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confidérées que comme des caractères fpêcifiques.
C ’eft un arbre muni de rameaux très-nombreux,
grêles, alongés, cylindriques, très-glabres, far-
menteux, garnis de feuilles oppofées, pétiolées,
ovales, très-entières, aiguës à leur fommet, glabres
à leurs deux faces, veinées, longues de lïx à
fept pouces.
Les fleurs font longues, penchées, & ont l ’odeur
du jafnrvn ; elles fontdifpofées en petites pa-
nicules axillaires, réunies au nombre de trois à
cinq fur chaque rameau. Les pédicelles font
courts, roides, cylindriques. Le calice eft court,
campanule, à cinq dents droites, ovales, obtufes ;
la corolle en forme d’entonnoir ; le tube filiforme,
long au moins de fix pouces; le limbe plane , à
cinq découpures oblongues, obtufes. Le fruit eft
une baie ovale, en forme de poire de bon-chrétien
& de là même grojfiTeur, glabre, à une feule
loge. Elle renferme plufieurs femences de différentes
formes, les unes oblongues, prefqu’angu-
leufes ; d’autres plus courtes, à quatre faces 5 quelques
autres planes , triangulaires , brunes ou couleur
de biftre , un peu ridées & raboteufes à leur
furface.
Cette plante croît dans les Indes orientales,
aux Philippines, à la Cochinchine. T?
«cC’eft parfes graines, dit M. du Petit-Thouars,
que cet arbre a été connu en Europe, au commencement
du fiècle dernier. A cette époque, le
Père Camelli, favant Jéfuite italien, envoya, des
Philippines où il réfidoit, au célèbre botanifte
Rai, un grand nombre de plantes très-curieufes:
celle-ci étoit du nombre. Cet auteur, conjointement
avec Petiver, en fit le fujet d’un Mémoire
publié dans les Tranfaétions de la Société royale de
Londres , en 1699. Il nous apprit que ces graines,
fous le nom d’igafur, étoient employées depuis
long-tems aux Philippines , comme une panacée
univerfelle. Les Efpagnols, qui en avoient appris
l’ufage des naturels du pays, en faifoient tant de
cas, qu’ils leur avoient donné le nom de fève de
faint Ignace.
» Comme tous les remèdes nouveaux, ces graines
furent préconifées, & on les regarda comme une
acquifition importante pour les pharmacies ; mais
elles ne tardèrent pas à perdre de leur crédit, &
même elles furent regardées comme très-dange-
reufes, l’expérience ayant appris que, comme les
noix vomiques , elles réuniffoient aux qualités
émétiques, un principe narcotique qui produifoit
fouvent de mauvais effets.
» Cependant Loureiro, qui dans ces derniers tems,
à l’exemple de Camelli, a été mifiîonnaire zélé &
habile botanifte, de plus médecin éclairé par la ;
pratique , affure , dans fa Flore de la Cochinchine , !
qu’il s’eft fervi plus de mille fois de ces graines
fans en éprouver d’accidens. Il faifoit prendre leur
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î rapure à la dofe de fix à douze grains, fuivant
j l’âge & le tempérament, dans une infuiion con-
I venable. A une plus forte dofe, elles peuvent
I caufer des vertiges & des convulfions, mais
1 oui s’appaifent facilement par le moyen de l’eau
j froide, prife abondamment : on peut y ajouter
du jus de citron. Cet auteur ajoute qu’il en a fait
prendre la valeur entière d’une graine du poids
de deux drachmes, à des chevaux, des bufles
& des cochons, fans qu’il en foit réfulté d’accidens.
Il n’en eft pas de même de la noix vomique
, qui, fuivant cet obfervateur, a tué des
chevaux, à bien moins forte dofe. »
7. V omique branchue. Strychnos brachiata.
Ruiz & Pav.
Strychnos foliis oppofitis, ovatis3 oblongifque acu-
minatis , quinquenerviis ; caulebrachiato-tereti , flo-
ribus corymbofis. Ruiz & Pav. Flor. peruv. vol. 2.
pag. jo. tab. 157.
C ’eft un arbriffeau extrêmement rameux, grimpant
, garni de vrilles, dont les tiges font obtu-
fément anguleufes, d’un brun-cendré ; les rameaux
très-longs, branchus,pendans, raboteux, un peu
tétragones, garnis de feuilles oppofées, médiocrement
pétiolées , d’une grandeur médiocre ,
ovales ou oblongues-ovales, glabres à leurs deux
faces, luifantes en deffus , entières à leurs bords,
acuminées à leur fommet, à cinq nervuresTaillantes
, agréablement veinées ; les pétioles un peu
tors , adhérens par leur bafe ; quelques vrilles rares,
oppofées aux feuilles, courtes, fimples, roulées
en fpirale.
Les fleurs font axillaires & terminales, réunies
en un corymbe ombellé ; les pédicelles courts,
inégaux, accompagnés d’une petite braétée linéaire,
fubulée , caduque. Le calice eft velu,
j fort petit, caduc, à cinq découpures courtes,
aiguës. La corolle eft blanche, velue en dehors,
quatre fois plus longue que le calice; le tube in-
fenfiblement renflé vers fa partie fupérieure; le
; limbe plane, à cinq découpures courtes, ovales,
: aiguës ; cinq étamines attachées à l’orifice du
tube j les anthères arrondies, à deux loges; l’o-
• vaire globuleux. Le fruit eft une très-groffe baie
' globuleufe, pendante , d’un vert-jaunâtre , à une
j feule loge, remplie d’une pulpe jaunâtre , con-
; tenant plufieurs femences prefqu’orbiculaires ,
j comprimées , glabres, irrégulièrement anguleufes,
cornées , jaunâtres, couvertes d’une peau
j fragile & cendrée.
J Cette plante croît au Pérou, dans les grandes
j forêts. Elle fleurit dans les mois d’ oétobre & de
: novembre. % ( Defcript. ex Rui1 & Pau. )
Les cerfs recherchent avec avidité les fruits
de cet arbre, d’o ù vient que les Efpagnols, d’après
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les naturels du pays , leur ont donné le nom de
camida de venados.
VOTOMITE. Votomita. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes , polypétalées,
régulières, qui a beaucoup d’affinité avec les nerpruns
, & des rapports avec les aucuba de Thun-
berg. Il comprend des arbriffeaux exotiques à
l’Europe, donc les rameaux fout tétragones, les
feuilles oppofées, ftipulacées ; les pédoncules
axillaires, fupportant quelques fleurs pédicellées,
prefqu’en ombelle.
Le caractère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a quatre dents , quatre pétales , quatre
étamines^} les anthères rapprochées en cylindre ; quatre
ftigmates j un drupe couronné par le calice, a une
feule femence.
C a r a c t è r e g én é r iq u e .
Chaque fleur offre :
iQ. Un calice turbiné , adhérent avec l’ovaire , :
terminé par quatre dents courtes, perfiftantes.
20. Une corolle compofée de quatre pétales inférés
fur le difque de l’ovaire , oblongs, étroits,
aigus, réfléchis en dehors.
Quatre étamines inférées fur la corolle ; les
filamens très-courts, fupportant des anthères droites
, fort longues, rapprochées en un cylindre tu-
bulé , terminées par un feuillet membraneux , à
deux loges, s’ouvrant en dedans.
4*. Un ovaire adhérent, ovale, prefque pyri-
forme , couronné par les dents du calice , & fur-
monté d’un difque d’où s’élève un ftyle filiforme,
traverfant le tube des anthères, terminé par quatre
ftigmates capillaires, aigus.
Le fruit eft un drupe prefque pyriforme, couronné
par les dents du calice, à une feule loge,
renfermant une femence ftriée.
E s p è c e .
V otomite de la Guiane. Votomita guianenfis'.
Àubl.
Votomita foliis oblongo-acuminatis ,* floribus cy-
mojis y axillaribus. ( N. )
Votomita guianenfis. Aubl. Guian. vol. I. pag.
91. tab. 35.
Glojfoma arborefeens. Willd. Spec. Plant, vol. I.
pag. 664.
Arbriffeau dont la tige parvient à peine à la
hauteur de cinq à fix pieds, & n’a guère que fix
ouces de diamètre. Son écorce eft brune ; fon
ois jaunâtre, dur, compacte; fes rameaux épars.
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tétragones, nombreux> noueux, garnis de feuilles
oppofées, pétiolées, ovales-oblongues, acuminées,
fermes, épaiffes, glabres à leurs deux faces
, vertes, entières, longues de quatre a fix
pouces, fur deux pouces & plus de large , à nervures
fimples , latérales; les pétioles courts , accompagnés
à leur bafe de deux ftipules aiguës ,
très-caduques.
Les fleurs font blanches , axillaires , réunies en
cime ou en forme d’ombelle peu garnie, à 1 extrémité
d’un pédoncule commun, de la longueur
des pétioles; les pédicelles un peu plus courts,
uniflores, garnis à leur bafe d’une petite bradtée
en écaille: chaque fleur, avant fon épanouiffe-
ment, a une forme conique. Le calice eft d une
feule pièce, adhérent à l’ovaire, divifé en quatre
dents à fon fommet. La corolle eft compofée de
quatre pétales blancs , étroits, alongés., aigus,
recourbés en dehors ; les étamines au nombre de
quatre, inférées fur la corolle ; les filamens très-
courts ; les anthères rapprochées en tube, droites,
fort longues, terminées par un feuillet membraneux
, à deux loges s’ouvrant dans I’interieur
du tube. L’ovaire eft pyriforme , couronné par un
petit difque, du centre duquel s’élève un ftyle
grêle , qui traverfe le tube des anthères , & fe
termine par quatre ftigmates alongés, aigus. H
leur fuccède une baie qui n’offre dans fa jeuneffe
qu’une feule loge & une feule femence.
Cette plante croît dans les grandes forêts de la
Guiane, près des habitations des Galibis. Elle
fleurit dans le mois de feptembre. ( Defcript. ex
Aubl.)
VOUAPA. Vouapa. Genre de plantes dicotylédones,
à fleurs complètes, monopétalées, delà
famille des légumineufes, qui a des rapports avec
les panvoa, & qui comprend des arbres exotiques
à l’Europe, à feuilles conjuguées, & dont les
fleurs font difpofées en grappes latérales.
Le cara&ère effentiel de ce genre eft d’avoir :
Un calice a. quatre divifions ; deux braéïees a fa
bafe J un feul pétale ; trois étamines oppofées au pétales
un fiyte > une gouffe comprimée y monofperme.
C a r a c t è r e g é n é r i q u e .
Chaque fleur offre :
i°. Un calice d’une feule pièce, urcéolé, à
quatre découpures aiguës.
i°. Une-corolle compofée d’un feu! pétale droit,
ovale, obtus, onguiculé, attaché au fond du calice.
30. Trois étamines dont les filamens font attachés
au calice, & oppofés au pétale , terminés par
i des anthères petites & ovales, à deux loges.
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