
corolle coupée tranfverfalement, & par les quatre
glandes intérieures.
■ Cet arbriffeau-' a été découvert par M. de La-
biUardiëre,. dans la Nouvelle-Hollande, à la terré
Van-Leuwin. ( Defcript, ex Labill.?)
2. V arette à feuilles ovales. Adenanthos obo-.
vata. Labill..
Adenanthos foUis ovatis , inferne atténua fis , tri-
nerviis 3 nervis utrinque çonfuentibus. Labill. Nov.
Holland. Plant.-vol. i. pag. 29. tab. 37,
Arbriffeau remarquable par fes feuilles affez
grandes , en ovale renverlé 3 chargé de points
glanduleux. Ses tiges font droites , fortes,. glabres
, cylindriques , munies de rameaux redref-
fé s , un peu roi des, très-glabres 3 garnis de feuil-
les.nombreufes, très-rapptochées, prefque feffiles,
un peu é'paiffes , ovales, aiguës à leur bafe, arrondies
, très-obtufes & quelquefois un peu
échancrées avec une petite pointe à leur fommet,
entières à leur contour, glabres à leurs deux faces
3 longues de huit à dix lignes, fur fix de large >
d’un, vert-foncé, parfemées de points faillans,
prefque glanduleux 5 munies des deux côtés de
trois nervures longitudinales & confluentes à leurs
deux extrémités.
Les fleurs font folkaîres-, latérales , réunies
deux ou trois enfemble g fôutenues par des pédoncules
beaucoup plus courts que les feuilles,
munies fous la corolle d’une forte dfinvolucre
compofé de fix à huit folioles imbriquées , glabres,
ovales , aiguës, en forme d’écailles}. les inférieures
beaucoup plus courtes} le tube de la
corolle courbé & renflé à fa partie fupérieure
avec une fente particulière, d’où s’élance le ftyle}
le limbe à quatre découpures ovales-lancéolées,
à peine pîleufes à leur intérieur, vers leur Commet
» le ftyle très-long, pileux> les quatre glandes
internes, en forme d’écailles ovales,, lancéolées,
un peu échancrées à leur fommet.
Cette plante crok dans la Nouvelle-Hollande,
à la terre Van-l^euwin, où; elle a été découverte
par M. de Labiüardière. T? ( Defcript. ex Labill. )
3. Varette foyeufe. Adenanthos fericea. La-
billard.
Adenanthos fotiis ternatis, decompofiùs , filifor-
mibus, teretibus..3 fericeis. Labill. Nov. Holland.
Plant, vol. 1. pag. 29. tab. 38.
Ses tiges font droites , cylindriques} fes branches
alternes ; Tes rameaux prelqu’oppofés, cylindriques
j couverts de poils foyeux ,. garnis de
feuilles alternes , pétiolées, ternées, compofées
de folioles filiformes , prefque cylindriques,.
foyeufes, variables dans leur compofition ou
leurs divifions, tantôt deux enfemble ou trois.
; réunies par leur bafe, en forme d’aile } les inter-
jmédianes plus ordinairement ternées,} lés latérales
•binées ou plufieurs fois compofées. » l’intermé-
; diaire diehotoraèlongue d’environ un pouce 8c
| demi.
» Les fleurs font latérales ,. prefque folitaires, cachées
en grande partie; par les feuilles nombreu-
| fes., La bafe de la corolle eft accompagnée d’un
;involucre de fix à huit folioles imbriquées, pi-
; léufes,.ovales, aiguës. La cocollç eft droite} fou
i tube un peu renflé , avec une fente latérale à fa.
{partie fupérieure» le limbe à quatre découpures
ovales , lancéolées , un peu aigiiës, réfléchies en
édehors}, le ftyle glabre , très-long} les quatre
i glandes internes ovales, échancrées à leur iom-
met3 une feule femençe ovale, aiguë, accompagnée
de glandes perfiftantes*, & de la partie infé-
i rieure de la corolle..
I Cet arbriffeau a été découvert par M-. de Labil-
: lardière, à la Nouvelle-Hollande , dans la terre
, Van-Leu win. T? ( Defcript. ex Labill.)
VARIÉTÉS. On entend par.variétés les chan-
gemens qui furviennent aux plantes , occafionnés
par quelques- circonftances particulières,, dépendantes
du fol, du climat, de l’expofition , de l’influence
de ta chaleur ou du froid , de celle des
vents, de la préfence & de l’abfence de la lumière,
& par-deffus tout cela de la culture. Cette
dernière produit feule des variétés fans nombre*
■ La même plante, femée dans deux endroits diffé-
rens, expofée & cultivée dans des circonftances=
tout-à-fait contraires, offrira, après quelques années
, deux plantes, dont l’une pourra êtrè vi-
goureufe , fucculente, d’un vert plus foncé, plus
< garnie dans toutes fes parties tandis que Tautre
fera maigre, dure, blanchâtre, moins élevéequelquefois
même un peu penchée, moins glabre 8c
moins garnie de feuilles ou de fleurs} « mais, dit
M. de Lamarck, fi l’on fait cefler les câufes quL
avoient opéré ces changemens, fi l’on replace'ces
deux plantes dans un même fo l, elles reparoîtront-
. bientôt dans leur premier état, & ne préfente-
ront plus qu’une feule & même efpèce..
L’on conçoit combien il eft important pour la
feience, de favoir diftinguer dans les plantes les
caractères qui appartiennent effentiellement à l’ef-
pèce, de ceux qui ne font qu’un accident occa-
fionné par Quelques circonftances locales. Cette.
; diftinétion eu fouvent bien difficile à établir, fur--
; tout lorfqu’il s’agit de plantes exotiques, pçu observées
ou vues fèches dans les herbiers. Pour acr
quérir quelque certitude fur ces fortes de plantes,
il faut les fuivr.e dans leur climat natal, dans les
diverfes circoriftances où elles fe trouvent > s’af-
furer que telle plante, qui affeCte tel: port dans'
une terre grade , réprend celui qu’offre la même
efpèce dans un fol aride , lorfqu’on y tranfporte
les graines de la première variété. On a établi en
général pour principe, que J’on devoir regarder T
comme efpèce toute plante qui fe reproduifoit la ;
.même par graines. Ce principe ne peut s’appliquer
qu'avec reftrièlion aux plantes cultivées} car fi la ;
variété dépend de la culture, de l’expofition c.
il ne fera pas étonnant que les femences ne donnent
la même variété lorfqu’ellès • fe trouveront
dans les mêmes circonftances qui l’ont occafion-
née. Il eft même un grand nombre d’obfervations
•qui prouvent que lorfqu’une variété s’eft perpétuée
pendant un certain nombre d’années par la
culture, elle ne revient quelquefois que difficilement
à fon état naturel, même lorfqu’elle eft
rendue à fon fol natal. Au refte, s’il eft des variétés
eflentieJles à noter, il en eft beaucoup de mi-
nu tieufes auxquelles un botanifte exercé ne doit
point s’arrêter, puifqu’il eft de fait qu’un individu
ne reffemble jamais parfaitement à un autre}
il fuffit qu'il en préfente les principaux canélères.
Les plantes varient dans leur fexe, leur durée,
leur grandeur3 dans la forme des tiges & des
feuilles., dans le nombre de leurs pétales, leur ab-.
fence ou leur préfence} dans leur faveur, leur <
couleur, leur odeur, &c. Nous allons examiner
;-ce qu’il y a. de.plus effentiel à remarquer dans ces
différentes parties,
■ Les plantes varient beaucoup dans leur gran-
1 deur, qui eft prefque toujours dépendante de leur
Jieu natal, du fo l, du climat, & qui change dans
les végétaux comme dans les animaux, par la plus
ou moins grande abondance de nourriture. Les
plantes alpines , extrêmement petites fur ces montagnes,
prennent dans nos jardins un port, unè élévation
qui les rendent prefque méconnoifTables}
plufieurs efpèces de faule, dont les tiges font à Îieinë hautes de quelques pouces, parviennent à.
a hauteur de plufieurs pieds par la culture. Les
feuilles du plantain lancéolé font très-petites dans.
- les fols arides 3 elles ont huit à dix pouces de longueur
dans les terrains gras} dans les ferres, les
feuilles de Ykernandia ont prefqu’ un pied de diamètre}
elles n’ont pas trois pouces en Amérique.
La durée eft en général moins fujèce aux varia-
. tionsi néanmoins la température des pays chauds
rend vivaces certaines plantes qui font annuelles
dans des climats plus froids. Le riccin commun
périt tous les ans dans nos jardins} je l’ai trouvé, <
en arbre fur les côtes de Barbarie : la capuçine, la i
marjolaine, la belle-de-nuit, • durent bien plus
long-tems dans leur pays natal.que dans nos par-;
terres.- .... ’ ...: P
Le fexe diftingue les individus mâles des individus
femelles dans les fleurs dioïques , & ne
forme point des efpèces » les chanvres mâle & fe-i
melle ne font qu’une même efpèce de chanvre.'if
en eft de même des fleurs polygames , dont cer-,
tains individus réunilfent les deux fexes. dans lès
mêmes fleurs. tandis que d’autres ne portent quë
des fleurs mâles ou des fleurs femelles.
D’autres variétés font amenées par l’igp.- des
plantes; Dans fes premières années le lierre a des
feuilles lancéolées; il eft rampant, & ne porte ni
fleurs ni fruits. Ses feuilles, avec l’âge , fe divi-
fent en cinq lobes 5 il eft foutenu par les arbres
ou les murs qui l’avoifinent, mais il eft er.core
ftérile5. il pouffe enfin des feuilles à trois lobes 3
fa tige n’a plus befoin de fupport } il prend la forme
d’un arbre} il fe charge de fleurs & de fruits» il
finit dans fa vieilleffe par pouffer des feuilles ovales
, point lobées. Plufieurs plantes ont leurs riges
couchées fur les montagnes des Alpes} elles s’élèvent
dans les plaines : la renoncule bulbeufe eft
droite fur les coteaux, rampante dans une terre
plus meuble 3 les tiges de plufieurs plantes aquatiques
font fortement inclinées ou recourbées dans
l’eau , droites hors de l’eau. Ces tiges varient encore
par leur nombre 5 elles font quelquefois nombre
ufes, touffues, gazoneufes dans le§ terrains
gras; folitaires dans les fols maigres &r arides.
Plufieurs tiges naiffent enfemble. , fe réuniffent &
n’en forment qu’une , ou bien des tiges cylindriques
s’aplatiffent lorfqu’elles font obligées de paf-
fer par un lieu étroit} les tiges quadràngulaires
acquièrent un plus grand nombre de côtés, '.m
Les feuilles offrent les variétés lés plus importantes
à remarquer : quelquefois de larges : elles
deviennent plus étroites 3 les feuilles inférieures
des plantes, plongées dans l’eau, prennent
des divifions capillaires, comme dans la renoncule
aquatique. Il arrive que dans les Terrains
humides les feuilles inférieures fe découpent^,
tandis que, dans les terrains fecs, ce font les fu-
périeures. Sur les montagnes les feuilles inférieures
font plus entières 3 les fupérieures plus divi-
fées , comme ori le remarque dans la pimpvenellé ,
; le perfil3 iorfqu’ils croiffent dans un terrain' fec.
i Les feuilles oppofées deviennent quelquefois ter-
nées 01^ quaternées , comme dans la lyfimachie
vulgaire y \e mouron 3 les feuilles ternées prennent
une foliole de plus ; le trèfle des prés a quelquefois
quatre folioles. Affez fouvent les feuilles
planes deviennent ridées, frifées, relevées en bulles
, comme on le voit dans quelques efpèces de
mauves, dans le bafilic} quelquefois encore-];« bordure
étant refferrée , & les rides manquant, la
feuille fe creufe effeuiller. L’âge, le lieu , la culture,
fait perdre quelquefois aux feuilles, aux tiges
& aux autres parties leurs poils, leurs épi-
■ nes , leur duvet.
, ; La couleur varie beaucoup ^ & ne peut fournir
que des caraélères incertains : les plantes cultivées
en-offrent des exemples nombreux. Le .pavot des
, champs toujours'rouge dans nos moiffons, la pri-
me-vère toujours jaune dans les prairies-, acquièrent
dans nos. jardins une variété étonnante de
couleur.: Les.fleuriftes, à force d’art & de travail,
font parvenus à multiplier prefqu’æ l^infini les va-
k riétés des anémones , des renoncules.^ des jacin-
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