Les males ont un calice compofé de quatre folioles
ovales , concaves, ouvertes 5 point de co-
r? ‘,e.» Gl# tre étamines dont les filamens font capillaires,
flexueux, plus longs que le calice; des
anthères arrondies, à deux loges. Dans les fleurs
femelles le calice eft perfiftant, femblable à celui
des fleurs mâles; un ovaire arrondi, fupérieur ;
un ftyle alongé, à deux découpures profondes;
desftigmates Amples. Le fruit èft une baie arrondie,
a deux lobes, à deux loges; une femence ovale &
lolitaire dans chaque loge.
Cette plante croît à la Cochinchine, dans les
forêts des montagnes. Tfj ( Defcript. ex Lour.)
4. T rophis à feuilles en coeur. Trophis corda
ta.
Trophis foliis cordatis', ntrvojîs , acutis ; racemis
-fimplicibus 3 conicis. (N.)
Streblus ( cordatus ) , foliis cordatis , ferratis ,
nirvcfis. Lour. Flor. cochinch. pag. 755. nu. 2.
* Arbre d’une médiocre grandeur , dont les rameaux
font étalés, garnis de feuilles alternes ,
en coeur, dentées en fcie à leur contour, ner-
veufes, aiguës à leur fommet. Les fleurs mâles
font réunies en pluiîeurs petites grappes latérales,
axillaires, Amples, coniques; leur calice divifé
en quatre découpures ovales, concaves, légèrement
aiguës ; point de corolle ; quatre filamens
un peu aplatis, plus loBgs que le calice ; les anthères
à deux loges, roulées en coquille de limaçon.
Les fleurs femelles n'ont point encore étéob-
iervées.
Cette plante croît dans la Chine, aux environs
de Canton, ( Defcript. ex Lour. )
TROXIMON. Gærtn. de Fru&. & Sem. vol. 2.
pag. 360.
Gærtner propofe de réunir dans ce nouveau
genre quelques plantes que Linné a rangées parmi
les tragopogon y qui ne font encore que médiocre-
ment connues, & qui exigent un nouvel examen.
Ces plantes font le tragopogon-dandeliùn-virginicum-
lanatum Linn. Elles s'écartent, par le caractère de
leur fructification, de celui des tragSpogon; elles
auroient pour caractère effentiel :
Un calice fimple , conique , oblong ou compofé
(técailles inégales imbriquées j le réceptacle glabre,
nu 3 finement ponctué ,* les femences furmontées d’une
aigrette fejjîle & pileufe. (Veyeç l*article SALSIFIS ,
tom. V I 3 pag. 481.)
TRUFFE. Tuber. Genre de plantes acotylé-
dones, cryptogames, de la famille des champignons
, qui a des rapports avec les fclerotium,
qui comprend :
Des fongofités charnues, arrondies y dont la fubj-
tance intérieure offre des veines dirigées en tout fens ;
O* ne contiennent point de pouffîere.
Obfervations. Les truffes avoient été réunies par
Linné aux veffe-loups ( lycoperdon ) : elles en different
en ce qu'elles ne renferment pas, comme
ces dernières, une pouflière dans leur intérieur >
elles font a fiez généralement dépourvues de racines
, & ne croiffent guère que dans l'intérieur
de la terre. Ce font des fongofités feAiles, arrondies,
charnues, épaiffes, revêtues d'une écorce
rude, couvertes d'un grand nombre de petites
eminences prefqu'en forme d'écailles , & munies
d une forte de réfeau filamenteux & veiné ,
fous lequel on foupçonne que fe trouvent les femences.
Tandis que la plupart des autres plantes s'efforcent
de lortir du fein de la terre, & ne peuvent
exifter que par l'aCtion immédiate du foleil & de
I air, les truffes, par une exception particulière,
croiffent, vivent & meurent cachées dans fon
intérieur.^ Ces maffes informes, charnues, rabo-
teufes, a peu près rondes, fans racines, fans
fructification apparente, offrent à peine quelques
lignes extérieurs d’organifation. Comme elles fe
dérobent aux regards des obfervateurs, il ëft difficile
d avoir des notions bien étendues fur la ma-
I nière dont elles naiffent & fe propagent. Il y a.
tout lieu de croire qu'elles fui vent en cela l'ordre
établi pour les autres végétaux, quoiqu'elles ne
tiennent ordinairement à la terre par aucune ef-
pece d attache ou de filamens. Ce ne peut donc
être que par tous les pores de leur enveloppe
qu elles pompent & afpirent les alimens qui leur
conviennent.
|1 y a des truffes de toute groffeur, depuis
deux ou trois lignes jufqu'i cinq & fix pouces de
diamètre : leur groffeur moyenne & ordinaire
eft ordinairement au deffous de celle d'un oe u f,
du poids de fept ou huit onces au plus; cependant
Haller dit en avoir vu de quatorze livres.
Nous ignorons combien elles vivent de tems : il
paroît cependant qu'elles commencent à croître
au commencement du printems, & qu’elles grof-
fiffent jufqu'en automne, époque à laquelle on
les recueille. Elles aiment les lieux fecs, les terres
légères fabloneufes , & fe trouvent particuliérement
aux pieds des chênes &: des charmes,
dans une expofition au nord, à un pouce ou deux
de profondeur en terre. On ne connoït pas encore
le moyen de les multiplier.
Les payfans, exercés à la recherche des truffes,
les découvrent avec aff<?z de facilité : cependant
ils dreffent quelquefois des chiens à cet ufhge,
mais plus particuliérement les cochons. Ces anir
maux font très-friands de cette production ; fon
odeur eft fi.pénétrante, qu’ils la Tentent de. loin,
& la déterrent à l'aide de leur grouin. Un cri
de joie'que leur arrache cette bonne trouvaille,
les trahit. On les écarte à coups de bâton, ou
bien on les dédommage par un autre aliment de
leur goût, & l'on s'empare de leur proie. 11 eft
quelques indices extérieurs qui font cojinoîcre les
lieux où croiffent les truffes. La terre où elles fe
nourriffent eft fèche, un peu crevaffée , prefque
ftérile pour toute autre plante. Des nuages de petites
mouches bleuâtres, dont les larves vivent
fur les truffes, voltigent fans ceffe au deffus, &
cherchent â y dépofer leurs oeufs.
Les truffes ont une odeur & un goût qui flatte
le palais des perfonries fenfuelles & friandes :
elles excitent l'appétit, & entrent comme affai-
fonnement dans un grand nombre de ragoûts. On
les conferve crues ou cuites dans l'huile, ou bien
on les fait ûefficher. Que la truffe foit pour les
friands un mets délicieux, elle ne fera jamais
l'aliment de l'homme fobre & jaloux de conferver
fa fante. Elle eft mal-faine, indigefte, très-échauf-
fante : elle nourrit peu, & ne fait que ranimer
l'appétit quand la nature nous ordonne de cef-
fer de manger. Elle paffe pour dangereufe & nui-
lïble aux perfonnes bilieufes & nerveufes.
E s p è c e s .
1. T ruffe comeftible. Tuber cibarium. Bull.
Tuber verrucis exafperatum, nigrefcens. Perf.
Synopf. Meth. Fung. pag. 116. n°. 1. — Lam..
Iliuftr. Gener. tab. 887. fig. 2. — Decand. Flor.
franç. vol. 2. pag. 278.
Tuber verrucis fubprifmaticis exafperatum , nigrefcens
y radicibus plané carens, carne tenaci. Decand.
Synopf. Plant, pag. 58.
Tuber ( cibarium) , globofum , folidum , verru-
cofum y radice defiitutum. Sibthorp. Flor. oxon.
pag. 398,
Tuber arrhi\on , fubrotundum , firmum , fuperficie
eftype c&lata. Bull. Champ, pag. 74. tab. 356. —
Desfont. Flor. atlant. vol. 2. pag. 436.
Tuber brumale y pulpâ obfcurâ, odoratâ. Mich.
Nov. Gener. Plant. 221. tab. 102.
Tuber (guloforum ) , fungus fubglobofus , fucco
pulpufo repletus. Wigg. Prim. Flor. holfat. pag.
109.
Lycoperdon ( tuber) , globofum , folidum , muri-
catum y radice defiitutum. Linn. Syft. veget. edit.
15. pag. 1019. — Mater, medic. 231.
Lycoperdon folidum. Flor. lappon. 516. — Flor.
fuec. n i é . 1281. — Royen, Lugd. Bat. 519. —
Dalib. Parif. 391.
Lycoperdon fubterraneum , conglomeratum , cortice
nigro. Haller, Helv. n°. 2177.
Lycoperdon globofum, fubterraneum 3 folidum &
feabrum y bafi & radice carens ; capfulis feminalibus
magnis. Gleditfch. Füng. pag. 1 ^7. n®. 6.
Lycoperdon guloforum. Scopol. Carn. edit. 2.
n°- if3î-
T aber a. Matth. Comm. pag. 544. Icon.— Tourn.
Inft. R. Herb. jûy. tab. 333. — Dodon. Pempt.
486. Icon. — Lobei. Icon. pars 2. tab. 27Û. —
Tabern. Icon. 1119. — Camer. Epitom. 317. Icon.
— Marfigl. Differt. Icon. — Sterberg. Fung. tab.
32. fig. A.
Var. 1. Nigra. Bull. Champ. 1. c.
Var. 2. Primo fßbalbida , dein cinereo-fufcefcens.
Bull. Champ. 1. c.
Var. 3. Nigro-fubviolacea. Bull. Champ. 1. c.
Var. 4. Subcinerea , alliacea. Bull. Champ. 1. c.
La truffe eft une maffe charnue, informe, prefque
ronde , privée de racines , de couleur noire
ou d'un gris cendré ; fa furface eft raboteufe ou
chargée de petites éminences prifmatiques, prefqu'en
forme d'écailles, d'une fubftance ferme ,
veinée & comme marbrée dans fon intérieur.
Elles font, lorfqu'elles commencent à croître, à
peu près de la groffeur d’un pois, & parviennent
prefque jufqu’à celle d’un oeuf. Bulliard en a dif-
tingué plufieurs variétés, d’après leurs couleurs.
i°. La tri ffe noire, qui eft d’un noir très-foncé en
dehors, noirâtre en dedans, traverfée,par des
veines rouffeâtres, réticulées; 20. la truffe grife ;
elle eft blanchâtre dans fa jeuneffe ; elle devient
enfuite d'un brun-cendré ; 30. la truffe violette :
fa couleur eft d’un noir tirant fur le violet; 40. li
truffe cendrée. Ces truffes ne changent point de
forme par la deflîccation.
Cette plante croît fous la terre , en France
& dans plufiêurs autres contrées. Elle eft très-
recherchée & fort eftimée par les friands. On
doit l’éviter avec foin lorfqu'elle eft un peu moi-
fie : elle occafionne alors des vomiffemens & des
coliques très-aiguës.
2. T ruffe mufquée. Tuber mofehatum. Bull.
Tuber nigrefcens, levé. Perf. Synopf. Method.
Fung. pag. 127. n°. 2. — Decand. Flor. franç. vol.
2. pag. 279.
Tuber leve y fubrotundum y eradicatum, intits &
ex tus fubnigrum, recens odorem mofehi valdé redo-
lens j carne molli} ficcatione rugofâ. Decand. Synopf.
Plant, pag. y8.
Tuber ( mofehatum ) , arrhiçon , fafco-nigricans ,
fubrotundum , molliufculum , fuperficie levii Bull.
Champ, pag. 79. tab. 479. \
Cette truffe eft d’une forme arrondie, un peu
alongée, d'un brun-noirâtre tant en dehors qu’en
dedans, parfaitement lifl’e à fa furface, fans bafe