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écrira le nom que la- plante porte chez tes habitons
éu pays , ton ufage , & le lieu où elle croît
plus par tic u,lis rememr,. à moins qu’ennaime mieiijx
meure fkRp.kmcnt lur le paquet un numéro qui
fera relatif à un Mémoire où feront détaillées ces
différentes chofes , ainti que la nature du fol où
elle fe plaît davantage, & l’expofition qui lui eft
favorable. S'il n'étoit pas poflàble de Ce procurer
toutes ces connoiifances, ou qu'on n'ait pas le
tems de les ratïembler , cela ne doit pas empêcher
d'envoyer toujours les Ce me ne es fans nom.
Autant que cela- eft praticable -, il convient de
ramaffer & d'envoyer chaque efpèee de graine
dans une proportion relative à la nature d-s plantes.
Une centaine de femènees de plantes annuelles
fuififent pour s'en affûter la polfeffion en Europe,
parce que, fructifiant dans L’année , on a lieu d’ef-
pérerd'en obtenir des graines pour les années fui-
varïtes, & que d'ailleurs ces plantes lèvent facilement
pour l'ordinaire. Les plantes vivaces étant
plus lcng-tems en terre font exp.ofees davantage
a la voracité des infectes , & lèvent moins bien:
il faut les envoyer en plus grande quantité. Les
graines d'arbres-, furtout celles des plus grands ,
doivent être recueillies encore plus abondamment
( fi leur volume n'eft pas de nature à occuper trop
de place dans les cailles )} car quoiqu'il lève beaucoup
de ces femences lorfqu'elles font bonnes, la
jewnefie deoes arbres étrangers eft fort délicate,
& il en meurt un grand nombre avant qu'ils aient
acqms une certaine fermeté.
Que pour faire des envois plus nombreux, l'on
fe garde bien de conferver d'une année fur l'autre
les len ences que l'on récoltera : il eft très-important
au contraire de ne pas les lailfer vieillir, mais
de les taire partir par la première occafion , dès
qu'elles auront été bien préparées , n’en auroit-
on raffemblé que quelques efpèces} de même il eft
bon d'ohferver qu'on ne doit pas craindre d'envoyer
plufieurs tors les mêmes efpèces de graines dans des
envois différens, pourvu qu’elles nefoient pas de la
même récolte, parce que piufieurs caufes détruifent
fouvent une grande parcie des germes des femences,
telles que la différence des climats, la longueur
de la traverfée , l'extrême chaleur, furtout
quand ces graines pafîènt fous la ligne. D’ailleurs,
en poffedant une certaine quantité de femences
de la même efpèee, on effare divers moyens de
les femer, qui en affinent la réuflite.
Les graines des plantes de l'Amérique fepten-
trionale, & des autres pays tempérés, analogues
au nôtre, doivent être femées en général à deux
époques de l’année } fa voir : au printems & en
automne, il convient de les récolter à mefure
qu'elles mûriffent, & d'en faire deux envois *
1 un au mois de juillet, compofé de toutes les
femences récoltées pendant le printems & le commencement
de l’été, afin qu’arrivant vers l’automne,
elles puiflfent être femées fur-le-champ;
l’autre envoi peut fe faire après ia récolte génév
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raie des, graines, vers la fin de novembre. IL arrive
» a en Europe dans le cours de l’hiver, & fera
femé au premier printems.,
Les femences dures , ofieufes , coriaces &, hij.i-
-leufes, comme celles des. lauriers, des- myrtes,
des palmiers , des châtaigniers. , des glands %
autres arbres, dont ia propriété, germinative fe
perd lorfqu'on les lai fie fix fet naines après leur
maturité fans les planter, feront miles lits, par
lits dans des cailles remplies, de terre, diout, le
couvercle s'ouvrira à. volonté pour pouvoir entretenir
un peu d'humidité dans la terre,, afin
d’txcicèr leur germination. Ces caillés.,, pendant
la traverfée, feront expoieeS à l'air libre dans
des tems doux, & mifes lous les. ponts lorsqu'il
fera froid.
Les femences difpofées à être envoyées feront
mifes dans des cailles d'un bois fort & parfaitement
jointes, les plus gros paquets dans le fond ,
fur une couche d'étoüpes, de filalfe ou autre matière
fèche & douce , qui empêche que les lacs ne
fe déchirent par leur frottement fur le bois j le s
plus petits paquets feront mis fur le déifias, & le
tout fera comprimé fortement par une autre couche
de filafle , qui empêchera le balottementj
après quoi on polera le couvercle de la cailfe , 8c
on l'enveloppera d'une toile cirée.
Les graines qui viennent des pays chauds, 8c
qui doivent éprouver une longue traverfée, exigent
beaucoup plus de précautions. 11 faut chercher
à conferver leur vertu germinative, 8c pour
cela les garantir du concaét de l'air, de l'humidité,
de la trop grande chaleur 8c de l’attaque des infectes.
On y réuffira par les précautions fuiva.ntes :
on mettra dans des carafes de verre les petits paquets
qui contiendront les femences fines, 8c on
les fermera auiïi hermétiquement qu'il fera polïî-
ble. Les gros lacs feront mis dans des vafes de
grès , qu'on bouchera exactement avec du liège
& du parchemin} enfuite on emballera avec précaution
ces deux efpèces de vafes , chacun fépa-
rémentdans des caiffes qu’on couvrira de toile
cirée. Ces cailles ainfi arrangées n'exigent d autres
précautions pendant la traverfée , que d'être
garanties de l’humidité 8c de l'extrême chaleur.
L’on *put encore employer le moyen fuivant
pour tranfporter toutes fortes de graines : aufiitôt
après les avoir recueillies, on les mettra avec leurs
capfules ou enveloppes dans une boîte de plomb
avec un peu de terre du lieu. On formera d'abord
un lit de cette terre au fond de la caille , enfuite
une couche de graines & une de terre alternativement
jufqu'à ce que la boire foit tout-à-fait
pleine. On aura foin de la tenir exactement fermée
pendant la traverfée. Ces graines arriveront en
bon état, n’importe à quelle diftance. Par cette
méthode on interrompt la végétation, mais on
ne la détruit pas. Le célèbre Ellis prétend qu'on
a apporté de cette manière des graines de thé de 1 la Chine , 8c qu'après un voyage d’un an elfes
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feint arrivées en état de pouffer. Dès que ces graines
font expoféès à l'air extérieur, il faut les femer
j fans quoi elfes perdroient leurs facultés végétatives.
Voici la méthode que Linné a employée 8c conciliée
pour les petites graines. Après les avoir
defféchées convenablement, on les mêle avec un i
peu de fable j on les met enfuite dans du papier |
ciré ou du coton, & on les place dans des b ou- !
teilles de verre bien bouchées. Il eft à propos de
mettre ces bouteilles dans aime boîte ou dans un j
vaiffeau quelconque rempli de quatre parties .de j
fel'Commun., de deux parties de falpêtre,'8c d'une i
partie dre -Tel ammoniac, afin de pouvoir entrete- |
flirtes femences dans leur fraîcheur , Jkconferver :
lès gefrmes.
La'voie 4‘es femences pour propager-les plantes
‘éft la plus facile , il a moins d'ifpendie.ufe 8c la
plus proîficabledSifelle ne donne pas une jouiffence î
prompte , elle l’affure davantageven fourni fiant un ;
grand nombre d'individus ,qui s ’acclimatent plus j
facilement. Cependant on peut encore tes'em&osyer ;
en racines 8c en pieds , en prenant les précautions !
convenables. News allons entrer z ce fujet dans •
de ïfîotrve'aux détails pour ne rien laifi.r -à defirer ,
dans-une matière àuffi intéreffante.
•Les o ig n o n s de s p la n te s b u lb a u fe s ., o u les ira- ;
c in é s ch a rn u e s d e s plantes<vhvaces., q u i p e rd e n t 1
feurs t ig e s dans c e r ta in e s fai tons , p e u v e n t ê t r e j
e n v o y é e s -en 1 « p*e .‘a v e c fu c c è s , -fi l ’o n o b fe r v e i
e s a ^ e n te n t le ifrai-tfement q u i le u r c o n v ie n t .
-Dabord ibeft important de ne lever de terre tes
oignons tes racines des ■ plantes y-iv-aces,, ;que ,
lorfque leurs fanes font defféchées.} î.ce rcpii inrii- ;
que fteéat'de repos de la 'végétation dans ces plan- j
tes, & le momeînde plus favorable à ‘leur crante «
pOitt.-Gë'néfàt de repos arrive.,^dans -L’SJpays jfep- |
i^i.vrriOfïau-x yersde^mois'-de juindCes oigïionsen- j
levés ute terre' doivent être mis fur .des planches à ;
l’ombre pour y lécher pendant quelques;qouns-, j
après quoi on doit lesjépluober avecifom, entre- ■
tranchant tontes les fanes, les'racines•deltedhées., |& firrcout les-e'nveioppes cires-oignons qui ; annotent i
un:e' drfpofition à pouvoir :} -enfir, ces -'oignons., ;
après .'être ifeftés danstemiènïe .heu pour sty uef- j
fuyer entièrement, pourront 'être 'emballés »«te te j
ma nié pfe-» fiv ivanre.
- rf?n-établira ttü fo n d:;d n e >cai fie' id'u rreicapac i té }]
fuffifâme '-pour «oti-tènhr • ltetwtfi, um dit de trois |l
pouces d’épaifieur, d'un fable fin,qui aura»été fé-
chéiau foieil ou au feu j fur tee litmn placera iies
oignons Yfiîiis dem ’po-fition nâ titre lie , ' 8c é trois
pouces de difimeedes uns des'autres. Après cela
omgarnrra avec ftu même fable d'intervalle quitte
ttouvera'entre chique- oignon jufquîaivx extrémités
fupérieuresqu'onlaiflèra vifibles, afinqu’èlfes
fervent à indiquer la place du lit inférieur. Lefe-
eor:.d lit doit être placé dans les intervalles occupés
par le fable qui environne le lit inférieur , 8t
garni du même fable > ainfi de fuite jufqu’au haut
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de la caiife , où doivent fe trouver les plus petits
oignons recouverts feulement d'<un pouce de
fsbléT
La caiffe parfaitement remplie 8c même foulée ,
pour que rien me fe dérange par de roulis du vaiffeau
pendant la traverfée, .fera fermée le plus
exaéèement poifible, &c enveloppée d'une toile
cirée. On la placera dans ü'endroit du navire le
moins fujet aux variations 'de 'ratmofphère , &
furtout à l’abri de l’humidité. El te ne doit être
ouverte qu’à fa deffination , lorfqu’on fera dite
pcfé à planter tes oignons.
Les envois ■ ■âe -cettenatlire doi vent fe faire <de-
! puis la fin du mois de juin rjuifqu'à la .mi-août,
afin qu'ils puiffem être plantés ;a.u plus .tard vers Je
mois de novembre, tems ,où la plus grande partie
des oignons entre-en végétation.
Les racines des plantes vivaces , dont tes tiges
meuvent annuellement , doivent -être -arrachées
lorfque .fe.ius fanes font fprefque diifiechées. .1=1
convient de Je ver -ces plantes avec une petite
morre d j terre .autour des racines, en fuite >de
les envi loppe-r de moulfe,, .afiujet-tiepar desrlfen-s,,
& de -les .placer lits par dits avec .de -la mou fie
plus fèche qu'humide , dans .dos xaiffes :d'(un
bois folide. Ces cailles doivent . être /remplies
exactement, afin que, dans le tranfport À\ .ne s'y
fafie aucun vide préjudiciable au« plantas. .On ne
fauroit trop recommander dans ces fortes ftenvoi,,
de n'employ.er pour en.baller les plantes, que-de
la moulfe prefque lèche., paree que la fermentation
qui eft le produit rie «f’hümidhé è-ft extrêmement
dangereufe. Pour te-féiftike des plantes
vivaces qu'on enverra de cette manière., il fau-
droit qu'elles arrivalfent en ‘Europe v.ers la .mi-
novembre.} plus tard elles rifqu^roient d'être fur-
prilès en route par de fortès gélées qui les .fe-
roic-rit périr dans la rravei fée.‘On placera ces c ai fiés,
à'l'abri deTh.umidite, & on tes d éfendra autant
qu'il 'lèra pôllîble du froid'& des gelées.
Les plantes dont on eompofera ces ,envois,
!
doivent ê:re choifies parmi celles dont les fe-
niences r.éuüüfent difficilement., ou celles qui font
trop long tems à produire des ileurs .par -.cette
; vole., tvfUes qoe les genti.ma , le cypripèdium , les
| arum 3 \zs-arifioloàhesti les Jmilax ,des différentes
,î efpèces 'â’djïer J Àejblidqgo} &c.,; car pour celles
il dont les femences lèvent facilement, il .eft.plus
ij expéditif- & plus-fur <ffènvo,ver des-.graines.
}j ‘Les plantes vivaces plus délicates,, qui rifque-
ij roient trop à être envoyées en automne.,,à caufe
:] des ^gelées qui pourroient tes fur prendre eti che-
I min , ferom-expidiées miprochain printems.lorte
| que 'les "fortes ’gelées feront pafiees} mais. elles
! exigent -des précautions ^différentes, fl s-'agit ici
j particulièrement de '‘plantes■ envoyées Be l'Amérique'
feptemrioirate’&^desiauteesrpays froids.
. Gn ichoifira ries touffes-bien 'Vouantes qu’on
lèvera en motte le mis-ux ^qu'ibleraipoftîble >} on
les rangera lés unes contre les-aunes: fur un-fit