mal-à-propos que le calice commun étoit naturellement
roultivalve. »
Il eft certain que ces trois genres, les poa 3 les
brï^a, les uniola 3 font très-rapprochés ; cependant
le plus grand nombre des efpèçes qui les compo-
fent, ont, dans chacun de ces genres, un port,
particulier. Les bri^a, jufqu’alors peu nombreux
en efpèces, ont leurs fleurs difpofées en une pa-
nicule étalée, foutenues par des pédoncules capillaires,
très-fins, très-mobiles ; compofées d’épil-
lets obtus, point comprimés; un calice à deux
valves concaves , obtufes , renférmant plufieurs
fleurs ; deux valves corollaires, inégales, ventrues,
arrondies à leur fommet : tels font les caractères
qui formént des bri^a un genre affez naturel, bien
diftingué des deux autres; mais il faut renvoyer
aux poa le brira eragroftris, comme je l'ai déjà indiqué
à l’article Paturin ; ce qui a été exécuté
par plufieurs auteurs.
Les poa font bien évidemment diflindts des bri\a3
ayant leurs épillets comprimés, & les balles, tant
du calice que de la corolle, ordinairement plus
étroites, aiguës ; les pédoncules filiformès, plus
roides, bien moins mobiles.
Les uniola font plus difficiles à diftinguer des
poa que des bri^a ; ils n’ont point leurs balles renflées
& obtufes comme celles de ce dernier genre :
elles font comprimées, aiguës, comme dans les
poa y mais ordinairement plus larges ; ils fe diftin-
guent par leurs épillets aplatis, fouvent d’une
grandeur remarquable, ovales, prefqu’obtus, d’où
réfulte le cara&ère fuivant :
C a r a c t è r e g é n é r iq u e .
i °. Une balle calicinaîe , compofée de deux valves,
quelquefois plus, par l’avortement des fleurs
inférieures ; toutes deux comprimées, tranchantes
à leurs bords, relevées fur leur dos en une carène
aiguë.
2°. Une corolle compofée de deux valves inégales
, mutiques ; la valve extérieure plus grande,
lancéolée, aiguë ; l’intérieure beaucoup plus petite,
renfermée dans la valve extérieure.
Deux appendices prefque de moitié plus courts
que l’ovaire, cunéiformes, échancrés, prefqu’ën
croiffant, & terminés par des pointes en forme
de corne. .
3°. D’ une à trois étamines, dont les filamens
font plus courts que la balle florale, furmontés
d’anthères oblongues, entières & obtufes à leur
fommet.
4°. Un. ovaire ovale, cylindrique,, un peu corn-*
primé, furmonté de deux ftylës connivens à leur
bafe ; deux ftigmates albngés, munis de petites
houpes de poils lâches ; les poils glanduleux vus
au naicrofcope*
Les femences folitaires, ovales-oblongues.
De cet expofé il réfulte pour cara&ère effentiel
de ce genre, qui doit être confervé :
Une halle calicinaîe a. deux ou plufieurs valves,
contenant plufieurs fleurs ; les valves calicinaîe s & florales
comprimées , tranchantes, prejqu ovales, relevées
en caréné fai liante ; une a trois étamines ,• deux ftigmates
alongés.
E s p è c e s *
Les efpèces qui'entrent dans la compofition de
ce genre ayant été décrites à l’article Brize , nous
y renvoyons le leéleur, nous bornant ici à quelques
obfervations particulières en citant les efpèces.
I . U n i o l e maritime. Uniola maritima. M i c h .
Uniola altijfima -, foliis convolutis, panicùlâ longa ,
fpiculis fubfejfilibus , glumâ muldvalvi , floribus ca-
rind glahris, trie.nd.ris. M i c h . Flor. b o r é a l . Amer,
vol. i. pag. 71.
Uniola (-paniculata) , fpiculis ovatis. Linn. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 104.
Bri^a ( caroliniana ) , fpiculis comprefis , ovatis ,
mu/tifloris ,• panicùlâ amplâ, terminait. Lam. Dieu
vol. 1. pag. 465. n°. 6 y & Illuftr. Gener. vol. 1.
pag. 187. tab. 45. fig. 5.
L’on a , pendant plufieurs années, donné, dans
quelques jardins botaniques, à Yuniola ladfolia de
Michaux, le nom de l‘uniola paniculata Linn. Ces
deux plantes font très-différentes. L’efpèce dont il
s’agit ici eft beaucoup plus élevée ; fes feuilles font
plus étroites, roulées fur elles-mêmes longitudinalement;
la panicule alongée, étalée; les épillets
bien moins longuement pédoncules, quelques-uns
prefque feffiles, furtoutles derniers ; le calice çom-
pofé de plufieurs valves comprimées & point pi-
leufës fur leur carène, ainfi-que celle de la corolle;
chaque fleur contient trois étamines.
Cette plante croît dans les fols fabloneux, le
long des rivages maritimes, dans la Virginie & la
Caroline..
%. U n i o l e à larges feuilles. Uniola latifolia.
Michaux.
Uniola foliis lato-planis, panicùlâ laxâ, fpiculis
omnibus longe pedicellatis , glumâ commuai trivalvi ,
floribusfursum falcato-anguftatis , çarinâ pilofis , mo-
nandris. Mich. Flor. boréal. Amer. vol. 1. pag. 70.
Quoique cette plante reflemble beaucoup à la
précédente par la forme de fes épillets, elle s’en
diftingué aifément par plufieurs caractères bien
tranchés. Ses tiges ffint un peu moins élevées,
quoique hautes de trois à quatre pieds, rameufes.
Les feuilles font planes, larges, point roulées,
très-liffes,
ttès-lifles, prefqu’e nfiformes, très-aiguës, finement
Itriées, d’un vert-tendre, prefque glauques;
la panicule fâche, droite, plus ou moins étalée;
les épillets longuement pédoncules ; les pédoncules
filiformes, rudes au toucher, un peu anguleux;
le calice fouvent compofé de trois valves ; les fleurs
nombreufes, imbriquées fur deux rangs, d’un vert-
glauque, de couleur jaune après la floraifon 5 les
valves de la corolle inégales ; l’extérieure très-
grande, comprimée, carénée, légèrement pileufe
fur fa carène, aiguë à fon fommet, quelquefois
un peu courbée en dedans ; chaque fleur ne renferme
qu’une feule étamine.
Cette plante, cultivée d’abord pour Yuniola
paniculata y croît fur les lieux montueux, dans les
contrées occidentales de l’Amérique feptentrio-
nale. ( V. v. )
3. U n i o l e à épis grêles. Uniola gracilis. Mich.
Uniola vagi ni s culmoque comprejfis ; foliis pla-
niufculis, panicùlâ longijjimé graclliierque fubjpi-
catâ ; ramis brevibus adfprejfis ; fpiculis parvis , fubfejfilibus
; glumâ trivalvi, floribus monandris, Mich.
Flor. boréal. Amer. vol. 1. pag. 71.
An uniola ( fpicata ) , foliis involütis , rigidis ?
Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 104.
. Anbri^a ( fpicata)? Lam.DiCLvol. 1. pag,463’,
& Illuftr. Gener. vol. 1, pag. 187.
La plante que je cite ic i, d’après Michaux,
paroît bien être la même que celle nommée par
Linné uniola fpicata ; il peut néanmoins relier quelques
doutes, la defeription de cette efpèce n’étant
appuyée d’aucune figure. Ses tiges font comprimées
, ainfi que les gaines dès feuilles. Celle s-ci
font un peu planes, mais en vieilliffant & par la
defficcation elles fe roulent fur elles-mêmes. Les
fleurs font difpofées en une longue panicule grêle.
Ses ramifications font courtes, appliquées contre
les riges ; les épillets diftans, fort petits, prefque
feffiles ; la balle calicinaîe compofée de trois valves
; une feule étamine dans chaque fleur.
Cette plante croît à l’ombre dans les grandes
forêts, depuis la Caroline jufque dans la Nouvelle-
Géorgie.
4. Uniole mucronée. Uniola mucronata. Linn.
Uniola fpicâ diflichâ, fpiculis ovatis , calicibus
fubarifiatis. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 104.
Bri^a mucronata. Lam. Di6t. vol. 1. pag. 465 ,
& Illuftr. Gener. vol. 1. pag. 287. n°. 1020.
On la diftingué à fes tiges hautes d’un pied ; à
fes feuilles glabres, étroites, ftriées fur leur gaîne ;
à fes épiilets difpofés fur deux rangs , au nombre
de onze à douze, alternes, glabres, ovales, prefque
feffiles, compofés d’environ neuf fleurs ; les
Botanique. Tome VIII.
balles calicinales, terminées par une pointe droite,
prolongée prefqu’en arête-.
Cette plante croît dans les Indes orientales.
Obfervations. M. Bofc m’a communiqué une
plante qu’il a recueillie dans'la Caroline, & qui
fe rapproche beaucoup de la précédente; elle me
paroît néanmoins devoir en être diftinguée. Ses
tiges font longues, très-grêles, liffes, filiformes ;
les feuilles ne me font pas connues.
Les fleurs font difpofées en une panicule terminale,
très-lâche, compofée de quelques rameaux
Amples, alternes, diyergens, fort diftans, alon-
gés, garnis de peu d’épillets alternes, prefque
feffiles, comprimés, d’une grandeur médiocre ; les
valves terminées par une pointe mucronée.
y. U niole.à fleurs feffiles. Uniola fejfiliflora.
Uniola fpicis fimplicijfimis, fpiculis fejfilibus mini-
mis3 difiantibusy paucifioris y glumis uncinato-fuba-
cutis. (N .)
Cette efpèce fe diftingué de toutes les autres,
& principalement de Yuniola fpicata , avec lequel
elle a le plus de rapport, par fes fleurs difpofées
en un épi Ample, droit, terminal, qui lupporte
de petits épillets -feffiles, diftans, compofés de
très-peu de fleurs, & dont les valves font un peu
élargies, moins comprimées que dans les autres
efpèces, terminées par une pointe.un peu courbée
en bec. Les tiges font longues, filiformes, très-
glabres, cylindriques, finement ftriées. Je ne con-
nois pas les feuilles.
Cette plante m’a été communiquée par M. Bofc,
qui l’a recueillie dans la Caroline. ( V . f . )
Nota. L‘uniola bipinnata, Linn. ou le briça bipin-
nata, Lam. DiéL 1. c.ëft le poa cynofuroides. Willd.
Spec. Plant, vol. 1. pag. 393.
6. Uniole diftiquée. Uniola diflicopkylla. La-
billard.
Uniola fpiculis altérais , tribus ad quatuor y foliis
difiiehis. Labili. Nov. Holland. Plant. voL 1. pag.
2j. tab. 24.
Ses tiges font foibl-s, grêles, en partie couchées
, rameufes, médiocrement cylindriques, revêtues
à leur partie inférieure de gaines courtes,
alternes, garnies, à leur partiè fupérieure & re-
dreliée, de feuilles étalées, difpofées fur deux
rangs, alternes, roides , fubulées , roulées fur
elles-mêmes, glabres, infenfiblement plus courtes^
Les fleurs font terminales, réunies en épillets
o b longs, les uns prefque feffiles, d’autres longuement
pédonculés. La balle calicinaîe eft compofée
de deux, rarement de trois valves, contenant cinq
à fix fleurs imbriquées fur deux rangs , oblongues,
aiguës, relevées en carène fur leur dos, mem-
A a