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Verulamia corymbofa. Decand. Mém. fur les
Rubiac. inéd. tab. 1.
Arbriffeau dont les tiges fe divifenren rameaux
oppofes ou alternes , lifl'es, glabres, cylindriques,
garnis de feuilles oppofées en croix, médiocrement
pétiolées, elliptiques, glabres à leurs deux
faces, fimples, entières, acuminées à leurs deux
extrémités, longues de iix à fept pouces, larges
d'environ deux pouces & plus ; leur pétiole court,
à demi cylindrique, accompagne de deux bractées
courtes, adhérentes pat leur bafe, entières, à
peine aiguës, perfiihntes.
Les fleurs font difpofées , à T5extrémité des rameaux,
en corymbes ramifiés; les principales ramifications
oppofées, plufieurs fois triçhotomes ;
les pédicelies uniflores, privés de braétëes5 les
ftipules fupérieures en prennent la forme à la bafe
des corymbes, où elles font très-courtes, & où
elles offrent une forte d’anneau. Le calice eft cam- f>anulé, plus ample & plus court que le tube de
a corolle, divifé en quatre découpures trè^-ob-
tufes, prefque membraneuft s à leurs bords i la
corolle en forme d'entonnoir; fon tube court, cylindrique
, barbu à fon orifice >fon limbe à quatre
lobes oblongs , aigus; quatre étamines alternes
avec les lobes de la corolle ; les filamens courts,
inférés à l’orifice du tube, foutenant de&_anthèrts
droites, linéaires, Taillantes, torfes après la fécondation,
comme dans les chironia. L’ovaire eft
libre, prefque globuleux, ombiliqué à fon fora-
met ; le ftyle filiforme, prefque de la longueur des
étamines ; le ftigmate fimple. Le fruit eh une baie
fupérieure, un peu globuîeufe, à peine de la grof-
ftur d'un pois, comprimée Sx ombiliquée à fon
fommet, à deux loges ; une femence hèmifphé-
rique dans chaque loge , noirâtre , luifante , marquée
d’une petite fouette à fon côté applati ; le
péiifpertne allez grand, cartilagineux, de couleur
brune.
Cette plante a été recueillie en Afrique , proche
Sierra-Leona, par M. Stadm-an.fj ( Defcript.
sx Decand. Mjf.)
VERVEINE. Verbena. Genre de plantes dicotylédones,
à fl.urs complètes, monopécalées,
irrégulières, de la famille des gaitiliers ( Juif.),
des pyrénacées (Vent. ) , qui a de grands rapports
■ avec les çapania, & qui comprend des herbes tant
indigènes qu’exotiques à l’Euvope, dont les tiges !
font la plupart quadrangularres, herbacées, quel- j
quefois ligneufes; les feuilles oppofées ; les fleurs \
en épis fouvent panicuiés, accompagnées de brac- |
tées.
L e c a r a c t è r e e f l e n t i e l d e c e g e n r e e f t d ’ a v o i r :
Un calice a cinq dents ; une. corolle infundibuli-
forme, recourbée, a cinq lobes irréguliers ; quatre
étamines didynamès y quatre femence s au fond du ca- j
lue. 1
C a r a c t è r e g én é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice d’une feule pièce, tubulé, perfif-
i tanti à cinq dents; la cinquième comme tronquée.
20. Une corolle monopétale, courbée, en forme
d’entonnoir ; le limbe divifé en cinq lobes arrondis,
irréguliers.
3°. Quatre étamines didynamès, renfermées dans
le tube de la corolle; les filamens très-courts,
dont deux plus longs; les anthères fort petites ,
non Taillantes.
4*. Un ovaire libre, tétragone , furmonté d’un
ftyle fimple, filiforme1, de la longueur du tube,
terminé par un ftigmate obtus.
Les fmences au nombre de quatre , oblôngues ,
environnées , furtout avant leur maturité, par un
tiflii utriculaire, un peu charnu.
Obfervadons. Les verveines forment un genre
allez nombreux en efpèce* : on en a diftingué plufieurs
qui offroient dans leur port, & plus particuliérement
dans quelques-unes des parties de
leur fructification > des caractères qu’on a crus
fuffifans pour i’ établiiTement d’un nouveau genre ,
auquel on a donné le nom de \apania. \ Voyefc
Zapanf.) Il diffère des verveines proprement
dites, par un calice ordinairement terminé par
quatre dents ; la corolle eft droite, tubulée & non
infundibuliforme, deux femences au lieu de quatre.
Souvent le calice fe divifé , à l’époque de
maturité des fruits, en deux efpèces de valves,
& il arrive aufli que les femences font aufli longues
& même plus longues que le calice. Ces caractères
ne fe retrouvent point dans les verveines qui
ont quatre femences; une corolle-recourbée, en
entonnoir , &c. Le nombre des étamines ne peut
fournir de caractères génériques ; elles font didy-
names, tantôt quatre toutes fertiles, tantôt deux
avortent, & deux relient fertiles; quelquefois
aufli deux des femences avortent: d’où il fuit que
ces deux genres ne font que médiocrement dif-
tingués.
M. Vahl a fait encore plus; il a féparé des £<z-
pania toutes les efpèces qui n’avoient que deux
étamines fertiles , qui d’ailleurs fe trouvoient
avoir un port particulier , la plupart ayant leurs
fleurs difpofées en un long épi fimple, folitaire,
plus ou moins épais. Il a donné à ce genre le nom
de ftachytarpheta.
E s p è c e s .
1. V erveine officinale. Verbena ofBcinalis.
Linn.
V irbena tetrandra, fpicis filiformibus} pcmiculatis ;
foliis
V E R
foliis ' multifido - laciniatis , caule folitario. Linn.
Spec. Plant, vol. r. pag. 29. — Flor. fuec. edit. 1.
n°. 30. — Mater, medic. pag. 38. -— PolL Paint.
n°. 16. — GEder, Flor. dan. tab. 628. — Hoffm.
Germ. 9. tab. 2. — Roth, Germ. vol. 1. p- 2-54*
Bull. Herb. tab. 21 y. — Curus , Lond. Icon. —
Lam. llluftr. Gener. vol. 1. pag. 57. n°. 236. tab.
17. fig. 1. — Decand. Flor. franç. vol. 3. p. 503.
n°. 2474. Desfont. Flor. dtiant. vol. 1. p. 16.
— Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 120. n*. 20. —
Regn. Botan. Icon.
Verbena foliis multifido-laciniatis , fpicis filifor-
mibus. Hort. Cliff. 11. — Flor. fuec. edit. 1.
n®. 16. — Royen, Lugd. Bat. 327. — Dalib.
Parif. 9. — Sauvag. Monfp. 279.
Verbena foliis ru go fis , tripartitis y fpicis nudis ,
firigofis. Hall. Helv. n°. 219.
Verbena commuais, c&ruleo flore. C. Bauh. Pin.
— .669. Tourn. Inft. R. Herb. 200. — Dodart,Ic.
— Morif. Oxon. Hift. 3. §. 11. tab. 25. fig. 1.
Verbena erecla, five mas. Dodon. Pempt. iyo.
Icon. — Tabern. Icon. 132.
Verbena vulgaris. Cluf. Hift. 2. pag. 45, Icon.
— J. Bauh. Hift. 3. pag. 443. Icon. — Rivin. 1.
tab. y6.— Blackw, tab. 41. — Parkins, Theat. 675.
Icon. — Gérard, Hift. 718. Icon.
Verbenaca. Matth. Comrn. pag. 742. Icon. —
Camer. Epitom. 797. Icon.— Tragus, 210.Icon.
Verbena mafcula. Brunsfeld, Herb. vol. 1. pag.
119.Icon.
Commuais verbena & facra , relia. Lobel. Icon.
534*
Ses racines produifent une ou plufieurs tiges
drôites, quadrangulaires, dures, cannelées,
llriées, un peu purpurines, rudes fur leurs angles,
médiocrement rameufes > les rameaux op-
pofés, étalés, très-ouverts ; les.feuilles oppofées,
pétiolées, un peu ridées, fouvent réfléchies, hé-
riffées, à leurs deux faces, de quelques poils
courts & rares, ovales-oblongues , irrégulièrement
& profondément diviféesen lobes inégaux,
obtus, incifés , dentés,-- le terminal beaucoup
plus long que les autres ; les unes n’ont que trois
lobes , d’autres cinq & plus ; elles font décurren-
tes fur le pétiole.
Les épis font très-grêles, roides, longs, prefque
filiformes , terminaux 8c latéraux, lâches ,
Interrompus, formant, par leur enfemble, une
panicule étalée, foutenant des fleurs feffiles , fo-
litaires, diftantes , fort petites, accompagnées
de petites braétées aiguës , plus courtes que les
fleurs, appliquées contre les calices. Ceux-ci font
pubefpens , à quatre découpures roides, droites,
aiguës, plus courtes que le tube de la corolle.
Celle-ci eft petite, d’un bleu pâle ; l’orifice du
Botanique. Tome VUI.
V E R 5 4 5
| tube fermé par quelques poils; le limbe à cinq
lobes arrondis ; quatre étamines prefque fefliles ,
inférées à la partie fupérieure du tube de la corolle.
Le ftyle eft court; il fupporteum ftigmate en tête.
Le calice renferme quatre femences oblongues,/
fort petites, convexes & ftriées en dehors.
Cette plante croît partout en Europe, dans les
champs, fur le bord des chemins, le long des
haies. On la trouve aufli en Barbarie. ( V . v. )
La verveine a joui autrefois d'une grande célébrité:
les magiciens s’en étoient emparés, & la
faifoient entrer dans tous leurs enchantemens,
furtout dans ceux deftinés à rallumer les feux d’un
amour prêt à s’éteindre , d’où probablèment lui
eft venu fon nom , compofé de deux mots latins,
Veiieris vena ( veine de Vénus, fource de l’amour ).
Elle étoit aufli ëmployéë chez les Grecs pour
former des couronnes aux héraults d’armes lorf-.
qu’ils étoient chargés d’annoncer la paix ou la
guerre :on la nommoiten grec, hierobatane (Jierba
facra') , herbe facrée, parce quelle fervoit a ne-
toyer l’autel pour les facrifices. Les druides, chez
les Gaulois , avoient pour cette plante prefque la
même vénération que pour le gui; ils la failoient
entrer dans leur eau luftrale, & la cueilloient avec
des cérémonies toutes particulières.
Ces écarts de la rai fon, fi communs chez les
nations dominées par la plus grpflière fupevftition,
n’étoient peut-être que de faufles conféquences
de quelques propriétés particulières de la verveine,
dont les émanations pouvoient agir fur les
fibres du cerveau. On l’a employée depuis pour
appaifer la migraine, pour abattre les vapeurs,
diflîper la colique, & pour plufieurs autres maladies
; mais fes propriétés médicales , quoique
peut-être plus réelles que fes vertus magiques ,
n’ont point entièrement rétabli fa première réputation,
perdue depuis long-tems.
2. Verveine couchée. Verbena fupina. Linn.
Verbena fpicis filiformibus , folitariis y foliis bi-
pinnatifidis ; caulibus ramofejfimis , decumbentibus.
Lam-. llluftr. Gener. vol. 1. pag. yy. n°. 237. —
Decand. Flor. franç. vol. 3. pag. yo3.n°. 247y.
Verbena tetrandra, fpicis filiformibus , folitariis;
foliis bipinnatifidis. Linn. Spec. Piant. vol. 1. pag.
29. —■ Kniph , Orig. Cent. 12. n°. 99. — Miller,
Didl. n®. 3. — Desfont. Flot, atlant. vol. 1. p. 17.-
— Willd. Spec. Plant, vol. i.’pag. 120. n°. 21.
Sacra verbena, hifpanica, minor. Lobel. Icon,
53y. — Gérard. Hift. 718. Icon. 2.
Verbenaca fupina , five femina. Tabern. Icon.
132. — J. Bauh. Hift. 3. pag. 444. Icon. — Park,
Theat. pag. 675, Icon.
Verbena lenuifolia.C. Bauh. Pin. 269. — Toun\.
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