
en diftillation dans un alambic au bain-marie; la
liqueur a palîé claire, & avoir une faveur Srune
odeur fore analogues à celles du petit-lait 5 les premières
portions n’étoient point acides, mais les
dernières l’ étoienttrèsfenfiblement & rougilïoient
fortement la couleur de tournefol.
Ce qui reftoit dans le bain-marie étoit fe c, avoit
une couleur rouge-brunâtre, une tranfparence
alïez parfaite, une faveur piquante & acide; il
rougilïoit parfaitement la teinture de tournefol.
On a délayé ce réfidu extraétif dans environ
2,45 hc&ogrammes d’eau diftîllée; on l’a abandonnée
au repos pour que les .corps qui n’ étoient
que fufpendus dans la liqueur pulïent fe dépofer;
on a décanté enfuite la dilïolution claire, & on a
lavé le dépôt jufqu’à ce qu'il ne colorât plus
l’eau (1).
La dilïolution de la partie•extra&ive évaporée
àfîccité, a fourni un extrait brun, tranfparent
& caftant; il pefoit 11,78 grammes, ce qui fait
environ les o,coi8 de la fève employée.
Cette quantité d'extrait fait voir que 487,8 my-
riagrammes de fève de charme ne peuvent porter
dans l’arbre que 0,8780 myriagrammes de matière
noutricière, & que pour qu’un charme augmente
de 4,98 myriagram., il faut qu’il y palïe 2709 my*
xiagrammes deféve> ce qui eit énorme.
Cet extrait expofé à l’air pendant quarante-huit
heures s’eft ramolli à fa furface, en attirant l'humidité
de Pair, & avoit augmenté de 2 grammes , j
ce qui eft peu de chofe relativement à l'augmentation
de ïextrair de hêtre expofé à l’air; mais
il^faut obferver qu’il n’y avoit que la furface qui
fut humectée; le deffous étoiç encore fec & pul-
vérifable. - *
Une petite portion dç cet extrait, réduit en
poudre & mélé avec de la chaux vive & un peu
d’eau, a exhalé une légère odeur d’ammoniaque ,
qui fut rendue très-Cenfible par des vapeurs blanches,
formées par 1 approche de l’acide muriatique
oxigéné rrès-foible. Il paroît dope que cet extrait
contient une petite quantité d’ammoniaque toute
formée 3 & qui y eit vraifemblablement à l’état
Clin.
Deux grammes de cet extrait dilfous dans l’eau
& mêlé, i°. avec une dilïolution de muriate de
barite, a formé un précipité infoluble dans l’acide
muriatique ; 2°. avec la dilïolution de nitrate d'argent,
un dépôt infoluble dans l’acide nitrique;
30. avec l’acide fulfurique, un précipité fioco-
neux coloré; 40. avec l’acide oxalique, un précipité
blanc très-abondant; 50. avec l’ammoniaque,
un léger précipité coloré; 6°. enfin, avec le carbonate
de potalïe, un précipité plus abondant &
moins coloré que le précédent. "
(1) La matière infoluble dans l’eau écoic compofée
d’une certaine quantité de matière extractive particulière ,
combinée à la chaux, féparée de l’acide acéteux par i’affi-
Oâçé de la matière yégétalc, augmentée par la chaleur. '
Deuxieme efpèce de fève de charme, courant de
germinal.
Cette nouvelle efpèce de fève avoit été reçue de
l’arbre dans des vafes de cuivre, dont elle avoit
dilïous une petite quantité qui lui donnoit une
couleur verdâtre.
Première expérience,
1,366 myriagrammes de cette liqueur furent évaporés
dans une bafline d’argent : dès que la température
de cette fève fut voifine de l’ébullition, fa
couleur verte difparut & devint d’un jaune-fauve,
11 s’en fépara en même tems des flocons de la
même couleur, qui nageoient dans la liqueur ; ces
flocons écoienc parfaitement infolubles dans l’eau;
ils n’avoient aucune faveur, & ils brûloient en
répandant une odeur ammoniacale fétide ; ils pe-
foienc 2 grammes.
Cette matière étoit une combinaifon d’oxide de
cuivre & d’une fubftançe végétale qui a beaucoup
de reftemblance avec les matières animales; com-
binaifon formée par l’a&ion de la chaleur, & dans
laquelle le cuivre eft voifin de l’état métallique,
quoiqu’il fût auparavant laturé d’oxigène, puif-
qu’il étoit dans la fève uni à un acide à l’état
éfoxide vert.
Par la chaleur la matière végéta-animale a donc
décompofé l’açétite de cuivre, en s’unifiant d’abord
à une partie de l’oxigène du métal, & en fe combinant
à l’oxide en partie défoxigéné. Ce fait ne
' doit point furprendre, puifqu’ on fait que plu-
fleurs Tels de cuivre, & entr’autres les fulfates,
nitratres & acetites de ce métal > font dëcompofés
par certaines matières végétales & furtout animales;
& c'eft ainfi, par exemple, qu’on teint en
bleu les plumes des oifeauxdeitinées à former des
plumets pour les militaires, ainfi que beaucoup
d autres matières animales & végétales,
La liqueur d’oft les flocons dont on vient de
parler avoient été féparés, ayant été évaporée à
liccité, a fourni 12,7 grammes d'extrait d’une cou-
leur rouge-marron, à peu près femblable i celle
de l’oxide de cuivre au premier degré d’ oxida-
tion. Çette quantité d’extrait s'élève à environ les
OjCQio de la malfe de la fève employée; ce qui
eft plus considérable que pour les autres fèves de
charme ; mais i j faut remarquer que celui-ci cou--
tient du cuivre.
Cet extrait efiduftile & filant lorfquïl eft chaud
mais il eft fec 8c caftant quand il eft froid.
L alcool diflout à peu près la moitié de cet extrait;
la dilïolution alcoolique de cette partie ex-
truélive a qne couleur rouge, & donne par l'évaporation
une fubftançe tranfparente, d’une faveur
lucree, rougiflant la teinture de tournefol 8z ne
donnant aucun précipité par l'addition de la po-
tafîe. r
.La matière infoluble dans l'alcool, diftoute dans
l’eau,
l’eau, laî(ïe précipiter l’oxide de cuivre fous la
forme d’une poudre rouge, & la dilïolution filtree
ne rougit point la teinture de tournefol & donne
un précipité abondant avec la potalïe (i).
On voit que, par l’évaporation de la fève de
charme, le cuivre qui y étoit contenu a été réduit
à l’état métallique par la partie extraétive de la
fève qui.s'eft emparée de fon oxigène. L’on voit
aufti que l’alcool a féparé l'extrair en deux parties;
l'une en une matière fiicrée & tranfparente,
qui attire fortement ï humidité de l’air, qui dégage
beaucoup d’acide acéteux par l’acide fulfurique,
en un mot, qui contienr de l’e x tra itd u
fucre 8c de l’acétité de potalïe; l’autre eft une
matière opaque qui fe deftèche à l’air, qui forme
un précipité avec les alcalis, c’eft-à-dire, qu’elle
contient du mucilage, del’acétite de chaux 8c une
matière colorante.
Deuxième expérience, 20 germinal.
1,957 kilogrammes de fève de charme ayant été
expofés à i 'air dans un vafe de verre ouvert, cette
fève a préfenté les phénomènes fuivans : i ?. elle eft
devenue laiteufe; il s’eft formé à fa furface une
pellicule blanchâtre comme une efpèce de fleurée
légère; 20. il s’eft dégagé continuellement des
bulles de gaz acide carbonique; 30. elle a, pris une
odeur 8c une faveur légèrement alcooliques; fon.
acidité augmentoit de plus en plus; 40. au bout de
quelques décades, fon odeur alcoolique s’eft difli-
pée, 8c le dégagement du gaz acide carbonique a
celïé d’avoir lieu ; 50. fon acidité augmentoit encore
à cette époque, 8c la matière blanche qui la
troubloit s’eft ralïemblée au fond, fous la forme de
flocons ,8c elle e_ft devenue plus claire; 6°. au bout
de cinq décades , l’acidité a commencé à diminuer ;
elle s’eft éclaircie peu à peu ; il s’eft formé de nouveau,
à fa furface, une pellicule blanche mucilagi-
neufe qui a augmenté infenfiblement en épailïeur ;
70. enfin, cetre pellicule a diminué enfuite de volume
; elle a pris une couleur brune-noirâtre ; alors
la liqueur n’étoit plus acide 8c n’avoit qu’une faveur
de moififture.
Tels font les differens phénomènes 8c change-
mens éprouvés par la fève de charme expofée à
l’air l’efpace d’ environ trois mois. Je ne m’arrêterai
pas à expliquer la nature, dé ces changemens : il a
fiiffi de les expofer pour qu’ils foienc facilement
compris à quiconque la théorie des fermentations
yineufe 8c acéteufe eft familière; c’eft à peu près
la même chofe dans le cas préfent.
Troifième expérience.
. 73 J grammes de la même fève furent mis dans
(1) 1,06 grammes, de la partie extractive, infoluble dans
l’alcool, chauffée dans un creufet d’argenc, s’eft conlidéra-
blemenc bourfoufflée , a exhalé beaucoup d’acide pyromu-
quèux, 6c a laifTé un réfidu rougeâcre , contenant du carbonate
de chaux 8c de l’oxide de cuivre rouge.
Chimie, Tome Kl,
une bouteille contenant environ 1,470 kiïogram.,
que l’on boucha très-exa&ement ; cette fève a préfenté
quelques-uns des phénomènes cités dans l’expérience
précédente ; mais elle s’eft troublée fans
s’éclaircir enfuite, 8c au bout de trois mois, la
bouteille ayant été ouverte, l’air contenu dans la
partie fupérieuré ne contenoit plus que du gaz
azote 8c de l’acide carbonique; 8c à l’inftant où
l’on a enlevé le bouchon de la bouteille, il s’eft
dégagé, avec une effervefcence vive , une grande
quantité d’acide carbonique comme de la bière.
La liqueur avoit une odeur 8c une faveur très-
fortes de vinaigre, de telle forte qu’elle auroit
pu fervir, comme cet acide, àïaflaifonnement des
mets.
L’on voit qu’ic i, comme dans l’expérience précédente
, il s’eft formé du vinaigre , mais que cet
acide n’ayant pas eu le contaét de l’air, il n’a point
été décompofé.
Q u a t r i è m e s e c t i o n .
Sève de bouleau (betula alba Linn.) , ejfai par les
réaèiifs.
La fève de bouleau n’a point de couleur; fa
faveur eft douce 8e légèrement fucrée; fa pefan-
teur fpécifique n’excède pas beaucoup celle de
l’eau; elle a préfenté aux eiïais, par les réaéHfs,
les phénomènes fuivans:
i°. Elle rougit fortement la teinture de tournefol.
20'. Elle n’eft pas troublée par l’ammoniaque.
30.. La barite y occafionne un précipité floco-
neux, en grande partie difloluble dans l'acide
muriatique.
40. L'alcool n’en fépare rien.
50. Le carbonate de potalïe y forme un léger
précipité blanc.
6°. La chaux fe comporte â peu près comme la
barite.
70. L’ acide oxalique y fait naître, au bout de
quelques inftans, un dépôt blanc très-abondant.
8°. L'acide muriatique oxigéné, nul changement
apparent.
90. L’ acide fulfurique concentré y développe
l’odeur de l’acide acéteux d’une manière très-fen-
fible.
io°. Le nitrate d’argent, rien fur-le-champ,
une couleur rouge quelques inftans après avoir
été expofé aux rayons du foleil. .
i i °. L’hydrofulfure d’ammoniaque, le fulfate
de fer, la dilïolution de colle-forte n'y produifenc
aucun changement.
Première expérience,
, 3,918 kilogrammes de cette fève ont été diftillés
dans une cornue de verre, placée fur un bain de
fable; là liqueur s’eft coloree en brun-fauve par