
pièces concaves/ovales, aiguës, en forme de
deux écailles. La corolle eft blanche, compofée
de fîx pétales inégaux , trois plus grands , droits >
trois extérieurs, plus petits, réfléchis, médiocrement
odorans. Les étamines font nombreufes,
velues à leur partie inférieure, foutenant des anthères
jaunes. Ces fleurs ne s'ouvrent que fuccef-
fivement les unes après les autres : il leur fuccède
des fruits en forme de poire renverfée, plus gros
à leur bafe, réfléchis à leur partie fupérieure,
quelquefois rétrécis à leurs deux extrémités, longs
d'environ trois pouces, fur un pouce d'épais,
d'un jaune-pâle , dont la pulpe renferme un gros
noyau oblong, qui s’ouvre en deux piècés inégales,
rempli d’une fubftance laiteufe, blanchâtre,
pulpeufe. Ces fruits font rares, à caufe de l’avortement
du plus grand nombre des fl urs.
Cet arbre croît dans l'île d’Amboine, où il n'eft
pas très-commun ; il fleurit dans le mois de novembre
& les fuivans. Les habitans du pays emploient
le coeur de fon bois affaire des clous ou
des chevilles pour la conftruétion de leurs barques.
Il eft d’une grande dureté, 8c fe conferve
dans l ’eau.
VAREC. Fucus. Genre de plantes acotylédo-
nes, cryptogames, de la famille des algues, qui a
beaucoup de rapport avec les ulva, 8c qui comprend
des herbes marines, d’une confiftance coriace,
fouvent ramifiées en petits arbrifleaux $
quelques efpèces membraneufes, tra ver fées par
une nervure longitudinale j d’autres filamenteuses,
mais point divifées en cloifons, munies de tuber-
xules fructifères, 8c quelques-unes de véficules
pleines d'air.
Le caradère eflentiel de ce genre confifte dans :
Des expanfions coriaces y membraneufes ou filamenteufes
, dont les femences font renfermées dans des
goujfès où des tub ercules placés fous /'épi derme , ou
latéralement le long du feuillage, faillans hors de la
filante & abouiijfâns a des pores extérieurs.
Obfervations. On peut confulter fur les fucus ,
quelques-unes des obfervations que j’ai préfentées
à la fuite de l'expofition des caractères génériques
des ulves. M. Decandolle, qui s’eft occupé d'une
manière particulière de l’anatomie & de la végétation
des algues , a. préfenté à l’Inftitut national
mn.Mémoire qu’il a bien voulu me confier, & duquel
j'ai extrait les obfervations fuivantes. Cet
habile obfervateur s’ eft attaché à connoître comment
l’eau pénètre & circule dans les plantes ma-
rines, oùnousne connoiffonsni pores ni vaifteaux ;
quelle.eft l’influence de la lumière fur ces végétaux,
dont quelques-uns femblent le fouftraire à
fon aCtion 5-quels font les moyens de reproduction
de ces plantes, dont les fruits font fi mal connus, &
oùl'exiftence même de s fleurs eft fi problématique.
Sans prétendre réfoudre complètement ces diffé- -\
rentes queftions, M. Decandolle préfente un ensemble
de faits qui peuvent y jeter beaucoup de
lumière , 8c qu'il divife en deux parties. Il examine
dans la première tout ce qui eft relatif à la vie
des individus, c'eft-à-dire, leur ftruCture & leur nutrition
; dans la fécondé, tout ce qui a rapport à
la vie de l’efpèce 5 favoir : aux organes de la reproduction.
Dans la première partie, qui traite de la ftruc-
turê 8c de la nutrition des algues, M. Decandolle
rappelle un Mémoire dans lequel il a établi que
les pores corticaux font les orifices fupérieurs des
vaifteaux féveux ; que ces pores qui exiftent dans
toutes les familles des végétaux, manquent dans
les algues, les champignons, les hypoxylons, les
lichens, les hépatiques & les moufles , d’où il eft
facile de conclure que les vaifteaux proprement
dits n'exiftent pas dans ces fix familles qui conf-
tituent la clafle des acotylédones.
En nous bornant ici à la famille des algues,
nous trouvons, dans l’anatomie des plantes marines,
des preuves évidentes de la non-exiftence
des vaifteaux. En effet, fi on les obferve au mi-
crofcope dans leur état de fraîcheur, la ftruCture
de leur tiflu- fe biffe facilement démêler ; quelques
unes font aflez tranfparentes pour que l’oeil
de l’obfervateur pénètre dans leur intérieur; dans
les autres, des coupes tranfyerfales ou longitudinales
mettent à découvert le tiflu ; 8c dans
l'un & l’autre cas , on n’apperçoit que des cellules
, c’efiri-dire, des vuides fermés de toutes
parts ; mais la forme diverfe 8c la difpofition rela-?
tive des cellules méritent de nous arrêtèr un inf-
tant. C'eft elle feule, en effet, qui détermine
l’apparence de ces végétaux très-diverfifiés dans
leur forme extérieure , quoique très-femblables
par leur ftruCture interne. Ainfi, par exemple, fi
toutes les cellules font difpofées fur un feul plan
ou fur un petit nombre de plans fuperpofés, nous
aurons des expanfions planes 8c foliacées, comme
on le voit dans les ulves.
/ Si au contraire ces cellules font toutes placées
bout à bout, ferrées comme autour d'un axe central
, elles formeront une efpèce de colonne cylindrique,
qui rappellera l'idée d’ une tige , comme
on le voit dans les conferves & les varecs filamenteux.
Si les deux fortes de difpofitions font
réunies dans une même plante, elle pourra nous
offrir l’idée d’une tige garnie de feuilles, quoi-
qu'en réalité elle foit de nature homogène ; c'eft
ce qui s'obferve dans plufieurs varecs : les uns,
tèls que le fucus natans, ont une tige cylindrique,
munie d’expanfions foliacées ; d’autres ont des
expanfions foliacées , traverfées par une nervure
longitudinale, qui n’eft qu’un failceau de cellules
plus ferrées ; par exemple , le fucus veficulofus.
La forme même des cellules influe fur cette apparence
des plantes > ainfi, lorfque toutes les cel-
Iules font de même forme , le plus fouvent en
forme d’hexaèdres réguliers , quelquefois alon-
gées en forme de paraliélipipède, alors la plante
a une apparence uniforme ; ailleurs les cellules
font de deux fortes, les unes en hexaèdre régulier,
ce qui a furtout lieu dans les expanfions foliacées;
les autres en tubes plus ou moins alongés, mais
fermés aux deux extrémités ; c’eft ce qui a lieu dans
les tiges 8c les nervures : il arrive même dans plufieurs,
8c notamment dans les grands fucus, que le
centre des tiges eft compofé de cellules tubulées,
tandis que le bord offre feulement des cellules
hexaèdres; mais nulle part la difpofition relative
des cellules n’offre plus de diverfité que parmi les
conferves marines dp Linné, réunies maintenant
lous le nom générique de ceramium.
' Suppofons une fuite de cellules tubulées, placées
bont à bout; il en réfultera un fil coupé ça
8c là par des cloifons tranfverfales : telle eft la
ftruéture très-fimple du ceramium penicellatum, du
ceramium glomeratum , du ceramium capillare j dans
quelques autres , 8c notamment dans ceux a rameaux
verticillés , tels que le ceramium cafuarina,,
8c le ceramium equifetifolium. Chaque cellule tu-
bulée par.oït formée d'un double fac emboîté Lun
dans l’autre ; le fac intérieur renferme la matière
colorante, 8c, dans l'état naturel delà plante, il eft
diftendu de manière à remplir entièrement le fac
externe ; mais par la deflîccation ou dans certains
cas morbifiques , on voit le fac intérieur fe contrarier
de manière à ne plus occuper que l'axe de
la cellule.
Il exifte dans certains ceramium , tels que le ceramium
elongatum, une troifième difpofition des
cellules., plus compliquée que les précédentes.
L’axe de la plante eft occupé par une férié de cellules
tubulées, placées bout à bout; autour de cet
axe font rangées quatre files de cellules très-grandes,
dont la longueur eft précifément égale à celles
de l’axe : le tout eft comme enveloppé d’une
couche de cellules hexaèdres. Il réfulte de cette
difpofition, que la plante, vue à la loupe, paroit
coupée par des cloifons qui au lieu d’être fimples,
comme dans le cas précédent, font formées par
les diaphragmes des cinq cellules^La ftruêture interne
du ceramium coccineum fe rapproche un peu
de la clafle précédente : on y trouve de même
une file de cellules centrales, quatre rangées de
cellules, égales à celles du centre; 8c une efpèce
d’enveloppe de cellules hexaèdres; mais ici on remarque
que, dans les cinq rangées centrales, il y
a alternativement des cellules très-longues &
d’autres extrêmement courtes: ce font ces dernières
qui, vues par tranfparence 8c à l’oeil nu,
imitent des cloifons.
Le ceramium nodulofum devient le type d’ une
cinquième difpofitiomde cellules : ici toutes les
cellules font hexaèdres 8c en nombre indéterminé ;
mais d'efpace en efpace ces cellules font grandes
ou petites : les places qu'occupent les petites cellules
étant plus obfcures, femblent à l’oeil nu être
des efpèces de cloifons. J1 eft à préfumer qu’une
anatomie complète des nombreufes efpèces de
ceramium pourroit préfenter de nouvelles combi-
naifons de cellules ; mais les exemples recueillis juf-
qu’ ici fuffifent pour prouver que la circonftance
d’avoir une tige cloifonée eu non cloifonee peut
tenir à des caufes très-diverfes, 8c ne peut par elle-
même déterminer la circonfcription d un genre.
La plupart des plantes marines font fixées aux
rochers par un épatement de leur bafe : dans celles
qui font fort grandes, 8c qui offrent par confé-
quent beaucoup de prife à l'effort des vagues, la
bafe émet des efpèces de griffes ou de crampons
qui tendent évidemment à fixer la plante fur le
roc avec plus de folidité. Quelques naturaliftes
ont'donné à .cet organe-le nom de racine,* mais la
comparaifon de ces crampons avec les véritables
racines fait voir combien ils font loin de leur
reffembler.
« J'ai placé j dit M. Decandolle, divers individus
de Y ulva faccharina (fucus faccharinus Linn.)
trempant par. le pied dans de l’eau de mer. La par?
tie immergée eft reftée fraîche : tout le refte de
la plante eft devenu complètement fec ; ce qui
prouve que l’humidité, pompée par les crampons
des prétendues racines , ne s’eft point communiquée
à la totalité de la plante. Au refte, cette non-
conduélibilité eft égale dans tout le tiflu: quelle que
foit la partie d’un varec ou d’une ul ve qu’on plonge
dans l'eau , elle y refte fraîche, 8c le refte de -la
plante qui eft hors de î’eau, fe fèche complètement
; fait qui eft bien d'accord avec la non-exiftence
des vaiffeaux. J’ai tenté de_détermiher, par
des injections colorées, cette marche de l’humidité
abforbée, 8c j’étois d’autant mieux autorifé à ef-
pérer quelque fuccès de ces expériences , que
Bulliard Les a vues réuflîr dans les champignons, 8c
que moi-même je les ai employées à déterminer
la marche de l’eau abforbée par divers lichens j
mais je n’ai jamais vu pénétrer un atonie de couleuj
dans les cellules d’aucun fucus /quoique j’aie fait
diffoudre mes matières colorantes dans de 1 eau
de mer 8c dans de l’eau douce , quoique j’y aie
plongé mes varecs par différentes parties de leur
furface, tantôt en laiflant le refte de la furface a
l’air , tantôt en le plongeant dans l’eau afin d’éviter
quelque.déforganifation. Ce fait s’eft expliqué
enfuite à mes.yeux lorfque j’ai vu que les pores
des parois de ces plantes (fi tant eft qu il en
.exifte) font tellement petits, que les plus fortes
lentilles du microfcope de Dellebare n’ont pu
me les faire appercevoir dans quelques cellules
tubulées , où j’avois cru d’abord les reconnoître.
J’ai vu enfuite que fi l’on coupe cette cellule en
.travers fous la lentille du microfcope , il en fort
j de petits globules opaques, qui y étoient renfer