
ques , mais même par le rang qu’elle s dévoient
occuper dans les familles naturelles. Les tremelles
dont il ett ici queftion appartiennent davantage à
la famille des champignons , qu’à celle des algues,
tant par leur fubftance que par la difpofition de
leurs femences.
Celles qui fe trouvent aujourd’hui rangées
parmi, le genre .nofio ch rentrent naturellement
dans les algues. Comme il n’en a pas. été queftion
dans cèt ouvrage, je préfenterai ici les noftochs
comme une divifion du genre trémette, auquel ils
étoieht d’abord réunis } mais il faut fe rappeler
qu’ils forment néceffai rement un genre à part,
dont le caractère effenti'el eft d’ offrir :
Des fubfiances gélatineufes, compofées d'une enveloppe
verdâtre , membraneufe , remplie d une ejpece
de gelée y qui contient un grand nombre de filamens
alongès y fort menus 3 articules , femblables a des
grains de chapelet enfilés les uns a la fuite des autres,
Ces deux genres diffèrent encore par le lieu
natal de leurs efpèces. Les trémelles fe trouvent
fur les troncs des arbres, fur les bois morts ou
pourris, fur les fruits charnus, quelquefois fur
les pierres, &c.
Les nofiocks vivent plus ordinairement fur les
terrains9 les gazons humides 8c dans les eaux.
On fait que ces derniers jouiffent à un très-haut !
degré de la faculté de reverdir lorfqu'après une
defliccation totale, on les replonge dans 1 eau. Ces
plantes ont paru fi étonnantes aux yeux des anciens,
qu’ils les ont regardées comme des productions
merveilleufes, 8c leur ont attribué des
propriétés prefque furnaturelles. Lès alchimiftes
croyoient quelles étoient le principe de toute la
nature végétale ; d’autres imiginoient que c’étoit
lin préfent particulier du ciel : fios coeli. Ils ne fa-
voient que penfer d’ une fubftance dont il n etoit
prefque pas poflible d’obferver la naifiaiice & 1 ac-
croiffement, qui fe montroit un inftant, 8c dif-
paroiffoit 1 inftant d’après ; que l’on rencontroit
fur la terre comme une gelée flottante,^ qui ne
tenpit à rien , & où l ’on n’appercevoît, à la finv
pie vue, aucune apparence: d’organifâtion. On a
cependant découvert depuis que cette fubftance
gélatineufe contenoit dans fon intérieur uue multitude
de filamens alongés^ granuleux, & Réau-
mur a obfervé que lès petits globules quicom-
pofent les filamens fe féparoîent d’eux-mêmes,
& formoient de nouvelles plantes, ainfi qu’il l’a
reconnu en femant ces globules dans un vafe particulier*
Le nofioch ne croît que iorfqu il eft fuffi-
famment imbibé d’eau} il fe deffeche rapidement
dès qu’il en manque , continue à croître dès
cii’elie lui eft rendue ; ainfi ces plantes ont beaucoup
de rapport avec les plantes marines ; elles
afpjrent par tous leurs pores l ’eau qui les nourrit ;
eljè5 font alors dans leur état naturel : fi elles en
font privées, elles fe çrifpent j fe plifienç , fe çhif*
fonnent, & deviennent prefqu’invifibles. M. Adam
fon a remarqué un mouvement d’irritabilité très-
fenfi.de dans leurs filamens. M. Girod-Chantran
dit que ces filamens font immobiles tant qu ils
font renfermés dans l’enveloppe > qu’à leur fortie
leurs anneaux fe féparent 8c acquièrent un mouvement
rapide ; qu’enfi:i ils fe' réunifient de nouveau
pour former des filets articulés] ce qui le
porte a conclure que les nofiocks font des polypiers.
Vaucher a vérifié le fait obfervé par Réaumur fur
la fépàration fpontanée des filamens j il penche également
à croire que lès noftochs font des polypiers,
8c que chaque filament eft un animalcule qui fe
multiplie par divifions, 8c dont il croit avoir vu
les mouvemens. Ces obfervations délicates, difficiles
à vérifier, biffent du moins quelques doutes
fur la nature végétale ou animale du nofioch,
8c ne permettent pas encore de prononcer affirmativement
pour l’une ou l’autre nature.
Il ne faut point appliquer aux trémelles, fans
reftri&ion, ce que nous venons de dire des noftochs.
Ces fubftance s font en général plus fermes,
plus cartilagineüfes ou coriaces,- & peuvent fe
conferver prefqu’avec leurs formes primitives.^ Il
en eft cependant de très-fugaces.
Il eft enfin un troifième genre établi par Hed-
wig 8c formé encore aux dépens des trémelles de
Linné : ce font les gymnofporanges , qui ont, à la
vérité, l’apparence extérieure de petites trémelles,
mais qui en different en ce qü’ils offrent à la fur-
face d’une malle gélatineufe :
Des péricarpes placés au fommft de filamens très-
menus qui partent de la bafe y & travtrjent la majfe
gélatineufe ; ces péricarpes font çompofés de deux loges
coniques, appliquées par leur bafe , je féparant L une de
Vautre a leur maturité.
Les gymnofporanges appartiennent à la famille
des champignons. Leurs capfules, au lieu d’être
I renfermées dans un réceptacle particulier {péri-
dîum ) fermé de toutes parcs, font protégées dans
leur jeuneffe par l’épiderme de^ la plante fur laquelle
ils croiffent; auffi les efpèces de ce genre
font toutes parafites ; elles naiffént fur l’écorce
des arbres , particuliérement fur les genévriers.
E s p è c e s.
* LES TRÉMELLES. Expanfions gélatineufes ; femences
éparfes fur la fur face.
I. T rÉMELLE méfentère. Tremella mefenterica.
Jacq.
Tremella fubcçmpatta, plicato-undu/ata, auran-
tla. Perf. Synopf. Meth. Fung. pag. 6zi. n°. yy.
Tremella mefenterica , plicato-undulata , aurea.
Hoffm. Crypt. i. pag. $y. tab. 7. fig- 3-
Tremella mefentçriformis, Web. Goett. 295,
Tremella
Tremella mefenterica , fcftlis, plicato-finuata ,
frondibus- complicatis. Neck. Gall. 522.
Tremella mefenterica , fejfilisy membranaceo-ge-
latinofa y congefia , finuofa , aurea. A<ft. Holm.
1769. — Retz. Prodr. 1419. — Dickf. Fafcicul.
Plant, crypt. 14.
Agaricum gelatinôfum , membranaceum, aureum,
finuacum & crifpum. Mich. Gener. 124. 3*
Agaricum gelatinôfum, intortum & mefenteriforme.
Haller, Hift. 22. 61.
. Nofioch luteum , mefenterii forma. Vaill. Parif.
tab. 14. fig. 4.
Tiemella - ( mefenterica ) , .fubrotunda , fejfilis ,
plicato-undulata , aurea. Jacq.- Auftr. Mifcel. 1.
pag. 142. tab. 13.
Tremella mefenteriformis. Bull. Champ, pag. 230.
tab. 174. 4©o. 272-, 8c 499. fig. 6. — Lam. Illuftr.
Gener.. tab. 881. fig. 1. — Decand. Flor, franç.
vol. 2. pag. 92.
• Var. et y lutea. Bull. Champ. Var. 2. tab. 499.
fig. 6. U. V. tab. 406. fig. B. D. tab. 174.
Var. ßy alba. Bull. Var. ï. tab. 406. fig. G.
! Var. y , livida. Bull. Var. 3. tab. 499. fig. T.
tab. 406. fig. A. a.
I Var. é', violacea. Bull. Var. 4. tab. 272. tab. 499. fig. 6. X.
Tremella (foliacea), magna, c&fpitofay utrinquè
| glabra , tenais y unduluto-plicata y concava , b a fi
| crifpa , cinnamomeo-carnea. Perf. Obferv. Myc.
pag. 98, & Synopf. Meth. Fung. p. 616. n°. 1 1.~?
Cette plante eft remarquable par fa belle couleur
d’un jaune-orangé lorfqu’elle eft en pleine
végétation ; mais elle varie beaucoup dans fes
couleurs : quelquefois elle eft blanchâtre, & prend
en vieiliiflant une couleur de fuie dans la variété ß ;
mais quand elle eft jaune d’abord, elle devient en-
1 fuite couleur de rouille. La variété y eft blanchâtre
dans le principe, puis couleur de chair, enfin
d’ un rouge-brun foncé. Dans la variété ^ elle eft
d’une couleur violette plus ou moins foncée , &
finit par devenir d’un brun-noirâtre. Sa fubftance
eft plutôt cartilagineufe que gélatineufe, ferme ,
elaitique , divifée plus ou moins profondément en
plufieurs lobes finués , pliffés, ondulés, qui o ffrent
par leur enfemble la forme du méfentère :
elle varie félon fes différens âges j elle durcit en
fe defféchant.
Elle croît en Europe, fur les bois morts. La
variété y produit, par fa feule infufîon dans l’eau,
un biftre rougeâtre très-folide. ( V . v.)
l . T.REMELLE helvelle. Tremella helveloides.
Decand.
Botanique. Tome VIII.
Tremella rofeo-aurantiaca , pedicellata , fubinfun-
dibuliformis 3 margine jinuofo. (N .)
Tremella helveloides. Decand. Flor. franç. vol.
2. pag-93.
Cette efpèce eft d’une confiftance gélatineufe,
tremblante, cependant un peu ferme : fa couleur
eft d’un rofe qui tire fur l’orangé ; elle eft droite,
haute de trois pouces, munie d’un pédicule^comprimé
& creufé en canal dès fa bafe , cjui s évafe
promptement en une expanfion tantôt droite ,
tantôt inclinée, courbée fur elle-même en forma
d’entonnoir incomplet, un peu finueufe fur les
bords. ( Decand. )
Cette plante fingulière a été trouvée par M. De-
candolle, en automne, croiffant fur la terre, dans
un bois de hêrre affez humide, non loin du pied
du Jura.
3. T r ÉMELLE cérébrale. Tremella cerebrina.
Buil.
Tremella cerebrina , carnofa, in gyros plicata.
Bull. Champ, pag. 221. tab. 386. — Decand. Flor.
franç. vol. 2. pag. 92.
Tremella mefenterica. Schaef. Fung. 2. tab. 168.
fig. 4. y. 6.
Var. et y alba. Bull. 1. c. Var. 1. fig. A.
Var. lutea. Bull. 1. c. Var. 2. fig. B. — Lam.
Illuftr. Gener. tab. 881.-fig. 2.
Tremella ( lutefeens ) , gyrofa , mollijftma, fluxi-
lis y pallidè fiava. Perf. Icon. 8c Defcript. Fung.
pag. 33. tab. 8. fig. 9 , & Synopf. Meth. Fung.
pag. 622. n°. 2.
Var. y , nigra. Bull. 1. c. Var. 3- ^8* C.
Eile le rapproche beaucoup de la trémelle mé-‘
fëntère j elle eft ordinairement plus grande , &
varie comme elle dans fes couleurs. Elle eft blanche
dans la variété puis elle devient d’une
couleur cendrée. Dans la variété £ elle commence
par fe préfenter fous une couleur jaune ou orangée,
& prend enfuite une couleur de rouille;
enfin, dans la variété y , elle eft d’abord brune
ou couleur de fuie ; elle devient enfuite, en vieil—
liffant, tout-à-fàit noire. Sa fubftance n’eft point
coriace, mais très-gélatineufe, épaiffe, fans di-
vifîon interne ; fa furface eft creufée en filions
tortueux, plus ou moins profonds : dans fa jeuneffe
fa furface eft parfemée de protubérances fugaces.
Elle varie auffi dans fa grandeur.
On la trouve en automne, fur les bois de charpente
humides, fur les vieux troncs 8c fur les branches
de hêtre.
4. T réme l le fraife. Tremella fragiform:sK
Perf.
E