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r Hijioire d e s p o i f fo n s de M. de Lacépèdô > dans les
ouvrages d'entomologie de MM. Fabridus, Olivier
, la Treille, &c. > dans les reptilâs-,\les cruf-
tacées & les vers, éditiorvde Buffon, par Déter-
ville ; enfin, dans le nouveau Dictionnaire d'kif-
t o ir e n a tu r e lle , imprimé par le même libraire.
M. Bofc quitta Charleftown à la fin de l’été de
t&co, & revint en France par l ’Efpagnè, jot) il:
eut „occafion de faire quelques obfervations botaniques
, & de ramaffer des graines de plantes rares
: il a encore fait depuis un voyage dans les
contrées méridionales de la France, un autre en
Italie & en Suifla, voyages pendant lefquels, s’il
n'a pas beaucoup enrichi la botanique, il a au
moins favorife la culture des plantes rares, en
apportant pour les jardins de Paris, & particuliérement
pour celui du Muféum, toutes lesefpèces
qu’il trouvoit dans ceux de ces pays , & qu’il fa-
voit ne pas exifter dans les nôtres * telle qu’une
très-belle efpèce d’yucca, &c. Il exifte un genre
de plantes du Cap de Bonne?Efpérance, auquel
Thunberg a donné le nom de Bofcia.
BROWNE. ( Voye^ SwARTZ.)
i Broussonnst. Une fuite de malheurs, Sît de
perfécutionSi-, amenés, par les orages révolutionnaires
, donnèrent lieu aux voyages de M. BrouT-
fionnet,.^dirigèrent vers l’étude, de la botanique
cet; amour pour les fciences naturelles , qui s’éroic
d’abord porté fur la zoologie. Ce favant, po.ut-’
fuivi par une taCtion, eft arrêté, emprifonné dans,
la citadelle de Montpellier , fa patrie : il parvient
à fe fauver comme par miracle , fe réfugie auprès
de fon frère * alors médecin dans l’armée des Py-
lénéefej.mais.ne fe croyant pas en fureté tant qu’il
reôêrqit en' France, il n attend qu’une oc.caiïon
favorable pour franchir les-frontières. Sous pré-,
tejxte ; de 'Cueillir {quelques; fimples pour l'hôpital:
militaire i il pénètre daiiS les montagnes, & trouve:
moyen, au détour d’un vallon-, d’échapper à la
vue des jeunes médecins qui l’accompagnoient,
& , gtaviifant les rochers les plus efcarpés, il s’élance
à la brèche de Roland yil erre pendant deux
jours. & detix nuits au milieu de ces roches glaciales],
prefque, fans vêtemens, fans: nourriture>
frappé, de craintes au moindre bruit ; enfin, exténué
de laflitude & de befoins, il rencontre un
pauvre qui le conduit & le foutient jufqu’à: la
première cabane efpagnole. Sa route jufqu'à Madrid
ne fut guère moins pénible. A pied, fans
argent, fans habit, plufieurs fois il le préfenta
chez, des barbiers de. village pour- être leur garçon
, & il fut refufé..' Arrivé à Madrid , il trouva
auprès de MM. Cavaniiles & Onega, favans. Uo-
taniftes!, lesTecours &,la confolation dont il avoit
befoih. D’un autre côté i-M. Bancks, l’ami & le
protecteur des fciences ^ avec lequel M. BrouA
fonnet étoit depuis long-tems lié d’amitié, ne fut
pas plus tôt-informé dê fa pofition malheureufe,
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qu’il prit toutes des mefures pour' lui aftdrer une
exiftence honorable pour lui ménager un- afyle
en cas de befoinj,
Il ne tarda pas en effet à épreaiver de nouvelles
perfécutiohs de la part des premiers émigrés français
,. qui nevouloienc point d’un émigré tardif,
& il leur fut aifé, avec quelques calomnies , de
le faire expulfer. Relégué d’abord à Xérès, embarqué
enfuite à Cadix fur un mauvais navirîe anglais,
rencontré par deux frégates françaifes qui
croifoient au GapvSaint-Vincent, contraint de fe
réfugier à Lisbonne., il n’ofa encore y débarquer
qu’en fecret, de peur que les perfécutions de
Madrid ne fe renouvelaflènt. M. Correa de Serra,
botanirte célèbre, obtint du duc de la Foens,
prince du fang & piéfident de l’Académie des
fciences à Lisbonne de le cacher dans l’hôtel de
cette compagnie.
Cependant les. émigrés . de Portugal, avertis
par ceux de Madrid , parvinrent à le découvrir :
on fit intervenir l'inquifition, fous prétexte qu’il
avoit été franc-maçon. Enfin, les choies en vinrent
au point, qu’ri fe trouva heureux de fuivre,
comme médecin., l’ambaffadeur extraordinaire
que les .Etats-Unis envoyoient à l’empereur de
Maroc: C ’eft là qu’il retrouva le bonheur en retrouvant
le repos. Lorfque , dans un tems un peu
plus caîrrie ...il eut obtenu du Directoire fa radiation
de la lifte. des émigrés, il employa ;tout lé.
crédit de fes amis pour être renyoyé à Maroc
comme conful. La peftel’en ayant chafte f il fut
nommé au confulâï des Canaris s. .^Croyant ne
pouvoir s’éloigner afiez , il avoit fi fi par demander
celui du Cap. La botanique, devenue fa paf-
fion favorite , entroit pour beaucoup dans ce defir
d’éloignement. Pendant tout le.téms q-u’il! a réfidé
à Tanger i- à Salé, à Mogador, à Maroc & à Té-
nériffe , il a employé fesiinftans de loifir à étudier
& récolter les plantes.de ces contrées : l’Inftitut
a fréquemment reçu de lui de bons Méihoires &
des obfervations très-ihtérefiàr tes. Il a fait palier
à M. Desfontaines un très-bel herbier de Maroc
& des Canaries, que j’ai parcouru, & dans lequel
j’ai obfervé un grand nombre de plantes rares, &
beaucoup de nouvelles: Revenu en France y il-fut
nommé profeflfeur deibotanique à l'école de Montpellier,
efpérant réparer par fon activité les quinze
années que les malheurs défia France lui avoienc
fait perdre. Une mort prématurée l’enleva , dans
la force de l’âge, aux fciences, à fes parens, à
fes amis. M. Ventenat, dans fon Tableau,du règne
végétal y lui a dédié le genre Broujjbnetia, que
M. de Lamarck avoit fait graver dans les 7//u/?/vz-
tions des genres, fou« le nom de Papyrius. ( Voyeç
fon Eloge par M. Cuvier. )
Bruce (James). Quoique les longs voyages dé
M. Bruce dans Ja Barbarie, dans le Levant, la
Syrie, eh Égypte, & particuliérement dans* la
Nubie 8d l’Abylfinie, n'aient point çu pour prinv
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éipal objet là •recherche des plantes i il en a ce- j
pendant profité pour récolter celles qui lui ont ,
paru les plus intereiïantes, & il a enrichi la botanique
de plufieurs plantes nouvelles ou peu connues,
auxquelles il a ajouté des obfervations particulières,
d’allez bonnes deferi prions, & des
figures qui achèvent de les faire connoïtre : il s’eft
principalement attaché à quelques-uns des végétaux
que les Anciens ont regardés comme très- ;
importais, mais dont la defeription eft incertaine,
& même quelquefois l’exiftence conteftée , parce
que les Anciens ne nous en ont. point lamé de
deflins. M. Bruce a mis enfuite toute fon attention '
à recueillir les plantes qu’on emploie dans les l
manufactures & dans la médecine, & celles qui
fervent de nourriture aux habitans dès contrées
qu’il a parcourues. On trouve-dans fon Voyage
en Nubie & en Aby[finie, entrepris pour découvrir
les. fources du Nil,,- une favante diflertation fur le
papyrus des Anciens, appelé bibios~par les Grecs,
des recherches fur les baumes, la myrrhe, & fur
les plantes qui les fourniflent* Le teff: ( poa àbyf-
[mica Linn.), cette intérellante graminée, dont
les femences font employées à faire du pain, fait ;
auffi l’objet d’un article important. Lebrucea, zr-
.brifleau découvert par M. Bruce dans l’Abyffi-
nie, lui a été .dédié par MM. Miller & Lhé-
ritjer.
Bruguière.: ( Voye^ Ol ivier. )
: BuRMAN. ( V oy e i HERM AN. )
, Bu x b a um (Chrétien). Après avoir publié en
1721 un catalogue allez étendu des plantes qui
çroiffent naturellement aux environs de Halle ,
dans lequel il cite une grande.quantité de moulles
& de champignons jufqu’alors à peine connus, ce
botanifte, appelé»en Ruflie, palfa de là à Conftan-
.tinople , parcourut l’Archipel, l’Aiménie ; plu-
Jieurs autres contrées du Levant, & publia à fon
retour, en 1728, une centurie des plantes les
plus rares qu’il. avoir obfervées dans les excuir
fions. On y* trouve des obfervations intéreflantes
fur beaucoup d’efpèces, fur des lichens, des champignons
, des graminées ; mais Couvent fes delcrip-
tions lailTent beaucoup à defirer. Cet ouvrage eft
enrichi de gravures. Ses obfervations curieufes
fur plufieurs elpèces de mouftes lui ont valu de
la part de Linné la dédicace d’un genre dans cette
famille, le Buxbaumia.
Catesby. Ce naruralrfte vifita plufieurs contrées
de l’Amérique, la Caroline, la .Floride ,
l'illhme de Bahama, dont il obferva les-productions
naturelles, qu'il fit connoïtre dans un ouvrage
en deux volumes in-folio, publié en anglais
en .1.743 : ü y i a, mentionné! & gravé un grand
nombre de plantes, des arbres incereflans, furtout
ceux qui font le plus ordinairement en ufage dans
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les arts, ou desquels on retire des gommes ou des
réfines, il s’eft également occupé des plantes alimentaires.
Le1 genre Catesbea, de la famille des
-rubiacées, lui a<été dédié par Linné.
C amelli. ( Voyez Plumiers)
C eré. Le nom de M. Ceré'fe lie naturellement
avec celui de M. Poivre dès qu’il s’agit de
ces établi(Ternens fi utiles ;aux colonies de nos
îles, 8e au gouvernement duquel elles dépendent.
M. Poivre avoir inftruit dans tous les détails de
la culture afiatique M. Ceré fon élève & fon digne
ami, auquel il deftinoit la direèlion du jardin de
Mont-Plaifir, & qui a fi bien juftifié ce choix par
fes foins & fes lumières. Voici ce qu'un obfer-
vateur très inftruit, M. Mélou , qui a voyagé
dans toute l’Europe , en Grèce, en Afie, en
Égypte, écrivoit en 1786- au lujet du jardin de
Mont-Plaifir, qu'il avoit vifité. «* Le jardin national
à 1 lfle-de-France me paroît une des merveilles
du Monde. Le climat de cette île permet d’y multiplier
en pleine terre les prodûélions de toutes
les parties dé l’Univers. Le voyageur trouve raf-
femblées dans ce jardin plus de fix cents efpéces
d’arbres ou arbuftes précieux, tranfportés des
divers continens i tous n’ont pas encore atteint
leur point de perfection : il faut du tems & des
foins pour acclimater & naturaiifer les arbres:
Cette phrtie de la culture , qui demande beaucoup^^’
obfervations, de fagacité & de phiiofo-
phie , étoit une des chofes dans lefquelles Poivre
excèlloit. M. Ceré fon élève y eft devenu tfès-
habile. Le manguier a été vingt ans dans les îles
de France & de Bourbon fans donner de bons
fruits ; les deux îles font actuellement couvertes
de:ces arbres, qüi produifent en grande abondance
des fruits délicieux. On peut dire la même
chofe de plufieurs autres, qui par degrés y ont
réuifi. Les clous de girofle, foms du jardin de
lüflé-de-France, èt que R-aynal dit être petits,
fecs & maigres, parce qu’ils étoient les fruits du
premier rapport d’arbres foibles & encore ian-
guiftans, nouvellement tranfpianté.s loin de leur
rerre natale , font aujourd’hui très-vigoureux , &
M. Hubert cultive à l’île de Bourbon, avec là
plus grand fuccès, environ huit mille girofliers. »
M. Ceré ;a donné une defeription des plantes du
jardin de Mont-Plaifir, imprimée à L’ifte-Je-France
, & un grand nombre de Mémoires, tant l\ir
les arbres à épiceries fines, que fur un gran i
nombre d’aurres, intéreffans par leurs fruits &
par leurs ulàgcs économiques.
C lAYTON. ( Voyei RaUVOLFE.)
C gmmersoN'. L’ amour des plantes étoit pour
’Gbmmerfon une pafiîon impérieufe, qui le ren-
doit capable des entreprifes les plus pénibles.
Avant fes voyages il ne quittoit point les jardins