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de très-petites feuilles feflîles, oppofées,. fem-
blables à de très-petites écailles ovales, très-glabres
, entières, aiguës, diftantes, très-peu notn-
breufes. Chaque tige fe termine par une ou trois
fleurs à peine pédonculées, de couleur jaunâtre ;
la corolle tubulée , longue d’environ fix à fept
lignes au plus ; le tube droit, cylindrique, ovale,
& renflé à fa moitié inférieure; le limbe partagé
en cinq petites parties étroites, courtes, un peu
aiguës.
Cette efpèce a été recueillie en Guiane par
M. Richard. ( V. fl in herb. Lam. )
VRILLE ( cirrhusy capreolusj. C ’eft une production
filamenteufe, ordinairement roulée en
fpirale, & à l’aide de laquelle les plantes qui en
font pourvues, s’attachent aux différens corps qui
les avoifinent, telles que la vigne, la bryone, &c.
Les vrilles font ordinairement produites par le
prolongement du pédoncule ou du pétiole , & à
peu près organifées comme eux. On diftingue
plufieurs fortes de vrilles, d’après leur forme,
leur pofition, leur direction. Ainfi on dit d’une
vrille, qu’elle eft :
— Foliaire (foliarisj lorfqu’elle naît de la fubf-
tance même de la feuille, & particuliérement de
fon fommet, commë^dans le pifum ochrus.
Pétiolaire (petiolarisf lorfqu’elle eft un prolongement
du pétiole, comme celles de la vefce,
de l’ers, de la geffe, &c*
Roulée en dedans ( çonvolutusy lorfque fes
fpirales fe roulent de deffous en deffus.
—^ Roulée en dehors ( revolutus ) lorfque fes
fpiraies fe roulent de delfus en deffous.
Il eft eflentiel d’obferver que dans le lierre, le
kignQnia, &c. les vrilles font des efpèces de griffes
qui s’implantent, comme les racines, dans les
murailles ou dans l ’éçorce des arbres voifins.
VULPIN. Alopecurus. Genre de plantes mono-
cotylédones, à fleurs glumacées, de la famille des
graminées, qui a des rapports avec les phleum &
qui comprend des herbes, tant exotiques qu’indigènes
de l’Europe, & dont les fleurs font réunies
en un épi touffu, cylindrique, terminal.
Le caraCtère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice bivalve § uni flore , prefque fefltl'e ; une
iorolle a une feule valve ; trois étamines ;, deux flig-
m.axes y une femençe nue..
C A B. A Ç T è. R,I GÉNÉRIQUE. •
Chaque fleur- offre ï
l \ U n calice, à u n e f e u l e fleur ^ i deux v a l v e s
V U L
ovales, lancéolées, concaves, comprimées, égales
, conniventes à leur bafe.
2°. Une corolle à une feule valve ovale, lancéolée
, concave, plus courte que le calice ; fes
bords réunis à leur partie inférieure ; une arête
géniculée, inférée vers la bafe & fur le dos de la
valve, plus longue qu’elle.
3°. Trois étamines, dont les filamens font capillaires
, terminés par des anthères fourchues à
leurs deux extrémités.
4°. Un ovaire libre, arrondi, furmonté de deux
ftyles capillaires, plus longs que le calice, terminés
par deux ftigmates velus.
| Une femence libre, ovale, enveloppée par la
corolle, mais point adhérente.
Obfervations.il femble au premier apperçu, que
ce genre devroit être parfaitement bien earadté-
rifé par fes calices uniflores, à deux valves, & par
fa corolle univalve, munie d’une arête inférée à
la bafe de la valve ; les fleurs offrent en outre un
rapprochement naturel, étant toutes difpofées en
un épi terminal, compofé de très-petites grappes
rapprochées & ferrées contre l’axe ou le rachis
qui les foutient. On le diftingue des phleum, dont
ies fleurs, quoique difpofées de même, ont une
corolle bivalve, & les valves calicinales tronquées
au fommet , chacune fürmontée d’une petite
pointe roide ; mais lorfqu’on examiné attentivement
les efpèces réunies à ce genre ou celles qui
paroiffent devoir y être rapportées, on éprouve
un embarras qui jette dans l’incertitude, & livre
plufieurs de ces plantes à l’arbitraire des botaniftes.
On reconnoîtdans queiques-unesl’appar'ence d’une
faconde valve à la corolle, comme dans Yalope-
curus cap'uatus; mais les valves du calice ne^ font
point tronquées au fommet : dans d’autres , il n’y
a point d’arête à la bafe de la corolle, comme
dans Yalopecurus vil lof us. Quelques autres ont chaque
fleur enveloppée à fa bafe d’un involucre lé-
tacé, comme les cenchrus : tel eft Yalopecurus in-
die us y & a in fi de quelques autres anomalies , qui
r< ndent ces efpèces intermédiaires entre deux
genres. On conçoit l'inconvénient d’établir autant
de genres, d’après cette variété de caractères,
furtout quand les efpèces fe trouvent rapprochées
par leur port d’une manière fi naturelle.
J’ ai placé.ces efpèces les dernières, & je n’ en ai
feparé que les polypogon, genre établi par M. Desfontaines,
& qui méritoit d’être diftingué, ne
pouvant exifter comme efpèce dam aucun autre
genre connu, quoiqu’on ait effayé fucceffivement
de l’affocier aux phleum, aux agroflis y aux alope-
curus , aux cynofurus, &c.
E s P à c e s:.
I. V ulpin: des prés. Alopecurus pratenfis^ Lion,
i Alopecurus calma erefto ; fpicâ ov.atO' cylindricâ %
v u L
molli , villofâ y ariftatâ; glumis ciliatis..Lam. llluftr.
Gen. vol. i» pag. 168. n°. 861. tab. 42.
Alopecurus pratenfis , culmo fpicato, erelfo ; glu-
mis villofls , corollis muticis. Linn. Spec. Plant,
vol. 1. pag. 88. — Schreb. Gramin. pag. 133*
tab. 19. fig- 1. — Stillingfî. Mifcell. tab. 2. t—
Flor. fuec. 52. 59. — Pollich, Palat. n°. 64.—
Gmel. Sibir. vol. 1. pag. 87. — Leers, Herborn.
pag. 1 S- n°. 43. tab. 2. fig. 4. — Hoffm. Germ. 19.
— Roth, Germ. vol. I. pag. 29. — II. pàg. 77.
— Curtis, Lond. lcon. — Poiret, Voy. en Barb.
vol. 2. pag. 94. — Desfont. Flor. atlant. vol. 1.
pag. 64. — Wi’ld. Spec. Plant, vol. 1. pag. 3J7. ;
n°. 3. — Koeler, Gramin. pag. 31.
Alopecurus pratenfis , paniculâ cylindricâ, glumis
villofis, culmo ereclo. Decand. Flor. franç. vol. 3.
pag. 4 , & Syriopf. Plant, gall. pag. 120. n°. 1476.
Gramen fpicatum , fpicâ cylindraceâ , longioribus
villis donatâ. Tourn. Inft. R. Herb. fio.
Gramen phalaroides majus, five italicum. C.
Bauh. Pin. 4 — Monti, Prodr. 47.
Gramen alopecurinum , majus. Gérard, Hift. II.
Icon.
Gramen alopecuroides. Lobel. Icon. 8.
Gramen alopecuroides,' fpicâ longiore, medium ,
vulgare. Moriï. Oxon. Hift. 3. §. 8. tab. 4. fig. 8.
/}. Alopecurus culmo orgyali ; fpicâ longijjimâ,
fubinterruptâ. Leers, Herborn. pag. 15.
Ses racines font dures, vivaces, fibreufes, alon-
gées ; elles produifent une tige droite, fimple,
haute de deux ou trois pieds, glabre, cylindrique,
articulée; les articulations ordinairement au
nombre de trois, un peu enfoncées, d’un brun-
noirâtre; les feuilles alternes, plus courtes que
les tiges, d’une médiocre largeur, ftriées, glabres
à leurs deux faces, un peu rudes à leurs bords;
leur gaine alongée, nue à fon orifice, munie d’une
membrane courte, obtufe; la gaîne de la feuille
ftipérieure légèrement ventrue.
Les fleurs font difpofées en un épi ovaîe-ob-
long, épais, obtus, cylindrique, très-ferré, blanchâtre
& velu ; le rachis eft glabre ; les pédoncules
partiels extrêmement courts, à peine fenfi-
bles, légèrement rameux , réunifiant trois ou
quatre fleurs. Leur calice eft compofé de deux
. valves connivéntes à leur bafe, à trois nervures,
blanchâtres, pubefeentes, aiguës, velues fur leur
carène. La corolle n’a qu’une feule valve comprimée
, à cinq nervures, glabre, à peine plus courte
que le calice r de fa bafe extérieure part une arête
géniculée, très-fine, deux & trois fois plus longue
que la corolle. La variété p eft remarquable
par la longueur de fes chaumes, qui s’élèvent à
cinq ou fix pieds ; par fes épis plus épais, longs
de quatre à cinq pouces , légèrement interrom-
V U L 775
pus; par les valves calicinales, plus grandes, plus
velues; les pédoncules plus ramifiés.
Cette plante eft commune en Europe, dans les
prés un peu humides ; elle fleurit vers la fin du
printems, Tj ( V. v. )
Cette graminée fournit un des meilleurs pâturages.
Comme-elle aime les lieux un peu humides
, on confeille , lorfque l’on met un marais en
prairie, d’y femer cette plante : c’eft la méthode
que l’on fuit en Suède , & qui réufîit très-bien.
Tous les beftiaux la mangent, mais principalement
les chèvres, les moutons & les chevaux.
2. V ulpin foyeux. Alopecurus fericeus. Gxrtn,
Alopecurus culmo ereclo ,, Juperne nudo ; fprcâova-
to-cylindricâ, villofijjimâ, ariflatâ. Lam. Uuftr. Gen,
vol. 1. pag. 168. n'LSé;..
Alopecurus fericeus. Gærtrrer, de Fruét. & Sem,
vol. 1. pag. 2. tab. 1. fig. 2. ■
Gramen alopecuro fimile, gtabrum , cum pilîs Ion-
giufeulis in fpicâ y onocordon denominatum. J . Bauh,
Hift. 2. pag. 475. Icon.
Gramen phalaroides , allerum. Lobel. Icon. B,
Cette efpèce a de très-grands rapports, par fes
épis, avec Yalopecurus pratenfis, bien plus qu’avec
Yalopecurus bulbpfus, ne fe rapprochant un peu de
ce dernier que par fes racines médiocrement bul-
beufes : c’eft d’ailleurs unejrès-belle graminée,
dont les tiges font hautes, droites, cylindriques,
feuillées, excepté à leur partie fupérieure ; épaiffes,
très-glabres, garnies de feuilles alternes, un peu
étroites, aiguës, rudes à leurs bords, plus longues
que leur gaîne.
Les épis font terminaux, ovales, cylindriques-,
épais , très-velus , foyeux , luifans, un peu cendrés
, longs d’environ un pouce ; les calices com-
pofés de deux valves étroites, acuminées, égales,
connivences à leur bafe, entièrement recouvertes
de poils longs, flexueux , très-fins. La corolle eft
d’une feule valve membraneufe, diaphane, munie
à fa bafe d’une arête de moitié plus longue que la
corolle. Les femences font folitarres, elliptiques,
aiguës à leurs deux extrémitésroufleâtres, tra-
verfées par un fillon à une de leurs faces, convexes
à l ’autre.
Cette plante croît dans les champs en Allemagne.
3. V ulpin des champs. Alopecurus agreflis. Linn,
Alopecurus culmo ereclo ; fpicâ cylindraceâ, gra-
cili y ariflatâ ; glumis levibus. Lam. llluftr. Gener,
vol. 1. pag. 168.. n°. 864.
Alopecurus agreflis y culmo fpiéato , ereclo ; glumis
nudis. Linn. Spec. Plant, vol. 1. pag. 89. — (EEder,