
«uifll un puiffant irritant pour les végétaux 5 aiifli
la plupart ont-ils moins d’excitabilité à Tobfcurité
& pendant la nuit 3 ce qui produit en eux cet état
que Linné a appelé leur fom m e il.
Les petits diaphragmes qu’on obferve dans Tin-
teneur des grands vaiffeaux & des petits vaiffeaux
ont une grande excitabilité. Les liqueurs qui circulent
dans les vaifleaux fervent de ftimulans.
D e s caufes de V ir r itab ilité & de V e x cita b ilité . L'auteur
croit qu’elles dépendent de l'aCtion galvanique
que les parties médullaires & les parties fibreu-
les exercent les unes fur les autres.
Ces différens agens font mouvoir les liquides
des végétaux de la même manière que la lymphe ,
chez les animaux, fe meut dans leurs vaiffeaux
lymphatiques.
D u fy flem e des organes de la nutrition: Ainfî que
les animaux , les végétaux font des pertes continuelles
par leurs différentes excrétions, principalement
par leur tranfpiration. Us ont donc également
befoin de réparer ces pertes j c’eft ce qu’o-
pere la nutrition : cette fonction effentielle fuppofe
trois chofes :
Le changement de la matière inorganique en
matière organique.
Cette matière organique formée va fe dépofer,
fuivant les lois de l'affinité, vers les parties fîmi-
laires.
Enfin, elle contracte une véritable adhérence,
qui s opère par les lois de la crifïallifation.
Les végétaux font compofés principalement de
charbon , d'oxigène , d'hydrogène , d’azote, de
foufre, de phofphore, de filice , d'alumine, de
chaux, de magnéfîe , de fer , de manganèfé, de
natron, de potaffe, d’huile, de réfine, d’acide,
de fécule, de glutine & de fibrine. Les favans font
partagés d'opinion fur l'origine de ces diverfes
fubftances : les uns veulent que la plupart foient
apportées du dehors dans le végétal ; l'auteur penfe <
au contraire que ia plus grande partie y eft formée
par les forces de la végétation, de la même manière
qu’elles fe forment dans les nitrières artificielles,
tandis que d’autres, telles que les différentes
efpèces d'air, font fournies par l'atmof-
phère & par le terrain j car tous les fruits délicats
ont le goût de terroir ; ce qui ne permet pas de I
douter que le terrain leur fournit beaucoup.
Cette formation nouvelle chez les différentes
fubftances qui fe trouvent chez les végétaux, eft
le produit de leur digeftion. Ils n'ont pas d'efto-
mac, d'inteftins comme les animaux ; auffi leurs
alimens n'éprouyent-i'ls pas cette première digeftion
qui convertit les alimens des animaux en chyle.
Mais ce chyle, en entrant dans le torrent de la circulation,
eft converti en fang & en autres liqueurs
par une fécondé digeftion. Les alimens des végé-
j n éprouvent qu'une digeftion analogue à celle-
ci, ils fe combinent entr'eux & avec l'air que le
végétal refpire. Ces combinaifons , qui font analogues
au mouvement de fermentation, donnent
toutes les différentes fubftances qu'on retrouve
chez le végétal, les huiles , les réfines, les muci-
corPs rucf ép ,a fécule, la glutine, la
fibrine, les acides végétaux, les parties colorantes
oc les extraits.
Toutes ces fubftances étant formées, vont fe
dépofer, par les lois des affinités, .vers leurs parties
fimiîaires: ainfî les huiles vont fe dépofer dans
les graines 5 les fixes fe dépofent dans les cotylédons
de 1 amande & de la noix3 les volatiles, dans
1 écorce du citron , de l'orange, & dans l'écorce
des femences des ombeilifères ; les fécules , dans
les cotylédons des plantes céréales, & dans les
racines des pommes de terre } les mucilages, le
corps fucré, dans les membranes muqueufes.
Enfin, toutes ces fubftances ainfî formées par
les forces de la végétation, & dépofées fuivant
les lois des affinités, contraient une véritable adhérence
par les lo is de la cr ijla llifa t io n , c'eft ce qui
forme vraiment la nutrition.
D u fy flem e des organes de la refpiration. Tous les
phénomènes qu'on obferve chez les végétaux,
prouvent qu’ils ont un véritable fyftème de refpiration
fembiable à celui de certains animaux. Leurs
trachées font femblables à celles des infedes, en
forte qu’on ne peut douter qu'ils n'infpirent 8c
ri expirent continuellement.
| Si on fait paffer une petite branche d'une plante
vivante fous une cloche pleine d’eau & expofée
au foleil, on voit qu'il fe dégage beaucoup d'air
des feuilles de cette plante, lequel vafe réunir au
haut de la cloche. Il contient une très-grande
quantité d'oxigène.
Cette même plante, mife fous une cloche vuide
qui repofe fur le mercure , laiffe également dégager
beaucoup d’air lorfqu’elle eft au foleil.
La même plante, laiflee pendant la nuit fous la
cloche repofant également fur le mercure, abforbe
prefqiie la meme quantité d'air qui s'en étoit dégagée
lorfqu'elle étoit au foleil.
I Ces expériences ne laiffent point de doute que
les végétaux n'infpirent de l'air & ne l’expirent,
c'eft-à-dire, qu'ils ont un véritable fyftème de refpiration.
Cette refpiration contribue à leur chaleur,
comme chez les animaux.
D u fy flem e des organes de la circulation. On ne
peut douter quelles liqueurs végétales ne circulent
réellement comme les liqueurs animales 5 « mais
cette circulation, dit l'auteur, s'opère comm#
chez les baffes clnfïes de l'animalité, les médufes,
les rhizoftomes, les polypes, qui h’ont point de
coeur i car les végétaux n'ont qu’un organe analogue
au coeur 6c aux grands vaiffeaux, fanguins ,
artériels ou veineux des premières claffes de l'animalité,
les mamaux & les oifeaux. Les vaiffeaux,
des végétaux reftemblent'plutôt aux vaiffeaux lymphatiques
des mamaux, ainfî que nous venons de
Texpofer en parlant du fyftème fibreux. Il y a un
grand nombre de liqueurs chez les végétaux ; chacun
doit avoir fon fyftème de vaiffeaux particulier
: il y a donc vaiffeaux de la fève, vaiffeaux dè
la lymphe, vaiffeaux du fuc propre, vaiffeaux des
différentes liqueurs fécrétoires, 6c vaiffeaux des
liqueurs qui nourriffent le foetus. «
D e la circulation de la sev e 6? de f e s vaiffeau x. La
fève doit être regardée, chez les végétaux, comme
leurTang qui eft blanc. On ne peut douter qu’elle
n’ait un fyftème de circulation 5 car fi au printems
on coupe l’extrémité d’une branche de vigne, la
fève coule en quantité ; une racine découverte 6c
coupée également, verfe beaucoup de fève.
Le mouvement de cette fève fe fait avec une
fi grande force en certaines circonftances, que
Haies, ayant fait entrer dans un tube une branche
de vigne dont l'extrémité avoit été coupée, 6c
l'ayant bien fcellée, la fève fouleva une colonne
de mercure de trence-fepc pouces,, c'eft-à-dire,
quelle auroit pu s’élever à quarante-cinq pieds.
. Les matériaux qui fourniffent la fève font apportés
au végétal, ou par le chevelu des racines,
ou par la furface entière du végétal, principalement
par les feuilles $ ils entrent dans le torrent
de là circulation , & paffent par différens ordres
de vaiffeaux, dont les uns font fondions d'artères,
& les autres fonctions de veines. Les vaiffeaux
féveux font, fuivant l'auteur, les grands vaiffeaux
dont nous avons parlé.
D e la circulation de la lymphe , & de f e s vaiffeaux.
Le végétal contient plusieurs efpèces de liqueurs
qu'on périt regarder comme lymphatiques : 1 °. le
mucilage 3 z°. le corps fùcré } 30. la fécule j 40. la
glutine} 50..la fibrine. Ces divers fluides doivent
avoir des vaiffeaux particuliers dans lefquels ils
circulent «Nous avons vu, dit l'auteur, qu'à côté
des grands vaifleaux, il y en a une grande quantité
d autres plus petits} ces vaiffeaux fervent fans
doute à la circulation de quelque fluide : on peut
fuppofer que ce font les divers fluides lymphatiques
dont nous parlons. *>
D e la circulation du fu c propre (ou idioehule),
& de f e s vaiffeaux. Ce font encore quelques-uns
des vaifleaux qui fervent à la circulation du fuc
propre.
D e la circulation dans le fy flem e capillaire végétal.
Il y a, chez les végétaux comme chez les animaux,
un fyftème capillaire auquel aboutiffent les dernières
ramifications des artères, 8c commencent
les premières véficules, ainfi que les vaiffeaux fécrétoires.
L'anatomie n’a encore pu parvenir à
développer Torganifation de ce fyftème, ni chez
l’animal ni chez le végétal, mais des faits pofiùfs
en démontrent l'exiftence aux phyfiologiftes. C’eft
dans ces organes que le fyftème artériel communique
avec le fyftème veineux, avec le fyftème
capillaire des membranes muqueufes 6c des membranes
féreufes , 8c avec celui des glandes. C'eft
encore dans ces organes que fe féçrètent ces fucs
fi variés qu'on retrouve chez les végétaux.
Toutes ces opérations ne peuvent avoir lieu fans
qu’on fuppofe différens ordres de vaiffeaux particuliers
dans le fyftème capillaire.
i°. L'artère qui apporte la fève artérielle.
2°. Les vaiffeaux pneumateux , dans lefquels
l'air eft contenu.
30. Les vaiffeaux lymphatiques.
40. Les vaiffeaux fécrétoires.
50. Enfin, les vaiffeaux veineux , qui reprennent
la fève veineufe, & la reportent dans le torrent
de la circulation.
Cette fève veineufe a été, comme le fang veineux
des animaux, appauvrie par les fécrétioris ;
elle a donc befoin d’êrrè revivifiée par le concours
de l’air par fon mélange avec la nouvelle fève
qui arrive par les organes nutritifs } c'eft ce qui
s’opère dans le fyftème artériel.
D u fy flem e des organes de la reproduction. Des e_b-
fervations multipliées ont conftaté que les végétaux
fe reproduifent par des moyens analogues à
ceux qui opèrent la reproduction des animaux} ils
ont des organes mâles 8c des organes femelles,
indépendamment des organes communs, le calice
8c la corolle.
D e s organes m âles, Us font compofés de deux
parties principales, le filet de l’étamine & l'anthère.
L'anthère.contient une très-grande quantité
de petits globules qui font remplis d'un fluide
particulier , lequel,.eft Y aura fem in a lis ou liqueur
reproductive qu'on appelle po llen.
D e s organes fem e lle s . Ils font très-multipliés, &
l'auteur y a retrouvé tous ceux qui exiftent chez
les femelles des animaux} il leur a donné en con-
féquence les mêmes noms.
Le p ift il eft un petit tube percé, qui repréfente
les parties externes des animaux. i°. Le ftigmate
ou cunéole qui en eft l’ouverture extérieure, par
laquelle s'introduit le pollen} i ° . le vagin ou conduit
qui porte le pollen jufqu'à la cavité intérieure
où font les ovules. U utérus eft la cavité où eft
l’ovule ou la graine.
U ovule ou petit oeuf correfpond à l’oeuf de ,1a