
à la loupe , 8c même à la vue (impie, ils lui ont
paru compofés de vaiffeaux longitudinaux parallèles
entr’eux. Ils font divifés, dans leur longueur,,
par de petits diaphragmes tranfverfaux, diftàns les
uns des autres depuis un huitième de ligne jufqu’i
un quart j en forte que leur ftruéture fe rapproche
beaucoup de celle des vaiffeaux lymphatiques des
animaux 5 mais il n’a pu les diftinguer.
Ces diaphragmes font compofés de membranes
fouples y elaftiques , 8c doués d’une très grande
irritabilité.
Ces vaifléaux longitudinaux fe voient très-dif-
tin&ement dans la coupe tranfverfale des arbres.
Ce font leurs ouvertures qui forment cette couche
circulaire qui marque l’accroiffement annuel des
arbres. Dans les bois qu’on appelle roulés, on voit
que tous ces vaiffeaux ont brifé leurs parois latérales
, & pour lors la couche entière fe fépare
comme le fait une pellicule d’oignon.
Mais la partie ligneufe qui fépare. les couches
annuelles dont font compofés ces grands vaiffeaux,
n’eft elle-même qu’un faifeeaudes vaiffeaux beau-
coup plus petits. On ne peut que difficilement dif-
tinguer ces petits vaiffeaux en divifant longitudinalement
la tige d’un arbre, mais on les voit
très-bien dans la coupe tranfverfale.
Leur diamètre eft environ vingt fois plus petit
que celui des grands vaiffeaux.
Examinés à la loupe, on voit qu’ils font compofés
comme les grands vaiffeaux. Ils s’étendent
longitudinalement, & ils font parallèles aux grands
yaiffeaux.
Ils font divifés par de petits diaphragmes tranfverfaux,
femblables à ceux des grands vaiffeaux,
mais qui font plus rapprochés. Ces petits diaphragmes
font également percés par des trous
munis vraifemblablement de vaivulves pour Iaifler
„paffer les liquides.
Tous ces vaiffeaux, foit les grands, foit les
petits, communiquent entr’eux par des anafto-
mofes fréquentes : ainfi on voit fouvent un grand
vaiffeau de chêne ou de frêne aller fe perdre dans
un autre, & celui-ci, un peu plus loin, fe fouf-
divifer en deux autres.
Dans les végétaux diçotylédons , les prolonge-
mens médullaires léparent chacun des grands vaiffeaux.
Dans les monocotylédons, tel que le rotang ou
lofes u dont on fait des cannes, chacun des grands
vaiffeaux fe fait voir dans les fubftanc.es médullaires,
& paroit ifolé & n’avoir point de communication
avec les autres.
Cependant il eft quelques monocotylédons, tel
que )e fparganium, chez qui les grands vaifleaux
communiquent enfemble par des vaiffeaux latéraux.
Du fyfteme glanduleux. Les végétaux ont des par»
ties analogues aux glandes des animaux. Leur ufage
eft le même, celui de fécréter différentes liqueurs.
iV L e s glandes épidermoïdales. Elles fécrètent
une liqueur analogue à la cire, qui garantit des
intempéries de l’air les feuilles & l’épiderme des
jeunes tiges.
2°. Les glandes pilcufes. Elles fécrètent diverfes
liqueurs, comme dans le cicer, le roffolis 8c la
glaciale.
30. Les glandes des nectaires. Elles fécrètent les
fucs mielleux.
4°. Les glandes dé Y ovaire. Elles fécrètent les
liqueurs prolifiques de la femelle.
ç°. Les glandes de Yanthère. Elles fécrètent le
pollen ou liqueur prolifique du mâle.
La ftruéture des glandes végétales eft auffi inconnue
que celle des glandes animales > mais on
doit fuppofer que leur organifation eft à peu près
la même.
Du fyfteme exhalant. Les végétaux ont, comme
les animaux, des vaiffeaux exhalans. On doit en
diftinguer de deux fortes :
Les vaiffeaux exhalans externes ;
Les vaiffeaux exhalans internes.
Des vaiffeaux exhalans externes. La fur face extérieure
des différentes parties des végétaux éprouve
une tranfpiration qui ne peut s’opérer que par des
vaiffeaux exhalans. Si l’on place une plante fous
une cloche, celle-ci fera bientôt couverte, à i’in-
térieur, d’une rofée qui n’eft que la tranfpiration
condenfée dans la plante.
Les racines ont également leur rranfpiration. On
voit fouvent des racines pénétrer dans l’eau, & fe
couvrir d’une efpèce de mucilage, cjui n’eft que
l’humeur de la tranfpiration condeniee.
Des vaiffeaux exhalans internes. Il y a dans les
cavités intérieures des végétaux une exhalation.,
comme dans les cavités des animaux. Toutes les
tiges creufes des végétaux font lubrifiées par de
ferrblables exhalations qui quelquefois fe réunif-
fent en liqueur : ainfi l’amande du cocotier , avant
fa maturité, eft entourée d’une liqueur claire &
limpide.
Du fyfteme inhalant. Il y a chez les végétaux,
comme che-z les animaux, un double fyfteme de
vaiffeaux inhalans ou abforbans, les externes &
les internes.
Du fyfteme des vaiffeaux inhalans ou abforbans
externes. Les végétaux, comme les animaux , abforbant
beaucoup, par leur furface extérieure,
lorfque l’atmofphère eft humide , fe confervent
frais quoiqu’on ne les arrofe pas. Piufieurs plantes
, telles que les caétus ou cierges, tirent peu
de nourriture par leurs racines > elles fe nourriflent
principalement parce que leur furface abforbe de
l'atmofphère.
Du fyfteme des vaiffeaux inhalans internes. Des,
vaiffeaux inhalans internes fe trouvent dans toutes
les cavités des végétaux, & abforbent ce qui a été
verfé par les vaiffeaux exhalans, comme chez les
^animaux. Si l'abforption n’eft pas égale à l’exhalation,
il fe forme un épanchement qui reffemble à
Thydropilie des animaux : c’eft ce que l’on voit
dans les melons lorfqu’ils font trop mûrs. La liqueur
exhalée ri eft pas toute repompée , & elle
s’accumule dans l’intérieur du fruit.
Des organes du fyfteme moteur. Les animaux ont
des mufcles pour fe mouvoir, & des nerfs qui
fournifient à ces mufcles le principe de leur mouvement
j c’eft ce qui forme leur fyfteme moteur.
\ doit y éprouvér des altérations continuelles de
dilatation 8c de condenfation. Or, ces mouvemens
alternatifs doivent donner une impu'.fion non interrompue
Les végétaux n’ont aucune partie analogue aux
mufcles & aux nerfs > cependant piufieurs ont des
mouvemens particuliers. On connoît ceux de la
fenfitive, de la dionée, de l’hedyfirumgyrans. Dans
le tems de la fécondation, toutes les parties fexuel-
les font agitées ; mais il n’eft aucune plante où ces
mouvemens foient auffi confidérables que chez la
vallifnère} enfin, les trémelles ofeiftaires ont divers
mouvemens analogues à ceux des animaux.
M. de Lamétherie fuppofe que ces mouvemens
s’opèrent par le moyen des trachées. Toutes les
parties qui éprouvent des mouvemens, telles que
les’ feuilles , la corolle , les étamines, les pif-
tils, &c. contiennent des trachées. O r , les trachées
font fufceptibles d’une grande excitabilité,
comme nous l’avons vu ; elles fe contractent avec
force : ce font donc elles qui opèrent les mouvemens
des végétaux.
Du fyfteme des organes des forces végétales. Nos
machines font mues par des refforts, des poids,
des contre-poids. Nous ne connoiflbns rien de
femblable chez les êtres organifés. Ils doivent
cependant avoir un principe quelconque dé leurs
mouvemens 5 c’eft ce qu’on appelle forces vitales.
Mais quel eft le principe, quelle eft la nature des
forces vitales ? Ils font encore peu connus.
• L’auteur rapporte les forces vitales à trois caufes
principales : '
i° . L’aCtion des folides.
20. L’aCtion des tuyaux capillaires. t
30. L’aCtion de l’air.
De Vaàion de Vair contenu dans les vaiffeaux des
végétaux. Les végétaux contiennent une très-grande
quantité d’a ir, comme nous l’avons vu : cet air
aux liqueurs contenues avec cet asr
dans les vaiffeaux du végétal5 c’eft ce qui eft confirmé
par l’obfervation.
Haies rapporte qu?ayant coupé une branche de
vigne., & en ayant introduit le chicot dans un
tube, il obfervoit que, quand le foleil dardoit
fortement furie cep, il en voyoit fortir & monter
à travers la fève une fi grande quantité de bulles
d’air, qu’elles faifoient beaucoup de moufle, oc
que le fuc montoit en beaucoup plus grande quantité
que dans d’autres momens.
Coulomb a fait la même obfervatîon fur des
peupliers qu’il perçoit avec une tarrière. Lorfque
le foleil dardoit fur l’arbre, la fève s'écoutait en
abondance avec un dégagement conftdérable d air;
mais lorfqu’un fimple nuage interceptait les rayons
du foleil., cet écoulement diminuoit.
De /’ aftion des tuyaux capillaires dans les végétaux.
Quelle que foit 1 àétion des tuyaux capillaires,
on fait que les liqjeurs y montent a une
hauteur plus ou moins confidérable au deffus de
leur niveau. Les végétaux ne font qu’une réunion
de fibres qui biffent entr’elles des efpaces vuides,
lefquels reffembient à des tuyaux capillaires, aufti
lorfqu’on a fait tremper l’extrémité d’un végétal
dans l ’eau, elle s’y élève plus ou moins.
De V a B ion des folides fur les végétaux. L action
des folides des végétaux peut être envifagée fous
deux afpe&s généraux : ou on les confidère comme
doués des propriétés générales de la matière, la
denfité , la folidité , 8c particuliérement l’élafti-
: cité ; ou on les confidère comme doués de la vita-
: lité , & faifant partie des êtres vivans. Sous ce
• dernier rapport on doit avoir égard particulière-
j ment à leur irritabilité 8c à leur excitabilité.
De l'irritabilité de la fibre végétale. La fibre végétale
a une irritabilité très-fenfible chez certains
végétaux. La mimofapudica a une telle irritabilité,
que, lorfqu’on la touche, fes folioles fe ferment,
& leur pétiole s’affaife ; c’eft pourquoi on lui a
donné le nom de fenfitive. Le dion&a, attrape-
mouche , a une telle irritabilité, que fi un infe&e
paffe fur fes feuilles , elles fe ferment avec une fi
grande promptitude, que l’infeéte fe trouve pris-,
Piufieurs plantes ont la même irritabilité.
De Vexcitabilité de la fibre végétale. Toutes les
parties des plantes ont une excitabilité affez confidérable.
Nous avons déjà vu celle des trachées 5
nous avons également rapporté que , fi l’on aiguife
par quelque ftimulant l'eau dont on arrofe les
plantes, elles végètent avec plus de force. Hum-
boldt a prouvé qu’en trempant des graines dans
I une eau imprégnée d’acide muriatique oxigéné ,
I elles germent plus promptement. La lumière eft: