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acuminées à leur fommet , ridées, ciliées , très-
entières à leurs bords , quelquefois incifées, pref
que dentées ou laciniées î elles font accompagnées
à leur bafe de quatre ftipules ; deux plus grandes ;
deux autres plus petites, entières, linéaires-lan-
çéolées, un peu arquées, ciliées à leurs bords.
Les fleurs fortent deux à deux de l’aiffelle des
fleurs, l’une defquelles avorte très-fouvent ^ fou-
tenuts par des pédoncules Amples, très-courts,
accompagnées de deux bradées fort petites, linéaires
, obtufes. Leur calice eft compofé de cinq
folioles étroites, concaves, arquées; la corolle
petite , verte, de la même couleur que les feuilles}
cinq pétalesjrréguliers j les deux fupérieurs fort
petits, linéaires 3 entiers, recourbés ; les deux
latéraux linéaires, dentés, arqués; l’inférieur à
deux découpures, terminé à fa bafe par un éperon
très-court, obtus; cinq étamines fubulées, très-
courtes j les anthères bifides à leur bafe, d’un
pourpre-verdâtre j lé piftil court j le ftigmate point
urcéolé, mais en forme d’hameçon, perforé, une
fois plus long que l’anthère.
Cette plante croît dans les lieux marécageux de
l’Amérique feptentrionale ; elle fleurit rarement
dans les jardins d'Europe, if
52. V io le t te à longs pédoncules. Viola elon-
gata.
Viola glabrd , foliis ellipticis , integris, petiolatis y
fioribus folitariis 3 longe pedunculatis y caule debili.
<N.)
Cette plante eft très-délicate ; elle a des tiges
menues, filiformes, très-glabres , articulées, légèrement
.flexueufes , tombantes ou couchées,
garnies de feuilles alternes , pétiolées, lancéolées,
elliptiques, glabres à leurs deux faces, entières à
feurs bords, prefqu’obtufes , Un peu rétrécies à
leur partie inférieure, longues de huit à .neuf
lignes, larges dé trois} les pétioles prefque capillaires,
de la longueur des feuilles ; les ftipules
àffez femblables aux feuilles, mais beaucoup plus
petites,‘pédicellées, à peiné de' la longueur des
pétioles. Les pédoncules font'fort grêles, trois &
quatre fois plus longs.que les feuilles, Amplës,
très-glabres, axillaires, terminés pat une feulé
fleur. Le calice eft partagé eh cinq folioles glabres
3 étroites lancéolées „• -algues, appendiculées
à leur bafe. Je ne connois point la corolle. Le
fruit eft.une çapfule très-glabre, à trois valves
profondément haVïculaifes, 1 contenant de petites
femences rouffeâtres, arrondies.
Je ne connois point le lieu natal de cette plante ;
je Ih: foupçonriè originaire de> l’Amérique; ( V. f.
in herb. Desfont. )
53. V i o l e t t e fluette. Viola tenella.'
Viola, pumila'i foliis inferioribus dppofiiis 3 fubro«
V I O
tundis, minimisa fuperipribus fubaltérais, oblongis ;
pedunculis folio fublongioribus. (N .)
C’eft une fort petite plante, qui n’a guère que
deux pouces de haut, quelquefois beaucoup moins.
Ses racines font Amples , Aliformes, blanchâtres;
fes tiges droites, très-glabres, Amples, Aliformes ;
les feuilles glabres, pétiolées, dé deux fortes; les
inférieures1 oppofées, fort petites, entières, arrondies
, longuement pétiolées ; les fupérieures
fouvent alternes , aïongées , obrufes , entières ,
rétrécies en pétiole : de leur aifftLe fort un pédoncule
Ample, folitaire, droit, prefque capillaire
, terminé par une feule fleur petite, à laquelle
fuccède une capfule glabre, courte, s’ouvrant en
trois valves concaves, ovales , crès-obtufes.
Cette plante croît dans la Syrie. ( V. f in herb.
Desfont. )
* * * * I o n i d i u m . Vent.
Cette diviflon , dont M. Ventenat a fait un
genre particulier, renferme un certain nombre de
plantes dont le cara&ère générique eft établi ainfl
qu’il fuit :
i°. Un calice divifé en cinq folioles attachées
au pédoncule par leur bafe.
20. Une corolle irrégulière, à cinq pétales
prefque difpofés en deux lèvres ; la lèvre fupé-
rieure horizontale, à deux pétales'; la lèvre inférieure
à trois pétales ; celui du milieu plus long,
plus large, ordinairemfent dépourvu -d’éperon.
3°. Cinq étamines oppofées aux folioles du calice
; les Alamens courts, en languette, fupportant
latéralement des anthères point conniventes entre
elles, furmontées par une portion des Alamens.
4®. Lin ovaire libre, fupérieur, furmonté d’ un
feul ftyle , terminé par un ftigmate Ample;
Le fruit eft unecapfulé environnée par le calice,
à une feule loge, à trois valves, renfermant deux
femences dans chaque valve.
L’embryon eft droit , central ; le périfperme
charnu ; les cotylédons ovales.
D’après cex èxpofé , le caractère effentiel de ce
genre doit être :
Un calice a cinq folioles , fans protubérances a fa
bafe y une corolle irrégulière, a cinq pétales , fans
eperon , prefqu a -deux levres y anthères féparées y capfule
a une loge , a trois valves y deux femences dans
chaque valve.
Les plantes renfermées dans cette diviAon fonr,
ou des herbes, ou des fous-arbrilfeaux, dont les
feuilles , fouvent afternes.j quelquefois oppofées,
font garnies de ftipulcs ; les pédoncules Amples,
Iblitaires,-axillaires , uniflores, géniculés à leur
v 1 o
fommet ;' la corolle compofée de cinq pétales onguiculés.
». • 1 •
34. V i o l e t t e en fabot. Viola calceolaria. Linn.
Viola caule (implici, hirfuto, herbaceo y foliis lan-
ceolatis3 pilofis ; fioribus folitariis. Linn. Spec. Plant,
pag. 132.7. — Swàrtz, Obferv. botan. pag. 318^—
Willd. Spec. Plant, vol. 1. pag. 1172. n°. 35.
Ionidium ( calceolaria,) , hirfutum"3 foliis lanceo- .
tatis, petali inferioris lateralibus inyolutis. Venten. *
Jardin de la Malm. pag. 27. tab. 27.
Calceolaria caule fimplici , hirfuto y fioribus axilla-
ribus , folitariis. Loefl. Iter; pag. 184.
/3. Viola ( itouboa) , foliis & caulïbus tomentojisy
flore amplo, albo. Aublet, Guian. vól. 2. pag. 808.
tab. 318.
On ne peut guère rapporter que comme variété
la plante qu’ Aublet a nommée viola itouboa à cette
efpèce , dont elle diffère par fes tiges rameufes &
fes feuilles ovales, l’autre ayant des tiges Amples,
velues, herbacées. L’itoubou d Aublet a des racines
blanches, rameufes, alongécs, cylindriques, 4
traçantes ; elles proiuifent pluAeurs tiges hautes
d'environ deux pieds, divifées , prefque dès leur
bafe, en rameaux alternes, très-velus, garnis de )
feuilles à peine pétiolées^ ovales, alternes, dentées
en fcie à leurs bords, aiguës.à leu,r fomnier,
couvertes à leurs deux faces d’un duyet tomen-
teux , cendré ; rétrécies en pointe à leur bafe,
longues de deux pouces,. fur environ un pouce de
large , accompagnées de deux ftipules lancéolées,
longues d’un pouce ; dentées, aiguës.
Les fleurs font axillaires', folitàirès, portéés fur ,
un pédoncule Aliforme, velu , long d’environ Ax
lignes, muni dans fon milieu de deux petites brac- j
tées oppofées» Le calice eft très-velu, divifé en
cinq folioles inégales, étroites, oblongues,aiguës;
la corolle blanche, très-grande,compofée dë quatre ’
pétales arrondis, onguiculés, roulés à leurs bords,,
& d’un cinquième beaucoup plus grand, élargi,
point éperorié , renverfé ; cinq .étamines rapprochées,
appliquées fur l’ovaire. Celui-ci eft velu ,
furmonté d’un ftyle droit, plus long que les étamines,
terminé par un ftigmate concave, urcéolé»
Le fruit eft une capfule arrondie, aiguë, à trois
faces, s’ouvrant en trois valves , contenant des
femences petites, blanches, ovales.
Cette plante croît à l’île de Cayenne , & dans
les contrées méridionales de l’Amérique; elle
fleurit pendant prefque toute l’année, if. ( V. f. in
herb. Desfont. )
Aublet en cite une variété à fleurs bleues. Les
racines de cette plante ont les propriétés de l’ipé-
cacuanha blanc. Prifes en petites do fes èn poudre,
elles font purgatives; elles deviennent vomitives
lorfqu’on augmente la dofe ; qui eft d’un gros pour
v i o 6 4 5
^ordinaire...Les Gai ibis donnent à cetté plante le
nom d * itouboa 3 & les Garipons celui d‘ipecaca.
fy. V i o l e t t e émétique. Viola ipecacuanha.
Linn.
Viola foliis ovalibus 3 margine fubtiifque pilofis.
Linn. Main. pag. 484. — Mater, medic, pag. 194..
^ Linn. f. Suppl, pag. 397. — Willd. Spec. Plant,
vol. 1. pag. 1172. n°. 38.
Ionidium ( ipecacuanha ) , foliis ovalibus, fer-
ratis , glabris y petalo infcriore piano. Venten. Jard.
de la Malm. pag. 27.
Viola grandiflora , veronica folio , villofo. Barrer.
Franc, équin, pag. .113.
Pombalia ipecacuanha. Vandell. Fafcic. pag. 7.
tab. 1.
Ses racines font blanches, compofées de flbres
rameufes ; elles produifent des tiges droites, hautes
de deux pieds , liftes, glabres , cylindriques , rameufes,
garnies de feuilles alternes^ pétiolées,
elliptiques ou ovales, vertes, glabres à leurs deux
faces^ou légèrement pileufes en deffous, finement
dentees ën fcie à leurs bords, foutenues par des
pétioles très-courts, accompagnées a leur bafe de
deux ftipules oppofées , fcarieufcs , lancéolées ,
pileufes, relevées en carène fur leur dos, terminées
par une arête.,
Le« fleurs fonrfolitaires, latérales, fituéés dans
l’âiflelle des feuilles, pédonculées, inclinées; le
pédoncule Ample , plus court que les feuilles ,
muni vers le milieu de deux bradléés jtrè--courtes,1
lancéolées , pileufés à leur fommet. Le ca:ice eft
compofé de cinq folioles garnies dé petites pointes
à leurs bords, point prolongées à leur bafe.. La
corolle eft blanche, formée de^cinq pétales onguiculés,
dont deux plus longs ; réfléchis, échancrés
à leur fommet ; crois inférieurs»;', un très-grand,
élargi, très-obtus., pubefçent en deffous, relevé
en bofle à fa bafe, mais fans éperon.
Cette .plante croît, naturellement dans pluAeurs
centrées du BréAl. f?
• On foupçonne fortement que ce font les racines
de cette efpèce de violette qui fôurniftent l’ipé—
catuanha blanc. <* Celui qui eft employé en Fi ance,
dit M. Ventenat, comme vomitif, eft fourni par
deux plantes de la famille des rubiacéës. L’ipéca-
çuanha du Pérou provient de.la racine du pfycô-
thria emetica ( Linn. Suppl. 144" Exclufis Synonymis
Pifonis '& Marcgravii ) , & celui du BréAl eft procure
par la racirié dil callicocca ipecacuanha. (Voyez
Tranfàét, de la Société' Linn. de Poudres, vol. VI
page 137. ) Ce genre callicocca, qui éft le même
que le tapogùmea d’Aublet 8c 1 èceph&lis de Swartz,
ne différé prefque du pfycotkria que par fon inflorescence.
(Voyez Vahl, Eglog. amer. pag. 18. ) Le
pfycothria emetica & le callicocca ipecacuanha rie font