
. Modira-caniram. Rheed, Hort. malab. vol. 7.
pag. .10, tab. j. — Burm. Jnd. pag. 58.
Caniram à crochet. Aub. du Pet.-Th. Di&ion.
des Scienc. nar. n°. y
Cet arbre j qui n’eft pas encore bien connu , eft
le même que le flrycknos nux vomie a, cîJ après l’o-
pinion de quelques botaniftes qui ont viflté les Indes.
Il paroît néanmoins s’en diftinguer par fes
fleurs difpofées en cimes latérales très-peu garnies ;
par fes feuilles ovales, aiguës à leur fommet, &
îurtout par une forte de crochet ou de vrille
Ample qui fe trouve ordinairement un peu au def-
fous de l’infertion des feuilles fupérieures. M. du
Petit-Thouars foupçonne que ces crochets proviennent
des pédoncules communs qui périment
après la chute des fruits. « Une remarque très-im^-
portante , dit-il, c’eft que, dans le caniram de
Madagafcar, les fruits font ifolés fur des pédoncules
très-renflés & très-forts, tandis que les fleurs
font preffées en corÿmbe ; ce qui nous porte à
croire que, quoiqueparoiffant très-complètes, ces
fleurs font condamnées à la ftérilité, tandis qifil
en exifté d’autres ifolées, avortées en apparence,
qui feules peuvent fructifier 5 phénomène obfervé
fur pliïfîeurs violettes, & qui fe retrouve dans
beaucoup d’autres plantes. »
Cette plante croît dans les Indes orientales. T?
On donne, dans les Indes, le nom de bois de
couleuvre à plufieurs fortes de bois amers, dont
on fait des vafes , dans lefquels on met infufer de
Veau qui s’empare des principes de l’amertume ,
& que Ton regarde comme un bon remède contre
la morfure des ferpens. Celui dont il s’agit ici
eft employé contre les fièvres intermittentes, les
vers & la morfure des ferpens. Il paroît que ,
lorfque la dofe eft trop forte , il en réfulte des
tremblemens dans les membres, une forte d’i-
vreflè.
3. .Vomique potatoire. Strycknos potatorum.
Linn. f.
- Strycknos inermis yfoliis ovato-acutis, petiolatis ;
cerollis fauce villojis. Lam. Illuftr. Gen. vol. 2.
pag. 38. n°. 2448.
Strycknos potatorum , foliis oppofitis, ovatis,
a cutis , quintuplinerviis, venofis ; cymis axillaribus.
Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 1052. n°. 3.
.Strycknos potatorum, inermis , foliis oppofitis ,
ovatis, petiolatis , acutis ,* paniculis verticillatis.
Linn. f. Suppl, pag. 148. — Roxb. Coromand,
pars 1. pag. 9. tab. y ?
Strycknos tettan-cottd. R e t z . O b f e r v . b o t . p a r s 2 .
pag. 12.
Xtyan-çottç. Madrafs.
Strycknos titan-cotte. Gærtn. de FruCt. & Sein,
vol. 2. pag. 477. tab. 179.
Caniram titan-cotte. Di&ionn. des Scienc. nat.
n®. 2.
Cet arbre eft un des plus élevés de ce genre;
il fe diftingue du firycknos nux vomie a par lès feuilles
plus aigues, à cinq nervures; par fes corymbes
axillaires, & par fes fruits à une feule femen-
ce. Ses branches fe divifent en rameaux oppofés,
garnis de feuilles oppofées, médiocrement pé-
tiolees, ovales, très-entière^, glabres à leurs deux
faces, aiguës à leur fommec, veinées, à cinq nervures
partant de la bafe ; à nervures Amplement
alternes dans la figure qu’en a donnée Roxburg ;
ce qui fait foupçonner qu’elle pourroit bien être
une efpèce différente de celle de Linné. ,
.. Les fleurs font petites, latérales, fituées aux
articulations fupérieures des rameaux , difpofées
en petits corymbes verticillés. Amples, pédonculés,
au nombre de quatre ou cinq, peu garnis de fleurs ;
les pédicelles inclinés, accompagnés de bradées
fort petites, fubulées. Le calice eft très-court, à
cinq dents. La corolle eft blanche, très-odorante,
en forme d entonnoir ; l’orifice fermé par de longs
poils blancs; le limbe plane , partagé en cinq découpures;
cinq étamines ; un ftyle Ample, terminé
par un ftigmate obtus. Le fruit eft une baie
globuleufe , de la groffeur d’uné cerife, d’un
rou^e-fonce, d’abord d’une faveur douce, qui
devient enfuite amère & aftringente ; elle ne renferme
qu’une feule femence orbiculaire, glabre,
comprimée ; deux autres avortent.
Cette plante croît dans les Indes orientales , à
Madrafs. ( T . ƒ )
« Les femences du titan-cotte, dit M. duPetit-
Thouais, font très-recherchées pour la propriété
qu’on leur attribue de purifter l’eau. Pour s’en
fervir il fuffit de frotter avec une graine l’intérieur
d’un vafe : l’eau qu’on y verfe enfuite en reçoit
une amertume qui n’eft point défagréable , & toutes
les ordures qu’elle contient fe précipitent au
fond du vafe ; aulfi les Indiens & les Anglais na-
turalifés dans leur pays ne voyagent-ils jamais fans
en avoir fait leur provifton. Les amandes amères
, font appliquées au même ufage en Égyptç., depuis
un teins immémorial. »»
4. V omique de Madagafcar. Strycknos mada-
gafearienfis.
Strycknos inermis , foliis acutis ; corollis quadri-
partiiis , fauce villofis; fruSlu maximo. (N. )
Caniram de Madagafcar. Aub. du Pet.-Th.
Di&ionn. des Scienc. nat. n°. 3.
Très-rapproché du firycknos potatorum 3 c e t zt-
bre s’en diftingue par fes corolles, dont le limbe
eft
eft à quatre découpures au lieu de cinq ; elles font
également garnies de poils à leur intérieur. Le
fruit eft plus gros, ayant.environ un pouce de diamètre
; il ne contient qu’une feule femence, mais
plus large & plus comprimée. Les feuilles font
«étiolées, oppofées, entières, ovales, aiguës;
les fleurs difpofées, à l’extrémité des rameaux,
en petits corymbes axillaires, munis de braètées. â
Cette plante a été découverte , par M. du Pe-
tit-Thouars, dans l’île de Madagafcar , dans les
environs de Foule-Poince. f?
Il eft probable qu’on pourroit tirer de fes graines
le même parti que de celles du titan-cotte , &
1 effai mériteroit d’autant mieux d’en être fait,
que l’infalubrité de Madagafcar provient principalement
de la mauvaife qualité des eaux. On pourroit
auffi faire le même ufage des graines du vqn-
tac, Le bois même pourroit être employé, félon
le rapport de ceux qui ont voyagé dans l'Inde, &
principalement de Roxburg. Il eft à remarquer que
la Nature a multiplié les bois amers fous le climat
meurtrier de cette grande île , fl intéreffante
d’ailleurs. ( Aubert du Petit-Tkouars, l.c.)
y Vomique épineufe. Strycknos fpinofa. Lam.
Strycknos ramis fpinofis yfoliis obovatis ; corollis
fauce barbatis, vije calice longioribus. Lam. Illuftr.
Gener. vol. 2. pag. 38. n°. 2449..
Caniram vontac. Aub. du Pet.-Th. DiêL des
Scienc. nat. ng. 4.
Vontaca. Flacourt, Madag. pag. 121. n®. 13.
Vulgairement arbre à favonette, à l’Ifle-de-
France.
| Cucurbitifera, arborfpinofa y fruSlu mali aureifacie3
aromatica. Pluk. Phytogr, tab. 170. fig. 4.
Cet arbre s’élève peu: fon,tronc ne parvient
guère qu’à la hauteur de dix à douze pieds ; il
fupporte une cime rameufe, étalée. Ses rameaux
font glabres, cylindriques, garnis de feuilles oppofées
, pétiolées, prefqu’en ovale renverfé, entières
à leurs bords, aiguës ou médiocrement
acuminées à leur fommet, glabres à leurs deux
faces, longues d’environ trois pouces, fur deux
pouces de large ; marquées.de cinq nervures fou-
tenues par des pétioles très-courts. On remarque
à leurs aiffelles une épine particulière, plus longue
que le pétiole , droite , aiguë, qui n’eft peut-être
qu’un pédoncule avorté.
Les fleurs font difpofées en corymbes axillaires,
pédoncule», fttués vers l’extrémité des rameaux ;
les ramifteations oppofées ; les fleurs en cône pu
prefqu’ombellées, accompagnées de petites bractées.
Le*calice eft court, divifé en cinq découpu-
pures linéaires ; la corolle tubulée, un peu ventrue,
fort petite, dépaffant à peine le calice,
Botanique. Tome V l l l .
longue de trois lignes , large de deux à fon ouverture;
l’orifice fermé par des poils; le limbe à
cinq divifions’ , cinq étamines inférées au fommet
du tube. Le fruit eft une baie fphérique de trois
pouces de diamètre, formée d’une écorce crufta-
cée, recouverte par une enveloppe charnue , peu
épaiflè, & contenant une pulpe aque.ufe, dans laquelle
font logées des femences allez nombreutesr
L’enveloppé extérieure prend une couleur^ orangée
à mefure qu'elle avance en maturité. C’eft un
teft femblable à celui de là calebaffe ou du crefcen-
tia. La pulpe centrale fe détache de tous cotés en
mûriffant, & prend une faveur agréable; cependant
elle fait éprouver au gofier une attrictiqn particulière
, qui; femble avertir qu’il ne feroit pas;
falutaire d’en manger beaucoup.
Flacourt j le premier qui ait parlé de cet arbre,
dit : =c Le vontaca eft un fruic qui devient gros
comme un coing ; il a une coque de même dureté
que la gourde ou calebaffe ; il eft rempli de grolfes
graines plates, femblables à la noix vomique , ,&
plus petites. Le fuc de la chair moëlleufe qui eft
en dedans, étant mûr, eft affez. agréable & de
bonne odeur ; mais n’étant pas mûr, il eft dangereux
à l’eftomac. C ’eft ce qu’aux Indes on appelle
cydonium bengalenfe. J en ai fait autrefois du vin qui
a le goût de bière, 6c qui lâche le-ventre avec une
grande douceur & fans aucune tranchée. Quand il
tombe, les cochons s'en nourriffent. >■
Get arbre croît abondamment à Madagafcar, fur
les bords de la mer, & dans les fables les plus
arides. Tj
. Ses fruits font foiïvent d'une heureufe reffource
comme rafraîchiflemenr : leur forme & leur con-
fiftance lui ont fait donner le nomd'atlreàfavon-
nette dans riüe-de-France, où on l’a tranfporté
depuis long-tems : il s’y développe très-bien , mais
fes fruits n’ÿ arrivent point à maturité, & relient
toujours amers. ( Aubert du Petit-Thouars. )
6. V omique de faint Ignace. Strychnos Ignatii,
Lam.
Strychnos inermis , ramis farmèntofis , feandenti-
bus ; fruHupyriformi. Lam. Illuftr. Gen. vol. z. pag.
39. n°. MS°-
Ignatia amara. Linn. f. Suppl, pag. 149, —
Willd.Spec. Plant, vol. i.pag. 1053.— Gærtn. de
Frua. & Sem.. vol. 1 . pag. 477. tab. 179. fig- 8.
Caniram de faint Ignace. Aub. du Pet.-Th, Dia..
des Scienc. nat. n?. 6.
Vulgairement fève de faint Ignace. Igafur.
Cette plante, dont on a.voit cru devoir former
un genre patticulier-à caufe de. la-longueur du
tube de la corolle & de la formejdes fruits & des
femences, appartient aux vomiques dont il a tous
les caraaères , fes différences ne pouvant ..être.
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