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& fouventcotoneufes, réunies en une touffe, d’où
s’élèvent plufieurs ti g - s droites, affez fermes,
hautes d’un ou deux pieds, rudes, cylindriques,
ftriées, d'un vert un peu glauque , à trois articulations
très-rapprochées ; la dernière fort longue;
les noeuds d’un brun-noir* peu failians. Les feuilles
inférieures font planes, glabres à leurs deux
faces 5 les fuperieures & caulinaires ftriées, glabres
en de flous, rudes en defliis, larges d’environ
trois lignes , aiguës; leur gaine cylindrique ,
ferme, ftriee, à peine feabre , munie, à fon orifice
, d’une petite membrane courte, brune, tronquée,
un peu crénelée. !
Ses chaumes font terminés par un épi fimple,
comprimé , droit, un peu lâche, long de huit à
dix pouces & plus , compofé d’épillets alternes,
de cinq à neuf fleurs appliquées contre l’axe. La
valve extérieure du calice eft roide, concave,
aiguë , au moins de la longueur des fleurs ; dans
lesépillets inférieurs on trouve une fécondé valve
beaucoup plus petite , obtufe, un peu bifide. La
corolle eft bivalve; la valve extérieure une fois
plus courte que le calice, nerveufe, un peu mem-
braneufe à fon fommet, & terminée par une arête
droite, beaucoup plus longue que la corolle;
l’ovaire accompagné, à fa bafe, de deux petites
écailles ovales. Les femences font folitaires , enveloppées
par la valve intérieure de la corolle, qui
ne-les quitte point. Dans la variété fi , lesépi lit ts
font dépourvus de barbe.
Cette plante croît en Europe, dans les champs
& parmi les blés. Q ( V. v.)
Ses femences font âcres & acides au point de
rougir les couleurs bleues végétales. Lorfque fa
farine fe trouve en certaine quantité dans le pain,
celui-ci donne une forte d’ivreflTe, fait perdre la
vue pour quelque tems, caufe des vertiges , l’af-
ioupiffement, des convulfions, & même la para-
lyfie. M. Parmentier aflure que l’on peut dépouiller
ces graines de leurs qualités venimeufes ; qu’il
fuffit pour cela de lês expofer à la chaleur du four
avant de les faire moudre fi l’ on veut en faire du
pain ; bien faire cuire le pain , & attendre, pour
le manger, qu’il foit touc-à-fait refroidi : précautions
que l’on devrqit toujours employer lorfqu’on
fait tifage degrains^trop nouveaux. Les effets dangereux
de cette yvraie ont été reconnus fur les
chevaux, les chiens, les poules & les oies. La fermentation
ne lui enlève pas fes mauvaifes qualités.
Y V R
La bière dans laquelle on foit entrer ces femences,
caufe promptement l’ivrefTe & le délire. Dans les
étés humides, cette graminée fe multiplie tellement
dans les moiflons, qu’elle étouffe le froment
i ce qui a fait dire que le blé fe changeoit
en yvraie par dégénération.
f . Y v r a i e à h a u t e s t i g e s . Lolium maximum.
W i l l d .
Lolium calice longitudine fipicuU multiflore , corn-
prejfe,* flofeulis fummis ariflatis. Willdèn. Spec.
Plant, vol. i.pag. 462. n°. 4.
Cette yvraie fe rapproche beaucoup du lolium
temulentum : elle n'en eft peut-être qu’une fimple
variété, une fois plus grande dans coiïtes fes parties
, dans la hauteur de fes tiges ; elle en diffère
par la balle calicinale, aufli longue que les épil-
iets ; par fes fleurs, lesfupérieures étant pourvues
d’une très-longue arête , tandis que toutes les
autres inférieures en font privées. Les épillets
font comprimés , compofés'd’un grand nombre de
fleurs.
Cette plante croît à la Jamaïque. © (Defcript.
ex Willd. )
6. Y v r a i e à d e u x épis. Lolium diftachyort.
Linn.
Lolium fpicâ binatâ, calïcibus unifions 3 corollis
lanatis. Linn. Mant. pag 187. — Willden. Spec.
Plant, vol. 1. pag. 463. ia°. y.
Il paroît douteux que cette plante appartienne
à ce genre , d’après les caractères que, Linné lui
attribue, fes calices ne contenant qu’une feule
fleur. M. de Lamarck foupçonne qu’elle fe rapproche
de fon pafpalum bicorne.
Ses tiges font couchées , rameufes à leur bafe;
celles qui portent des fleurs fe redreffent, font
longues d’un pied, grêles, filiformes, très-lif-
fes, garnies de feuilles alternes. Ces tiges fe terminent
par deux épis égaux, feffiles, linéaires,
très - étroits, compofés de fleurs alternes ; les
extérieures unilatérales, hériflees de poils blancs.
La balle calicinale n’a q'u’une feule valve prefque
latérale, linéaire , obtufe , perfiftante , à une
feule fleur. La corolle eft ovale, laineufe.
Cette plante croît au Malabar. ( Defcript. ex
Linn. )
^ACINTHA. Ce genre eft un démembrement
de celui des lampfanes : il ne renferme jufqu’alors
qu’une feule efpèce ; il diffère des lampfanes en
ce que toutes fes femences ne .font point complètement
nues, mais celles du centre furmontées
d’une aigrette courte & feffile; celles de la circonférence
en font dépourvues, mais enveloppées
par une des folioles du calice. Les fleurs pré Tentent
de plus un calice canaliculé ; le petit calice
extérieur très-ferré ; 1 intérieur fimple , compofé
de plufieurs folioles qui fe rapprochent, fe ferment
à lepoque de la maturité'des femences , &r
offrent environ huit côtes un peu arrondies. La
corolle eft fémi-flofculeufe; tous les demi-fleurons
hermaphrodites, fertiles; le réceptacle nu.
L’efpèce qui corripofe ce genre eft le £acintha
verrucofa. Gaertn. de Fruét. & Se m. vol. 2. pag.
3 58. tab. 157- fig. 7. — Desfont. Flor. atlant.
vol. 2. pag. 233. Allioni a réuni cette efpèce au
genr e Rhagadio lus. C’eft le lamp fan a acintha Linn.
( V o y e f Lamrsane du Zanté. Lam. Di&. vol. 3.
p a g . 4>4 )
ZAGA. Corallarïa latifolia. Zaga poAoi.Rumph.
Herb. Amboin. vol. 3. pag. 17.J. tab. 1 ic.
C ’eft Un grand arbre des Indes orientales, mentionné
par Rumphius, qui paroît devoir apparte-
tenir à la famille des légumineufes, & fe rapprocher
des pcincinia ou des c&falpinia. Son tronc s’é-
• lève fort haut ; il eft revêtu d’une écorce tiès-liffe.
Son bois eft dur & blanc ; fe s rameaux glabres, cylindriques,
garnis de feuilles oppofées ou.al ternes’,
pétiolées, ailées avec une impaire, compofées
d’environ fept folioles oppofées, pédicellées,
ovales-lancéolées, longues d'environ quatre pouces
fur lin pouce & demi de large; glabres à leurs
deux faces, entières, aiguës à leur fommet, un
peu rétrécies à leur bafe, marquées de nervures
fimples , latérales , & de veines fines , réticulées ;
la foliole terminale plus- longue & un peu plus
étroite que les autres.
Les fleurs font réunies en grappes paniculées,
. latérales & terminales , étalées, médiocrement
ramifiées; les pédicelles glabres, alternes, fim-
• pies, uniflores. Le calice eft perfiftant, à cinq découpures
ovales , aiguës. Lacorolle eft compofée
de cinq pétales une fois plus longs que le calice ,
prefque réguliers, ovales-lancéolés ; les étamines
probablement au nombre de dix, & les fiiamens'
-libres, à en juger par analogie. Le fruit confifte
•en une gouffe ovale, un peu arrondie , dure,;
■ épaifle , ■ légèrement comprimée , terminée par
une pointe un peu recourbée ÿ- contenant une ou
< deux fe me n ces- ©ftVufesobloncucs „ un peu trigones,
luifantes, d’un beau rouge de corail, de
la groffeur d’une très-petite noifette.
Cet arbre n’eft pas très-commun ; il croît à l’île
d’Amboine, fur les montagnes. Ses femences font
employées comme ornement. Les naturels en
font des bracelets, des colliers & des pendans
d’oreille,
Obferyations. Rumphius cite une autre plante,
qu’il rapproche de celle-ci, & qu’il appelle coral-
laria parvifolia, \aga pahon. Herb. Amb. vol. 3.
pag. 173. tab. 109. Elle nous paroît bien appartenir
à la même famille, mais elle ne peut être du
même genre ; il la compare au tamarinier. Son
tronc ne s’élève ordinairement qu’à une médiocre
hauteur; il fe termine par une cime élégante, peu
touffue; les rameaux glabres, revêtus d’une écorce
lifte , cendrée ; garnis de feuilles oppofées, ailées,
compofées de folioles alternés , prefque . feffiles ,
longues d’un à deux'pouces, ovales, entières,
glabres à leurs deux faces, aiguës.
Les fleurs font difpofées en épis ou en grappes
fimples, axillaires & terminales, alongées, garnies
de petites fleurs pédicellées, blanches, puis
jaunâtres, compofées de cinq pétales étroits ; les
filamens font libres. Le fruit confifte en une gouffe
plane, étroite, longue d’environ huit pouces,;fur
un d. mi-pouce de large , courbée en faucille , à
deux valves, roulées fur elles-mêmes prefqu'en,
fpirale après 1 emiflion des femences : celles-ci font
arrondies, un peu anguleufes à une de leurs faces,
glabres, luifantes, très-dures, oiTeufes, d’un rouge
de corail, au nombre de fept à huit dans chaque
gouffe.
Cet arbre croît à l’île d’ Amboine, fur les rivages
& dans les forêts peu éloignées des côtes maritimes;
il eft cultivé comme un a r b'rtr-ë%r ne ment
auprès des habitations. Les femmes font des amulettes
& des colliers avec fes femences; elles fervent
aufli à repréfenter la monnoie. I7
ZALA. Loureir. Flor. cochin. vol. 2. pag. 492.
C ’eft le même genre que le Piftia. ( Voyez ce mot,
vol. VI.)
Z AMI A. Zamia. Genre de plantes monocoty-
lédones, à fleurs dioiques, qui a des rapports avec
les cycas, & qui fe rapproche de la famille des
.palmiers par leur port & leur fruit, & de celle
des fougères par les fleurs mâles & par leurs Feuilles
foulées en fpirale à leur naiflance ; H comprend
des plantes exotiques à l’Europe, à tige Ijrnple,,
à feuilles alternes , ailées, terminales, très-ràp-
• p roc hé es; la fructification en cône terminal, pla-
,cée.entre les feuilles.