
• branes muqueufes dès diverfes parties des végétaux.
Membranes muqueufes des fruits. Les fruits font
tous compofés de membranes muqueufes , qui fécrètent
les fucs particuliers fi diverfifiés dans les
différens fruits. Ces fucs font muqueux & fucrés
dans le raifin , la figue j muqueux 8c contenant de
1 acide maljque dans les pommes j muqueux &
contenant de l'acide citrique dans les citrons.
Lorfqu’on confidère un grain de raifin, on y
diftingue trois à quatre gros vailfeaux qui rampent
à la furface interne de la peau , dont il eft
enveloppé. Ces vailfeaux pénètrent enfuite dans
la fubftance même du fruit, & ils deviennent lï
fins 8c fi déliés , qu'on ne peut les y fuivre.
Un melon , une poire , une figue , ont également
un plus ou moins grand nombre de vailfeaux,
qu'on diftingue facilement en coupant leur pétiole.
Ces vailfeaux entrent dans l'intérieur du fruit, 8c
s’y diftribuent dans les différentes parties.
Membranes muqueufes des graines. Les graines
ont également des membranes muqueufes qui fé-
crétent des fucs muqueux. Les graines de coins,
de poires , fécrètent des fucs muqueux très-épais >
les graines céréales fécrètent de la féculei les graines
de l’amandier, du prunier, fécrètent de la fécule
, de l’huile.
Membranes muqueufes des tiges. Les tiges des
monocorylédons , tels que les palmiers, ont des
membranes qui fécrètent une grande quantité de
fécule, comme le fagou. Les tiges de la canne à
fucre fécrerent une grande quantité de corps fucrés
j les tiges des plantes annuel les .dicotylédones
contiennent également des membranes muqueufes,
qui fécrètent des fucs muqueux: telles font les
tiges de laitue, de chicorée, &c.
Membranes muqueufes des racines. Les racines
contiennent auffi des membranes muqueufes. Celles
des betteraves fécrètent une grande quantité
de corps fucrés ; celles des pommes de terre , du
manioc, fécrètent de la féculei ? •
Membranes muqueufes delà peau. La pèâü èft éga- ■
lement compofée de membranes mùqueufés qui
fécrètent différens fucs.
Toutes ces diverfes membranes muqueufes vé-:
gétales font compofées comme celles des animaux.
Leur tiffu eft analogue à celui des glandes,-8c en I
remplit les fonctions.
Du fyftéme des membranes fibreufes. Les membra- •
nés fibreufes font une des portions confidérables
de l'organifation végétale : on les diftingue particuliérement
dans le liber.
Le liber ou livret, qu'on appelle encore couches
corticales, eft compofé de membranes fibreufes
<*u'on détache avec beaucoup de facilité dans certains
végétaux : telle eft l'écorce du tilleul, dont
on fait des cordes & des nattes. Les tiflTus du chanvre,
du lin , font des membranes fibreufes d’une
grande fi ne fie, 8c qui ont beaucoup de force. Leur
éclat approche de celui de la belle amiante. Dans
Wlagette ou bois de dentelle, le liber forme une
membrane fibreufe, allez fine pour qu'on puilïe
l'employer comme manchette à dentelle. Ses fibres
font entre-croifées j & lorfqu'on les tire dans le
fens de la largeur, elles laîflent des mailles vuides
qui font prefque rhomboïdales. Un tiffu cellulaire
très-fin en occupe les vuides 3 mais dans leur état
naturel, ces vuides n'exillent plus.
Toutes ces fibres, chez les végétaux comme
chez les animaux, font compofées de différens
vaiffeaux réuni*. Ils font très-apparens dans les
fibres du bois.
Du fyfteme des membranes kératiques. On trouve
chez les végétaux des membranes qui ont une
apparence cornée 3 c'eft ce que l’auteur appelle
membrane kératiques : telles font les valves qui enveloppent
les graines de la pomme, de la poire &
du coin. Ces membranes forment le placenta de
ces graines.
Du fyft'eme nucléen. Les noyaux de plufieurs
fruits» tels que les cerifes, les prunes, les amandes
, les pêches, les abricots, font d'une nature
particulière, & leur tiffu ne peut fe rapporter à
aucun autre. Il eft grenu, ferré, compare, très-
fragile, & a beaucoup d'analogie avec celui des
os des animaux.
Du fyfteme des membranes fibrçféreufes.Ces membranes
tiennent de la nature des membranes fibreufes
, & de celles des membranes féreufes. Les membranes
qui, chez les crucifères, occupent le milieu
de la filique, paroiffent de cette narure. Elles
font fibreufes, & fécrètent une liqueur , fera ufe
pour lubrifier les femences.
Du fyfteme des membranes fibro-muqueufes. L'auteur
place parmi les membranes fibro-muqueufes,
les membraqes des écailles, des boutons de certains
arbres;, des peupliers , particuliérement celui
. qui fournit le bdume; tacamhaca. Le tiffu d.e ces
écailles eft fibreux , & elles fécrètent des liqueurs
muqueufes èxtr, actives.
Du fyftéme des membranes féro ~ muqueufes. Ces
membranes tiennent d,e la nature des féreufes 8c
des muqueufes : telles font les membranes qui for-
, ment l’amhios des graines-
Du fyftéme des membranes des gales. Plufieurs
efpèces d’infeétes piquent la furface des parties
tendres des végétaux, pour y dépofer leurs oeufs.
Ces piqûres y font venir des protubérances qu'on
appelle gales : c'eft ce que l'auteur nomme fyftéme
galin* Ces gales font de deux efpèces.
Les unes font folides, & paroiffent compofées
d’une fubftance analogue à la fubftance médullaire
, dans laquelle fe trouvent de petites cavités
où font logées les larves de ces infeétes.
Les autres font compofées de membranes plus
ou moins fines, qui forment des poches où font
logés les infeèles qui les ont produites : telles font
les gales de l’érable. Elles forment des tiffus plus
ou moins confidérables, qui renferment fouvent
une liqueur fucrée dont fe nourriffent les in fe êtes,
8c principalement les pucerons.
Du fyftéme des membranes des cicatrices. Lorfqu’on
bleffe quelques parties du végétal, il s'y
forme une cicatrice dont le tiffu eft d'une nature
particulière 3 c’eft la membrane des cicatrices. Elle
a beaucoup de rapport avec la membrane des cicatrices
des animaux 5 elle eft compofée de divers
vaiffeaux qui ont été brifés, 8c fe font rapprochés.
Un calus fe forme par la réunion de tous cés vaif-
' féaux : on le nommeTouvent bourrelet. Il paroît
formé , comme le bourrelet des plaies des animaux
, par une fubftance grepue, qui prend en-
fuite de la confiftance.
Du fyftéme épidermoïde. Ce fyfteme renferme
deux fu bilan ces différentes : i°. l'épiderme proprement
dit 3 2°. les glandes épidermoïdales.
De Vépiderme. Cette membrane enveloppe tout
le végétal, comme elle enveloppe l’animal. Elle
varie chez les divers végétaux-, & ch:-z les diver*
fes parties du même végétal. Dans les plantes herbacées,
l'épiderme eft un tiffu fin & délicat3 celui
des jeunes tiges 8c des*feuilles eft plus fin que
celui des vieilles tiges 3 celui des fleurs eft encore
plus délicat, 8c celui des racines eft le plus greffier.
Dans les grands arbres, l'épiderme a plus de
confiftance 3 il eft compofé de plufieurs lames fu-
perpofées, qu’on diftingue très-bien dans l'épiderme
du bouleau & du cerifier.
L'épiderme, vu à la loupe, paroît percé de
plufieurs trous de différentes grandeurs 8c cie différentes
figures. Ils ont différens ufages : les uns
fervent à la tranfpiration, les autres à l'abforp-
tion ou exhalation 3 ceux-ci donnent paffage aux
poils.
Des glandes épidermoïdales. Ces glandes , appelées
militaires par Guettard, corticales par Sauffure,
évaporatoires par Hedwig , épidermoïdales par La-
métherie , font très-vifibles dans le bouleau & le
cerifier. Elles paroiffent deftinées à fécréter une
liqueur propre à lubrifier les feuilles 8c l'épiderme,
ainfi qu'à les garantir de l'humidité & de l'intempérie
des faifons.
Du fyftéme pileux. Ce fyftéme renferme deux
objets principaux : i°. les poils dont font couverts
les végétaux 3 i ° . les glandes qui fe trouvent à
l’origine de ces poils.
Des poils. Le plus grand, nombre des végétaux
eft couvert d’une quantité plus on moins confidé-
rable de poils. Chez quelques-uns, tels que la
pilofelle, les poils font très-longs 5 d’autres les
ont plus courts.
Us font durs 8c même piquans chez quelques-
uns, tels que l’ortie ; chez d'autres, tels que l'argentine
5 ils font doux & foyeux. Des parties internes
des plantes, telles que les graines du pommier,
du poirier, ont également des poils. Les
poils ont une grande excitabilité, fuivant l'obfer-
varion de Prévôt. Il a obfervé que les poils du.
panicum étoienr très-irritables.
Des glandes des poils. A l’origine des poils on
trouve toujours une petite glande ou bulbe, fem-
blable à celle que l'on voit à l’origine des poils
des animaux. L auteur leur donne le nom de pi-
leufes. Elles paroiffent avoir un double ufage.
Le premier eft de nourrir les poils de la même
manière que le bulbe du poil des animaux fert à
le nourrir.
Le fécond ufage des glandes des poils des végétaux
eft de fournir à la fécrétion d’un fuc particulier,
tels que ceux de la glaciale, du roffolis,
du cicer j car le poil paroît percé dans toute fa
longueur pour donner iffue à ces fucs.
Du fyftéme épineux. Les épines forment un fyf-
tème particulier chez les végétaux. On en doit
diftinguer de deux efpèces : les unes ne font que
la continuation de petites branches terminées par
une pointe acérée : telles font les épines du néflier.
Les autres, telles que celles du rofier, de la
ronce, font une produètion particulière. Leur intérieur
eft compofé d'une fubftance médullaire,
analogue à celle de la peau : elle eft recouverte
par une fubftance cornée ou kératique, terminée
par une pointe acérée & fouvent recourbée.
Du fyftéme dermoïde. Au deffous de l'épiderme
on rencontre une fubftance fuccuîente, plus ou
moins épaiffe. Sa couleur eft le plus fouvent verte 3
mais d’autres fois elle eft jaune, rouge, violette,
bleue, blanche. Cette fubftance, qui eft le derme,
correfpond à la vraie peau ou chorion des animaux*
elle eft de la nature des membranes muqueufes >
ainfi que nous l’avons dit.
Le derme varie dans les diverfes efpèces d©
végétaux, 8c dans les diverfes parties des végétaux
: ainfi le derme des jeunes branches diffère de
celui de la tige, 8c celui des racines diffère des
uns & des autres.
Du fyftéme colorant che\ les végétaux. On trouve ,
entre l'épiderme 8c la peau des animaux , un tiffu
particulier qu'on appelle réticulaire ,' dans lequel
on croit- que réfide le principe qui colore la peau