
cedens, &' appartiennent même à la famille des
hj'poxyions. -Ils rtffembl* nt à des taches orctinai-
îcmenr noires, quelquefois rouges, éparfes à la
lui tace des feuilles ; mais on ne tarde pas à re-
cotmoitre qu'ils ont pris naiffance dans le parenchyme,
qu'ils occupent l’épaiffeur même de la
^eiiîde , & foulèvent fon epidemie, lequel eft
tantôt liffe & entier, tantôt fendillé par la dii-
ten.îon qu il éprouvé. Le xylema eft allez dur,
de forme variable , plein d’une chair gélatineufe,
ui probablement renferme les graines, comme
ans tous les autres hypoxylons. Ce réceptacle
relie fermé dans quelques elpèces, & dans quelques
autres fe fend irrégulièrement pour donner
iffue a :1a gelée. La ftruôiure des xyloma. eft encore
obfcure ; Ce qui tient à la difficulté qu’on
éprouve pour obier ver au microfcope ces corps
opaques, noirs, comra&es. Les efpèces de ce
gehre naident de préférence à la furface fu pér
im e des feuilles, tandis que celles des genres
précedens paroiifent plus diipofées à croître à la
furface Inférieure.
m Les genres que je yiçns d enùmérer font les
féuls dont toutes les efpèces foie nt parafites. On
trouvé encore quelques efpèces parafites parmi
les f i 1er otium , les Jph&ria & les hypoderrhâ j elles
feront indiquées dans le tableau ci-après.
§. II. Hifioire des champignons parafites.
» Linné n avoit pas héfité à placer parmi les végétaux
le petit nombre de champignons parafites
qui lui etoient connus. Depuis lors aucun des bo-
tanifit s qui ont étudié la cryptogamie , n'a élevé
de douces à cet égard j cependant quelques ob-
feryateùrs ont cru que les maladies des plantes
étoient produites par des animaux, & ont fans
doute été induits en erreur par la rencontre accidentele
de quelques animalcules infufoires. On
aauflj eqnfi iéré quelquefois ces maladies comme
des. tiayaux. d’infeêtes, & cette idée, a quelque
cnofe dé. fpgcieux , fq.it .parée qu’on,, y a quelque
fÿis obiérvé rcertaiqs infe&es, Toit à ' caufe
dç kur. reiltmbiance extérieure avec, certaines
g a le sou certains oeufs.; ainfi fes .oeufs de Lhe-
mëjôbe ont e.té décrits. comme. <ies plantes, par ;
des^ botanifles peu. exercés, à la cryptogamie,;
mais i’obfervation a prouvé, que.les iriftél s qu’on
rencontre dans les fqdium, .n’ÿfont,pas effe.nticls, 1
R ^ r.4jnfi d i ce ’ pa fl âge r s: ? f & que Lanammie
jê^ces..ttuberculestdi^ry,en^iq^t-.nye.ntJ$es. galles .
«éës.qeüfv d.|s.tin§<Stslnf | q r f q o n f i l s , t
Vaiicher & moi,, j
& lans nous communiquer , (jbÇfr.yé, immjcröfC |
copv- la,prefque totalité dt s?çh,âmpig iioris par^fiç^s j
connus , n?,us n’ayôns appençu.eprauçup d'çux-au-
cùne efpèce de mouvement, & .nous y avons re- |
connu dès formés tellement analogues ‘à celïes des 1
autres.xrryptogâmes,< qu’on peut très'; facilement *
b CL • ;
déterminer leur place dans l’ordre naturel des végétaux,
Quëlques agriculteurs ont- cru au contraire
que ces champignons étoient des maladies
organiques de la plante, auxquelles en effet les
undo reflemblent quelquefois ; mais on. ne peut
admettre cette idée pour aucun des autres genres
dont la ftruêfure eft plus facile à démêler , & la
différence entre les puccinies & les uredo eft fi
fbible , que dès qu’on admet la végétabilité des
premières, on ne peut nier celle des fécondés.
Cette opinion eft plus plaufibîe relativement aux
erineum , que cependant leur reflemblance avec
les byjfus & leur manière de vivre rapprochent des
végétaux; mais fi T’pn venoit à prouver que les
erineum font tous , ou quelques-uns 'ÿ des poils malades
8c non dés plantes, on n’en pourroit rien
conclure ni contre les autres genres ni contre les
faits que je vais tenter d’ établir.
» 11 fe préfente ici une queftion plus délicate à
réfoudre, c’eft de (avoir fi ces champignons de
forme plus ou moins diverfifïëe , que nous apper-
cevons fur différens végétaux, font véritablement
des efpèces diftinôtes , ou s’ils font des modifications
d’une même efpèce, produites par la différence
des plantes qui leur ont donné naiffance*
f » J’obferverai d’abord que l’analogie avec les
animaux parafites peux fournir une première pré-
fomption quenos champignons font véritablement
diftinéts ; en fécond lieu, dans l’état aétùel de la
fcience , perfonne ne conteftera , je penfe , qu’au
moins les trois genres que nous venons d’énumérer
ƒ font dés efpèces diftinéfes, & fi on le nioit,
je citerois plufieurs plantes -, telles que le rofier,
la ronce, le laitron , l’anémone dès bois, oui
portent fouvent à la fois des champignons parafites
de genres différens : ce premier point accordé
nous permettra de répondre aux doutes élevés par
fir Jofeph Bancks, dans fori Mémoire fur la puccinie
du froment, c’eft que fi 1 epine-vinette nuit
au froment, comme le penfent quelques agriculteurs,
ce n’tft fûrement pas parce que les graineis
de Y Acidium berberidis, tombant fur le froment, y
produifent la puccinie du froment, hypotbèfe que
la Ample obfer'vatiqn-fi’ffit pouf détruire, puifqu’on
froiiyé fouvent l’épine-vinette, chargée & Acidium
auprès d’un champ de froment, fans puccinies,
& des frpmens attaqués de puccinies oii ‘(Yuredo
fans la proximité des épinës-vinertes : je n’àurois
pasmême'agi té cette queftion s’il fe fût agi d’un
végétal moins’important que le blé, ou d’un fa-
yant’ nfoins diftingùe que fit Jqfeph Bancks.
.» Mais fi‘ l’on accordé qùedes genres font dif-
'tinéfs »•les'feétiohs de ces genres , qui font elles1-
Thèmes très-prononcées, font-elles àuflî diftindes ?
IM un m o t6 u Jîô'iis arrêterons1 nous pour éta-
b'iirr‘des limites1, fi dés différences perceptibles
dans la forrne &• dans la localité ne fuffifent pas
pô&r diftingùer des efpècëà ? Quelle fera, dans
des êtres fi ôbfeurs & fi irhpoflàbles à cultiver, f
quelle fera , dis je , la balance à laquelle nous pé-
ferions la valeur de leurs; caractères ? Mais indépendamment
de cette difficulté1, qui ne tient qu’ à
notre ignorance, nous avons des preuves direètes
de la théorie que les cryprogamiftes ont admife. '
] »i°.,Les feules plantes parafites bien connues font ,
je gui & la ciitcute ; elfes croiflent l’une & l’autre j
fur différens végétaux , mais ne changent point .de s
■ forme en changeant de nourriture; ainfi l’analq- j
gie doit nous porter à conduite que les. champi- J
^nons parafites peuvent bien naî re fur différens
végétaux fans changer de formes ; & en effet, Yu-
redo vagans , l’uredo' fegetum, Y uredo rubigo , 1 acl-
d'um ruibeLlùrh fe re-trou vent-fur différentes plantes ;
mais puifqiiey dans les exemples que- je viens de
citer y la divevfité dé flation n’a pas changé les
fermes , pourquoi admettroit-on que dans les autres
la diverfité de formes eft produite par celle
des flatioris?
» 2°. S’il étoit vrai que les graines d’un de ces
champignons puflent croître indifféremment fur
la, plupart, des plantes , on ne verroit pas dans un
même champ, dans un même jardin , une certaine
éfpèc’e dont prefque tous les individus font attaqués
parim champignon, & toutes les autres plantes
voifines , ou mêlées avec les premières , n’en
pas offrir un veftige. J’ai obfervé ce fait très-
fouvent, & j’en citerai quelques exemples. J’ai vu
lin pré mêlé de trèfle, de graminées de plufîeurs
autres herbes, dans lequel tout le trèfle étoit fur-
chargé du puccinia tr ifo lii, tandis qu’aucune herbe
voifine n’ en étoit attaquée. Les pëpiniériftes ont
vu fouvent tous les poiriers d’un jardin attaqués
par Y Acidium canellatum , tandis que tous les autres
arbres étoient fains ; j’ai vu un jardin négligé.,
dans lequel croifioit beaucoup de liferon des
champs , qui, comme on fait, s’entortille autour
des plantes qu’il rencontre ; prefque tous les pieds
de ce liferon étoient couverts de Yerefiphe convol-
•vuli y & je n'ai pas trouvé.fur toutes les autres
plantes voifines ’a moindre indication du développement
de quelque eryfiphe.
si Je n’entends point ici rien préjuger fur la
grande queftion de la diftinétion des efpèces & des
variétés; mais je crois qu’on peut conclure des
obfervations précédentes, que les différences que
l’on obferve entre les champignons parafites, ne
tiennent pas généralement à leur hâbiràtion fur
telle ou telle plante, & que les efpèces de ce
genre méiiçent d’être diftinguées tout autant que
celles des autres genres de la cryptogamie, peut-
être même que celles des autres végétaux.
» S’il eft vrai de dire qu’en général chaque efpèce
de champignon croît fur une efpèce de plante
particulière, il faut obferver cependant que plu-
fieurs d’entr’eux croiflent fur différentes plantes^
mais c’eft prefque toujours fur des efpèces du
même'genre ou de la même famille : j’ai déjà indiqué
«e fait dans mon Ejfai fur les propriétés me-
dicale». des p lantes, & je le citois alojs comme une
induction pour penfer que les plantes qui fe ref-
femblent par leux ftruêture, fe reflemblent aufti
par leuvs propriétés. Ainfi , les puccinies des ro-
fiers ,-des ronces, des circées , des menthes , des
raiponces, des trèfles, des véroniques , des pruniers
; les uredo des rofiers , des ronces , des maiv
•ceaux ; les Acidium du pin, des violettes, des
prén inthes , du fuffilage. ; le xylomà falicinum,
.croiflent fur plufieurs efpèces des genres dont ils
portent le nom. La fphéfie des graminées » Yuredo
des blés- & la puccinie-des. graminées attaquent
toutes les efpèces de graminées de nos près & de
nos moiffons. L'uredo des fedum , des rhinantha-
cées ; des chicoracéfes, des crucifères ; Y Acidium
des chicoracées , des borraginées ; Y eryfiphe des
;cnicoracéesi croiflent fur plufieurs efpèces de plantes
de la même famille. L’Acidium caricellatum croit
fur plufieurs arbres de la première feêtion des ro-
facées. Enfin les trois efpèces de gymqofporanges
connues croiflent indifféremment fur toutes les efpèces
de genévrier, & ont même attaqué les genévriers
étrangers, naturalifés dans nos jardins.
» J’obferverai à cette occafion, que parmi les
plantes étrangères, cultivées en Europe, on ne
rencontre de champignons parafites que fur celles
qui ont trouvé dans notre pays des plantes de
même genre , infeftées par quelque champignon ,
& qu’on y trouve au contraire, comme fur nos
végétaux indigènes, les lichens, les moufles &
toutes les fauffes parafites.
» Mais comment les graines de ces champignons
parafites font>elles tranfportées d’une plante à une
autre plante ? Il ne s’agit pas ici feulement du
fimple tranfport des femences que le vent ou toute
autre caufe pourroit facilement opérer, mais de
l’introduèlion de ces graines dans lé tiffu même de
la plante ; car nous avons remarqué plus haut que
prefque tous ces parafites, à l’exception des eryfiphe,
naiflent fous l’épiderme, le percent & répandent
leurs graines au dehors. Puifque ces champignons
vivent fur les feuilles bc fur les autres parties
annuelles des plantes, il faut que leurs graines ,
après leur maturité, relient fans germer jufqu’au
printems fuivant. Quant à l’introduélion de ces
graines dans le végétal, la confiance de leur po-
fition indique quelles ne font point entrées par
les gerçures accidentelles de l’écorce, mais pàr
les ouvertures naturelles des végétaux. On ne
peut donc concevoir que deux explications plau-
fibles, peut-être même poflibles ; l’une, qui a été
mife en avant par fir Jofeph Bancks, eft que ces
graines entrent dans les feuilles par les pores cor-
, ticaux ; l’autre, qui me paroît plus probable, c’eft
| qu’elles font introduites par les racines avec la
■ fève.
» Les pores corticaux font, comme on fait*
D d i