
trois fleurs, diftinguent cette efpèce des deux
précédentes.
Ses tiges font droites, Amples, hautes d’environ
un pied & demi, légèrement pubefcentes,
garnies de feuilles oppofées , pétiolées, très-ouvertes,
lancéolées, très-étroites, longues de deux
a trois pouces, entières à leurs bords, rétrécies
vers leur fommet, veinées, glabres à leur face
fuperieure, blanchâtres & tomenteufes eh def-
fous j les pétioles Courts, pubefcens, accompagnés
de ftipules appliquées contre les tiges, élargies
à leur bafe, fubulées à leur partie fupérieure,
plus longues que les pétioles, ayant à peine un
pouce de longueur.
Les fleurs font difpofées , dans l’ailfelle des
feuilles, fur des pédoncules folitaires, oppofés ,
droits , pubefcens, terminés par trois fleurs fertiles
5 munis à leur fommet de deux bradées fubulées,
un peu plus courtes que le calice : celui-ci
fe divife à fon limbe en cinq découpures fubulées,
longues d’environ un demi-pouce. Le fruit eft
glabre, oblong, un peu plus long que les découpures
du calice qui le couronnent.
Cette plante eft foupçonnée originaire de Ma-
dagafcar. (Defcript, ex Vahl.)
TRIPHAQUE. Tripkuca. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, monopécalées,
monoïques, dont la iamille naturelle ne me paroi't
pas encore déterminée, qui comprend des arbres
exotiques a l'Europe, dont les feuilles font Amples
, alternes, pétiolées ; les fleurs difpofées en
cime
Le cara&ère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs monoïques y point de calice : dans Les
fleurs mâles , une corolle monopétale , a. cinq découpures
y des étamines nombreufts : dans les fleurs femelles
, une corolle campanulée y un flyle y trois
goujfes.
C a r a c t è r e -g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques, difpofées en cimes ;
les mâles & lés femelles réunies fur la même cime.
* Chaque fleur mâle offre :
1°. Un calice nul,
2°. Une corolle monopérale , divifée, jufque
vers-fon milieu, en cinq découpures aiguës, rapprochées
, connivemes en forme ovale.
3°. Quinze étamines environ, dont les filamens
font très-courts, libres, inférés fur un réceptacle
pédoncuîé > les anthères arrondies, à deux lobes.
,* Chaque fleur femelle offre :
i°. U& calice nui.
, * - Une corolle campanulée, à demi divifée et*
Cinq découpures ouvertes, torfes, réfléchies.
' 3°* Un ovaire arrondi , à trois lobes, ayant
pour réceptacle un pédoncule concave, à plu {leurs
divifions j un ftyle filiforme, tortueux, prefque
auffl long que la corolle ; un ftigmate obtus, à
trois divifions.
Le fruit eft compofé de trois goufles renflées
& ventrues, tomenteufes, acuminé^s, renfermant
quatre ou cinq femences oblongues-ovales.
Obfervations. Le nom de ce genre virnt de fes
trois gouffes, compofé de deux mots grecs, treis
( très ) , trois j phaqué ( legumen ) , goufle.
E s p è c e .
T r i p h A Q ue d’Afrique. Triphaca africana,
Lonr.
Triphaca foliis cordatis, fubrotundis y cymis late-
ralibus & terminalibus. Loureiro, Flor. cochinch.
pag. 708.
C'eft un arbre très-fort, dont le tronc eft gros,
court, épais, muni de branches & de rameaux
très-étalés, garnis de feuilles éparfes, longuement
pétiolées, un peu arrondies, échancrées en coeur
à leur bafe , glabres à leurs deux faces, très-entières
à leurs bords , acuminées à leur fommet.
Les fleurs font jaunes , fituées vers l’extrémité
des rameaux , difpofées en cimes latérales , qui
contiennent des fleurs mâles & des fleurs femelles
féparées, qui n’ont point de calice, & dont la
corolle eft monopétale , à cinq découpures connivences
dans lés fleurs mâles, campanulées &
ouvertes dans les fleurs femelles j environ quinze
étamines libres.-Les fruits font pédoncules com-
pofés de trois goufles tomenteufes, ventrues,
longues de trois pouces, larges de deux dans leur
milieu-, renfermant chacune quatre ou cinq femences.
Cet arbre croît fur la côte orientale de l’Afii-
que. ( Defcript. ex Lour.)
TRIPHASIE oranger. Triphafia aurantia. Lour.
Tiiphajîa foliis ternatis, floribus folitariis. Lour.
Flor. cochinch. pag. 189.
, Loureiro penfe que la plante dont il eft ici quef-
tion eft la même que le citrus trifolia ta de Linné,
& que ce célèbre auteur ne l ’aura probablement
rangée parmi les citrus que parce qu'il n’aura pas
vu les fleurs, qui diffèrent beaucoup de celles du
citrus. Wilidenow , dans une note qu'il a inférée à
ce fujet dans 1 ouvrage de Loureiro, n’eft point
de cet avis ; H" regarde cette plante comme devant
appartenir au limonia trifoliata de Linné , qui
varie par les calices à trois découpures , par lés
corolles à trois pétales, par le nombre des étamines
, comme le remarque Linné dans fon Généra
piantarum, n°. 720. D’ailleurs , le citrus trifoliata
"a conftamment fes feuilles aiguës, tandis qu elles
font échancrées dans le citrus trifolidta.
K Je joindrai à ces obfervations la defcription
que Loureiro nous a donnée de cette plante, afin
que l'on puifle juger jufqu’ à quel point ces alï'er-
Itions peuvent être fondées.
§ C’eft un arbufte haut d’environ cinq pieds ,
chargé de plufieurs rameaux alternes, étalés, tor-
|tueux, armé d’épines droites, axillaires, très-
aiguës j plus courtes que les feuilles : celles-ci font
ternées, compofées de trois folioles petites, planes,
ovales, échancrées à leur fommet, d’un vert-
foncé, odorantes, glabres à leurs deux faces.
1 ' Les fleurs font blanches, folitaires, fituées dans
l’aiffelie des feuilles. Chacune d’elles offre :
I i°. Un calice court, inférieur, perfiftant, à trois
I dents.
J 20. Une corolle campanulée, compofée de trois
pétales oblongs , courbés à leur'partie inférieure
réunis en un tube droit, un peu réfléchis à leur
partie fupérieure.
I 30. Cinq étamines3 dont les filamens font planes,
ftibulés , plus courts que la corolle , adhérens au.
Iréceptacle, terminés par des anthères ovales.
1 40. Un ovaire fupérieur , ovale - oblong , fur-
> monté d’un ftyle épais, plus long que les étami-
|nes, terminé par un ftigmate obtus & trigone.
Le fruit eft une baie rouge, ovale , femblable
i à un grain de café, mais une fois plus petite, à une
| Lule loge * revêtue d’une écorce très-mince, rem-
[ p'is d’une pulpe douce, vifqueufe, inodore, bonne
. à manger, renfermant une feulefemence ovale.
1 Si ce genre ttës-douteux.exifte réellement, A
I fes caraéïeres font conftans , enfin s’il n’eft point
[ une variété du limonia trifoliata, ce qui ne me
paroît point probable, ou A ce n’en eft pas une
|efpèce voiftne, fon caractère eflentiel conAfteroit
dans :
I Un calice â trois dents y une corolle a trois pétales;
ï.cinq étamines ; un flyle ; une baie fupérieure , a une
| feule loge , a une feule femence.
f Cet arbrifleau croît à la Chine & à la Cochin-
■ chine. On l’y cultive à caufe de fon élégance
& de fon odeur agréable. Ses rameaux fouples font
; fufceptibles de prendre la forme qu’on veut leur
donner.
; TRIPHYLLE ( Calice ). ( Triphylluscalix. ) Le
calice prend le nom de triphylle toutes les fois
qu il eft profondément diviféeh trois découpures,
qui ixfl'emblent à trois folioles connivences à leur
bafe, comme celui des alifma, des tradefcantia r
l’expréflïon de trifide annonce trois divifions bien
moins profondes. On emploie la même dénomination
pour les involucres, dans le même fens.
TRIPINNEES ( Feuilles ). ( Tripinnata, tripli-
cato-pinnata folia.) Lorfque l’on conftdère le degré
de compofttion des feuilles, on les nomme
tripinnées ou trois fois ailées toutes les fois que
leur pétiole commun porte de chaque côté, en
manière d’aile, plufieurs folioles deux fois ailées,
avec ou fans impaire terminale, comme dans un
grand nombre de plantes ombellifères.
TRIPLARIS. Triplaris. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs incomplètes, dioïques, de la
famille des polygonées, qui a des rapports avec
les rheum, & qui comprend des fous-arbriffeaux
ou des herbes à tige ligneufe, exotiques à l’Europe,
à feuilles fimples, entières 5 les fleurs difpofées
en épis axillaires & terminaux.
Le caractère eflentiel de ce genre eft d’avoir :
Des fleurs dioïques ; un calice 'tabulé âfa bafe, a
fix découpures y doutée étamines y trois fiigmates velus y
une noix monofperme , à trois cotes.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font dioïques, difpofées en épis.
* Les fleurs mâles offrent :
i ° . Un calice d'une feule pièce, tabulé -à fa
bafe, divifé à fon limbe en fix découpures ovales,
aiguës.
2°. Point de corolle.
3°. Douze étamines, dont les filamens font alon-
gés, filiformes, attachés aux parois internes du
calice, au deffous de fes divifions, fupportant des
anthères à deux loges, écartées à leur baie.
* Les fleurs femelles offrent :
i°. Un calice velu , rouffeâtre, turbiné à fa
.bafe, divifé à fon orifice en fix découpures, dont
trQÎs très-longues, aigues ; trois autres intermédiaires
, beaucoup plus courtes.
2°. Point de corolle.
30. Un ovaire triangulaire, furmonté de trois
ftj/les fubulés, le la longueur des étamines, terminés
par trois iligmaces velus.
Le fruit confifte en une noix à trois côtes, enveloppée
par le calice, couronnée par les trois
plus grandes divifions du calice , renfermant une
femence à trois faces.
Obfervations. Ce genre offre quelques difficultés
& des incertitudes. Linné le décrit comme renfermant
des plantes hermaphrodites, à trois éta