à'hypophyles ( hypopkylli ) à ceux de ces champignons
qui fe trouvent réunis en petites maffes ga-
zoneufes à la furface inférieure des feuilles j le
nom d épyphylles ( epyphylli ) à ceux qui croiffent
à la furface fupérieure j celui de a deux faces ( bi-
froutes) lorfquJils fe trouvent aux deux furfaces.
On dit encore quails font épars ( fp&rfi) lorf-
qu ils fe rencontrent indifféremment aux deux faces
des feuilles, fur les pétioles & les tiges.
— Pétiolaires (petiolares) lorfqu’ils n’exiftent
que fur les pétioles.
— Caulinaires ( caulini) lorfqu’ils font répandus
uniquement fous 1’épiderme des tiges ou des
rameaux.
Observation 111. Comme j’étois occupé de ce
travail fur les uredo, les ecidium, &c. M. Decan-
dolle a lu a 1 Inftitut national un Mémoire très-
in téreffant fur les champignons parafites. L’étude
particulière qu’ il a faite de cette famille de végétaux
^ fi peu connue jufque-là, a donné-lieu a
beaucoup d'obfervations neuves j à la découverte
de plulieurs efpèces nouvelles, à la détermination
plus exaéte des caractères génériques.'
M. Decandolle a bien voulu me communiquer
fon Mémoire , que je vaispréfenter ici j & comme
la plupart des genres qui appartiennent aux champignons
paralites , n*ont pas pu être décrits juf-
qu à préfent dansmeet ouvrage, j ’ai penfé qu’il fe-
roit avantageux de les réunir tous ici.
« Les champignons 3 dit M. Decandolle , vivent
fur les autres végétaux de trois manières fort differentes
les unes des autres. Les premiers, tels
que les agarics, les bolets , & en général ceux qui
font les plus grands & les mieux connus, naiffent
fur 1 ecorce des arbres morts ou vivans, ne fori
n t point de deffous l’épiderme, & paroiffent
tirer leur nourriture , ou de l'air, ou de l’humidité
fuperficielle j les féconds, tels que les fphé-
ries, naiffent de même fur les arbres morts ou vi- I
vans, mais fortent de deffous leur épiderme, & fe
nourriffent de l'humidité dont leur écorce ou leur
bois eft imbibé 5 les troifièrrtes ne naiffent que
fur les végétaux vivans, fe développent prefque
tous fous leur épiderme qu’ils percent pour parvenir
à l’air libre, & fe nourriffent évidemment
des fucs mêmes de la plante. Ce font ces derniers
feuls qui méritent évidemment le nom de para-
fites.
»9 Linné ne connoiffoit que quatre efpèces qu’on
pût rapporter à cette divifion. Bulliard ,qui avoir
confacré fa vie à l’étude des champignons, n’en a
décrit que trois. Perfoon, qui le premier les a
obfervés avec attention , en a fait connoître
foixante-dix-huit efpèces. Pendant plulieurs années
de féjour â la campagne , j'en ai fait l’objet
favori de mes recherches , & fa monographie en
contient déjà près de deux cents efpèces.
» Ce nombre, qui croît lï rapidement , prouve
que nous fommes encore éloignés de connoître la
totalité des champignons parafites, même européens
y mais il eft affez confidérable pour que nous
ayions déjà recueilli à leur égard certaines données
générales , dignes d’intéreffer fous divers
rapports.
« i°. Ces végétaux li petits & li peu connus,
n’en tiennent pas moins leur place dans la vafte
férié des êtres, & leur forme, leurs rapports naturels
, ne doivent pas êcre négligés par le botanifte
clalfificateur.
» 2.0. Leur origine, leur développement, leur
manière de fe nourrir, de s’introduire fous l’épiderme
des plantes , font des objets dignes de piquer
la curiofite du phyliologifte.
» 30. Enfin leur influence furies plantes qu’ils
attaquent, & notamment les maladies auxquelles ils
donnent naiffance, intéreffent également la phy~
fiologie & l’agriculture.
99 C ’eft fous ces trois points de vue que je vais
expofer les faits que j’ai obfervés relativement à
ces champignons, qui font à tous égards , dans le
règne végétal, ce que les vers inteftinaux font
dans le règne animal.
§. I. Confidérations générales. ClaJJification des
champignons parafites.
99 Dans ce premier article, je tracerai rapidement
l’efquiffe des caradières généraux de ces
champignons. Les erineum ne préfentent à l’oeil
armé des plus forts microfcopes t que des tubes
fouvent cylindriques, quelquefois en forme de
toupie, tronqués au fommet. Ils paroiffent avoir
quelqu’analogie avec les byjfus ; mais on ignore
encore fi leurs graines font placées en dedans
du tube ou à fa furface externe ; de forte que
leur place, dans l’ordre naturel, eft encore indécise.
Ils naiffent en groupes ferrés fur la fur-
face des feuilles des arbres, & y font fi fortement
fixés , qu’on feroit tenté au premier coup-d’oeil ,
de les regarder plutôt comme des efpèces de poils
d’une nature particulière , que comme des végétaux
, fi d’ailleurs on n’obfervoit diftinélement
leur naiffance, leur développement & leur mort.
On ne peut encore affurer s’ils prennent naiffance
fous l’épiderme; mais ce qui parcfît certain, c’eft
qu’ils fe nourriffent des fucs de la feuille, dont
ils altèrent le tiflu. L’erineum du hêtre eft d’une
couleur grifâtre lorfqu’il croît fur le hêtre ordinaire,
& de couleur purpurine lorfqu’il fe développe
fur le hêtre pourpré.
99 Les gymnofporanges offrent une maffe gélati-
neufe / analogue à celle des trémelles. A la fur-
face de cette gelée fe trouvent des péricarpes très-
petits , qui, vus au microfcope , font compofés
de
de deux loges coniques, appliquées parleurs baies, |
& qui fe féparent l’une de l’autre à leur maturité. j
Ces péricarpes font placés au fommet d’autant de j
filamens délies, qui panent du ce tre de la plante
& travèrfent la maffe gélatineufe; ces filamens
s’oblitèrent fouvent à leur extrémité, de forte
que les péricarpes mûrs s’en détachent facilement.
Tous les gymnofporanges font d^ couleur jaune
ou rouffeâtre, de' forme à peu près conique. Ils
naiffent lur l’écorce des branchés , & percent l’épiderme
pour parvenir à l’air libre.
99 Les puccinies naiffent toutes fous l’épiderme
des feuilles vivantes ; elles offrant une bafe complète,
demi-gélatineufe , aplatie , peu apparente;
d=: cette bafe s’ élève un groupe ferré de pédicules,
terminés chacun par un péricarpe qui s’ouvre au
fommet ou fur le côté : ce péricarpe eft tantôt à
deux loges, quelquefois â trois, quatre ou cinq
loges féparées par des clouons ou des étranglemens
tranfverfaux. Les puccinies font généralement
brunes ou noires à leur maturité: plulieurs d’en-
rr’elles , dans leur jeuneffe, font de couleur jaune
prefque feffiles, de forte qu’on peut alors les
confondre avec certains uredo : elles tiennent affez
fortement à leur bafe, de forte qu’elles ne s’envolent
pas en pouffière, comme les uredo. Les puccinies
des ronces & celles des rofiers naiffent fouvent
mêlées avec leurs uredo , quelquefois même
implantées fur i’uredo, lequel eft lui-même pa-
rafite.
» Le genre bullaria doit à peine trouver place
i c i , car ce champignon ne fe trouve que fur les
tiges des ombellifères mortes ou mourantes. Il
naît fous leur épiderme qu’il foulève en bulles, :
& perce irrégulièrement. Il offre alors un amas
de péricarpes feffiles, comme ceux des. uredo , di-
vifés en deux loges par un étranglement tranfver-
fai, comme dans les puccinies.
95 Les uredo font les plus nombreux & les plus
difficiles à diftinguer des champignons parafites
: ils naiflent fous l’épiderme des feuilles en :
groupes nombreux, fouvent irréguliers; ils fou-
lèvent cet épiderme, & le déchirent pour parvenir
à l’air libre : ces groupes n’offrent à l’oeil nu qu’une
pouflierefugace, blanche , jaune, orangée, brune
ou noire. Au microfcope, cette poudre parojt
compofée de péricarpes ovoïdes ou .globuleux,
quelquefois pédicellés, ordinairement deftitués
de pedicelles & toujours fans cloifons tranfver-
fales, remplis eux-mêmes de grains beaucoup
plus petits, qu?on a confidérés comme dëSgrài- j
nés. Les plus fortes lentilles des microfcopes
ne peuvent faire appercevoir aucune autre partie
dans les uredo ; mais çomme, en admettant ce ca-
raétère générique, ces cryptogames fe trouve-
roient réduits à n’être compofés que du péricarpe
feul, on peut légitimement foupçonner que leuf
©rganifgtion eft moins complètement connue que
Botanique. Tome VIH.
celle des genres voifins. Peut-être, & ce foupçon
eft autorifé par l’anatomie des gymnofporanges 3.
peut-être tous les péricarpes d’un même groupe
de puccinies ou d'uredo appartiennent-ils à un
même individu, & les filamens qui les uniffoient
font-ils oblitères par l’âge. C ’eft d’après cette
idée que j’ ai confidéré comme congénères des
uredo, & non des puccinies, les efpèces à capfules
uniloculaires pédicellées. En effet, la longueur
du pédicelie eft très-variable; il eft quelquefois fi
court, qu’on a de la peine à s’affurer de fon exif-
tsnce ; de forte qu’on peut penfer que , dans les
efpèces feffiles, le pédicelle eft très-court ou oblitéré.
;
93 Les ecidium font d’une ftru&ure en apparence
beaucoup plus compliquée que les uredo : on y
diftingue à l’oeil nu des tubercules d’abord fermés
, eofuite ouverts , fous forme de tube ou de
cupule, pleins d’une pouffière prefque toujours
jaune. Les globules de cette pouffière, vus au
microfcope, paroiffent renfermer de petits grains.
Les ecidium naiffent fous l’épiderme des feuilles ,
& y occafionnent ordinairement des taches affez
remarquables Le bord de leur cupule eft géné-
néralement dentelé. On doit fans doute former
un genre particulier de la. feètion à laquelle j’aî
donné le nom de cancellaria. Dans ces efpèces le
bord du péridium fe prolonge en longs filamens
brunâtres : ces filets font tantôt libres , tantôt réunis
par le fommet, de manière à former comme
uneefpèce de coiffe. Cette fingulière ftruéfcure eft
très-vifible dans Y ecidium. cancellatum, fi commun
fur le poirier,
93 Les eryfiphe préfentent un tubercule charnu ,
orbiculaire , de la bafe duquel partent en rayonnant
cinq ou plulieurs filets blancs qui, vus au
microfcope , font cloifonés dans l’intérieur. Ces
filets font la première partie de la plante qui fe
développe ; ils font tantôt courts & fimples, quelquefois
dichotomes , quelquefois fi longs qu’ils
s’entre-croifènt avec ceux des plantes voifines, &
forment fur la feuille une efpèce de rëfeau ou de
feutre blanc. Il eft probable que les pouflières
blanches qu’on obferve fur pluffeurs plantes , ne
font autre chofe que des efpèces d’ëryfiphe, dont
le fruit n’a pas encore été obfervé, Le tubercule
central, dont j’ai parlé ci-deffus , commence d’abord
par être jaune, enfuité roux, & devient
noir à fa maturité. Alors on peut le comparer à
une petite truffe : fi on le coupe tranfverfalement
on y trouve des globules ovoïdes & pointus qui,
vus à de très-forts microfcopés, paroiffent contenir
chacun deux graines , d’après Hedwig fils.
Guettafd â! décrit affez bien les éryfiphes; mais
n’ayant pas étudié la cryptogamie, il confidère les
poils & les tubercules dé ces petits champignons
cdmme des produits de la tranfpiration des plantes
qui les portent.
»9 Les xyloma diffèrent beaucoup des genres pré*
D d