
Cruciata orientalis , latifolia , eretla 3 glabra. Tourner.
Coroll. pag. 4.
; Deux caraétères principaux font aifément dïf-
tinguer cette efpèce : les articulations très-fragiles
des tiges & des rameaux ; la grandeur & la forme
des feuilles florales, rabattues fur les fruits & pref-
qu imbriquées. Ses tiges font glabres , prefque qua-
drangulaires, articulées} les articulations fe réparent
facilement, & prefque d’elles-mêmes apYès la
fructification ; les rameaux oppofés 3 très-ouverts,
redrefles. Les feuilles font verticillées ou oppo-
fées, pétiolées, glabres à leurs deux façes, un peu
élargies, prefqu’en coeur , à peine ciliées à leurs
bords} les feuilles florales fefliles, en coeur, fortement
réfléchies fur les tiges après la floraifon ,
& recouvrant les fruits. Les fleurs font polygames
} les fleurs mâles divifées en quatre lobes} les
pédoncules dichotomes, privés de braétées 3 beaucoup
plus courts que les feuilles. Les fruits font
glabres , globuleux 3 tout-à-fait cachés fous les
feuilles florales.
Cette plante croît dans l'Égypte, la Syrie & la
Mauritanie. O ( V. f . )
II. VAILLANTIE couchée. Valantia humifufa.
Willden.
Valantia foliïs quaternis , ellipticis , ob tufs, fub-
aveniis , margine baß ciliatis y pedunculis trifidis 3
braâeatis , glabris y caule proftrato. Willden. Spec.
Plant, vol. 4. pag. 945). n°. 6.
Cruciata orientalis 3 glabra 3 humifufa. Tournef.
Coroll. 4.
Ses tiges font couchées, étalées fur la terre,
rameufes, tétragones, glabres, dures & prefque
îigneufes à leur bafe, garnies de feuilles , au nombre
de quatre à chaque veiticille} un peu charnues
, elliptiques, à peine munies de nervures
fenfibles, obtufes à leur fommet, armées vers leur
bafe de quelques cils très-courts} les feuilles inferieures
beaucoup plus petites & très-rappro-
chées. Les pédoncules font glabres, rameux , à
trois divifions, munis à la bafe de chaque articulation
de bradées elliptiques. Les fleurs mâles
paroifFent avoir le limbe de leur corolle partagé
en quatre lobes} les ovaires des fleurs hermaphrodites
font glabres.
Cette plante croît dans le* Levant, la Cappa-
doce. If ( Defcript. ex Willd. )
■ \ *2.* VAILLANTIE cucullaire. Valantia cucullaria.
Linn.
Valantia foliis oppofitis, patentibus y bracleis ova-
tisjpedicellatis3 def.exis, fradium invobventibus-. (N.)
— Lam. Illuftr. Gener. tab. 843. fig. 2.
Valantia fruBificationibus fngulis , brddled ovatd
defiexâ obteftis. Linn. Syft. Plant, vol. 4. pag. 319.
n°. 3. — Amoen. Acad. vol. 4. pag. .29 y.
Valantia (cucullaria), caule ramofijfimo , multi-
fioro y bradteis pedicellatis , ovatis , f radium lineare
involventibus. Perf. Synopf. Plant, vol. 1. pag. 129.
n°. 9.
Valantia cucullaria , foliis quaternis , oblongis y
pedunculis b radié â ovatâ3 dejiexâ obtedlis ; caule eredto.
Willd. Spec. Plant, vol. 4. pag. 949. n°. y.
Cucullaria. Buxb. Centur. 1. pag. 13. tab. 19.
fig. 1.
Cette jolie petite efpèce pourroit former un
genre particulier} elle eft remarquable par fon
port, par la forme de fes fruits oblongs, linéaires.
Ses racines font grêles, dures , fibreufes, médiocrement
ramifiées} elles produifent des tiges nom-
breufes, fort menues, tétragones, ramifiées, très-
glabres, longues de quatre à fix pouces, garnies
de feuilles fort petites, oppofées, ouvertes horizontalement
, prefque fertiles, ovales-linéaires,
très-entières, obtufes à leur fommet, rétrécies
en pointe à leur bafe, glabres à leurs deux faces.
Les fleurs naiffent dans l’aiffelle des feuilles, au
nombre de cinq à fept, portées chacune fur un
pédoncule fétacé, fimple, uniflore, à peine pu-
befeent, fort court, Après fa floraifon ce pédoncule
eft pendant j il fe termine par un petit fruit
oblong, linéaire, fort grêle, réfléchi, un peu
arqué, légèrement hériffé de pointes extrêmement
courtes, vifibles à la loupe. Chacun de ces fruits
eft recouvert d’une braétée affez femblable aux
feuilles, réfléchie, pédicellée, nerveufe, très-
glabre , un peu tranfparente, très-obtufe , pliffée
en deux & contenant le fruit dans fa concavité.
Ces bradées, au premier afpeét, paroiflènt être
des feuilles prefque verticillées, pendantes , for-
tant de l’aiflelle de deux feuilles ouvertes horizontalement.
Cette plante croît dans le Levant, la Cappa-
doce, les montagnes de 1?Arabie , dans l’île de
Chypre. G ( V* f herb. Desfont. )
13* VAILLANTIE filiforme. Valantia flifor mi s.
Ai ton.
Valantia capfulis pedicello longioribus , cylindra-
ceis , pilojis , inermibus ■ foliis lanceolatis , glabris ,
fibciliatis. Ait, Hort. Kew. vol. 3. pag. 428.
Valantia filiformis , foliis quaternis, oblongis 3
ciliato-denticulatis , reticulatis, glabris y germinibus
oblongis , paleaceis , pedicello longioribus. Willdem
Spec. Plant, vol. 4. pag. 948. n®. 3.
Ses tiges font droites, Amples, médiocrement
tétragones, hifpides, hautes de fix à huit pouces,
garnies de feuilles, au nombre de quatre à chaque
verticille, légèrement pétiolées, glabres à leurs
deux faces, oblongues, veinées, réticulées, den-
ticulées & lâchement ciliées à leurs bords 5 les
feuilles inférieures un peu arrondies } les fupe-
rieures oblongues-lancéolées. Les fleurs mâles font
prefque fefliles } les hermaphrodites médiocrement
pédicellées. L'ovaire eft oblong, & lorf-
qu’on (examine à la loupe il paroît tout convert
de paillettes lancéolées. Les fruits font^ pileux,
cylindriques , oblongs , fans pointes épineufes ,
plus longs que leur pédicelle.
Cette plante croît dans l’île de Téneriffe. Onia
cultive dans quelques jardins en Angleterre. O
14. VAILLANTIE d’Amérique. V alantia hypo-
■ carpia. Linn.
Valantia foribus omnibus quadrifidis, inferisÿ
pedunculis nudis, unifions. Linn. Syft. Plant, vol. 4.
pag. 320. — Amoen. Acad. vol. y. pag. 412.
Rubia ( Brownei ) , parcè minutimqut hifpidula ,
foliis quaternis ovalibus y pedunculis foLitariis , unir
fioris. Mich. Flor. boréal. Amer. vol. 1. pag. 81.
Rubia peregrina. Walth. Flor. carol.
Rubia fubhirfuta , feandens feu reclinata , foliis
cruciatis , foribus fingularibus ad alas. Brown. Jam.
pag. 141-
Cette efpèce , d’après Michaux, doit appartenir
aux rubiay elle fe diftingue par fes fleurs foli-
taires , fupportées par des pédoncules Amples,
uniflores, fitués dans l’aiffelle des feuilles} par
fes corolles toutes à quatre divifions } par les
ovaires fupérieurs} par fes feuilles ovales, un peu
hifpides, difpofées en croix. La fituation des ovaires
mérite d’être vérifiée} elle contrediroit un des
principaux caraétères de la famille des rubiacées.
Cette plante croît à la Jamaïque.
VAISSEAUX des plantes. L’exiftence des vaif-
feaux dans les plantes eft aujourd’hui hors de
doute } il eft même très-probable qu’il en extfte
de différentes fortes en confidérant les divers fucs
& les fluides élaftiques qui entrent effentiellement
dans la compofition des végétaux. J’en ai parlé au
mot Plante (vo y e i vol. V , pag. 410). M. Mirbel
a expofé , fur les vaiffeaux des plantes, une opinion
qui lui eft particulière, & dont je vais pré-
fenter un apperçu rapide , tel qu’il a été tracé, par
M. Decandolie , dans la nouvelle édition de la
Flore françaife.
Les vaiffeaux fervent à tranfporter, & peut-être
aufli quelquefois à élaborer les fucs du végétal :
ils n’exiftent pas dans toutes les plantes, & manquent
en particulier dans la clafle des acotylé-
dones S ils font toujours placés dans la dire&ion
longitudinale de la plante, & adhèrent- avec le
tiffu cellulaire environnant. Quant à leur forme,
M. Mirbel diftingue
Ie. Les vaiffeaux entiers, ou qui ne font percés
par aucun pore ni par aucune fente.
2°. Les vaiffeaux poreux, c’eft-à-dire, qui font
percés de pores, rangés par fériés tranfverfales.
3°. Les vaiffeaux fendus ou fauffes trachées, qui
font percés par des fentes.ttaniverfales.
40. Les vaiffeaux fpiraux ou trachées, qui paroif-
fent formés par une lame roulée en fpira'.e , de
manière à former un tublr. Hedwig penfe que cette
lame eft elle-même un tube roulé en fpirale autour
d’un tube droit & central. Tous les autres anato-
miftes n’admettent pas l’exiftence du tube central,
& ne croient point que la lame foit tubmee,
M. Mirbel penfe que ce tube eft dû à l’encroûtement
des molécules alimentaires, & affure qu il
ne fe trouve que dans les trachées âgées. Hedwig
penfe encore que la trachée eft le type originel de
tous les autres vaiffeaux } que le dépôt fucceffvf
des molécules en comble les interftices , & la
change fucceflivement en vaiffeau fendu, en vaif-
feau poreux , & enfin en vaiffeaa entier ou en
fibre. M. Mirbel combat cette théorie, en obfer-
vant que la plaice de ces divers vaiffeaux eft déi*.
terminée dans chaque végétal, & que la forme des
vaiffeaux d'un organe ne change pas félon l’âge :
ainfi la fommité de chaque branche préfente des
trachées, qui fe retrouvent à-l’ état de trachées
dans la couche intérieure du tronc le plus âgé, &
toutes les autres couches qui fe forment après la
première ne contiennent point de trachées.
Il eft néceffaite d’ajouter que ces quatre ordres
de vaiffeaux, quoiqu’ ordinairement diftindts, fe
confondent quelquefois, de forte que le même
vaiffeau offre différentes formes dans différentes
parties de fa longueur j c’eft ce que M. Mirbel
nomme tube mixte.
Si l’on confidère les vaiffeaux quant à leur ufage,
on peut les distinguer en vaiffeaux féyeux ou lymphatiques
, qui charient les fucs depuis le moment
de leur abforption jufqu’ à celui de leur élaboration
, & en vaiffeaux propres, qui charient lés fucs
depuis l'époque où , par l’élaboration propre à
chaque végétal, ils ont acquis une nature particulière.
Toute cette claffification des organes élémentaires
eft encore très-imparfaite : on ne peut
distinguer avec précifion les organes d’un corps
vivant, que lorfqu'on connoît leurs fonctions }
c ’eft ce qui arrive dans la claffification des organes
des animaux. de Lamétherie, dans fes Çonfi-
dérations fur les Êtres organifés ,.a comparé les organes
des plantes avec ceux des animaux, & a
préfenté, iur les vaiffeaux des plantes, dés vues
nouvelles, & qui méritent une attention toute
particulière. J’expoferai fa méthode à l'article
VEGETATION.
Tout cet affemblage de cellules & de vaiffeaux
communique, ayec les élémens extérieurs, par le
O o i