
■ i l
■' ifJ mm
1 9
de fix pétales oblongs, obtus , campaniformes ;
des étamines & des ovaires nombreux, ramaffés
en cône, auxquels fuccèdent des capfules renflées
à leur bafé, à deux loges, furmontées d’une aile
plane , membraneufe, lancéolée. La forme & la
grandeur des feuilles ne font pas conftamment les
mêmes > ce qui donne lieu à plufieurs variétés :
dans les unes, les lobes fe prolongent en une longue
pointe acuminée 5 dans d’autres , ces mêmes
lobes font arrondis , très-obtus.
Cet afbre croît en Amérique, depuis le Canada
jufque dans la Virginie, & depuis la Caroline juf-
que dans la Floride. D ( V. v. )
Le tulipier a été apporté en Europe au commencement
du fiècle dernier. « Le premier qu’on
ait vu fleurir iç i , dit Miller dans fon Dictionnaire
des jardiniers, fe trouvoic dans les jardins du comte
de Peterboroug, à Parfons-Green, près de Fuls-
hams > il avoit été planté dans un défert parmi
d’autres arbres. Avant ce tems on confervoit en
pots le peu de ces arbres qu’on avoit alors en
Angleterre, afin de pouvoir les mettre à l’abri des
froids de 1 hiver, car on les croyoit rrop délicats
pour pouvoir les expofer en plein air ; mais aufli-
tôt que celui du comte de Peterboroug fut mis en
pleine terre , le grand progrès qu’il y fit, convainquit
les jardiniers de leur erreur, d’autant plus
- que ceux que l’on confervoit dans des. pots ou
caiffes croilfoient fort lentement. «
On trouve actuellement de très-beaux tulipiers
en France : plufieurs y portent des fleurs & des
fruits. A Malesherbes, à Méreville, chez M. de
la.Borde3 a Ver failles , au Jardin des Plantes de
Paris, on en voit des allées .qui produifent un
très-bon effet : c’eft un des plus*beaux arbres qu’on
puiffe cultiver} il vient d’une hauteur & d’une
grofleur furprenantes. Ses feuilles font aufli belles
que celles des platanes d’Occident 3 fes fleurs font
grandes & belles. Quelques tulipiers de la Caroline
ont jufqu’à trente pieds de circonférence ,
fuivant Catesby, & on en connoît plufieurs plantés
dans les environs de Paris il y a environ cinquante
ans, qui font parvenus à une grande hauteur
: ils fonr très-propres à contribuer à la variété
& à l’ornement de nos jardins & de nos
bofquets. On doit les compter au nombre des plus
beaux arbres que nous ayions acclimatés en France
f>armi ceux qui nous viennent de l’Amérique. «Le
arge ombrage du tulipier, dit M. Dumont-Cour-
fe t , lui donne une place dans les bofquets d’été
avec les platanes. Son bois, moins odorant que
celui des magnoliers., pourra être employé un
jour avec fuccès dans l’intérieur des maifons,
comme l’on fait de ceux des peupliers blancs &
de l’érable fycomore, avec lefquels il a quelque
rapport. ■ »
2.. T ulipier, coco. Liriodendron coco. Lour.
Liriodendron foliis evatis , calice triphyllo. Willd.
Spec. Plant, vol. 2. pag. 1255. n°. 2.
Liriodendron (coco) , foliis ovatis , nitidis j flo-
ribus folitariis y calicibus triphyilis , corollis hex'ape-
talis. Lour. Flor. cochinch. pag. 414.
Ses tiges font droites, ligneufes, hautes d’environ
cinq pieds, divifées en rameaux diffus, étalés,
garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales,
luifantes, très-entières. Les fleurs font blanches,
grandes, folitaires, d’une odeur fuave. Leur calice
eft à trois faces, compolé de trois folioles
oblongues, courbées en dedans à leurs bords, &
formant trois angles par leur rapprochement. La
corolle eft fermée, trigône, offrant par cette
forme quelque reifemblance avec le fruit du cocotier,
compofée de fîx pétales charnus, égaux au
calice, connivens 5 les intérieurs plus courts 5 les
anthères nombreufes , feflïles , oblongues 3 les
ovaires au nombre de huit environ, lancéolés,
imbriqués, terminés par des ftigmates feflïles'&
concaves ; les capfules femblables aux ovaires &
en même nombre.
Cette plante croît à la Cochinchine ; elle eft
cultivée dans les environs de Canton comme
plante d’ornement, à caufe de la beauté & de l’odeur
fuave de fes fleurs, f? ( Defcript. ex Lour.)
3. T ulipier figo. Liriodendron figo. Lour.
Liriodendron foliis lanceolatisy calice monophyllo ,
fpathaceo. Willd. 'Spec. Plant, vol. 2. pag. 1255.
n°: 3.
Liriodendron ( figo ) , foliis incurvis , refiexis ;
fioribus folitariis, calicibus fpdthaceis , corollis hexa-
petalis. Lour. Flor. cochinch. pag. 414.
ArbrifTeau d’environ quatre pieds de haut, dont
'les racines produifent plufieurs tiges droites, garnies
de feuilles alternes, lancéolées, très-entières
à leurs bords, luifantes, courbées, réfléchies. Les’
fleurs font pâles, folitaires, odorantes, parfemées
en dedans de taches rougeâtres. Le calice eft formé
d’une fpathe d’une feule pièce, tomenteufe, ob-
tufe à fon fommet. La corolle eft compofée de fix
pétales droits, ovales-oblongs, prefque fermés à
leur fommet. Les fiiamens font au nombre de quarante
, courts, inférés fur le réceptacle 3 les ovaires
en même nombre, imbriqués fur un réceptacle
alongé, de la longueur de la corolle, furmontés
de ftigmates feflïles : il leur fuccède autant de
capfules.
Cet arbriffeau croît en Chine, dans les lieux
cultivés, aux environs de Canton. J} (Defcript. ex
Lour. )
4. T ulipier liliacé. Liriodendron Hliifera, Linn.
Liriodendron foliis oblongo - lanceolatis , calice
nullo. Willd. Spec. Plant, vol. 2. pag. izyy. n°. 4,
Liriodendron foliis lanceolatis. Linn. Spec. Plant,
vol. 2. pag. 75-3-. — Burm. Flor. ind. pag. 124. —
Lour. Flor. cochinch. pag. 424.
Sampacca montana. Rumph. Amboin. vol. 2.
pag. 264. tab. 69.
C ’eft un arbre d’une médiocre grandeur, dont
les rameaux & les branches font étalés, garnis de
feuilles alternes, ovales-lancéolées, glabres à leurs
deux faces, entières, acuminées à leur fommet.
Les fleurs font terminales, agrégées, grandes, pâles
, inodores, fupportées fur un pédoncule Ample.
La corolle eft campanulée} les pétales, au
nombre de neuf, font ovales, épais, rapprochés
par leur bafe , réfléchis en dehors à leur fommet :
il n’y a point de calice. Les fiiamens, au nombre
de foixante, font très-courts, épais3 les anthères
alongées, acuminées, s’ouvrant à leur fommet}
environ cinquante ovaires un peu comprimés,
aigus, réunis en cône fur un réceptacle alongé,
furmontés de ftigmates feflïles 5 autant de capfules
que d’ovaires, imbriquées en forme de cône.
Cette plante croît en Chine, dans les champs,
aux environs de Canton.
TUNIQUÉE (Racine). ( Tunicata radix.) Les
racines bulbeufes fe nomment tuniquées lorfque
leurs bulbes font formées de plufieurs tuniques
qui fe recouvrent" les unes les autres par une forte
d’emboîtement, comme celles de l’ail, de l’oignon.
TUNIQUEE ou FEUILLETÉE (Tige). .(TV
nicatus caulis.j Confidérées quant à leur fuperfi-
c ie , les tiges fe nomment tuniquées lorlqu’elles
font recouvertes par différentes membranes appliquées
les unes fur les autres, comme des feuillets.
TURIE. Turia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, monoïques, de la fa-
,mille des cucurbitacées, qui a de très-grands rapports
avec les anguria, auxquels peut-êrre il de-
vroit être réuni. 11 comprend des herbes exotiques
à l ’Europe, à feuilles alternes, lobées, anguleu-
fes 3 les fleurs difpofées en grappes ou en corym-
bes axillaires, pédoncules.
Le caractère effentiei de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïques ; un calice & une corolle à
cinq découpures ; trois a cinq étamines ■ un fty le ; une
baie charnue, a deux ou trois loges polyfpermes, couronnée
par les découpures du calice.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques ; les fleurs mâles difpofées
en grappes ou en bouquets 3 les femelles
îpuvent folitaires fur le même individu,
* Les fleurs mâles offrent :
l° . Un calice oblong, divife à fon limbe en cinq
découpures ouvertes* lancéolées, perfiftantes. ■
2°. Une corolle monopétale, inférée fur le calice
& adhérente par fon tube , divifée à fon limbe
en cinq découpures ouvertes, ovales, pileufes,
perfiftantes,
30. Trois à cinq étamines, dont les fiiamens font
droits, filiformes, plus courts que le calice, dont
deux font partages en deux autres fiiamens-,
munis chacun d’une anthère} le troifième, eft Ample,
à une feule anthère 3 les anthères irrégulièrement
fîllonées j quelquefois trois anthères feflïles
fur des fiiamens fquamiformes.
4°. Un ovaire avorté, à demi globuleux.
* Les fleurs femelles offrent :
i°. Un calice & une corolle comme dans les fleurs
mâles.
29. Cinq étamines ftériles5 les fiiamens droits,
fubulés, plus courts que le calice, fins anthères,
réunis à leur partie inférieure par une caliofité en
forme d’anneau.
30. Un ovaire fai Tant corps avec la partie entière
du calice & de la corolle, épais, cylindrique, fur-
monté d’un ftyle à deux ou crois divifions 3 autant
de ftigmates.
Le fruit eft une baie charnue ('ou pomme), ob-
longue, filîonée, à deux ou trois loges, couronnée
parles parties de la fructification., perfiftantes,
contenant des femences comprimées,, ovales ou
arrondies.
Obfervations. Les efpèces qui composent ce
genre, & qui paroiflent avoir dé très-grands rapports
avec les anguria, ne font pas affez connues
pour nous permettre de prononcer fi elles, doivent
être réunies aux anguria ou conftituer éifentielle-
rnent un genre particulier. Les différences qu’elles
préfentent, confident dans le nombre de-leurs étamines,
compofées de trois fiiamens diftinéts, dont
un Ample, à une feule anthère; les deux autres
bifides, à deux anthères 3 quelquefois trois fila-
mensen forme d’ëcailles. Les fruits font, d’apres
Forskhal, à deux loges dans quelques efpèces,
à trois dans d’autres.
E s p è c e s,.. ;
1. T urie à fruits cylindriques. Turia cylin-
j drica. Forsk.
Turia pomis cylindricis , utrinqué atténua tir ,
v illofs j caule volubili, quinquanguldri , feabro
' foliis palmacis. Gmel. Syft. Nat. vol. 1. pag. 403.
Turia , fruftus cylindricus , utrinqué attenuatus ,
decem fulcatus, villofus. Forsk. Flor. ægypt.-arab.
pag. ré;. n°. 31; .