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les efpèces de matières qui les ont fournies. Elles
peuvent provenir, i°. de la fubftance même qu'on
a traitée ; c’eft ainfi que les fcories'des mines de
fer réductibles fans addition font formées des par- -
ties terreufes qui étoient dans ces mines, & d'une
quantité variable d’oxide de [fer qui a échappé à
l'aétion du charbon ; 2°. d’ une matière ajoutée à
la partie métallique , dans la vue de favorifer fa
réduction & la réunion de fes parties 3 c’eft ce qui
a lieu quand on emploie le muriate de foude , le
fluare de chaux, & c . , pour préferver le métal
qu’on veut réduire du contaCt de l’air; 30. de ces
deux caufes réunies, c’eft le cas le plus ordinaire.
Il eft rare qu’une mine puiffe être réduite fans al*
dition , & que la matière qu'on y ajoute ne favori
fe fa réduction en fe combinant avec les corps
qui s’oppofent à celle du métal auquel ils font
unis. Ainfi, quand on réduit le fulfure de plomb,
celui d’antimoine par le fe r , celui-ci fe combine.
au foufre qui étoic uni au plomb & à l’antimoine,
&c forme un fulfure qu’on trouve, après l’opération,
à la furface de ces deux métaux.
SCORIFICATlON. C ’eft l’opération par laquelle
on réduit en fcories une ou plufieurs fubf-
tancesqui font contenues dans un minéral.
SCOPxIFICATOIRES ( Vai(féaux ) : ceux dans
lefquels on opère la fcorification,
SCORIFIER : réduire en fcories.
SÉBACIQUE (Acide). ( Voyez Graisse. )
SEBATES ; fels formés par l’acide fébacique.
( Voye% Graisse. )
SECRÉTAGE. C ’eft l’opération qu’on fait fu-
biraux poils de plufieurs animaux, dans ie but de
les difpofer à fe lier entr’eux, de manière à former
une efpèce d’étoffe qu'on nomme feucre qui eft
principalement employée à la fabrication des chapeaux.
Le nom de cette opération vient du myftère
que les chapeliers y mettent. Ils cachent avec foin
les matières qu’ils emploient pour déterminer les
poils à fe feutrer 3 mais on fait cependant que la
principale eft le nitrate de mercure au maximum :
on le prépare en mettant de quatre à fix parties de
mercure dans feize parties d’acide nitrite du commerce
5 on commence l’opération à froid & on
l ’achève à l’aide de la chaleur.
Pour appliquer le nitrate de mercure fur les
poi s , on s y prend de la manière fuivante : on
prend des peaux de lièvre, de lapin, de caftor,
dont on a déjà réparé une partie des poils greffiers
3 on les bat avec des baguettes pour en faire
fonir la pouftière 3 on en étend une fur une table,
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puis on fecoue deffus une brofle de crin ou de racines
, qu’on a légèrement trempée dans la diffo-
lution de nitrate de mercure, qui, à cet effet,
doit être contenue dans une affiette 5 on frotte en-
fuite la peau, en différens fens, avec la brofle ; on
répète ce travail jufqu’à ce que la moitié fupé-
rieure des poils foit bien humedtée. Quand on a
fecrété <leux peaux de cette manière, on les applique
l’une contre l’autre & poils contre poils $
on les fufpend enfuite dans une étuve pendant trois
ou quatre heures, ou on les expofe au foleil ou
fimplement à l’air libre.
La partie du poil qui été fecrétée jaunit à caufei
de l’acide nitrique de la diffolution 5 elle perd de
fa tianfparence, de fa ténacité , de fon élafticité
devient en même teins roide & plus rude.' 11
paroit que la difpofition à fe feutrer tient furtout
aux rugofités du poil & à la roideur de fa pointe ;
au moins c’ eft ce qui paroît très-probable , d’après-
les obfervations faites avec beaucoup de foin par
M. Golfe de Genève. En effet, tandis-que les poils
fe réunilfent par leur partie inférieure, qui eft
chargée detubérofités, leur partie fupérieure, plus
lifte & plus roide, s’entrelace avec les parties feutrées,
& en leur donnant plus de folidité, elle diminue
en même tems l’épaifleur de l’étoffe. La
pointe du poil qui ne fait pas partie du tiftu feutré
, le recouvre & conftitue principalement le
poil du chapeau.
M. Golfe s’ eft alfuré que l’on pouvoir très-bien
remplacer fa diffolution de mercure par l’acide
muriatique à 20 deg. ( aréomètre de Perricat ),
Outre l’économie qu’ il y a à fe fervir de cet acide,
on a.l’avantage d!éviter l’emploi d’un fel métallique
qu’il eft très-dangereux de refpirer, & c’ eft à
quoi fe trouve expofé l’ouvrier qui bat des poils
fecrétés par fon intermède; car la poulfière qui
s’en dégagé, doit toujours contenir plus ou moins
de nitrate de mercure*
Il y a des poils qui polfèdent naturellement tôu-
tes les qualités nécelfaires pour fe feutrer; tels
font les laines & les poils de chameau, de Vigogne
& de chien barbet.
SÉDIMENT. C ’eft le dépôt qui fe forme dans
des liquides qui tiennent en fupenfion des matières
plus ou moins divifées. Il diffère du précipité en
ce que celui-ci provient d’une fubftance qui et -ifi
en véritable diffolution. Ainfi, quand de l’argile
vient à fe dépofer d’une eau dans laquelle on l’a*
voit délayée , c’eft un fédiment ; quand on a mêlé
de l’ammoniaque à une folurion d’atar,, il fe
depofe de l’alumine fous la forme d’un précipité
blanc, floconeux.
.SEIGLE. C ’eft la graine du fecale cereale, qui eft
employée pour faire du pain rce pain eft bis 3 il a
une faveur douceâtre & fouvent un arriète-gouc
un pet} âcre.
S E L " S E L 10!
Einhof a vu que 3840 parties ie bonnes fe-
jjiences de feigle étoient formées de :
Eau. ...................................................... 390
Enveloppe............................................. 930
Farine........................................................1520
■ . . , ; , . . $s4°
Et que la meme quantité de farine contenoit :
A lb um in e ............................ 116
Gluten non deff?ché............................ 364
Mucilage ....................... * .............. 426
Amidon.................. 234)*
Matière fucrée.. . . . . . . . . ............... 126
Enveloppe............................................. 245
Perte...... ................ ........................., 2 0 8
3840.
3840 de farine ont laîfle 12,17 de cendre., qui
contenaient :
Silice. ................................................. $ tyo
Carbonate de chaux........ .................... 3,31
Carbonate de magnélie............... .. 3,5 ƒ
Alumine ....................... ... o, 3 r
Oxide de manganèfe .................. .. 0,80
Oxide de fer........ ... ; ..................... .... 0,22
12,17
SELS. Les auteurs de la nouvelle nomenclature
ont donné ce nom aux combinaifbns d’un acide
avec une terre, un alcali ou un oxide métallique;
& comme la propriété la plus générale de ces
fubftances eft de former des fels 3 ils les ont appelées
bafes falifiables. Les anciens chimiftes avoient
donné au mot de fe l une extenfion bien plus
grande que les modernes j toute fubftance qui
avoit de la faveur, qui étoit foluble dans l’eau &
qui avoit une pefanteur, une fixité, une folidité
moyennes entre celles de l’eau & de la terre pure ,
étoit un fel. D’après cette définition , on voit qu’il
y avoit un grand nombre de corps qui jouiffoient
de ces propriétés, & qui étoient d’une nature très-
différente. Ait.fi le fucre etoit un fel ; il fe trouve
i.t placé dans la même clalfe que l’ acide fulfu-
rique, la potaffe & le fe l marin. Les Modernes,
en donnant une définition tirée de la nature même
des corps , ont évité tout embarras & toute con-
fufion dans l’emploi de ce mot. En effet, la com-
pofition étant effentielle , invariable, on n’eft jamais
dans 1 incertitude pour favoirfiune fubftance
doit être rangée dans la claffe des fels 3 au lieu que
la faveur, la folubilité , la folidité, & c ., font li
différentes dans les corps, elles font à un degré fi
marqué dans les uns, & à un degré fi foible dans
les autres , qu’il étoit impofîible de tracer la limite
'qui féparoit une fubftance Câline de celle qui ne
l’étoit pas,
Lorfqu’un acide fe combine à une bafe falifia-
b le , il peut arriver, i°. que la combinaifon foit
avec exces diacide ; 20. qu’elle foit avec exces de
bffe i 30. qu’elle foit neutre 3 c’eft-à-dire, que ni
l’acide ni la bafe ne domine l’un fur l’autre. On
appelle les fels qui font dans le premier cas, fels
acides, fels acidulés , ou bien on fait précéder le
nom du fel de la prépofition fur ; ainfi , pour défi-
gner la combinaifon de la potaffe faturée d’acide
fulfurique, on dit: fulfate acide de potaffe ou fur-
fuifaie de potaffe. On reconnoït les fels acides à la
propriété qu’ils ont de rougir le tournefol. Les fels
qui font dans le fécond cas font appelés fels avec exces
de bafe; on fait précéder leur nom de la prépofition
fous. Quant au fel neutre, on joint feulement
fon nom générique à fon nom fpécifique ; ainfi les
mots de nitrate de potaffe , de muriate de foude donnent
à entendre que , dans ces combinai fons, l’ acide
& la bafe font neutralifés. Les fels neutres fe
reconnoiffent en général à ce qu’ fis ne rougiffenc
pas le tournefol, & qu’ils ne verdiffenc point la
teinture de violette.
S els acéteux. Ils font formés d’acide acétique
& de bafes falifiables : on les appelle aujourd’hui
acétates. Comme l’article de ce Dictionnaire
où ils font décrits , eft antérieur à la nouvelle nomenclature
, ils s’y trouvent fous le nom d’AcÉ-
TES. ( Voyez.ce mot.)
Sel acéteux minéral. C ’eft l'acétate de
fonde. Il eft décrit fous le nom d’AcÉTE de
soude.
Sels ACIDES. ( Voyez Varticle Sels.)
Sel admirable perlé. ( Voyez Phosphate
de soude acide. )
Sels alc a l ins . Les auteurs qui ont écrit fut
la chimie ont donné deux fens différens à cette
expreftion 3 les uns s'en font fervi pour défigner
en général les fels à bafe d’alcali; les autres ne
l’ont employée que dans le cas où ces mêmes fe 's
contenoient un excès de bafe fenfible aux couleurs
végétales.
Sel alembroth. ( V oy e i Mercure.)
Sels alumineux , fels à bafe d’alumine. Ceux
qui font folubles dans l’eau forment des cr ftaux
d’alun lorfqu’on mêle leur folution au fulfate de
potaffe concentré. Les fels alumineux infolublés fe
difiolvent dans l’acide muriatique , & cette difto-
lutionpeut être éprouvée par le fulfate de potaffe.
Sel ammoniac. ( Voyez Mu ria te d’ ammoniaqu
e. )
Sel ammoniacal crayeux'. ( Voyc[ C a r bonate
d’ammoniaque.)
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