
3°. Demç étamines placées fur un petit corps
qui paroît être un ovaire avorté ; les filamens
droits, de la longueur du calice, terminés par
des anthères (impies , ovales.
* Les fleurs femelles folitaires, portées à l’extrémité
d'une hampe très-longue, roulée en fpirale;
munies d’ une fpathe tubuleufe , alongée , bifide
à fon Commet, à une feule fleur-.
Chaque fleur offre :
i° . Un calice adhérent à l’ovaire, très-aîongé,
divife à fon limbe en fix découpures inégales, ouvertes
; trois extérieures , ovales; trois autres alternes
, linéaires, un peu plus courtes que les extérieures
: ce font trois petales, félon Linné.
2°. Point de corolle.
3°, Un ovaire alohgé , cylindrique; point de
ftyie ; trois ftigmates fefliles, ovales, bifides a
leur Commet, munis, dans leur partie moyenne,
'd’un appendice en forme de dard ou de pointe
triangulaire.
. Le fruit eft une capfule alongée , cylindrique ,
terminée par trois dents, à une feule loge, renfermant
des femeaces nombreufes , ovales, inférées
fur les parois Internes de la capfule.
E s p è c e s .
r, V allisnÈRE en fpirale. Vallifneria fpiralis.
Xinn.
Vallifneria foliis angußis, fubacutis , vix denticu-
latis y radice fibrofà, fioloniferâ. ( N.)
Vallifneria fpiralis , foliis linearibus , bafi atte-
nuatïs ; pedunculis mafcuhs redis , brevibus ffemineis]
fpiralibus. Willden. bpec. Plant, vol. q. pag. 6jo.
c ° . I.
Vallifneria fpiralis. Linn. Spec. Plant, vol. 2.
pag. 1441, — Hort. CfifF. 4J4- — Royen , Lugd.
Bat. 9.— Dalib. Parif. 296.— Hall. Helv. n°. 1309.
—- Lam. 111. Gener. tab. 799. fig. 1. 2. Decand.
Flor, frânç. vol. 3. pag. 267,&Sÿnopf. Plant, gall.
pag; 174. n°? 2053. ;
Valeriana palußris , alg&folio , italica y foliis in
fummitate denticulaùs , fore purpura feinte. Alich.
rGen. 12. tab, 16. 6g. 1. Flos fmineus. Lam, 1. c.
üg. 1.
Potamogenton alg&folio, pifanum. Bocc, Muf. i.-
pag. 29.
Vallifnerioides palußre, alg&folio , italicumy foliis
fummitate tenu\fßme denticulaùs y foribus a Ibis y vix
confpicuïs. Mich. Gen. 3. tab. 10. fig. 2. Flos maf
calas. Lam. 1. c. fig. 2.
S'il eft , après la découverte des deux fexès-dans
les plantes, un phénomène propretà frapper l'çfprit
humain d’étonnement., c’eft fans doute celui que
nous offre le vallifneria dans ja fécondation de fe$
ovaires. Dans cette planté les fleurs mâles font
féparées des femelles, & n ai fient fur des individus
diftinéts. Elles croiffent dans le fond des eaux,
fixées dans la vafe par des racines„fibreufes, qui
produifent des drageons traçans, fort aîongés,
garnis a chaque noeud d’une touffe de fibres d’où
fortent des feuilles prefque graminiformes, planes,
linéaires, alongées, larges d’environ trois lignes,
prefqu’obtufes à leur fommet, entières à leurs
bords, d'un vert-tendre & très - glabres à leurs
deux faces , minces , trarfparentes ,; munies de
plufîeurs nervures fines , longitudinales., & de
veines tranfverfes ; • les unes un peu fortueufês ;
d autres droites, fimples, latérales; quelques unes
fe prolongeant ju (qu'aux bords des feuilles qu'elles
dépaffent, & y forment des cils ou dentelures très-
courtes, rares, à peine fenfibles.
Les fleurs mâles font fort petites, nombreufes.,
réunies en un petit épi conique, & renfermées
dans une fpathe à deux ou quatre découpures profondes
, ovales, concaves ; chaque fleur munie
d’un calice à trois découpures fort petites, en
ovale renverfé , arrondies au fommet, un peu rétrécies^
en onglet à leur bafe , :renfermant deux:
étamines. Ces fleurs font fituées à l’extrémité d'une
hampe fîmple, beaucoup p’us courte que les feuilles,
point roulée en fpirale.
Les fleurs femelles, fupportées fur une hampe
roulée en fpiraie & fufceptible de s’alonger çonfi-
dérablement.j-font folitaires, munies d’une fpatfie
d'une feule pièce, tubuleufe,' cylindrique , alon-
,gée , divifée à fon orifice en deux découpures
courtes, aiguës jelle ne contient qu'une feule fleur,
dont le calice, adhérent à l'ovaire, eft pourvu
d’un tube très.rlong, divifé à „fon .limbe en fix
découpures ; trois extérieures ovales ; trois intérieures
un peu plus courtes,linéaires, très-étroites.
L’ovaire eu furmonté-cle trois ftigmates fef-
files, avales , bifides à leur Jp.mmet, munis, dans
le milieu de leur Face interne, d’un appendice;ën
forme d’un, petit dard aigu. Le fruit confiftë en
line capfule cylindrique ^ étroite , alongée , uni-
val ve,1 à une "feule'loge;‘contenant des femencês
attachées le long des parois internes de la capfule,
petites, ovales, très-nombreufes.
A l’époque de la fécondation, cette plante offre
un phénomène des plus remarquables. Nous avons
vu que les fleur s = mâles étoiènt portées fur une
hampe très-courte , & qui ne peut s’alonger , tandis
que la hampe des fleurs femelles étoit roulée
en fpirale fur elle-même. Lorfque les étamines
font fur le point de lancer leur pouflière fécondante,
chaque fleur mâle fe déiache d;u fpaJix,
s’élève à la furface de, l'eau, y flotte en liberté
fans être retenue par aucune attache, s'y épanouît,
portée par\p courant, femble,chercher
V A L
à rencontrer la fleur femelle, laquelle, à la même
époque, déroule fa hampe en fpirale, qui s alonge
ou fe raccourcit à melure que l ’eau s’élève &
s’a b ai (fe, fe foutient à fa (urfacejufqu’à ce qu elle
ait reçu la poutlière des fleurs mâles. Aulfitot
après la fécondation , la (virale fe refferre fur elle-
même , la fleur rentre dans le fein des eaux, & va
y mûrir fes femences fécondées.
Çette belle & curieufe opération, qui femble-
roit faire foupçonner, dans certaines plantes, une
forte de fenfibilité , étoit digne du pinceau de la
poéfie. Le poète Caftel s’en eft emparé , & l’a
décrite , da_. s fon Poème fur les Plantes , en trop
beaux vers pour me réfuter au plaifir de les rapporter
ici.
Le Rhône impétueux, fous fon onde ecuman.ce, Durant fix mois entiers nous dérobe une plante Dont la tige s’alonge e Monte au deflàis des flont sl,a &fa ibforinll ed ’aaumx oyueru,x du jour. LDees l emuârsl elsie, ndsa tnrso ple cfoounrdt sj ubfrqiufe’nalto lress inmoemuodbs idleésb,iles, Voguent vers leur amante, & libres dans leurs feux. Lui forment fur le fleuve un cortège nombreux :
POrno mdièrnoei tf uurn ele fsê tfelo tosù fale pdoiemup de ’hfoyrmtuennééee ;
MLaa itsi glees fete mresti rdee eVné rnaupsp uronceh faonits faecsc pomlisp ,lis", Et va mûrir fous l’eau fa femence féconde. _
Cette plante croît en Italie, en France; dans lè
fond des eaux, dans le Rhône, près Orange ; dans
le canal du Midi, aux environs d'Arles, de Dom-
front, &c. ( V. f )
Obfervations. Linné, dans fa Flore de la Lapponie,
& Gunner, dans celle de la Norwège, ont indiqué
cette, plante comme fe trouvant dans ces contrées,
mais ils ne l’avoient jamais obfervée fleurie. Will-
denow, ayant trouvé la même plante dans des
fofles en automne, & l'ayant plantée ailleurs pour
en Cuivre le développement, a reconnu que ce que
ces auteurs avoier.t pris pour le vallifneria, étoient
de jeunes pouffes du fagittaria fagitùfolia , qui fleurirent
l’année fui van te.
2. V allisnÈRE bulbeufe. Vallifneria bulbofa,
Vallifneria foliis latolinearibus, obtufis , inttgrisy
radice bulbofa. (N .)
Gramen bulbofum açuattcum. G. Bauh. Pin, 2,
& Prodrom, 4. Icon. Optima.— Theatr. botan.
pag. 21. ïcpnf
Quoique , malgré plufîeurs années de recherches
, je n'aie jamais pu trouver cette plante en
fleurs, il m’a paru extrêmement probable qu'elle
dévoie appartenir aux vallifneria , & même je
n’£uffe pas héfité à la regarder commç devant
Botanique. Tome VIH.
V A L
appartenir à l’efpèce précédente fans les bulbes
remarquables quelle porte à Ls racines.11 n elt
pas moins certain que c’eft la même efpece que
C. Bauhin a décrite & fait graver fous le nom de
gramen bulbofum aquaticum y mais loS fleurs lui
étoient également inconnues.
Ses racines font compofées d’un grand nombre
de fibres fafciculées , filiformes, très - fimp.es ,
pâles , un peu jaunâtres ; elles produifent dé leur
collet des drageons nombreux, traçans, longs quelquefois
de plufîeurs pieds, rameux , munis a .a
bafe de chaque ramification d'une bulbe ovale ,
de la forme & de la gvoffeur d’une olive, charnue,
blanchâtre en dedans, d’une (aveur douce , a(f z
agréable, bonne à manger, revêtue d une pellicule
mince, (triée , marquée de taches un peu jaunâtres
dans fa jeuneffe, & qui noircit en vieilliffjnc : u
en fort une ou deux groffes fibres, qui donnent
naiffance à de nouvelles ramifications ou a de
! nouvelles plantes.
Du collet des racines fort une touffe de feuilles
longues d’un pied & fouvent beaucoup plus, larges
de crois à quatre lignes., minces, tranfparentes ,
glabres, d’un beau vert, linéaires, arrondies,
oStufes a leur fommet, très-ordinairement entières
, & point ciliées ni denticulées à leurs bords,
munies de nervures longitudinales, parallèles, bien
marquées, finement (triées entre les nervures Sc
dans la même direction ; des veines tranfverfes ,
prefque (impies, droites ou un peu finueufes, formant
un réfeau à mailles lâches.
J’ai trouvé cette plante fur les bords de la rivière
d’Aifne, au printems, dans une année où les
débordemens de la rivière avoient été confié érables,
& avoient duré une grande partie de l'hiver.
Je l'ai depuis cherchée inutilement, mais j’ai tro vé
fréquemment une portion de fes racines bu I beu fes
jetées fur le rivage ; ce qui prouve quelle croît
dans la vafe au fond des eaux , & qu’elle ne s'eft
trouvée , une certaine année , fur les bords qu a
caufe de l’accroiffement des eaux & de fa longue
durée. Je fuis entré dans ces détails avec d'autant
plus d’intérêt, que fes bulbes, dont j ai mange II
chair, ont une faveur très-douce, & me paroiffenc
devoir être un très-bon aliment : elles font d ailleurs
très-abondantes , & j’en ai retiré de longs
chapelets de racines qui en étoient chargées ; elle s
fe trouvoient de préférence dans les fonds fablo-
neux. Comme la retraite des eaux les avoit laiffées
prefqu à nu fur le riyage, il n'eft pas étonnant
qu’elles n’aient point donné de fleurs , la vallifnère
ne pouvant végéter que dans le fond des eaux»
{V . V.)
3. V allisnÈRE d’Amérique. Vallifneria ame-
ricana. Mich.
Vallifneria foliis çreBis, pedunculis non fpiralibus•
Mich. Flor. boréal, Amer. vol. 2. pag. 220.
- S s