
plufieurs ragoûts, particuliérement dans l’apprêt
du poiffon. Les fruits, lorfqu’ils font bien mûrs
& qu’ils tombent d'eux-mêmes, fe mangent crus ;
ils appaifent la foif ; leur laveur approche de celle
du raifin prefque mûn, mais leur acidité n’occa-
flonne aucun agacement aux dents. Ceux qu’on
recueille fur l'arbre fe marinent dans le fel, comme
les olives , & fe mangent de même.
Cet arbre croît dans plufieurs îles des Indes
orientales ; il ne fe trouve pas dans celle d’Am-
boine. f)
Î USTÉRIE. ÜJleria. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, irrégulières
, de ta famille des acanthes, & quiparoît
avoir quelque rapport avec les thunbergia. Il comprend
des herbes à tige prefque ligneufe , grimpante,
à feuilles alternes; les fleurs axillaires &
folitaires.
Le caraétèreeffentiel de ce genre eft d'avoir:
Un calice a cinq divifions ; une corolle campanu-
lée, irrégulière ; quatre filamens calleux a leur bafe ,
didynames i un Æyle ; prefque deux capfules conni-
y entes , à cinq valves a leur fommet.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i° . Un calice perfiftant, divifé en cinq découpures
concaves, lancéolées, conniventes.
2°. ]LJne corolle monopétale , campanulée, ppef-
qu'à deux lèvres ; le tube court ; ta lèvre fupé-
rieure du limbe à deux lobes droits ; l'inférieure
une fqis plus grande, .étalée, à trois découpures
égales, arrondies , échancrées.
3°. Quatre étamines didynames, plus courtes
que )a corolle , inférées fur fon tube ; les filamens
ép^iflis & çalléux à leur bafe, filiformes , un peu
courbés, en maffue à leur fommet, fupportant
des anthères ovales , à deux loges.
4°. Un ovaire ovale , obtus , à deux lobes, fi-
tné dans le fond de la corolle, furmonté d’un
ftyta filiforme, de 1alongueur des d,eux plus .courtes
étamines , terminé par un ftigmatefimpta,
oblong, obuis.
Le fruit eft une capfule ovale, divifée en deux
prefque jnfqu’à fa bafe, recouverte par le calice
périmant, à deux loges ; les loges s’ouvrant à leur
foqimét en cinq valves courtes, réfléchies.
Plufieurs femençes ovales, tuberçuleufes, attachées
à un réceptacle longitudinal, convexe
d'un côté, pîan.e d.e l’autre.
Ohferyations. Il faudroit prefque répéter à chaque
genre tas reproches que nous avons faits £
des auteurs, célèbres d'ailleurs , de leur légèreté
à changer le nom des genres. Cavaniltas $voit
donné à çeluird le nom A’ufieria, adopté par Andrews;
Jacquin & après lui Wjlldenow l’ont remplacé
par le nom de mauràndia. Ce dernier a employé
le nom à* ufieria pour un autre genre défigné
fous celui de monodynamis dans le Syftema Nature
de Gmeiin. Enfin Roth, dansfes Catalefta botanicat
a appelé reichardia Yujleria de Cavariilles. Ç ’eft
ainfi qu'un premier changement-dans ta nomencla*
ture en néceffite plufieurs autres , & que la con-
fufion s'introduit dans une fcience que ta narure
nous offre fous tant de rapports agréables &: fé-
duifans , & que les favans femblent s’efforcer à
l'envi d’hérifler d’épines, tout en cherchant à 1a
perfectionner. Il fera traité dans le Supplément,
de Yufieria ifteri de Willdenow , à l'article Mo-
NODYNAME.
E s p è c e . <
UstÉRIE grimpante. Ufieria fcandens. C.avan.
■ Ufieria caule fcandente / foliis kafiatis, alterhis ;
fioribus dxillaribus, folitariis. Cavan. Icon. Rar.
vol. 2. pag. i j . tab. i i6. — Ufter. Annal, botan.
i i . pag. 78; — Andrews, Botan. Repof. pag. 63.
tab. 63.
Mdurandia femperfiçrens. Jaçq. Hort, Schôenb.
vol. 3. pag. 20. tab- 288. -r- Willd, Spec. Piapt*
yol. 3. pag. 389. — Çurtis, Magaz. pag.^ép,
Reichardia fcandens. Roth, Catal. botan. pars 2.
pag. é4.
Ses tiges font.cylindriques, très-glabres, pref?
que ligneufes à leur bafe, grimpantes, longues de
deux pieds & plus , luifantes , un peu purpurines
I à leur bafe, vertes ? un peu rouffeâtres & pr.ef-
que filiformes à leur fornrnet, diviféès en rameaux
| ouverts prefqu’en angle droit ; les inférieurs op-
pofés , les fupérieurs alternes , garnis de feuilles
pétiolées, oppofées à la partie inférieure des ra=
meaux ; les fupérieures alternes, en forme de pique,
échancrée^ en coeur, longues de deux à
trois pouces fur deux pouces dè large , glabres à
leurs deux faces , d’yn vert-gai en deftys, plus
pâles en deffous, lançéolées à leur fommet, entières
à leurs bords, un peu anguleufes fur leurs
lobes terminés en pointe aiguë{obtenues par des
pétioles filiformes qui font l’office de vrille en
s’accrochant aux plantes qui les avoifinent.
Les fleurs font folitaires , axillaires , pédoncg^
lées , pendantes , d'un ppu.rpre-yi.pjet ; les pédpji-.
cules filiformes , glabres, Couvent flexusux , ui>
p.eu roides, uniflores. Lep^r calice eft pvaje 3 açu-!
miné, un peu plus court que la corolle , glabre *
verdâtre, un peu charnu , à cinq déçoupu.res pro-
fondes, concaves, lancéolées , perfiftantes ; la
; corolle campartulée , caduque ; fpn tube très-
court, ventru, garni en dedans de poils courts,,
comprimés j fon lunbg pubetaept en dehors., 4
cinq: lobesprefqu'à deux lèvres. Le fruit eft
une capfule prefque partagée en deux jufqu’à fa
bafe , glabre , ovale, obtufe, recouverte en entier
par lé calice} chaque loge s’ouvrant à fon
fommet en cinq petites valves courtes, réfléchies,
obtufes.
Cette plante croît au Mexique : elle eft cultivée
dans quelques jardins botaniques ; elle fleurit pendant
une grande partie de l’éte, &£ peut etre placée
parmi les fleurs d’ornement, ( V. fi )
USUBE. Ornitrophe. fchmidelia. Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes, polypéta-
Jées , de la famille des favoniers, qui a des rap-
pors avec les aporetica & les euphoria, &' qui
comprend des arbriffeaux exotiques à l’Europe,
dont les feuilles font fouvent ternées & les fleurs
difpofées en grappes axillaires.
Le caraéfère effentiel de ce genre eft d avoir:
. Un calice a quatre divifions profondes j quatre pétales
; huit étamines i un ovaire a deux lobes } unfiyle
a deux divifions ; deux fiigmates ; deux baies, dont
Une avorte fouvent ; une femence dans chaque baie.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice à quatre, quelquefois deux folioles
ovales ou arrondies, au moins auffi longues que j
la corolle.
20. Une corolle compofée de quatre pétales 1
courts, prefqu’arrondis, point onguiculés, fou-
vent barbus dans leur milieu.
30. Huit étamines inférées fur le réceptacle ;
quatre oppofées aux pétales ; quatre alternes } les
filamens filiformes, prefque plus longs que la corolle
, terminés par des anthères arrondies, à deux
lobes.
40. Un ovaire libre, fupérieur, à deux lobes
ovales, un peu comprimés j quelquefois légèrement
pédicellé, furmonté d’un ftyle bifide, terminé
par deux fiigmates fimples.
Le fruit eft une baie à deux loges, dont une
fouvent avorte.; pyriforme ou ovale, légèrement
pulpeufe, contenant une femence dans chaque loge.
Obfervations. Les efpèces contenues dans ce
genre avoient été diftribuées en deux genres, Yor-
nitrophe & le fchmidelia, mais qui ont de fi grands
rapports entrr’eux , qu’il n’y a nul inconvénient à
les réunir, d'autant plus que le fchmidelia ne renferme
qu’une efpèce. Ce dernier ne diffère des
ornitrophe que par un calice à deux folioles au
lieu de quatre, deux ftyles courts au lieu d’un
ftyle bifide , les ovaires pédi,collés; les-autres parties
font les mêmes que dans les ornitrophe, S* ta
port Fe préfente fous les mêmes formes. Souvent
un des deux ovaires avorte, & ne prodaifent
qu’une feule baie au lieu de deux baies conniventes.
Uallopkylus ^eytanicus Lin-n. r dont il a- ete fait
mention dans cet ouvrage, vol. I, pag. 8y, paroît
devoir être réuni à ce genre.
E s p è c e s .
1. U sube à grandes feuilles. Ornitrophe macro•
phylla.
Ornitrophe foliis ternatis ; foliolis coriaceis, ova-
tisy acuminatis y integerrïmis, fubtiis fubpubefcentibusy
racemis compofitis. ( N. )
Cette efpèce fe rapproche un peu des paulünia
par fes baies à trois côtes ou bourrelets failkms,
contenant deux femençes, peut-être trois. Je n’ai
pas vu les fleurs. Son port, la difpofîtion de fes
grappes, conviennent aux ornitrophe. Ses-feuilles
font alternes, pétiolées, ternées ; les folioles pé-
dicellées, très-amples, coriaces ,épaiffes, ovales,
longues de huit à neuf pouces & plus, larges au
moins de fix , entières, un peu roulées à- leurs
; bords, acuminées à leur fommet, glabres en def-
: fus, pubefeentes en deffous, particuliérement dans
I leur jeuneffe, marquées de fortes nervures latérales
& de veines- faillantes ; le pétiole commun
;• roide , épais, cylindrique ; les partiels courts »
\ celui du milieu une fois plus long.
Les fleurs font difpofées en grappes latérales,
j raméufes ; les ramifications principales très-roides,
; épaiffès, prefque pubefeentes 3 tas pédoncules par-
| ticuliers épars, alternes , roides , à une ou plu—
:! fieurs fleurs. Le fruit eft une baie une fois pins
j groffe qu’un pois , un peu ovale,: prefqu’à trois
: faces, pédonculée, ridée, de couleur cendrée,,
contenant une. ou deux femençes ; le calice à
quatre folioles concaves ; deux plus grandes, pei-
fiftantes à la bafe du pédoncule des fruits. Ce dernier
eft épais, renflé vers fon fommet, long de1
deux ou trois lignes.
Cette plante a été découverte, par M. Martin,
à l’île de Cayenne. D ( V.fi.in herb. Des font.)
2. USUBE cominie. Ornitrcp’ie cominia. Willd-
Ornitrophe foliis ternatis y foliolis pttiolatis } ob—
longis , utrinqué attenuatis, fubtiis pubefeentibus- ,*
racemis compofitis. Wiliden. Spec. Plant, vol. 2.
pag. 323. np. 4,
Allophylus ( cominia ) , foliis ternatis , fioribus
paniculatis. Swartz, Prodr. pag. 61.
Schmidelia ( cominia ) ,, foliis ternatis , foliolis
petiolatis , racemis compofitis. Swartz, Flor. Ind.
occid. vol. 2. pag. 667.
Rhus' ( cominia ) , foliis ternatis. 3 foliolis petiot