
u8 T R I
de corolle ; trois étamines ; trois fiigmates fejfiles ;
un drupe à trois loges , a trois fetrtencès.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .^
Chaque fleur offre :
i° . Un calice connivent, dont le limbe eft par-
tage en trois folioles droites , acuiiiïnees, perfif-
; tantes. • -
2°. Point de corolle.
3°. Trois étaminer , dont les filamens font fubu-
lés > de la longueur du calice , fupportant des anthères
à deux loges 3 oblongues, aiguës.
' 4°* Un ovaire adhérent avec le calice , fort
< grand, à trois faces j point de ftyle j trois ftigma-
tes pubefcens, de la longueur des étamines.
s Ee fruit eft un drupe fec, ovale, à trois faces, !
à trois loges , couronné par les découpures du
calice.
Une feule femence dans chaque logeT oblongüe, >
acutninée à fa bafe., prefque cylindrique.
E s p è c e .
T rixide des ■ marais. Prcferpinaca palùfiris.
Linn.
Proferpinaca foliis lanceolatis, ferratis , infimis
pinnatifidis. Lam. Illuftr. Gener. vol. i. pag. 214.
n°. 1188. tab. jo . fig. i K
Proferpinaca ( paluftris.) , foliis imis fubpznndtifi-
jdis vel inet fo-ferratis ; c&teris lineari-lanceolatis
arguté ferrulatis. Mich. Flor. boréal. Amer. vol. 1.
pag. 76.
.Proferpinacapalùfiris. Linn. Spec. Plant. & Ad. ,
Upfal. 1741. pag. 81. — Syft. veget. pag. 128. —
Willd. Speç. Plant, vol. 1. pag. 488.
Trixis. Mitch. E.N. C. 1748. n®. 23.
Trixis palùfiris. Gærtn. de Frud. & Sem. vol. 1.
pag. 115. tab. 24. fig. 8.
fi. Eadem , foliis omnibus tertuiter pettinato-pin-
natifidis. Mich. Fl Or. 1. c.
: Proferpinaca (pedinata), foliis omnibus pinnato-
peclinatis. Lam. Iljultr. Gen. 1. c. tab. fo. fig. 1.
• ' C ’eft une petite plante dont les racines font
grêles, rampantes, garnies de quelques fibres
.aiongées , d'où s'élève une tige herbacée , cylindrique,
haute de fix à dix pouces &* plus, glabre,
Ample ou médiocrement rameu.fe ; les rameaux
alternes ; les feuilles alternes, feffiles, linéaires-
lancéolées, étroites, longues au moins d'un pouce
, glabres à leurs deux faces, dentées en fçie ,
prefqu'incifées a leurs bords , aiguës à leur Commet,
un peu rétrécies en pétiole à leur bafe j les
T R O
feuilles inférieures & fubmerg’ées pedinées, pin-
natifides ; les découpures prefque fétacées. Dans
la plante toutes les feuilles font pinnatifides^
pedinées, plus élargies.
Les fleurs font prefque fefliles, folitaires ou
réunies deux ou trois dans l'aiffelle. des feuilles ;
elles.font petites, fans corolle. Le calice eft glabre,
failanc corps avec l'ovaire & le fruit, qu'il
couronne par trois divifions perfiftantes, droites ,
aigues. Le fruit eft un drupe a fiez, petit, à trois
faces, muni , fur fes' angles, d'une aile très-
courte, étroite, membrane ufe j il fe divife en
trois loges, renfermant chacune une femence d’un
roux-pâle.
Cette plante croît en Amérique, dans les fleuves
& les marais và la Virginie. M. Bpfc m'en a
j communiqué ùn- exemplaire , qu'il a recueilli
; dans la Caroline. On la cultive au Jardin des Plantes
de Paris.^La variété £ fe trouve dans les mares
& les étangs à la Caroline inférieure, y. ( V. f . )
TRIXIS. C^eft un genre qui fe trouve dans
Willdenow', d'après Schfeber, établi .d’après le
baillieria d’Auble’t, qui a été mentionné dans cet
ouvrage fous le nom de baillèrè. Willdenow y
ajoute deux efpècès- de Swartz j'fayqir : i°. le
trixis tkèrebinthinacea , dont les feuilles font ovales
, légèrement dentées en feië, hifpides, hérif-
fées à leur racé inférieure ; les fleurs difpofées eh
corymbe: 2°. Trixis eroftj à feuilles larges, ovales,
rudes, ridées, incifées & dentées en feie à leur
contour , plus longues que les pétioles'. Ces deux
plantes feront décrites avec, plus de détails..;dans
le Supplément.
TROENE. Liguftrum.Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes , .monopétalées,,régulières
, de la famille des jafminées, qui a des
rapports avec les jafmins , & qui comprend des
arbriffeaux indigènes de l'Europe, dont les feuilles
font oppofées,les fleurs terminales, paniculées^
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d'avoir :
Un calice a quatre dents ; une corolle a quatre lobes
; le tube court ,• deux étamines ; un ftyle ,* une baie
a deux loges, a quatre femences. ?
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d’une feule pièce, fort petit, à
peine tubulé , terminé par quatre dents courtes.
2°. Une corolle monopétale, infundibuliforme $
le tube un'peu plus long que le calice, un peu
court ; le limbe ouvert, divifé en quatre découpures
ovales.
3®; Deux étathines, dont les filamens font fili-
T R O
formes, oppofés, à peine de la longueur du tube}
les anthères droites, un peu Caillantes hors du
tube.
40. Un ovaire fupérieur , arrondi , furmonté
d'un ftyle filiforme, de la longueur des étamines ,
terminé par un ftigmate un peu épais, bifide.
Lz fruit eft une baie fupérieure , glabre, globu-
leufe,*-à deux loges, à quatre femences,quelquefois
deux par avortement.
’ Les femences convexes d'un côté, anguleufes de
l'autre, glabres, luifantes.
Obfervations. Le troène fe rapproche beaucoup
du jaïmin par les parties de fa fructification ; il en
diffère par fes baies à une feule loge, à quatre
femences ; par les quatre divifions de fon calice
& de fa corolle, par fon port, par fes feuilles Amples.
Les mêmes divifions fe; rétrouvent dans les
lilas j mais ceux-ci ont des capfules pour fruits.
Sorti de nos forêts, le troène eft: venu fe ranger
parmi ces arbriffeaux que l’homme a fu réunir auprès
de fon habitation pour fon agrément & fon
utilité. A ce titre le troène ne pouvoit être oublié.
Ses feuilles font d'un vert-gai, prefque luifamés ,
d’une forme agréable, & perfifteot long-tems j fes
fleurs, d'une blancheur admirable, d'une odeur
douce, réunies en bouquets touffus & nombreux
à l’extrémité des rameaux, produifent un très-bel
effet vers la fin duprintems} mais,emblème de cette
fleur délicate de la beauté, elles fe ferment plus
pfomptement encore , & notre admiration difpa-
rcîtroitavec elles fi elles ne produifoient des fruits
beaucoup plus durables : il leur fuccède de petites
baies noires, fphériques , qui relient prefque jusqu'au
printems fuivant, & fe rangent parmi ces
provifions d’hiver que la nature a mifes en réferve
pour un grand nombre d’oifeaux. Heureux fi trop
fouvent l’homme , au milieu de fes richeffes, ne
venoit encore leur enlever cette reftourçe !. Mais
qu'importe à ce cruel tyran de tous les êtres animés,
qu'ils vivent ou qu’ils meurent, pourvu que
dans fon égoïfme il s’approprie tous les bienfaits
de la nature ! Ces baies lui fourniffént une couleur
allez médiocrei il les récolte, où bien s'il les
épargne, s'il multiplie le,troène dans fes remifts
ou autour de fes habitations , c'eft un piège qu’il
tend aux oifeaux avides de ces fruits : un plomb
meurtrier les atteint au milieu de leurs jouiffan-
ces, & ceux qui échappent, font avertis pour
long-tems, par le bruit fulminant dès armes à feu,
de s’éloigner de ces bofquets perfides, qu’ils ve-
noient animer & égayer par leur préfence & leurs
chants.
Il n’eft aucune perfonne inftruite , qui ne fe
rappelle avec plaifir, à la vue d’un troène fleuri,
cette.,belle cômparaifon que fait Virgile, de l’éclat
d’un beau teint avec les fleurs'de cet ar-
bufte :
T R O 119
Nimium ne crede colori ;
Alba liguftra cadunt, vaccinia nigra leguntur.
Il eft dans ces fortes de reffouvenirs des jouif-
fances bien douces, & qui prêtent réciproquement
de nouveaux charmes, & à l'arbriffeau animé
par l'idée du poète, & à la poéfie de celui-ci,
plus intéreffante lorfque nous contemplons de
nos propres yeux l'objet de fa penfée & de. fa
comparaifon. Nous nous identifions en quelque
forte avec le poète , avec fis beaux vers, avec
le troène , avec les agrémens d'une belle figure ;
mais au milieu de cette aimable rêverie, une
penfée philofophique un peu moins gaie.-vient
nous avertir que l’éclat de la beauté difparoît auffi '
rapidement que ces fleurs 5 que ce n'eft qu’un
foufle qui s’évanouit quand elle n-eft point ac-:
compagnée de qualités plus durables 5 fruits moins
éclatans, mais plus précieux.
Il n’eft pas douteux que le liguftrum de Virgile
ne foit notre troène ; mais les érudits ne font pas
d’accord fur la fécondé plante , dont il oppofe la
durée des fruits à la fugacité des fleurs delà première.
Il en eft qui prétendent qu’iis’agit du même
arbriffeau, d’autant plus que le troène donne
pour fruits des baies noirâtres qui fubnftent pendant
une grande partie de l’hiver, & .qu’on re-
: cueille pour la teinture, ayant, en outre piufieurs
exemples de plantes dont les fruits ont un nom
différent de celui de la plante. D’autres y voient
notr e vacçinium myrthillus ( l ’airelle ou vacier) ,
qui produit également des baies d’un bleu-hoirâ-
tre, bonnes à manger. Quoique je fois très-porté
a croire qu’il s'agit ici de deux plantes différentes,
je ne déciderai pas cette queftion, peu importance
d'ailleurs, les Anciens ne nous ayant donné, fur.
la plupart des plantes qu’ils citent, que des no-’
tions fort imparfaites.
E s p È c e s.
1. T r o èn e commun. Liguftrum vulgare. Linn.
Liguftrum foliis lanceolatis, acutiu.fcu.Lis ; paniculâ .
coarttatâ. VVilld. Arbr. Berol. pag. 169, ôc Spec.
Plant, vol. 1. pag. 41. n°. 1.
Liguftrum foliis lanceolatis , acutis , paniculs. pe-
dicel/is oppofitis. Linn. Syft. veget. pag. 56. —
Spec. Plant, pag. 10. — Miiler , Di6t n°. 1. tab.
162. — Berger. Phytogr. 1. pag. 195. — Bull.
Herb. tab. 29J.— Curtis, Lond. Icon. — Gærtn.
de Fruèt. & Sem. vol. 2. pag. 72. tab. 91. fig. 6. ■
— Lam. Iil. Gen. vol. 1. pag. 27. n°. 69. tab. 7..
— Desfont. Flor. atlant. vol. 1. pag. 7. — Mich..
Flor. boréal. Amer. vol. 1. pag. 3.
Liguflrum vulgare. Hort. Cliff. 6. — Flor. Suec./
4. y. — Royen, Lugd. Bat. 398. — Dali b. Parif. ’
pag. 2. — Hall. Helv. n°. j 30. — Poilichj Pâl. '
û°. 4. — Scop. Carn. edic. 2. n°. 4. — Neck. Flor.