
VOLANDEAU. Myriopfty/lum. Genre de plan- j
tes dicotylédones, à fleurs incomplètes , monoïques,
de la famille des onagres , qui a des rappors j
avec les çallitriche & les hippuris 3 & qui comprend
des herbes tant exotiques qu’indigènes de l’Europe,
dont les feuilles font la plupart ailées, ver-
ticillées j les fleurs folitaires, (effiles , axillaires ;
les fleurs mâles fituées dans les aiffelles des feuilles
fupérieures; les femelles dans celles des feuilles
inférieures.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïques : dans les fleurs mâles , un
calice a quatre divifions y quatre pétales caducs ou
nuis y huit étamines : dans les fleurs femelles , un
calice & une corolle comme dans les mâles y quatre
ovaires prefque libres y quatre fligmates prefque fejfllesy
quatre noix monofpermes.
C a r a c t è r e g éné r i q u e .
Les fleurs font monoïques; les mâles & les femelles
féparés, mais fur les mêmes individus.
* Chaque fleur mâle offre :
i°. Un calice divifé en quatre folioles un peu
inégales ; les deux extérieures plus longues j les
deux autres plus courtes.
2°. Une corolle nulle ou quelquefois compofée
de quatre pétales très-caducs.
3°. Huit étamines, dont les filamens font capillaires
, ordinairement plus longs que le calice,
terminés par des anthères oblongues.
* Chaque fleur femelle offre : .
i f l Un calice & une corolle comme dans les
fleurs mâles.
. 2°. Quatre ovaires oblongs, libres ou adhérens
par leur bafe au calice ; point de ftyle, ou quatre
ftyles très-courts ; autant de ftigmates velus.
Le fruit confifte en quatre noix prefque globu-
leufes j quelquefois deux , contenant chacune une
feule femence munie d’un périfperme qui paroît
n'être que répaiffilfement de la membrane intérieure.
Qbfervations. Ce genre, que le défaut d’obfer-
vatioris fuffifantes avoit fait d’abord ranger dans
la famille des naïades, s’eft trouvé depuis appartenir
à celle des onagres, ainlï que M. de Juffieu
l’avoit foupçonné : on a découvert que fes fe-
mences étoient dicotylédones. Quoique variable
dans plufieurs des parties de la fructification, il ne ƒ
peut être confondu avec aucun autre genre. Il dif-
1ère des hippuris, qui n’ont qu’Urté feule étamine' &T |
un fty.le ; des callitriche 3 qui ont deux étamines, |
un feul ovaire, deux ftyles. Les fleurs des myrio-A
phyllum font affez généralement monoïques : on 1
en rencontre d’hermaphrodites. Leur calice eft
adhérent avec l’ovaire par fa partie inférieure ; la
corolle manque très-fouvent, on bien elle eft fort
caduque, ou elle avorte en tout ou en partie.
Quelques efpèces n’ont que quatre étamines au
lieu de huit ; d’autres deux ovaires & deux ftigmates
au lieu de quatre.
E s p è c e s .
I. VOLANDEAU à épis. Myriopkyllum fpicatum.
Linn.
Myriophyllumfoliis omnibus pinnatis, capillaceis ;
fpicâ terminali, verticillatâ , nudâ. Willden. Spec.
Plant, vol. 4. pag. 406. n°>. 1.
Myriophyllum floribus mafculis interrupté fpicatis.
Linn. Spec. Plant, vol. 2. pag. 1409. — Hort. Cliff.
446. — Flor. fuec.^Si. 067. — Roy. Lugd. Bat.
312. — Dalib. Parif; 5 9$.''— Sauvag. Monfp. 16 p.
— Gmel. Sibir. vol. ;» pag- 35. tab. y..fig. 2, &
Itin. vol. ,2. pag. 198. tab, 33. — Scopol. Carn.
n°. 1180. — Pollich, Paiat. n°. 905.— Kniph.
Centur. 5. n°. "59.<— Hoffiin Germ. 337. — Roth,
Germ. vol. ï , pa|£. 406.— 'vol. II , pag. 4 8 1 .jp
(Eder, Flor. dan. tab. 681. 4- Ga»rtn. de Fruét. &
Sem. vol. 1'. jpag- 331. tab. 68. fig. y. — Desfont.
Flor. atlant. vol. 2. pag. 34^.— Lam. Illuftr. Gen.
tab. 775. — Decand. Flor. franç. vol. 4. pag. 416.
n°. 3658.
Myriophyllum fpicatum , fpicâ nudâ, interruptâ y
floribus mafculis polyandrie. Mich. Flor. boréal.
Amer. vol. 2. pag. 190.
Myriophyllum. Flor. lapp. 343.
Pentapteris 3 fpicâ nudâ. Hall. Helv. n°. 993*
Millefolium aquaticum xmajus. Vaill. Aét. Acad.
Parif. ann. 1719. pag. 23. tab. 2. fig. 3.
Potamogeton foliis pennatis. Tournef. lnft. R.
Herb. 233.
Millefolium aquaticum , pennatum3 fpicatum. Ç.
Bauh. Prodr. pag. 73. Icon.
MillefoliuTji pennatum , aquaticum. J. Bauh. Hift.
3. pag. 785. Icon.
Ses tiges font foibles,. rameufes, wès-liffes,
cylindriques, affez longues, flottantes dans l’eau ,
élevant leurs fommités hors de fa furface au moment
de la floraifon, garnies de feuilles ailées,
. verticiilées, au nombre dp quatre , quelquefois
;cinq à chaque vertiçille, feffiles, çompofées d’un
grand nombre de folioles glabres, capillaires, éta-
|Iéës, femblables aux barbes d’une plume* fc‘ terminant
brufqueinent àl’endroit où commence l’épi
! dès fleurs.
LeS fleurs font monoïques;, difpofées en uri épi
droit, alongé, terminal, long de trois à quatre
pouces, dont les fleurs mâles occupent la partie j
Supérieure. Toutes ces fleurs font réunies en verticilles
feffiles, écartés les uns des autres, point
accompagnés de feuilles, mais d’une petite écaille
à la bafe de chaque fleur. Cette plante offre plusieurs
var iétésv>rennirquables. Leur calice eft com-
pofé de quatre folioles courtes, inégales; ordinairement
il n’y a point de corolle : on en a cependant
obfervé dans quelques individus, une à quatre
ou à deux pétales caducs. Pollich dit avoir vu des
fleurs femelles dépourvues de calice & de corolle.
Les ovaires font au nombre de quatre ; quelquefois
il n’y en a que deux, d’après Gærtner. Les
fruits confiftent en deux ou quatre noix ( qu cap-
fules) petites, prefque globuleufes, conniventes
avant leur maturité, puis réparées, couvertes d’une
écorce mince, membraneufe. Willdenow cite une
variété qu’il a obfervée, dont les feuilles fupé-
rieures étoient lancéolées, très-entières. Ce fait
confirme les obfervations que nous avons préfen-
t.ées dans cet ouvrage à la fuite de la Renoncule
aquatique, vol. V I , page 132.
Cette plante croît dans les eaux tranquilles, les
étangs, en Europe, en Amérique, dans la Barbarie.
y ( V. v. )
2. V olandeau verticillé. Myriophyllum verti •
cillatum. Linn.
Myriophyllum foliis pinnatis, capillaceis , fuperioribus
pectinato - pinnatifidis y floribus axillaribus ,
verticillatis. Willden. Spec. Plant, vol. 4. pag. 407.
n°. 2.
Myriophyllum verticillatum, floribus omnibus verticillatis.
Linn. Spec..Plant, vol. 2. pag. 1410.—
Hort. Cliff. 446. — Flor. fuec. 782. 868. — Roy.
Lugd. Bat. 213. Dalib. Parif. 292. — Sauvag.
Monfp. 160.— Gmel. Sibir. vol. 3. pag. 30.—
Pollich, Palat. n°. 906. — Hoffm. Germ. 337. —
Roth, Germ. vol. I , pag. 407. — vol. II, pag. 482.
— Desf. Flor. atlant. vol. 2. pag. 345. — Decand.
Flor. frànç. vol. 4. pag. 417. n°. 3659.
Myriophyllum verticillatum, foliis omnibus verticillatis
, bràcieatis y braSteis pinnatifidis , inferioribus
femineis, fuperioribus mafculis , aut hcrmaphroditis,
imperfetlis, oSandris. Mich. Flor. boréal. Amer.
Vol. 2. pag. 190.
Pentapetes floribus alaribus. Hall. Helv. n°. 992..
Myriophyllum aquaticum , minus. Cluf. Hift. 2.
pag. 252. Icon.
Millefolium aquaticum, flofeulis adfoliorum nodos.
C. Bauh. Pin. 141. •
Potamogeton fiofeidis ad foliorum nodos. Tournef.
Inft. R. Herb. 233.
• Myriophyllum aquaticum3minus. Vaill. Aét. Acad.
Parif. ann. 1719* pag. 23.
Millefolium aquaticum, minus. J. Bauh. Hift. 3*
pag. 783. Icon.
Cette efpèce eft facile à diftinguer de la précédente
, ayant fes fleurs à la vérité difpofées en
épis, mais dont les verticilles font placés dans les
aiflelles des feuilles fupérieures. Ses tiges font
glabres, cylindriques, rameufesj les feuilles ver-
ticillées, au nombre de quatre à chaque verticille,
fefliles, ailées, parfaitement femblables à celles du
volandeau à épi ; elles diminuent de grandeur à
mefure qu’elles approchent du fommet des tiges
ou des rameaux, tellement que les dernières font
fort petites, à peine plus longues que les fleurs ,
& leurs pinnules ne font prefque plus que des
dentelures.
Les fleurs font monoïques : on en obferve auffi
d’hermaphrodites, mais plus rarement : elles font
difpofées en verticilles feffiles, dans l’aiffelle des
feuilles fupérieures, & forment par leur enfembla
un épi droit, long de deux à quatre pouces. Les
étamines fiant inégales, au nombre de huit ; les
filamens fétacés ; les anthères groffes, oblongues,
comprimées, obtufes à leurs deux extrémités.
Cette plante croît dans les mêmes lieux que
la précédente, ail milieu des eaux ftagnantes.
( r . f . )
3. V olandeau des Indes. Myriophyllum indi-
cum. Willden.
Myriophyllum foliis inferioribus pinnatis , capillaceis
, fuperioribus lanceolatis , cuneatis , api ce fub-
incifis y floribus axillaribus, verticillatis. Willden.
Spec. Plant, vol. 4. pag. 407. n°. y.
Elle a des rapports très-nombreux avec le myriophyllum
verticillatum y elle lui reffemble par (es
feuilles inférieures, mais les fupérieures lancéolées,
en forme de coin, la font aifément diftinguer.
Ses tiges font cylindriques, longues de deux
pieds, de l’épaiffeur d’une plume de pigeon garnies
de feuilles verticiilées, au nombre de quatre
â chaque verticille; les inférieures ailées, à pinnules
capillaires ; les fupérieures infenfiblement
plus étroites ; leur rachis plus élargi ; lés dernières,
lancéolées , rétrécies en coin à leur bafe ; les unes
à découpures capillaires vers leur fommet; d’autres
fimplement dentées ou entières.
Les fleurs font placées par verticilles dans l’aiffelle
des feuilles fupérieures ; elles forment, par
leur enfemble, un épi terminal. Leur calice eft
divifé en quatre découpures fort petites, ovales,
lancéolées. La corolle eft compofée de quatre pétales
ovales, caducs; huit étamines filiformes, de
la longueur de la corolle; les filamens capillaires;
les anthères linéaires, de la longueur des filamens;
quatre ovaires connivens ; autant de ftigmates feffiles
; le fruit compofé de quatre capfules mono1
fpermes.