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'bractées ; fix pétales ; deux glandes b la bafc de chaque
pétale ÿ fix étamines ; un fiigmate fejfile , orbicuLaire y
une baie ovale, cylindrique 3 à une loge j deux ou trois
femences.
C a r a c t è r e générique.
Chaque fleur offre :
i° . Un calice à fix folioles ovales , ouvertes,
concaves, colorées , caduques , alternativement
lus courtes, accompagnées en dehors de trois
raétées.
2°. Un corolle compofée de fix pétales concaves,
un peu arrondis, ouverts , à peine plus longs que
le calice; deux glandes arrondies & colorées à la
bafe de chaque pétale.
3°. Six étamines ; les filamens droits , comprimés,
oppofés aux pétales j les anthères adhérentes aux
filamens par leur furface externe, s'ouvrant, par
une petite valve, de la bafe au fommet.
4°. Un ovaire fimple, cylindrique , de la longueur
des étamines j point de ftyle; un ftigmate
feifile , élargi, orbiculaire , perfiftant, à rebords
aigus.
Le fruit confifte en une baie ovale , prefque cylindrique
, obtufe, à une feule loge, contenant
deux ou trois femences inférées au fond de la
loge.
Les femences oblongues, cylindriques, obtufes,
munies d'un périfperme charnu j l’embryon droit,
la radicule inférieure ; deux cotylédons planes.
Obfervations. Ce genre eft très-naturel, & ne
peut fe confondre avec aucun autre. Celui dont il
le rapproche le plus, du moins par les parties de
fa fructification, eft le leontice de Linné} mais ce
dernier n'eft compofé que de plantes herbacées, à
feuilles ailées. 11 a pour fruit une capfule véficu-
leufe, prefqu’en baie. Les pétales font munis-', à
leur bafe intérieure, d’écailles au lieu de glandes.
L'ovaire eft furmonté d'un ftyle court.
E s P È e e s.
i . Vinittier commun. Berberis vulgaris. Linn.
Berberis racemis fimplicibus , pendulis , foliis fubo-
vatis, ciliato-dentatis. Willden. Arb. pag. 34, &
Spec. Plant, vol. 2. pag. 227. n°. 1. — Decand.
Flor. franç. vol. 4. n°. 4082, -7- Gærtn. de FruCt.
& Sem. vol. 1. pag. 200. tab. 42. fig. 6.
. Berberis pedunculis racemofis. Linn. Spec. Plant,
vol. 1. pag. 471. — Lam. Iiluftr. Gener. tab. 253.
fig. 1. — Blackw. tab. 163. — Mill: Icon. tab. 63.
— Knorr. Del. 2. tab. B. — Gronov. Orient. 120.
— Durôi, Harbk. 1. pag. 73. — Pollich, Palat.
n°. 354. —• Scop. Carn. ne. 437. — Hoffm. Germ.
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117. — Roth , Germ, vol. I , pag. 144. — vol. I l,
Pag- 377-
Berberis (vulgaris), ramis confcràm punSlatis ;
foliis rariiis ferratis ; racemis fuocorymbofis, abr.e-
viatis ; drupis parce carnofis. Mich. Flor. boréal.
Amer. vol. 1. pag. 205.
et. Berberis ( rübra ) , dculeis triplicibus, baccis
rubris.
Berberis floribus racemofis, foliis ciliatis. Haller,
Helv. n°. 828.
Berberis dumetorum.Q. Bauh. Pin. 454.— Tourn.
ïnft. R. Herb. 614. — Duham. Arbr. vol. 2. pag.
97. n°. 1. tab. 38,
.Berberis vulgà , qus & oxyacantkaputata. J. Bauh.
Hift. 1. pars 2. pag. f2. Icon.
Spina acida, five oxyacantka. Dodon. Pempt.
pag. 7;o. Icon.
Spina vulgaris, feu crefpinus. Camerl Epitom. 86.
Icon.
Oxyacantka galeni. Tabern. pag. 1035. Icon.
(L. Berberis ( violacea ) , aculeis multiplicibus ,
; baccis violaceis. Willd. 1. c.
y . Berberis dumetorum , fruftu candido. T)w\ïam.
: 1. c. n°. 3.
è' ? Berberis orientalis , procerior, fruélu nigro ,
fuavijfimo. Duham. 1. c. n®; 4. — Tournef. Coroli.
pag. 42.
e. Berberis (afperma), aculeis multiplicibus , bac-
i cis afpermis. Willd. 1. c.
Berberis fine nucleo. C . Bauh. Pin. 454. — T ourn.
Inft. R. Herb. 614. — Duham. Arbr. vol. 1. pag.
98. n*. 2.
Berberis afphoros. Cluf. Hift. 1. pag." 121.
£. Berberis ( canadenfis ) , aculeis triplicibus, fer-
raturis foliorum remotis. Willd. 1. c.
Berberis' ramis confertïm punÜatis ; foliis rariiis
ferratis ÿ racemis fubcorymbofis , abreviaiis y drupis
parce carnofis. Mich. Fiôr. boréal. Amer. vol. 1.
pag. 205.
Berberis latijfimo folio , canadenfis. Duham. Arbr.
vol.'i. pag. 614. — Tourn. Inft. R. Herb. 814.
Arbriffeau d'une médiocre grandeur , dont les
tiges font droites , rameufes; le bois fragile , de
couleur jaunâtre ; les rameaux diffus, revêtus d'une
écorce glabre, mince,cendrée ou grifâtre; armés
à leur bafe de trois épines droites, fubulées, inégales,
élargies & réunies à leur point d'infertion.
Les feuilles font la plupart ramaffées par paquets
alternes-", ovales, rétrécies en pétiole à leur bafe,
obtufes & arrondies à leur fommet, dentées en
fcie à leur contour, prefque ciliées & N comme
épineufes,
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épineufes, d'un vert-gai, glabres à leurs deux faces,
longues d’environ un pouce & demi, fur un demi-
pouce & plus de large. ,
T,es fleurs font difpofées latéralement, dans l’aif-
felle des feuilles, en grappes pendantes, fimples,
alongées; les pédoncules filiformes, munis-,à leur
infertion d’une très-petite bradée,, gc .à leur fo naine
t, fous le calice , de trois autres ôva,lesobtufes.
Le calice eft légèrement coloré en jaune, à
fix folioles ovales, concaves, obtufes ; la corolle
jaune, à peine plus longue que le calice} les pétales
concaves, un peu arrondis, munis de deux
glandes à leur bafe} fix étamines remarquables par
la grande irritabilité dont elles font pourvues , qui
les fqrce dè.fe replier fur le piftil dès qu'on les
touché Wee la pointe“damé épingle-; un ftigmate
large, fé'fflle, perfiftant. Les fruits font des.baies
ovales, un peu alongées , ordinairement rouges,
un peu ombiliquées à leur fovnmet.
Les différentes variétés que préjente. cet arbrif-
féau c nfiftent plutôt- dans les fruits y que -dans
toute autre partie : ils .diffèrent par leur couleur.
Les uns font violets} d'autres quelquefois blanchâtres
} d'autres enfin n'ont point de femences.
Tournefort a fait mention d'une autre,variété à
fruits noirs d’une faveur très-agréable , qu’il a
obfervée dans le Levant. Peut-être eft-elle une
efpèce particulière. Enfin, la dernière variété,
originaire du Canada, diffère des précédentes par
fes feuilles plus larges, plus rarement dentées; par
fes grappes plus courtes, prefqu'en corymbe, &
par fes fruits bien moins fuccuiens.
Cet arbufte croît en Europe, le long des bois,
dans les haies. Il eft cultivé dans prefque tous ies
jardins, où il fleurit au mois de mai. ( V. v. )
L'épine-vinette peut former dans nos bofquets,
par fes fleurs difpofées en grappes jaunes. & pendantes,
un contraftê agréable avec les fleurs blanches
de l'aubé-épine, les unes & les autres fe montrant
au printems à là même épôqiié. ’Mais' tel eu
le fort de tous les êtres qui nous entourent : s'ils
ne flattent pas également nos fens, s'ils en offen-
fent quelques-uns, nous les repouffons, nous les
éloignons , quelles que foient d'ailleurs leurs propriétés.
On pardonne fes aiguillons à Taube-épîn'e
à caufe dû parfuin agréable1,lie fes .fleurs. Ellès
font introduites jufque dans nos appartenons ; mais
l'épine-vinette ne peut trouver grâce pour Ton
armure piquante, à caufe dé l'odeur forte & défa-
gréable qu'elle répand à l’époque de la floraifon.
Nous la tenons "dans nos bofquets, mais dans les
lieux le moins fréquentés. Nous lui abandonnons
le foin dé héritïer & de défendre, par des haies,
nospoffefiions agreftes, mais non pas celles de nos
jardins de plaifance. Nous l’éloignons, même du
voifinage de nos moiffons par un de ces préjugés
que l’étude de la nature peut aifémënt détruire :
nous l'accufôns, très-injuftement, d'être en partie
Botanique. Tome VITL.
V I N § 1 7
j la caufe de cette nielle funefte qui infe&e no s.femences
céréales. En vain cet arbriffeau, qui, malgré
fes épines, n’eft pas fans élégance, réclame en
fa faveur l'acidité agréable de fes fruirs; les ufages
! divers auxquels ils peuvent être employés ; les
• avantages que la teinture peut retirer de fon écorce
; & de fon bois; en vain il nous offre, dans)irritabilité
de fes étaminesun phénomène aulfi curieux
qu’intéreffant : ces titres ne feront point oublier
L’odeur de cette plante, trop heureufc de trouver
place dans quelques-uns des maflifs reculés de nos
parcs.
Prefque toutes les parties de cette plante font
employées avec avantage. Ses racines font amères,
ftyptiques : leur dècoéfcion paffe. pour favorable
dans la jauniffe, ainfi que celle de l'écorce. Le
bois & les feuilles-, également: amers , mais moins
que les racines , font recommandés comme purgatifs
& aftringens 3 leur,décodion en gargarifme
fortifie ies gencives.,Le bois, ainfi que l’écorce,
maqéré dans une leffive alcaline , rournit une
teinture jaune pour le fil & le coton, pour colorer
les ouvrages de menus fer ie , pour donner du
luftre au cuir corroyé. Les feuilles peuvent fervir
de nourriture aux. chèvres-,-, aux vaches & aux
moutons.
Les fruits font la partie la plus intéreffante de
cet arbriffeau : ils confident dans des baies acides,
un peu âftringentcs, antiputrides. On peut les
manger crues ou cuites avec du fuçre ; mais plus
ordinairement oh eh fait des confèrves, des confitures
très-délicates & très-faines, un firop ; on
ies confit au vinaigre, au fucré : la gelée, le firop
& le rob font cordiaux. Ces baies-,.encore vertes,
remplacent ies -câpres dans: l’affaiffonnement des
ragoûts. Leur fuc convient dans la diarrhée, la
dyffenterie, les fièvres putrides : on l’emploie,
dans quelques'Montrées du Nord y aux mêmes ufa-
. ges que celui du citron ; il peut même fervir à
faire du1 punch. On obtient des fruics, par la fermentation,
un vin-acide , quidépofe un Tel analogue
au tartre. Enfin, les graines font aft'rîngentes.
On.a prétendu que le voifinage des.fleurs de l’é-
1 pine-vinette étoit très-nuifible aux moiffons ; qu’il
occafionnoit la nielle des blés. Ce fait eft évidemment!
détruit par l’obfervation, pui'fque cette maladie
eft occafionnée par un champignon parafite;
Yuredo fegetum , qui fie peut fe multiplier que par
fes propres.femences, & non par l’influence des
fleurs de l'epine- vinette, fur laquelle d’ailleurs il
ne croît pas. ,
2. V inettier de la Chine. Berberis ckinenfis,
Hort. Parif.
Berberis foliis lanceolàto-obverst ovatis , fubmu-
cronatis, parce, dentatis y racemis axillaribus , fube-
reftisj, M m
1 Cette efpèce fe rapproche du berberis vulgaris ;
- I i i i