
180 S T A
Eau. , . . ................... i^7. . 9 0 0
Mucus....................................... 60
Soude............................ 10
Phofphate de chaux......................... 30
T o ta l.................. icoo-
SPHÈNE. M. Haüy avoit d’abord fait une efpèce
particulière de ce minéral 5 mais , dans ces
derniers tems, des analyfes exactes ayant démontré
qu'il avoir la même compofition que le titane
filiceo-calcaire, M.FIaüy l’a réuniayec ce dernier.
SPHÉROlDAL : fe dit du diamant à quarante-
huit facettes. (Haüy.)
SPINELLE. C ’ eft: une efpèce de pierre qui
fe rencontre ordinairement fous la forme d’octaèdre
, ou en mafïes formées de lames , qui font
difpofées parallèlement aux faces d’un oèlaèdre.
Sa forme primitive eft l ’oétaèdre.
Eile a une réfra&ion fimple, une pefanteur fpé-
cifique de 3,64 à 5,76.
Cette efpèce renferme deux fous-efpèces : la
première, le rubisfpinelle , ou plus correctement le
fpinelle rubis. Cette pierre 3 dont M. Klaproth 8c
moi avons fait l’analyfe, eft formée de alumine
82, magnélie 9 , acide chromique 6 : il n’eft
pas douteux que c’eft cet acide qui le colore en
rouge. La fécondé, le fpinelle pléonafie. Ce minéral
a été appelé ceylanite par plufieurs minéralogiftes ,
parce qu’il a été d’abord rapporté de l’ïle de Cei-
îan. L’analyfe qu’ en a faite M.~ Defcotils prouve
qu’il eft pompofé de alumine 68 , magnéfie 12 ,
oxide de fer 1 6 , 8c un atome de filice.
SPIRITUEUX , SPIRITUEUSE : épithète
qu’ on applique aux liquides ou liqueurs qui contiennent
de l ’alcool. . *
; SPIRITUS SfLVESTRIS. Van Helmont appela
ainfi les fluides aériformes qu’il vouloir diftinguer
de l’air atmofphérique > il leur donna ce nom à
caufe de la difficulté de les coërcer. ( Voÿe\ a /’article
A ir , pag. 666 , tom. Ièr. )
SPODIUM. Ce mot vient de «raro^Voy, cendre.
Les anciens Grecs l’ont employé pour défigner un
mélange d’oxides métalliques & de terres qui
provenoit des fourneaux où l’on avoit fondu dé
l'airain : il paroît qu’on a employé le même mot
pour défigner certaines variétés d’oxide de. zinc.
Les médecins arabes ont appliqué le mot de fp o-
dium aux cendres que l’on obtient des racines de
rofiaux & de celles de plufieurs autres plantes.
SPODUMENE : nom donné parDandrada à un
minéral que M. Haüy. appelle iriphane.
STALACTITE S & STALAGMITES : concrétions
de carbonate de chaux qui fe trouventdans
S T Ë
des cavités fouterraines ou fur les parois des o
naux pratiqués dans les terrains calcaires. Il eft
très-facile d’en expliquer la formation : lorfque
de l’eau contenant en dilfolution du carbonate de
chaux s’écoule lentement de la voûte d’une cavité
ou d’un canal , une portion de cette eau venant
à s’évaporer dans l'endroit même d’où elle
fuinte , dépote une partie du carbonate de chaux
qu’elle tenoit en diflolution, de là le commencement
de là JlalaSlite : la portion d’eau qui tombe
fur le fol delà cavité donne naiffance, en s’évaporant,
à une concrétion femblable, qui porte le
nom de fialagmite. Si ce phénomène fe continue
pendant long-tems fur une grande iurface,on conçoit
fans peine comment les cavités où il a lieu
peuvent être comblées, & fervir de moule à une
maffe de carbonate de chaux : un grand nombre
de carrières d’albâtre n’ont pas d’autre origine.
STAUZAITE. C ’eft un des noms du minéral
que MM. Delametherie & Brongniard ont appelé
andaloujitc , & M. Haüy feld-fpath apyre.
STAUROTIDE. C’eft une pierre d’un brun-
rougeâtre , prefque toujours opaque. Sa pefanteur
fpécifique eft de 3,28. Sa forme primitive'
eft un prifme droit à baie rhombe , dont le
grand angle eft de 129 degr. 30 min. Beaucoup
de criftaux de fiaurotide font compofés de prifmes
croifés deux à deux , 8c même trois à trois ; ils
repréfentent une croix grecque ou une croix de
Saint-André , dont les angles font de 60 8c de
120 degr. : c’eft cette figure qui a valu à ces
criftaux le nom de croifette.
. La fiaurotide que j’ai analyfée m’a donné î
S, f c e : ................................................... 5?
F e r . . . . ...................... 13
Oxide de chaux................................. 4
Oxide de mangânèfe.......................... 1
Ce minéral eft très-commun dans le département
du Morbihan s il fe trouve dans un fchifte
micacé : on l’ a rencontré à Saint-Jacques de Com-
poftelle, dans les Alpes, &c.
S T É A T 1T E . C’eft un minéral compare &
d’une confiftance terreufe, qui eft très-douxau
toucher, & qui a l’afpsdt du favon. Ses couleurs
font le blanc, le vert, le rouge & le jaune.
, Au chalumeau il fe fond en émail blanc.
Voici plufieurs analyfes de ftéatite :
Steatite de la Chine dont on fa i t des pagodes«
Klaproth. VauqueliiJ#
Silice............
Alumine. . . .
F'- r . . .
. . . . 36,00 . ................... 19
Eau............... . . . . 5,30 . ................... 3
Chaux..........
Potaffe........
s T o
Steatite commune ou talc fiéatite de M . Haüy.
Klaproth. Vatjqueliit.
Stcatite Steatite Steatite
de Cornouailles. de Bareith. compacte rofe.
Silice............. 48 •• J9J ° ...........64 Magnéfie-----10,50 . . 30,30 ...........22
Alumine . . . . 14 ... ........... 3
O x id ed e fe r . i . • MO ........... 1
Eau............... 1 5,50 • • y j o ........... 6
STIB1É : épithète que l’on donnoit autrefois
aux remèdes antimoniaux. |
ST1BIUM. Antimoine.
STILBITE. M. Haüy a donné ce nom à la
zéolithe nacrée.
D’après mon analyfe, elle eft formée :
Silice................. ................... ............. .. f2
A lu m in e . . . . . . . . ............................. 17,50
Chaux................................. .......... 9
E a u . . . . . . . ....................... .................. 18,50
STIL DE GRAIN. C ’eft une couleur jaune que
l ’on prépare de la manière fuivànte : on broie fur
porphyre du carbonate de plomb ou du carbonate
de chaux ; on ajoute un peu d’eau pour réduire
la matière en pâte. Quand celle-ci eft bien homogène
, on fait un peu fécher à l’ombre ; on prépare
enfuite une décoCtion de graines d’Avignon ; quand
elle a été réduite au tiers, on la pafle dans un ,
linge & on y .ajoute un peu d’alun en poudre. :
Lorfque le fel eft diflous, on mêle la liqueur avec
le carbonate , & on réduit le tout, en une pâte
affez confiftante pour être moulée en trochifques,
qu’on fait enfuite fécher à l’ombre. Pour faturer
le carbonate de matière colorante, il faut, avant
de faire les trochifques, réduire la matière deffé-
chée en poudre & la retraiter par de nouvelles décodions
de graines, jufqu’à ce que fa couleur
n’augmente plus d’intenficé.
Le f t i l de grain eft principalement employé dans
la peinture des papiers peints.
STORAX : efpèce de baume de couleur brune-
rougeâtre 5 il eft folide fous la forme de lames,
de pains ou de ma fies irrégulières. Neumann dit
en avoir retiré parla diftiliation un acide concrer,
qui eft le benzoïque, de l’huile volatile en petite
quantité, & une huile plus épaifife qui provenoit
vraifemblablement de la décompofition de
la matière réfineufe.
Il coule du liquidambar oriental; il eft employé
pour la préparation des parfums.
On lui donnoit autrefois le nom de fiorax calamite
3 parce qu’il arrivoit en Europe enveloppé
dans des feuilles de rofeaux.
S T R 181
Ce qu’on appelle fiyrax commun ne paroît être
que du fiorax mêlé a des corps étrangers. Il eft
employé pour préparer l’onguent de üyrax.
STRATITE : nom donné par Napione à line
variété d’amphibole adtinote, qui eft criftallilée
en prifmes hexaèdres.
STRAS : nom donné à un verre qui fert à
imiter les pierres précieufes. On peut le faire en
fondant à une chaleur élevée , un mélange de
feize parties de poudre de cailloux blancs ou de
fable lavé à l’acide muriatique ; de huit parties
de fous-carbonate de potaffe 8c de lix de borax
calciné. On peut ajouter à cette compofition
deux parties de carbonate de plomb ou cérufe.
STRATIFICATION : fe die de l’arrangement
de plufieurs fubftances qu’on place par couches
l ’une fur l’autre.
STRONTIANE. Cravrford foupçonna le premier
l’exiftence d’une terre nouvelle dans un
minéral trouvé à Strontian, dans l ’Argyleshire.
Hope, en 1792, vérifia la conje&ure de Crawford,
en prouvant que ce minéral étoit formé d’acide
carbonique & d’une fubftance nouvelle, qu’il appela
firontite. Kirwan & Klaproth furent conduits,
en 1793, à la même conclufion ; le dernier chi-
mifte donna à h nouvelle terre le nom de firon-
tiane, quelle a confervé. Enfin, MM. Pelletier,
Fourcroy 8c moi, en 1797, examinâmes la firoi 1-
tiane fous de nouveaux rapports, 8c prouvâmes
qu’elle différoit efièntiellement de la barite.
On retire la firontiane de fa combinaifon avec
l’acide fulfurique ou carbonique. Pour l’extraire
du fulfate, on pulvérife ce fel dans un mortier de
fer; on le mêle avec le quart de fon poids de
charbon réduit en poudre ; on met le mélange
dans un creufet de terre qu’on recouvre avec un
morceau de tuile, & on expofe la matière à un
leu de réverbère qu’on foutient pendant une
heure ou plus, fuivant la ma (Te que l’on chauffe.
Dans cette opération, le charbon enlève l’oxi-
gène à l’acide fulfurique; il fe convertit en acide
carbonique 8c en oxide de carbone , 8c le foufie
l'efte en combinaifon avec la firontiane. Quand
le creufet eft refroidi, on réduit la malle en
poudre & on la leffive avec de l’eau chaude,
en ayant foin de remuer continuellement pour
que la firontiane ne fe prenne pas en maffe folide.
L’eau, en difîolvant le fulfure de fi:ontiane3 le fait
paffer à l’ état de fulfure hydrogéné, qu’on dé-
compofe par l’acide nitrique : par ce moyen on
dégage l’hydrogène fulfuré à l’état gazeux & on
précipite le foufre ; on fait chauffer , puis on
filtre 5 on concentre enfuite la liqueur & on l’abandonne
à elle-même : on obtient des criftaux
volumineux de nitrate de firontiane. Comme le
nitrate de firontiane eft d’une décompofition affez