
des différentes variétés, d’hommes, les noirs , les
cuivrés, les bafanés.
apperçoit plus de fuc, quoiqu’il y en ait toujours \
mais il eft moins abondant.
Chez les végétaux, il y a également une fubf-
tance qui en colore la peau ou le derme, La couleur
de ces' principes varie chez les divers végétaux
, & même dans les différentes parties du même
végétal. Il eft en général d’un vert plus ou moins
foncé ; mais il eft rouge dans la betterave, jaune
dans la carotte, bleu-violet dans la campanule ,
noirâtre dans l’ébène. Sa couleur varie prodigieu-
fement dans les pétales.
» 2*. J’ai coupé avec précaution toutes les
parties ligneufes d’une jeune branche de fureau,
dont la partie médullaire n etoit plus imprégnée
de fuc verdâtre ; j’ai apperçu pour-lors les trachées
qui faifoient une zone continue autour de la fubf-
tance médullaire, & , en écartant doucement les
deux morceaux coupés, on voyoit les trachées
s’alonger comme des refforts à boudins, & enveloppant
toute la partie médullaire.
Le principe colorant des végétaux paroît com-
pofé de carbone,d’hydrogène, & fouvent d’azote.
Nous verrons que les différentes parties des plantes
exhalent différentes efpèces d’airs en plus ou moins
grande quantité.Ces airs, & principalement l’oxi-
gèrie, fe combinent avec le principe colorant j ce
qui en fait varier les couleurs, comme on le remarque
particuliérement dans lés pétales.
D u fyftéme des vaiffeaux fp ira u x ou trachées. Lorf-
qu’on caffe, avec précaution, de jeunes branches
de végétaux ou les nervures de leurs feuilles, on
y apperçoit des pointes extrêmement déliées, contournées
comme des refforts à boudin, & qui fe
développent en les étendant : elles ont beaucoup
de rapport avec les trachées des infeétes, lefquel-
les paroiffent être les organes de la refpiration j
c’eft pourquoi on leur a donné également le nom
d e tra ch é e s , & on les regarde comme les organes
de la refpiration des végétaux.
Duhamel & la plupart des phyfiologiftes pen-
fent que les trachées des végétaux fe trouvent dans
la partie ligneufe. M. de Lamétherie avoit- adopté
la même opinion i mais de nouvelles qbfervations
qu’il a développées ( J ou rn a l de Phyfique , vol. LX ,
pag. n y , &■ vol. LX1I, pag. 29) . lui ont fait voir
que c’étoit une erreur, & que les trachées exif-
tent entre le bois 8ç la fubftance médullaire. « Pour
m’en affurer, dit i l ,' j’ai choifi des végétaux dont
la fubftance médullaire eft très-abondante, tels que
le fureau, l’hièble & l’hortënfia.
» i°. J’ai pris, à la fin du printems, de jeunes
branches de fureau} je les ai coupées au quart ou
à moitié avec un canif, 8c j e les ai enfuite pliées
de manière qu’en les caffant, les deux parties ne fe
féparent point entièrement. On apperçoit dans la
caffure une multitude de trachées, qui font une'
couche continue entre la partie médullaire & le
bois. Cette partie médullaire eft remplie d’un fuc
verdâtre très-abondant. On ne peut pas mieux
comparer alors cette partie verdâtre qu’à l’intérieur
d’un fruit, tel qu’une pomme, une poire,
une pêche, &c.....Mais à mefüre que cette branche
de fureau prend de l’âccroiffement, ce fuc
verdâtre devient moins abondant, & à la fin de
l’été la partie médullaire des jeunes branches de
l ’année eft blanchâtre à l’ordinaire , & Ton n’y
m 30. J’ai fendu une des branches du fureau de
{ l’expérience précédente, 8c j’en ai enlevé la partie
médullaire avec précaution: les trachées n’ont pas
été entamées. On les apperçoit adhérentes à la
partie ligneufe, contiguës à la fubftance médullaire
, y formant une couche concentrique : elles
y font divifées par petits faifeeaux, au nombre
de trente ou quarante, qui fe touchent tous. Pour
les bien voir , il faut fe fervir de la loupe. Chacun
de ces faifeeaux peut avoir un quart de ligne
j de diamètre, 8c contient une grande quantité de
1 trachées.
I» On peut regarder cette réunion des faifeeaux
des trachées comme formant une efpèce de gaine
| qui enveloppe la fubftance médullaire. La même
■ organifation des trachées s’obferve dans les jeunes
j branches de l’hortenfia.
1 » 4°. En enlevant la fubftance médullaire de
! cette branche de fureau, j’y ai diftingué une grande
! quantité de vaiffeaux rouges, qui forment en g’é-
! néral une zone concentrique : ils font placés dans
j la fubftance médullaire, à un quart de ligne ou
| même plus de la partie ligneufe ; ils font très-gros
I dans l’hièble. Les vaifleaux rouges détachés de la
j partie médullaire, & examinés à la loupe, paroif-
1 fent à demi tranfparens, 8c compofés de petits
j noeuds comme les vaiffeaux lymphatiques des ani-
! maux. Iis font entièrement diftincts des trachées,
î Je préfume qu’ils fervent à la circulation des li-
| queurs dans cette fubftance médullaire, comme
| ceux qui fe trouvent dans les fruits.
» 50. Il paroît, d’après ces obfervations, que
les trachées ne font ni dans le bois ni dans la
fubftance médullaire , mais qu’elles forment une
couche intermédiaire entre les deux , laquelle fert
de gaine ou d’enveloppe à la fubftance médullaire.
» 6°, Les trachéës enveloppent également la
partie médullaire dans les branches, 8c jufque dans
les feuilles : on les y voit toutes diftin&ement j
j elles font continues avec celles qui enveloppent
| la fubftance médullaire du tronc.
I ” 70. 11 eft: vraifemblable que ces trachées accompagnent
aufli les prolongemens médullaires
1 dans la partie ligneufe > & s’étendent jufqu’à l’écorce
;
corce; car les plantes paroiffent infpirer 8c expirer
par toute leur furface.
« L'air atmofphérique eft abforbé ou infpiré par
jes feuilles 8c par la furface entière du végétal j
car des végétaux mis fous des cloches fermées
abforbent de l’air» Cet air eft enfuite expiré ou
expulfé par le s mêmes organes, puifqu’on le voit
fortir des feuilles mifes dans l’eau 8c expofées au
foleil. Je fuppofe donc que l’air infpiré par la fur-
face du végétal pénètre dans les trachées ; celles-
ci le portent dans la fubftance médullaire 8c dans
tous les prolongemens médullaires. Cet air communique
avec tous les grands vaiffeaux féveux,
principalement avec les veineux j il en vivifie
toutes les liqueurs 5 il oxigène particuliérement la
fève veineufe, comme cela a lieu chez les animaux,
c’eftrà-dire, qu’il lui rend l’oxigène qu’il
a perdu lorfque la fève artérielle a fourni à. toutes
les fécrétions. Les trachées, chez les in fe êtes, fe
répandent également dans tous les pores de leur
corps, comme l’a obfervé Swâmm rdam , 8c y
portent l’air qui vivifie 8c oxigène toutes leurs
liqueurs j c’eft le même mécanifme que chez les
végétaux. »:
D u Jyftème médullaire. La moelle'ou fubftance
médullaire des végétaux eft un tiffu qui paroît
avoir quelques rapports extérieurs avec une liqueur
pleine de petites bulles d’air j par exemple,
avec une eau de favon limpide, dans laquelle on
a foufîé de l’air. Lorfque la fubftance médullaire
n’eft point comprimée, telle qu’elle l’eft dans les
tiges herbacées de piufieurs plantes annuelles, elle
ne remplit pas entièrement la cavité de la tige , 8c
elle fe préfente pour lors fous la forme d’un amas
de fibres entrelacées, comme de la bourre de
coton ; c’eft ce qu’on voit dans les tiges de laitue,
de chicorée, de fparganium ; mais Iorfqu’elle remplit
toute la cavité de la tige, comme dans le
fureau, les petites cellules affe&ent quelquefois la
forme hexagonale. C ’eft une forme géométrique,
qui réfuite de la compreflîon 5 mais cette forme
eft très-rare.
Cette fubftance eft ordinairement blanche 5 cependant
elle, eft colorée dans quelques plantes, ;
telles que dans le noyer, le choux, le pin 5 mais
pour mieux connoître une partie aufli effentielle, ■
l’auteur l’examine dans les divers végétaux.
D e la fubftance médullaire che£ le s v égétaux âgé- ■
nies . Les végétaux agénies ou fans fexe, tels .que
Jes trémelles, les conferves , les byffus, font d’un
tiffu fi délié, que l’auteur n'a pu en diftinguer les
parties médullaires.
Mais chez les champignons, que quelques auteurs
placent dans cette famille, la partie médullaire
eft très-fenfible.
D e la fubftance médullaire che{ les végétaux dçoty-
lédons. Chez les végétaux acotylédons ou fans
Botaniqu e. T om e V IH .
1 cotylédons, la fubftance médullaire fe trouve dif-
tribuée comme chez les monocotylédons.
j D e la fubftance m éd ullaire ch e{ les mono cotylédons.
Cette fubftance eft très-abondante dans cette
| famille de végétaux. Elle en remplit toute la tige,
S comme l’a fait.voir M. Desfontaines, & la partie
; fibreufe s’y trouve comme noyée.
D e la fubftance médullaire ch eç le s dicotylédons.
La fubftance médullaire forme, au centre des végétaux
dicotylédons, une maffe continue plus ou.
moins confidérable : de là elle s’étend , en rayons
divergens, à travers la fubftance fibreufe jufqu’à
1 écorce ; c’eft ce qu’on appelle les prolongemens
médullaires.
Dans les plantes annuelles, la partie médullaire
centrale eft très-confidérable, comme on le voit
dans les tiges de laitues, par exemple.
Dans les grands arbres, tels que le chêne , le
châtaignier, h partie médullaire eft affez-confidérable
dans les jeunes branches, & elle a peu de
confiftance ; mais dans la tige, la partie médullaire
eft peu confidérable , & fa confiftance eft:
égaie à celle de la partie fibreufe. Les prolongemens
médullaires font en lames rectangulaires, 8c
. ont un éclat fariné.
D e la fubftance médullaire de la peau ou derme. La
peau ou derme, ou chorion, paroît compofée de
fubftances médullaires, dans lesquelles font noyéei
quelques parties fibreufes.
Le liège ou partie fibreufe du quercus i le x eft
une fubftance médullaire fouple, mais très-élaf-
tique.
D e la fubftance médullaire des racines. On re*
trouve dans les racines la fubftance médullaire distribuée
comme dans la tige 5 mais fa confiftance
eft moins confidérable ; elle fe prolonge peu dans
la racine 3 8c fe termine par un cul-de-fac.
D e la fubftance médullaire des fr u it s . Les fruits j
comme nous l’avons déjà dit, font compofés d’une
fubftance médullaire qui forme une membrane
muqueufe.
D u fyftéme fibreux. Le fyftètne fibreux végétal
paroît formé, comme le fyftème fibreux animal,
de piufieurs fibres unies enfemble par un tiffu cellulaire
très-fin j des lames du tiffu médullaire font,
chez les dicotylédons, interpofées entte ces différentes
fibres.
Ces fibres, examinées avec foin, paroiffent
n’être que des vaiffeaux plus ou moins déliés;
L’auteur a fait beaucoup de recherches fur la nature
de ces vaiffeaux. «= je les ai eonfidérés, dit-il,
particuliérement fur les grands arbres, où iis font
plus vifibles. «
Il a fendu des morceaux de bois de chêne. Vus
I i i