
fnoyen de pores , dont on peut diftinguer quatre
efpèces.
i °. Les pores cellulaires, qui exiftent fur les parois
des cellules extérieures, & qui font analogues
à ceux qui exiftent fur les parois internes > ils
font très-difficiles à appercevoir, même avec les
meilleurs microfcopes : leur hiftoire eft à peine
connue.
2°. Lespora radicaux * qui n’ont jamais été observés,
mais dont l’exiftence n’eft pas douteufe.
lis paroiffent être l’ orifice inférieur des vaiffeaux
feveux, & font placés à l'extrémité de chaque
radicule. En effet, c’eft par cette extrémité feule,
& nullement parleur fuperficie entière, que l'eau
pénètre dans les racines.
3°. Les pores corticaux, « que je regarde, dit
M. Decandolle , comme l'orifice fupérieur des
vaiffeaux féveux. Us fe préfentent au microfcope
comme de petits trous ovales plus ou moins ouverts
j ils exiftent le plus fouvent fur la lame externe
du tiffu membraneux. Ces pores exiftent fur
les jeunes pouffes, les feuilles, les calices , les
fruits, &c. & ne fe rencontrent jamais fur les
vraies corolles, ni fur les organes générateurs, ni
fur les parties fubmergées ou étiolées. »
4°. Les pores glandulaires, qui fuintent au dehors
de la plante des fucs élaborés par des glandes
particulières, & qui font très-variés pour leur
forme, leur ufage & leur pofftion.
La préfence ou l’abfence de ces divers organes
& leur difpofition refpeétive conftituent les caractères
anatomiques des trois grandes claffes du
règne végétal, les feules fondées fur l'anatomie.
i° . Les acotylédones n'ont ni vaiffeaux ni pores
corticaux.
2°. Les mcnocotylédones ont des pores corticaux
& des vaiffeaux non difpofés par couches concentriques.
3°. Les dicotylédones ont des pores corticaux
& des vaiffeaux difpofés par couches concentriques
à l'entour d'un cylindre central de tiffu cellulaire.
( Decand. )
VALDÉZIE. Valdeçia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, polypétalées, ré- !
gulières, de la famille des mélaftomes, qui a des
rapports avec les blakea , & qui comprend des '
arbres ou arbuftes exotiques à l'Europe, dont les \
feuilles & les fleurs font oppofées.
Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a fix découpures } entouré de quatre écailles
; fix pétales inférés autour d'un difque tubuleux 3
firié j douçe étamines ; un ovaire adhérent au calicé; ;
un ftyle ; une baie a fix loges, couronnée par le calice >
femences nombreufes. .
C a r a c t è r e g éné r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d'une feule pièce, divifé en fix
découpures ouvertes, ovales, perfiltantes ; quatre
écailles ovales, concaves, acuminées, perfittantes,
entourant le calice fur deux rangs.
2°. Une corolle compofée de fix pétales égaux,
prefque ronds, acuminés, inférés autour d'un difr
que tubuleux , à vingt-quatre ftries, dont douzé
alternes, plus profondes.
3°. Douze étamines inférées fur les bords du
difque i les filamens planes, courts, filiformes,
fupportant des anthères trigones, comprimées j
un des angles un peu prolongé & relevé en corne
à la bafe des anthères.
4°. Un ovaire adhérent au calice, en ovale ren-
verfé, tronqué, furmonté d'un ftyle fubulé, de la
longueur de la corolle , terminé par un ftigmate
fimple & obtus.
Le fruit eft une baie en ovale renverfé, tronquée
, couronnée par les découpures du calice-&
le difque des étamines, divifée intérieurement en
fix loges.
Des femences nombreufes, petites, ovales, offeu-
fes, un peu en boffe, nichées dans la baie.
Obfervations. Ce genre fe diftingue du blakea
par les quatre écailles extérieures qui entourent la
bafe du calice, par le difque tubuleux qui fupporte
les étamines, par la bafe cornue des anthères. Il a
été confacré , par MM. Ruiz & Pavon , Flore'pé-
ruvienne, vol. 1 , page 67 , tab. 1 1 , à la mémoire
d'Antoine Vafdes, Efpagnol, adminiftrateiir de la
marine , & qui a favorifé les fciences naturelles
par fes foins 3c fes recherches.
Deux efpèces, un arbre & un arbriffeau, com-
pofent ce genre, mais elles n'ont point encore été
décrites.
VALENTINE. Valentinia. Genre de plantes
dicotylédones , à fleurs incomplètes, dont la famille
naturelle eft encore incertaine, qui a quelques
rapports avec les dodonaa , & qui comprend
des arbuftes exotiques à l'Europe, à feuilles alternes
, affez femblables à celles du houx, & dont
les fleurs font difpofées en corymbes terminaux,
prefqu'ombellés.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d'avoir :
Un calice coloré, ouvert, a cinq découpures j point
de corolle $ huit étamines y un ftyle ; un ftigmate en
tête i une capfdle en baie , a quatre femences.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
C h a q u e f l e u r o f f r e :
i p. Un calice d’une feule pièce, ouvert, con^
cave, coloré, perfiftant, divifé en cinq découpures
concaves, obtufes.
20. Une corolle nulle.
3°. Huit étamines, dont les filamens font fubu-
ié s , droits, un peu plus courts que le calice, fup-
'portant des anthères arrondies.
4°. Un ovaire libre, fupérieur, un peu arrondi,
furmonté d’un ftyle épais , de la longueur deséta-
mines, terminé par un ftigmate en tête.
Le fruit eft une capfule en forme de baie, pul- !
peufe intérieurement, divifée en trois ou quatre
loges, renfermant autant de femences glabres,
objongues , enfoncées dans, une pulpe jaups. .
E S P è c e .
Valentins à feuillès de houx. Valentinia ilici-
folia. Swartz.
Valentinia foliis ovato-lanceolatis , alternis , un-
dulato-fpinofis ; floribus fubumbellatis. (N.)
Valentinia ilicifolia. Swartz, Prodr. -pag. 63 , &
Flor. Jnd. oçcid. vol. 2. pag. 689. — Willd. Spec.
Plant, vol. 2. pag. 344.
Malpighia aquifolii , amplioribus foliis. Plum.Ic.
tab.rié>7. fig. 2.
llex folio agrifolii, americana. Pluken. Almag.
pag. 197. tab. 196. fig. 3.
C'eft un arbriffeau qui s'élève à la hauteur de
deux ou trois pieds, fur une tige droite, roide,
fans épines, munie de rameaux glabres, alternes,
garnis de feuilles alternes, pétiolées, ovales-lan-
céolées, affez femblables à celles du houx, longues
d'environ un pouce & demi , glabres à leurs
deux faces, coriaces, très-roides, ondulées, épi-
neufes i leur contour.
Les fleurs font difpofées, à l’extrémité des rameaux,
en corytnbfs prefqu'ombellés, pédicellés;
les pédicelles courts, uniflores, colorés en rouge.
Les calices font monophylles, concaves, ouverts,
d'un rouge-écarlate, perfiftant & fe defféchant
fous le fruit, divifé en cinq découpures entières,
concaves, obtufes. Il n’y a point de corolle. Les
étamines font au nombre de huit, droites, un peu
plus courtes que le calice ; les anthères jaunâtres,
un peu arrondies; l’ovaire fupérieur prefque globuleux
, furmonté d’un ftyle épais, de la longueur
des étamines. Le fruit eft une capfule en baie,
arrondie, d'abord d'un blanc de neige, qui prend
en mûriffant une belle couleur rouge-ecarlate,
pulpeufe intérieurement, & qui fe divifé, quand'
elle eft mûre , en trois ou quatre valves rabattues
en dehors, renfermant autant de femences glabres,
oblongues, enveloppées d'une pulpe jaunâtre. i
Cet arbufte croît dans les lieux pierreux-, à la
Nouvelle-Efpagne, vers les bords de l'Océan j à
l’île de Cuba, aux environs de la Havanne.
( F . / ) .
VALÉRIANE. Valeriana. Genre de plantes
dicotylédones, à fleurs complètes, monooétalées,
irrégulières, de la famille des valérianes, qui a
quelques rapports avec les allionia , & qui comprend
des herbes, les unes exotiques, d'autres
indigènes de l'Europe, dont les feuilles font oppofées
, fimples ou pinnatifides-î les fleurs petites,
difpofées en panicule ou en corymbe.
Le cara&ère effentiel de ce genre èft d'avoir :
Un calice a peiné fenfible y une corolle monopétale,
plus ou moins, irrégulière, en boffe ou éperonnée a fa
bafe ; cinq découpures a fon limbe > d'une a quatre étamines
, plus fouvent trois y un ftyle j une capfule mo-
nofperme.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d'une feule pièce, adhérent â
l’ovaire, dont le limbe, fouvent à peine fenfible,
eft prefqu'entier, à deux lobes ou à cinq dents,
ou fe développant en une forte d’aigrette qui
couronne la femence.
20. Une corolle monopétale, tubulée, plus ou
moins irrégulière ; le tube fouvent relevé en boffe
à fon coté inférieur ou muni d'un éperon j le
limbe divifé en cinq découpures obtufes.
30. Trois étamines, rarement quatre, quelque-,
fois une ou deux , dont les filamens font fubulés,
inférés.fur le tube de la corolle, terminés par des
anthères arrondies.
40. Un ovaire adhérent avec le calice, furmonté
d’ un ftyle filiforme, de la longueur des étamines,
terminé par un ftigmate un peu épais.
Le fruit eft une capfule à une, deux ou trois
loges, dont deux avortent fouvent ; une feule
femence, tantôt nue , tantôt couronnée par le
limbe du calice développé en une forte d'aigrette.
U embryon eft droit, dépourvu de périfperme î
la radicule fupérieure.
Obfervations. Quand, malgré fes irrégularités
on confidère l'enfemble de ce genre, dont on a
fait avec raifon une famille particulière, on ne
peut s’empêcher de convenir qu'il eft très-naturel,
& fi quelques efpèces en ont été féparées pour la
formation d'un ou de deux autres genres nouveaux
, cette réforme du premier genre établi par
Linné peut être regardée plutôt comme un moyen
plus facile pour diftinguer les efpèces, que comme
une opération néceflitée par des caractères effen