
tioles longs d’un pouce , comprimés , renflés ,
plus larges & prelqu’amplexicàules à leur bafe.
Les fleurs font difpofées fur dés épis Amples,
axillaires-3 oppofés.,-en ver tic il lés rapprochés,
prefque tous, ftériles, excepté les inférieurs. Le
fruit, foutenu par un pédoncule, court, épais,
eft une capfule en forme de poire renverfée ,
louvent longue de trois pouces, fur un pouce &
demi de large , couverte d’un duvet court, épais,
tomenteux , cendré ou d'un brun-foncé, à une
.kjS? * * deux valves ligneufes, s'ouvrant
d’un côté jufqu'à leur bafe, & de l’autre jufqùè
vers leur milieu j les femences convexes d’un côté,
planes de l’autre , terminées par une aile membra-
neufe, fort grande, roufleâtre, à une feule nervure
j point veinées.
v Cette plante croît dans la Nouvelle-Hollande,
a la baie Botanique j elle donne fes.-fruits dans le
mois d’avril. T? (Defcript. ex Cavan. )
VAUCHERIE. Vaucheria. Genre de plantes
acotylédoncs, de la famille des algues, qui a des
rapports avec les conferves-, & qui comprend des
herbes filamenteufes qui -croiffent dans les eaux
douces.
Le çaraétère effentiel de ce genre confifte dans :
Des filamens herbacés , fimples ou rameux , point
éèôiformés, ponant un ou plufieurs tubercules extérieurs,
adhérens aux tubes, s'en détachant enfuite.
Obftrvahotts. Ce genre, confondu long-tems
avec les conferves, & donc la plupart des.efpèces
étoient renfermées dans le conferva fontinalis de
Linné, diffère des conferves en ce que celles-'ci
ont des filamens cloifonnés, Amples, fans tubercules
a 1 extérieur. Il différé des ceramium, ces
derniers étant compofés de filamens articulés ou
cloifonnés, portant des tubercules remplis de globules,
qui font des capftfles : ce font les conferves
rtiarines de Linné, qui méritoienc d’être diftin-
gùées des conferves d’eau douce. Vaucher a donné
a ce genre le nom àécftofperma. M. Decandolle
l’avoit auparavant nommé vaucheria ; il lui a con-
fèrvé ce. nom dans la Flore françaife.
Loog-tems l'étude de cés plantes a été négligée,
parce qu’elles paroiffoient n’offrir qu’un très-
foible intérêt,- 8c que la petiteffe de leurs organes
fembloit devoir échapper à l’oeil de l’obfervateur.
Mais.il en eft des plantes comme des animaux : les
efpècés qui fe trouvent pour ainfi dire fur la ligne
de démarcation d’un règne à l’autre, méritent d’autant
plus d’exciter notre curiofité, qu’elles nous
présentent des phénomènes particuliers, une manière
d’être dépendante de la fimplicité de leurs
organes, un mode d’exiftence & de propagation
différent de celui des autres efpèces dont l’organi-
fation eft compliquée, quoique foumifes aux mêlées
lois générales, & tendantes au même but, la
reproduction de l’efpèce. Ces confidérations m'ont
fait regarder comme très-important de faire précéder
la defeription des efpeces de vaucheries,
des oofervations générales que l’habile obi'erva-
teur dont ce genre porte le nom, a faites fur ces
plantes. Elles ferviront à prouver qu'avec de la
patience , de la fagacité 8c des recherches confiantes
, les plantes que nous jugions à peine dignes
de notre attention, peuvent offrir des faits qui fe
lient avec les autres phénomènes de la végétation.
Les vaucheries (je fubftitue ce nom à celui d’ec-
tofperme, employé par Vaucher, 8c compofé de
deux mots grecs, qui lignifie ht graines extérieures),
les vaucheries ont leurs tubes cylindriques, rami-
1 ues > *ans aucune cloifon ni étranglement quelconque
, & dont l’intérieur contient une plus
ou moins grande quantité de matière verte, qui
donne a la plante la couleur qui la diftingue. Leur
orgamfation eft en apparence très-fimple. Aü premier
coup-d’oe il, ces plantes ne paroiflent compo-
lees que d un tube & d'une pouflîère intérieure ;
mai5 ce tube, dont la ftru&ure ne femble pas difficile
a faifir, eft une membrane tranfparente, élaf-
tique, qui fe plie & s’étend facilement, & qui
ians doute eft formée d’un tiffu extrêmement fin
puifque les plus fortes lentilles n’y laiffent rien
appercevoir. La pouflîère qui occupe le tube s’y
trouve fort irrégulièrement difpofée : quelquefois
elle le remplit affez également, & alors les filets
font uniformes, verts, cylindriques ; dans d’autres
tems elle difparoït, & alors les filets, s’aplatiffant,
deviennent d’un jaune-.ftiléj. fouvent aufli cette
j pouflîère eft difpofée en forme de taches vertes,
dont les intervalles font tranfparens, & donnent
ainfi au tube une apparence de cloifons j enfin ,
dans certaines faifons de l’année, la pouflîère eft
accumulée aux extrémités des tube$,qu’elle renfle
de manière à ce qu’ils reffemblent à de petites
maffues d’un vert interne & noirâtre.
Les vaucheries font fort communes , particuliérement
dans les petits foffés remplis d’une eau peu
courante. On les rencontre attachées à la terre ou
flottantes a la furface de l’eau j mais les individus
qui fe trouvent dans le premier état, ont été fans
doute fixes au fol par le moyen de leurs graines
ou par des obftacles accidentels} car ces filets ne
paroiflent point avoir naturellement aucune adhérence
aux corps étrangers. Examinés au microf-
cope, iis varient de longueur, félon les efpèces :
les plus courts n’ont que quelques lignes} les plus
grands s'étendent de quelques pouces. Les uns &
les autres font pour l’ordinaire divifés ; leurs extrémités
font fermées, & fe terminent d’ordinaire
en pointe moufle j & quoiqu’ils puiflent vivre réparés
les uns des autres, cependant ils fe réunifient*
8c forment ensuite des maffes tellement fer-,
rées, qu'il eft difficile d’en féparer les filets fans
les piutHer»
Les graines des vaucheries, & en général celles
des conferves, ont-elles la faculté de germer fans
fécondation préalable, ou bien ont-elles befoin,
comme la plupart des autres graines, de l’influence
d’une pouflîère ? « Pour répondre à cette queftion,
dit M. Vaucher, je cherchai fort attentivement,
dans toutes les parties de ces plantes, pour voir fl
je ne trouverois point quelqu’organe auquel on
put donner le nom à'étamine. Effectivement, après
plufieurs recherches, je rencontrai, à l’extrémité
de ^quelques tubes, des renflemens d’un vert-noir,
qui avoient une forme plus ou moins arrondie. La
matière dont ils étoient remplis, ne me parut pas
différente de la pouflîère verte qui ëtoic contenue
dans le tube ; feulement elle y étoit accumulée en
plus grande (juaniité. Ce renflement fe rompoit
par fon extrémité fupérieure lorfqu’il étoit parvenu
à fon dernier degré de développement, &
l ’on en voyoit fortir un nuage de pouflîère qui fe
répandoit à l'entour. Je pris donc cet organe pour
la fleur mâle de la plante. J’ai également remarqué
que la plupart des efpèces portoient, fur les pédoncules
qui foutiennent les graines, un ou plufieurs
prolongemens en forme d’anthère} & comme
ces nouveaux organes que je n’avois pas d’abord
apperçus, font remplis de matière verte, ainfi que
les renflemens, j’en ai conclu que les uns & les .
autres faifoient,félon lesefpèces, l’office de fleurs
mâles, ou plutôt que tout l’intérieur du tube étoit
rempli de pouflîère fécondante, qui s’échappoit
principalement par fes extrémités au moment où
elle fe vuidoit, »
Je n’ignore pas qu’il auroit été néceffaire, pour
donner à cette opinion un plus grand degré de
probabilité , de prendre des vaucheries chargées
de grains , 8c d’en détacher les organes de la fleur
mâle, pour s’aflurer fi, après ce retranchement,
les femences feroient encore fécondes ; mais je
n’ai pas ofé tenter cette expérience, qui m’a paru
trop difficile, & après y avoir bien réfléchi, j’ai
trouvé qu’elle étoit plus ingénieufe que concluante.
En effet, quand on pourroit faire ce retranchement
avec quelque fuccès, & s ’alîurer que,
pendant qu’il a lieu, il ne s’échappe aucune vapeur
de pouflîère fécondante, je ne crois pas pour cela
que l’on fut plus avancé dans la découverte de la
vérité-j car, je le répète, je ne regarde pas feulement
comme pouflîère féminale celle qui eft contenue
dans les organes dont nous avons parlé,
niais je fuis porté à croire que toute la matière
verte qui eft renfermée dans Je tube, eft deftinée
aux mêmes fondions. Non-feulement elle m’a paru
entièrement femblable dans toutes les parties.de
la plante, mais de plus elle communique immédiatement
avec les corps que nous avons pris pour
les anthères, puifque ces derniers ne font féparés
de l ’intérieur du tube par aucun étranglement.
Ces organes, ainfi ciue je l’ai dit, ont des formes
très-différentes, félon les efpèces. Dans le plus ,
grand nombre l’extrémité eft en pointe, 8c reffem-
ble affez bien à un petit crochet recourbé, qui
accompagne toujours la graine ; les autres font
ovales, renflés dans leur milieu. Il exifte même
une efpèce que j’appelle pyriforme, du nom de fes
graines, dans laquelle ces corps reffemblent à des
femences : elles n’en diffèrent à la vue que parce
qu’elles ne font pas articulées avec leur tube. Il
eft facile de les voir répandre leur pouflîère. J’ai
donné à ceux de ces organes qui accompagnent
les graines le nom de cornes, pour exprimer plus
exactement leur figure & leur apparence extérieure,
qui dépend de l’âge de la vaucherie. D’abord
elles font droites & opaques, 8c par confé-
quent elles contiennent la matière verte fécondante
} peu à peu elles fe recourbent fur la graine,
& à mefure que celle-ci mûrit, elles s’inclinent
fur elles pour y répandre leur pouflîère. Lorfque
la feménee s’eft féparée, elles font vuides 8c roulées
en fpirale } & ce qui me confirme encore dans
l’opinion que les cornes rempliflent les fondions
des étamines , c’eft que toutes les vaucheries qui
en fontpourvues,n’ont point d’autre renflement,
& qu’au contraire celles qui ont ailleurs des renflemens,
font toutes privées de cornes.
Il ne faut pas confondre les cornes ou les renflemens
dont nous parlons, avec un autre corpuf-
cule que l’on rencontre allez fréquemment fur les
vaucheries, & dont l’ufage nous a été long-tems
inconnu. Il diffère des graines proprement dites,
non-feulement parce qu’il eft beaucoup plus gros,
mais encore parce que fa forme eft variée, foit
dans la même plante, foit furtout dans les efpèces
différentes : mais quelle que foit cette forme, il
porte toujours dans fon intérieur un grain noir,
arrondi, qui quelquefois m’a paru double. Ce grain
noir , que j’avois d’abord cru appartenir à la fructification,
ne m’avoit enfuite fourni aucun développement
} cependant en continuant d’obferver,
j’apperçus enfin ce point noir fe mouvant en tout
fens dans l’intérieur du grain, & après l’avoir dégagé
de fa demeure, je le reconnus pour l’infeCte
microfeopique, auquel Muller donne le nom de
cyclops lupula. Apparemment qu’il dépafe fes oeufs
fur le tube de la plante, & que fa piqûre y fait
naître un développement femblable à ceux qu’on
obferve fur les végétaux, auxquels on donne le
nom de galle. L’in fe été n’en fort naturellement
qu’après avoir confumé toute la matière contenue
dans l’ enveloppe, qui alors reffemble affez bien à
une gaze. Cette excroiffance fingulière, qui fe
trouve fur la plupart des efpèces dé ce genre, lui
eft particulière , & les autres familles ne m’ont
offert rien de femblable.
L’habitation des vaucheries & de toutes les autres
conferves eft exclufivement l’intérieur ou la fur-
face des eaux ; les vaucheries en particulier vivent
de préférence dans les foffés ou les mares qui bordent
les chemins , pourvu que l’eau en foit ailes