
Sa racine eft grêle, fibre ufe ; elle produit pîu-
fieurs tiges longues, menues , étendues fur la terre,
longues d’un à deux pieds, rameutes, velues,
rudes, quadrangulaires ; les rameaux alternes, axil-
hires j les feuilles oppoiees , ailées fans impaire;
compofées de cinq à fept paires de folioles affez
petites, ovales-oblongues, prefqne toutes égales,
oppofées, pédicellées, velues à leurs deux faces,
un peu blanchâtres, entières à leurs bords, ob-
tufes à leur fommet ; les pétioles munis à leur
bafe de ftipules oppofées, fort petites, caduques,
lancéolées, velues.
Les fleurs font folitaires, fituées alternativement
dans l’aiffeüe des feuilles, Foutenues par un
pédoncule droit, velu, fimpie , filiforme, plus
court que les feuilles. Les calices font caducs,
velus, divifés en cinq découpures ovales-lancéo-
lées j la corolle d'un jaune-pâle, affez petite, à
cinq pétales ouverts, en ovale renverie, obtus,
un peu plus longs que la corolle ; dix étamines
rapprochées, très-courtes j un ftyle nul ou à peine
ferifible ; un ftigmate épais, obtus, à cinq filions.
Le fruit eonfifte en cinq capfules dures , prefque
offeufes, conniventes, un peu cunéiformes à leur
bafe intérieure, convexes & un peu en boffe en
dehors, armées ordinairement de quatre aiguillons
durs, roides, droits, fubulés, inégaux, di-
vergens ; divifées en trois ou quatre loges parallèles
, obliquement tranfverfes , renfermant chacune
une femence petite, oblonguè, un peu cylindrique.
Cette efpèce croît dans les départemens méridionaux
de la France, dans les lieux fecs, dans les
champs, le long des routes : on la trouve également
en Efpagne, en Italie, fur les côtes de la
Barbarie. On la cultive au Jardin des Plantes de
Paris. O ( V. v. )
Cette plante n’eft guère en ufage ; elle paffe
néanmoins pour apéritive, vulnéraire, tonique,
aftringente : elle eft en général plus nuifible qu'utile
; elle incommode beaucoup les troupeaux par
fes fruits armés d'épines roides, & qui s'infirment
dans les pieds dès animaux. C'eft bien certaine*
ment de cette plante dont parle Virgile, fous le
nom de tribulus.
TRICARIER. Tricarium. Genre de plantes dicotylédones
, à fleurs incomplètes, monoïques,
qui paroît appartenir à la famille des euphorbes,
& fe rapprocher beaucoup des argythamnia. Il
comprend des arbres exotiques à l’Europe, dont
les feuilles font alternes, entières, & les fleurs
difpofées en grappes fîrnples, prefque terminales.
Le caractère efifentiel de ce genre eft d'avoir :
Des fleitts monoïques. Dans les .fleurs mâles , un
calice a quatre découpures ; point de+corollç ; quatre
çorps glanduleux j quatre étamines. Dans les fleurs
femelles , calice & corolle comme ci-deffus ,* un Jlig-
mate lacinié y un drupe a trois coques.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Les fleurs font monoïques , les mâles réunies
aux femelles fur le même pied.
* Les fleurs mâles offrent :
i®. Un calice à quatre découpures profçndes,
ovales, un peu ouvertes, colorées, conniventes
à leur fommet.
2°. Point de corolle,* quatre corps glanduleux,
ovales, couchés.
3°. Quatre étamines, dont les fïlamens font plus
courts que le calice, terminés par des anthères
arrondies.
~ * Les fleurs femelles offrent :
i°. Un calice inférieur, à quatre découpures
ovales, fort petites.
2®. Point de corolle.
4°.-Un ovaire arrondi ; point de ftyle ; un ftigmate
feflïle, lacinié.
Le fruit eft un drupe prefquè rond , charnu, à
trois loges, renfermant chacune une noix prefque
ronde, à trois filions.
Obfervations. Ce genre , établi par Loureiro,
tire fon nom des trois noix renfermées dans le
péricarpe du fruit, compofé de deux mots grecs,
tris ( très) , trois, & karuon ( nux) , noix.
E s p e c e .
T ricarier de la Cochinchine. Tricarium co-
chinckinenfe. Lour..
Tricarium foliis ovatisj fpicis congeflis, fubter-
minalibus. Lour. Flor. cochinch. pag. 68i.
' Cet arbre eft <3/ une médiocre grandeur ; il s'élève
fur un tronc dont les rameaux font afeen-
dans, garnis de feuilles alternes, ovales, très-
entières à leurs borde' Retires, glabres à leurs
deux .faces. Les fleurs fc-n: monoïques, difpofées
vers l’extrémité des radicaux en grappes prefque
fafciculées, très-fimples, longues, grêles, de couleur
rouge. Le calicetant dans les fleurs mâles
que dans les femelles, eft divifé en quatre parties
plus longues & conniventes dans les premières,
fort petites dans les dernières. Il n’y a point de
corolle ; elle eft remplacée dans les fleurs mâles
par quatre corps glanduleux, ovales. L’ovaire fup-
porte un ftigmate feflïle & lacinié. Le fruit eft un
drupe un peu arrondi', charnu, glabre, jaunâtre,
d’une grandeur médiocre, à trois loges, dans cha-
| cune defquelles eft renfermée une noix arrondie,
i marquée de trois filions.
Cette plante croît dans les grandes forêts, à la
Cochinchine. fi ( Defcript. ex Lour. )
TRICÈRE. Tricera. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs incomplètes, monoïques, de la
famille des euphorbes, qui a des rapports avec le
buis, & qui comprend des arbuftes exotiques a
l’Europe, dont les feuilles font Amples, oppofées ;
les rameaux tétragones > les fleurs difpofées en |
petites grappes axillaires.
Le caraâère efifentiel de ce genre eft d'avoir :
Des fleurs monoïques y les fleurs mâles munies et un
calice â quatre découpures i point de corolle. Dans les
fleurs femelles , un calice a cinq folioles y point de
corolle i trois flyles coniques ; une capfule a trois
cornes, â trois loges $ deux femences.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e.
Les fleurs font monoïques ; les unes mâles, les
autres femelles, réunies fur le même individu ; les
fleurs femelles fituées au diffus des fleurs mâles
à l’extrémité des grappes.
* Chaque fleur mâle offre É
i°. Un calice quelquefois coloré, profondément
divifé en quatre découpures ouvertes , prefqu’en
roue.
2°. Point de corolle.
3°. Quatre étamines, dont les fïlamens font un
peu comprimés, légèrement renflés à leur fommet,
terminés par des anthères fort petites, inclinées.
* Chaque fleur femelle offre :
i°. Un calice divifé en cinq folioles oblongues,
aigues.
2°. Point de corolle.
3°. Un ovaire obîongà trois faces, furmonté
de trois ftyles perfiftans, de la longueur de l’ovaire
, terminés par trois fiigmates recourbés.
Le fruit eft une capfule ovale-oblongue, à trois
loges , à trois valves , furmontée de trois pointes
courbées en corne, formées par les trois ftyles
perfiftans 3 les femences oblongues.
E s p è c e s .
t. T ricère lifte. Tricera levigata. Swartz.
Tricera foliis ovatc-lanceolatis , venofls , mpli-
nerviis, fubtiis- aveniisy racemulis axillaribus. Willd.
Spec. Plant, vol. 4. pag. 3,38. n°. 1-
Tricera levigata.. Swartz „ Flor. Ind. occid. vol.
*• PaS- 33 3i- •
Crantai a levigata.. Swartz , Prodr* pag. 38. —
Vahl, Symbol. 2. pag.
Àrbrififèau qui s’élève, fur une tige droite, à la
hauteur de deux ou trois pieds , chargée de Mt
meaux glabres, cylindriques ^cendrés, qui fe di-
vifent en d’autres plus petits, glabres, tétragones,
garnis de feuilles oppofées, pétiolées, ovales-
lancéolées, coriaces, longues d’environ un pouce,
très-entières à leurs bords, un peu rétrécies à leur
bafe, aiguës à leur fommet, très-glabres, liftes à
leurs deux faces, marquées en deffus de trois nervures
latérales, confluentes,qui entourent & renferment
les veines ; point de nervures ni veines
apparentes en deffous.
Les fleurs font monoïques, difpofées flans l’aif-
feile des feuilles en petites grappes courtes ; les
fleurs mâles, environ au nombre de huit, toutes
pédicellées une feule fleur femelle , feflïle, foli-
taire, terminale.
Cette plante croît, parmi d’autres atbuftes , à
l’île de Sainte-Croix & à la Jamaïque, f i
1. T ricère à feuilles de citronnier. Tricera ci-
trifolia►
Tricera foliis ovatc-oblongïs , acuminatis , utrin-
que venofis, triplinerviisy racemulis fuprâ axillaribus■*
Willd. Spec. Plant, vol. 4. pag. 338. n°. 2.
Cet arbriffeau a- le port d’un cafféyer ; il s’élève
à la hauteur d’environ quinze pieds. Son tronc eft
revêtu d’une écorce d’un blanc-cendré ; fon bois
eft dur & jaunâtre ;Tes rameaux nombreux, divifés
en d’autres rameaux glabres,tétragones, garnis
de feuilles oppofées, médiocrement pétiolées
roides, luifantes, longues d’environ quatre pouc
e s , fur deux pouces de large, glabres, affez.-
femblables d’ailleurs à celles de l’efpèce précédente,
ovales-oblongues, très-entières, acuminées
à leur fommet, veinées & nerveufes à leurs deux
faces ; trois nervures latérales, confluentes à leur
fommet & entourant les veines.
Les fleurs font difpofées en petites grappes latérales
longues d’un pouce, munies de très-
petites braètées- aiguës, fituées un peu au deffus
de l'aiffelle des feuilles. Les fleurs mâles, au nombre
de dix environ, font blanches ; leur calice à
quatre découpures ouvertes en roue ; point de
corolle; quatre fil amen s épais, un peu comprimés,
prefque linéaires, étalés, un peu ventrus à leur
1 fommet, foutenant des anthères fort petites., re~
: courbées ; les fleurs femelles folitaires & feftïles
, à l'extrémité dès grappes. Leur calice eft compqfé
de cinq foïioks oblongues, aiguës j. point dè co-
. rolle ; un ovaire oblong , à trois faces ; trois ftyles-
; perfiftans, de la longueur- de l ’ovaire; les ftigmates-
| linéaires, recourbés, traverfes par un fillon lon-
: gitudinal.. Le fruit eft une capfule oblonguè, à
trois loges , à trois valves, terminées par une
pointe en forme de-corne y deux femences* ob-
iongiies*.