
alternes , dentées & laciniées à leurs bords. Elle a
été découverte, dans la Caroline, par Waltherius.
VERNICIA. Vern icia. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes-, polypétalées, de
la famille des euphorbes, qui a des rapports avec
les [opium , & qui comprend des arbres exotiques
à l'Europe, à feuilles Amples , alternes, & dont
les fleurs font terminales, en grappes courtes.
Le caractère effentiel de ce genre eft d'avoir :
D e s fleurs monoïques. D a n s les m â le s , un calice
b ifid e , cinq p étale s , d ix étamines conniventes : dans
les fem e lle s , un fligm a te o b tu s , a trois découpures ; un
drupe > un noyau a trois fa c e s , à tro is loges.
C arac t ère générique.
Les fleurs font monoïques \ les mâles féparés des
femelles fur les mêmes individus.
* Chaque fleur mâle offre :
i°. Un calice tubuleux, à deux découpures droites
, arrondies.
2®. Une corolle compofée de cinq pétales, ouverts
en forme de cloche, plus longs que le calice.
3°. Dix étamines ; les filamens rapprochés à leur
bafe en un feul paquet j les intérieurs plus longs,
terminés par des anthères fagittées.
* Chaque fleur femelle offre :
1°. L e calice & la corolle inconnus,
2°. Un ovaire libre, arrondi, à trois lobes ; point
de ftyle > un ftigmate feffiîe, à trois divisons ob-
•tufes.
Le f r u it eft un drupe d’une groffeur médiocre,
prefque rond, variqueux, renfermant un noyau
offeux, à trois côtés obtus, ridés, à trois loges,
contenant chacune une amande ovale-^eblongue.
Obferva tions. Ce genre a été établi par Loureiro.
Il lui a donné le nom de v e rn icia , parce que l'huile
que l’on retire des femences par expreffion fe mêle
au vernis de la Chine.
E s p è c e ,
V ernicia des montagnes. V ernicia montana.
Loureiro,
V e rn icia f o l i i s fub co rda tis , a cum in a tis , undula-
i i s ; pedunculis p olyfloris , terminalibus. Lour. Flor.
cochinch. vol. i . pag. 721.
C ’eft un grand arbre, dont les branches font
afcéndantes ; les rameaux garnis de feuilles ëpar-
fes , périolées , en coeur, très-peu échancrées ,
glabres à leurs deux faces , ondulées, très-entières j
à leurs bords, acuminées â leur fommet, marquées
de deux glandes à leur infertion avec le pétiole.
Les fleurs font monoïques, djifpofées en grappes
courtes, terminales 5 pluiieurs fleurs reunies fur
un pédoncule commun. Le calice eft bifide, tubuleux
5 la corolle blanche, compofée de cinq pétales
campanules, oblongs 5 les filamens des étamines
, réunis au nombre de dix en un feul corps
à leur bafe. Le calice &c la corolle n’ont point été
obfervés dans les fleurs femelles. Le fruit eft un
drupe un peu arrondi j il renferme un noyau à trois
loges, chaque loge contenant une amande ovale-
oblongue.
Cet arbre croît à la Cochinchine & à la Chine,
dans les forêts des montagnes. T?
Le bois de cet arbre, d'une médiocre qualité,
n’eft guère propre à être employé dans la c'onf-
trudlion des maifons 5 mais fes noyaux fourniffent,
en allez grande abondance, une huile jaunâtre,
claire, tranfparente , médiocrement liquide. On
s’en fert pour oindre les bois & les toiles qui font
expofés aux injures de l'air & à la pluie. On le
mêle fouvent avec le véritable vernis de la Chine
( augia Lour.), qu'elle rend plus coulant, dont
elle augmente la quantité au profit des marchands,
le vernis de la Chine étant très-cher. Le bois ne
vaut rien pour le chauffage s il s’enflamme avec
rapidité, & fe confume promptement.
VERNIS de la Chine. L’on n'eft point encore
très-certain de l’arbre qui fournit aux Chinois &
aux Japonais ce beau vernis d’un fi grand ufage
dans les arts. Ellis croit qu’il eft produit par Vana-
cardium orientale des boutiques, que Linné fils a
nommé femecarpus a n a c a r d ium & M. de Lamarclç,
dans le premier volume de cet ouvrage , anacardium
longifolium. Quoi qu'il en foit, l’arbre, dit-
on, s'élève à une hauteur moyenne : il eft nommé
par les Chinois thi-clou ou arbre du vernis. Il croît
naturellement fur les montagnes, mais les Chinois
le cultivent auffi dans les plaines. Ils en retirent,
par incifion, une liqueur qui eft leur vernis. Les
arbres qui font à l’ombre en fourniflknt une plus
grande quantité, mais d'une qualité inférieure.
Les arbres cultivés en produifent à trois époques
différentes dans le courant de l’été ; celui qui découle
le premier paffe pour le meilleur. On ne fait
à l'arbre, pour obtenir le vernis, que trois ou
quatre légères entailles fur l’écorce, fous chacune
defquelles on place une coquille de moule de rivière
pour recevoir la liqueur. On les retire enfuite
au bout de trois heures, & on verfe la liqueur
dans un petit feau de bois de bambou.
« Les vapeurs de ce vernis, dit M. de Bomare,
font vénéneufes ; auffi doit-on, lorfqu’on le tranf-
vafe , tourner la tête pour les éviter. Peu des ouvriers
qui y travaillent, font exempts d’être attaqués
une fois de la maladie des clous de vernis ;
mais elle n'eft que douloureufe, & n’eft point
mortelle. Une loi bien digne de rhum an i té des
Chinois ordonne au maître des ouvriers employés,
à cette récolte, d'avoir chez lui un vafe rempli
d’huile de raberte, dans laquelle on a fait bouillir
l'enveloppe d’une panne de porc. Les ouvriers
s’en frottent les mains & le vifage avant & après
leur travail : outre cela il leur eft ordonné de fe
fervir d’un mafque, d'avoir des gants, des bottines,
& un plaftron de peau devant l’eftomac. Lorf-
que le vernis fort de l’arbre, il reffemble â de la
poix liquide. Expofé à l'air, fa furface prend d'abord
une couleur rouffe, & peu à peu il devient
noir.
« Les Chinois diftinguent pluiieurs fortes de vernis,
qui tirent leurs noms des divers cantons où
on les recueille. Le n ien -tfi pur eft le plus 'beau : il
eft noir, mais il eft très-rare. Le koang-fi eft un
autre vernis qui tire fur le jaune, & dans lequel
on mêle environ moitié de to n g -y e o u , qui eft une
huile très-commune à la Chine, que l’on exprime
du fruit d’un arbre. Le Père d’Incarville, dans un
excellent Mémoire compofé fur le lieu même, &
inféré dans le troifième volume des Mémoires-préfen
te s a l A ca d ém ie des fcience s , & duquel on rient
ces détails, dit que cette huile reffembîe affez à
de la térébenthine, & qu’on la vend à Paris fous
le nom de vernis de la Chine.
Lorfque les Chinois veulent faire leur beau
vernis ordinaire, ils font évaporer au foleil le
vernis nommé n i e n - t f i environ â moitié : ils y
ajoutent fix gros de fiel de porc par livre de ver- !
risj ils remuent fortement, & y incorporent quatre !
gros de vitriol. Ils font parvenus, depuis quelques !
années, à imiter Je brillant du vernis noir du Japon, j
en mêlant avec d’autres fûbflances ce premier ver- j
nis préparé. Ce n’eft que depuis peu d’années que [
le fecret de ce vernis brillant du Japon a tranfpiré [
hors du palais. C’eft avec le vernis jaune que les
Chinois font ces ouvrages qui imitent l’avantu-
rine. Ils faupoudrent de la poudre d’or fur une
couche de ce vernis , & remettent enfuite de nouvelles
couches : au bout de quelques années ces
ouvrages deviennent plus beaux. L’application du
vernis demande eje l’habileté & des foins éton-
nans, qui tendent furrout à éviter le moindre
atome de pouffière. Lorfqu'une couche très-mince;
de. ce vernis a été appliquée , on la laiffe bien fé-
cher avant d’en appliquer une autre. Une ôbfér-
vation finguliè.re, contraire a l’expérience ordinaire,
c’eft que ce vernis fèchè mieux, & plus vite
dans un lieu humide, que dans un endroit fec ;
auffi en pratique-t-on un exprès. Avant d’appli-'
quer la feçonde couche, on polit bien la première
avec un bâton compofé, d’une poudre de brique
très-fine. On trempe ce bâton dans une préparation
de fang de cochon & d’eau de chaux. On ne ‘
met que trois couches de ce vernis fur l’ouvrage.
Pour empecher que le vernis de la première couche
n entre dans le bois, avant d’appliquer cette i
première couche on paffe fur la pièce une eau
gommée empreinte de craie. Jufqu’à préfent les
Chinois n’ont pu trouver le fecret du vernis tranf-
parent comme de l’eau , que les Japonais appliquent
fur leurs deffins en or. Le vernis tranfpa-
rent de la Chine tire fur un vilain jaune. C’eft:
celui qu’ils emploient pour imiter l’avanturine,
mais qui eft bien inférieur à celui des Japonais. »
VERNONIE. V e rn o n ia . Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs compofées, de la famille des
corymbifères, qui a des rapports avec les eupa-
to ir e s3 & qui comprend des herbes oiùarbuftes à
feuilles fimples, alternes, & dont les fleurs font
flofculeufes, difpofées la plupart en un corymbe
terminal ou latéral ; d’autres en épis ou en grappes.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un ca lice o v a le , imbriqu é; des fleurs flofculeufes ,
hermaphrodites ; le s femences couronnées p ar une a i grette
capillaire , p ileu fe ou légèrement plumeufe ; le
réceptacle nu , alv éolé.
C a r a c t è r e générique .
Les fleurs font compofées de fleurons tous hermaphrodites
j elles offrent :
i°. Un calice commun, ovale,un peu arrondi,
compofé d’écailles imbriquées , linéaires, droites
, aigues, les extérieures infenfiblement plus
courtes.
2°. Une corolle uniquement compofée de fleurons
tubulés , égaux , hermaphrodites j chaque
fleuron monopétale infundibuliforme , dont le
tube eft fore étroit j le limbe ouvert, à cinq découpures.
30. Cinq étamines fyngénèfes, dont les. filamens
font capillaires , très-çpuns 5 les anthères réunies
en un tube cylindrique.
4°. Un ovaire fort petit, furmonté d’un ftyle
long, filiforme, bifide à fon fommet, terminé par
deux fîigmates, réfléchis.
\ A s femenceè font nues,, folitaïres, un peu coni-.
ques, furmontées la plupart d’une double aigrette;
une extérieure,très-courte, compofée de paillettes
ciliées; une intérieure .capillaire, pileufe, tin peu
rude. ‘
Le réceptacle eft convexe, nu , couvert de points
élevés.
• O b fervé tion s . Ce genre a--été confadré à la
mémoire de Guillaume Vernon, qui voyagea au
Maryland par amour pour la botanique& y découvrit
beaucoup de plantes nouvelles. La plupart
des efpèces qui le compofent, avoient été d’abord
placées parmi les fe r r a tu la , dont elles ont le port,
mais dont elles diffèrent par leur réceptacle nu bc