl. IV , fig. i , offre un
côté presque entier de la tête d’un jeune sujet ; et l’on y voit les molaires
des deux mâchoires se correspondant les unes aux autres.
Il est vrai que dans ce morceau les incisives et les canines:, et même
leurs empreintes , sont imparfaites à cause de la jeunesse de l ’individu
; mais feu M. Adrien Camper m’a envoyé dans le temps le dessin,
pl. I I I , fig . 1 , d’une portion de mâchoire supérieure qu’il avoit
acquise autrefois à Paris , et qu’il conservoit avec la célèbre collection
d’anatomie comparée, formée par son illustre père, et aujour-
d hui déposée au cabinet de l’université de Groningue. On y voit
des molaires de l’espèce que nous avons décrites et une forte
canine a. Ce morceau se rattache avec celui de M. de Saint-Genis,
représenté , pl. I I , fig. i , lequel nous ramène à son tour à nos
molaires inférieures à doubles croissans.
Ainsi rien de mieux prouvé que la co-existence de ces deux sortes
de molaires dans le même animal.
Le nombre des molaires supérieures est donc à présent la seule
chose qui nous reste à chercher. Aucun des morceaux cités ci - dessus
ne me le donne d’une manière absolue.
La demi-tête de M. de Drée, pl. IV , fig. i , en montre trois entières
a , b, G ; les alvéoles de deux i , k , et en arrière la place d’une
sixième r; mais l’individu n’étoit pas adulte , ainsi qu’on le prouve
par la loge m où étoit enfermé un germe de molaire postérieure inférieure.
Un autre morceau de la même collection que je représente, pl. V I ,