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mines , d’après Loefling. Aublet, qui a obfervé
le même genre dans la Guiane, en fait mention
comme d’un arbre dont les fleurs lui ont paru
dioïques, & les étamines au nombre de douze.
Jacquin n’en a parlé, dans fes plantes de l ’Amérique
, que par reflou venir , & il ne donne que la
figure du fruit, parfaitement femblable à celui
d’Aublet. Nous penfons donc que ce dernier au- j
teur mérite le plus de confiance 3 nous ayant donné !
des détails plus étendus, & ayant fait figurer toutes
les parties de la fructification avec le fruit,
excepté le piftil 3 qu’il n’avoit pas pu obferver.
E s p e c e .
T riplaris d’Amérique. Triplaris americana.
Linn.
Triplaris foliis ovato-oblongis 3 acuminatis y fpi-
cis axillaribus 3 ereélis. ( N. )
Triplaris americana. Linn. Syft. Plant, vol. i.
pag. 243.— Linn. Syft. veget. pag. 128. — Loefl.
Itin. pag. 256.
Triplaris ( americana ) , fpi ci s folitariis 3 axilla-
ribus & terminalibus. Aubl. Guian. vol. 2. pag. 910.
t'ab. 347.
Triplaris ( pyramidalis ) , fpicis ereBis, termina-
libus. Jacq. Stirp. Amer. pag. 1 3. tab. 173. fig. j ,
& edit. 2. PiCt. pag.. 12. tab. 259. fig. 3.
Cet arbre s’élève à la hauteur de quarante pieds
& plus. Son tronc, de huit à dix pouces de diamètre,
eft rèvêtu d’une écorce lifte , roufteâtre,
marquée par intervalles d’un cercle annulaire 5 fon
bois blanchâtre5 fes branches longues, éparfes ,
chargées, vers leur extrémité , de rameaux inclinés
, garnis de feuilles alternes , pétiolées , très-
grandes , ovales-oblongues , molles, vertes, lif-
fes, glabres à leurs deux faces , entières, acumi-
nées à leur Commet, longues d’environ neuf pouces,
fur quatre de large. Ces feuilles, avant leur
développement, font renfermées dans une gaine
velue, qui entoure le rameau & fait corps avec le
pétiole. Lorfque cette gaîne s’ouvre, la feuille
s’écarte & fe développe, la gaîne rombe, & laifle
Limpreflion de fon attache , marquée par un petit
rebord. Avant leur développement, les bords des
feuilles font pliés & repliés en deffous jufqu’ à la
nervure, qui les partage dans toute leur longueur.
Les fleurs font difpofées en épis folitaires, axillaires
, feflîies , garnis, dans toute leur longueur,
de petites fl.urs feflîies, dont le calice eft d’une
feule pièce, velu en dehors, divifé en fix découpures
concaves ; il n’y a point de corolle > douze
étamines, dont les filamens font plus longs que le
calice. Le fruit eft une noix à trois côtes, furmon-
tée de trois ailes droites, lancéolées , aigues ,
renfermant une fgmence à trois faces : ces ailes
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font très-probablement les trois grandes dIViflons
du calice peififtant. „
Cet arbre croît à l’ile de Cayenne, fur une petite
île formée par la rivière de Sinémari. Les Ga.
libis le nomment fapakaca-apolli. ÇDefcript. ex
Aubl. )
* Triplaris | ram i fl or a ) , racemis lateralibus,
aggregatis. Jacq. Stirp. Amer. Pift. pag. 13. tab.
259. fig. 5.
Cette efpèce paroît différente de la précédente,
ayant les fleurs difpofées en grappes latérales &
agrégées. Elle croît dans l’Amérique méridionale.
TRIPSAC. Tripfacum. Genre de plantes mono-
cotylédones, à fleurs glumacées, monoïques, de
la famille des graminées, qui a des rapports avec
les ifck&mum & les cenchrus 3 & qui comprend des
herbes exotiques à l’Europe, dont les fleurs font
difpofées en épis fouvent digités j les fleurs femelles
, fituées à la bafe des épis mâles.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïques y les mâles, une balle cali-
cinale bivalve, à quatre fleurs y les femelles, une balle
a deux ou quatre découpures , <c une feule fleur , perforées
ou bâillantes â leur bafe y trois étamines y deux
ftyles y la corolle a deux valves membraneufes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques 5 les fléurs femelles
fituées à la bafe d’un épi fou/ent digité, & dont
la partie fupérieure eft occupée par les fleurs
mâles.
* Chacune des fleurs mâles offre :
i°. Un calice à deux valves naviculaires , parallèles,
chacune d’elles renfermant deux fleurs.
20. Une corolle à deux valves membraneufes,
plus courtes que les valves calicinales.
5°. Trois étamines, dont les filamens font capillaires,
fupportant des anthères oblongues.
* Chacune des fleurs femelles offre :
i°. Une balle calicinale d’une feule pièce, profondément
divifée en deux ou quatre découpures,
comme perforées ou bâillantes vers leur bafe par
une petite échancrure-,
2°. Une corolle compofée de deux valves membraneufes,
comme dans les fleurs mâles.
30. Un ovaire oblong, furmonté de deux ftyles
capillaires, terminés par deux ftigmates oblongs,
velus.
Les femences font folitaires, oblongues, renfermées
dans la balle calicinale, durcie , prëfque
offeufe j le périfperme dur, farineux , blanchâtre ;
Yembryon
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Y embryon droit, oblong î la radicule fimple, épaiffe
à fon fommet.
Olfervations. Il n’eft point rare de voir dans un
même genre des efpèces.hermaphrodites, monoïques
ou dioïques 5,cette différence n’a pas toujours
paru fuffi'ante pour les féparer, fprtout quand, ces
efpèces fe reflèmblent d’ailleurs dans les parties
de leur fruâification , ou que la différence eft lé gère,
peu tranchée, & c .C ’eft ce qui a lieu pour
le genre tripfacum. Linné en a mentionne deux
efpèces, l’une hermaphrodite, f autre monoïque :
on en a depuis ajouté quelques autres à fleurs
monoïques ou hermaphrodites* Cavanilles a e;a-
b li, fous le nom de colladoa , un nouveau genre
qui, en admettant la marche que je viens d’indi- ?uer, doit rentrer parmi les tripfacum, ou bien il
audra féparer de ce dernier les elpèces à fleurs
hermaphrodites, & les réunir aux colladoa de
Cavanilles. M. Perfoon a préféré cettê réforme
dans fon Synopfis Plantarum-, & a placé parmi les
colladoa le tripfacum hermaphroditum de Linné} &
c.omme cette plante a un calice à quatre diviiions
profondes, au lieu de deux, il a donné plus de
latitude au caraéïère effentiel des colladoa.. Ce
genre, d’après lu i, a des fleurs hermaphrodites,
difpofées en épi fur un rachis flexUeux y leur balle' calicinale
3, â deux ou quatre découpures profondes , un
peu ovales , formant â leur bafe une échancrure arrondie
y deux fleurs dans chaque calice ( quelquefois
trois 3 une flérile ) y la, corôlte bivalve , plus courte
que le calice , driflée ou mutique.
On peut remarquer que la difpofition des fleurs
eft la même dans les deux genresj qu’elles font
feflîies, réunies en-un épi folitaire ou digité ; que
la balle calicinale eft remarquable par fa fermet’é.
& fon. épaiflfeur} qu’elle fubfifte & devient pref-
qu 'offeufe, renfermant les femences étroitement,
comme dans une capfule ligneufe ; que cette balle
fe divife en deux ou quatre découpures profondes
j qu’elles forment à leur bafe une échancrure
en forme de pore ovale ou arrondi, La différence
confifte donc dans lés fleurs monoïques ,; hermaphrodites
ou polygames. Le nombre des fleurs eft'
d’une, de deux Ou de quatre dans chaque calice ,
caractère qui ne peut ici devenir générique , à
moins' de former autant de genres qu’il y a d’ef-
pèces. Les proportions de grandeur' font également'
variables, & ne peuvent être employées
que pour la diftinétion dés efpèces y ainlï' que la
balle corollaire, ariftée ou mutique;
E SP È c e s.
t. TRIPSAC' digité. Tripfaium d'acPylbides.
Linn.
Tripfacum fpicis- tirnis, aggregatis , fupernï maf-
culis 3 infemé femïncts. Willd; Spec: Plâ'flL yoL 4.
pag. 201. n°. t . — Lam. Ill.Gen. tab. 750V fig. 1.
Botanique, Tome Ylll%
TRI 115
Tripfacum maximum, fpicis 1-3 , inferne femi-
neis, fuperne mafeulis. Mieh. Flor. boréal. Amer,
vol. 2. pag. 60.
Tripfacum fpicis androgynis. Linn. Svft. Plant,
vol. 4. pag. 97. — Miller , llluftr. tab. 78.
Coix feminibus angulatis. Hort. CÜffort. 4$8-—"
Royen, Lugd. Baf. 72. — Gronov. Virg. 144.
Gramen daBylon, maximum » americanum. Pluk.
Almag. 178. tab. 190. fïg.. 2.
Gramen daBylon indicum , efculentum , fpicâ arti-
culatâ. Ambrof. Phytogr. 1. pag. 545". tab. 546.
547.;-^Morif. Oxon. Hift. 3. pag. i8y. §. 8. tab.
3.. fig. 11. — Scheuchz, Gram. 108.
Sefamum pepenne, indicum, fpicâ frumetllaCeâ*
Zan. Hift. 181. tab. 68.
Gramen fpicâ arliculaiâ , virginianum. ParkiflS ,
Theatr.
C ’eft une très-belle graminée, dont les racines,
dures ^ épailffes très-groftes, produifent
des chaumes fermes , droits , liftes , de la grof-
fèur d’une forte plume à écrire & même du petit
doigt, d’environ trois ou quatre pieds de haut &'
plus, prefque cylindriques, articulés, r'ameux i'.
leur partie fupérieure j les articulations fort distantes
, en artneau rentrant y lesj rameaux axillaires
, élancés;$ les feuilles larges, très-longueS ,
prefqu’enfi formes » fixées,, rudes ai leur face intérieure
& à; leurs bords, très-liftes en dehors,
finement acuminées-, longues- de! detKcoti! trois
pieds, traverfées par une forte nervures j leur,
gaîne fort lifte, ftriée , ferrée 3 l’orifice nu.
Chaque ramea-tveft terminé par un , deux,.$c pluÿ
ordinairement trois épis feflîies-,-en forme de.di-*
gitations, longs dé huit: à: dix poucesv & urêmei
d’un pied , compofé de fleurs de deuxi forée« j - des
huit à douze fleurs femelles à la partie inférieure
d'e l’ épi, placées altertiattve'mërît' dans unv rachis
très-dur, un peuffexüéùX, a'rticTilé-. L f b^llê ca-
licinale,. bivalve, aiguë-,Jhifante ^ j.aunâ'tre , très-
épaifle ,.devient très-dure, prefqu’ofteùfe, enfoit»
cée dans le rachis\& perfiftante avec lafemsncei
La partie fupérieure & la plus-longue eft occupée
pat des ffeurs mâïès , feflîies, alternes' fur deux
rangs, fort ferrées^ ' d’un* vert-fOrtc'é o'U légèrement
purpurines la» portion du rachis plus^gr^e,
plus flexueufe que celle des flesursîfemellcsi..
Cette plante Croît en' XmetiqiTé, dans la-Virginie,
la Caroline', &r chez îes lllirioiS. Ç)n la cuir
tive au Jardin des'Plantés' de. Pâlis. ^ (Y', v. )
2'. T rJpsAc a’ üti feul ép'i. tripfacum m'onofla-*-
chyon.
Tripfacum Jpicâ fplitariâ 3 fdp?frie nîafcùlâ , in-
: ferai femineâ '. Willd. Spéc. PiaEnt. Vol. 4. pag. 202i
P