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compofition du fulfure d’après le réfultat que j’en
rapporte, 8c qui me paroît très-exaéfc.
S u l f u r e d e m e r c u r e . ( Voye^ l'article -
M e r c u r e . )
S u l f u r e d e n i c k e l . ( Voye% N i c k e l . )
S u l f u r e d e p l o m b . Quoiqu’on ait parlé de
ce fulfure à l’article P l o m b de cet ouvrage , nous
croyons utile d’ajourer ici plufieurs faits qui n’y
ont point été mentionnés, & qui ont été obfervés
par MM. Gueniveau , Gay-Lulîac & Defcotils.
Lorsqu’on diftille aune forte chaleur du fulfure
de plomb dans une cornue de grès lutée , à
laquelle on a adapté un tube de verre courbé,
qui plonge dans l’eau par fon extrémité , il fe dé- .
gage une légère odeur d’acide fulfureux qui eft
due à i’air du vaiffeau > bientôt après, des goute-
lettes de .foufre fe condenfent dans le tube d e -
verre; le foufre, en fe vaporifant, paroît entraîner
un peu de fulfure de plomb qui le dépofe en
pondre fine. Si on celle de chauffer quand il. ne
paroît plus fe fublimer de foufre , & que l’on
lnife la cornue, on trouve dans le bec la plus
grande partie du fulfure de plomb qui n’a pas fubi
d’altération : le rélïdu fixe paroît parfaitement
fondu 5 il a une fraélure lamelleufe ; il eft un peu
duétile ; une chaleur légère en fait écouler du
plomb duélile : c’eft une véritable matte de plomb,
^que M. Defcotils regarde comme un fous-fulfure
de ce métal.
Ainfi , quand on expofe à la chaleur du fulfure
de plomb , il y en a une petite quantité de décomposée
, i 0.. en foufre , qui fe volatilife avec la
plus grande partie du fulfure qui n’a point éprouvé
de décomposition ; i ° . en plomb qui refte uni à
une petite quantité de fulfure.
Pour connoître l’aéUon que différens gaz. exercent
furie fulfure de plomb , M. Defcotils a fait
ufage d’un tube de porcelaine, dans lequel il in-
troduifoit un poids déterminé de galène en petits
fragmens : ce tube traverfoit un fourneau de
manière que les deux bouts excédoient les parois
extérieures de 6 à 8 centimètres chacun ; une des
extrémités p or toit un tube de verre courbé qui
plqngeoit de 99 millimètres dans l’eau ; l’autre i
étôit deftinée à inttÔduire le gaz dont on vouloit
connoître l’aftion. On rempliffoit le tube de ce
gaz afin d’en expulfer l’air ; enfuite on chauffoit juf-
qu’à ce que ce tube fût rougé-cerife ; c’étoit alors
qu’on dirigeoit un courant de gaz plus ou moins
rapide fur \e fulfure mis en expérience.
Aftion du gar fulfureux & de L'acide carbonique.
Ces deux fluides paroi fient avoir la même ac-
" tion fur \e fulfure de plomb ; ils entraînent avec
eux une quantité .confidérable de cette matière,
qui fe dépofe en poudre impalpable dans le tube
de verre & dans l’eau où plonge l'extrémité de ce
tube.
Lorfqu on fait palier lentement un courant de
gaz fulfureux, on obtient du fulfure de plomb eut-
tallile à l’extrémité du tube dé porcelaine ; cela
prouve évidemment que le gaz exerce une aétion
chimique furie fulfure , puifque les criftaux n ont
pu être formés qu’autant que leurs molécules ont
été à l’état de vapeur ; & ce qui appuie ce ré-
fultat, c’eft que cette vapeur fe forme a une température
qui eft très-inférieure à celle nécefiaire
pour la fublimation du fulfure de plomb renfermé
dans une cornue.
Action de la -vapeur d'eau. Les effets de la vapeur
d’eau relativement à la volatilisation delà galène
font analogues à ceux qui viennent d’être décrits >
elle l’entraîne de même en grandie quantité ; mais
le réfidu préfente , outre le fulfure de plomb non
altéré, du plomb métallique & de l’oxide de
plomb : il fe dégage, dans le cours de l’opération,
de l’hydrogène 8c de l’acide fulfureux. Ces ré-
fultats pouvant provenir de plufieurs caufes , il
eft difficile d’indiquer la véritable; mais il eft à
remarquer que la vapeur d’eau détermine, comme
les antres gaz, la vaporifation du fulfure deplomb.
Action de l’hydrogène. Quand le courant de gaz
eft rapide, l’hydrogène entraîne, comme les pré-
cédens , une portion de fulfure de plomb y mais la
plus grande partie fe trouve «réduite à l’état de
plomb du&ile par la fouftra&Lon du foufre, qui fè
combine à l’hydrogène; mais pourque\îa production
d’hydrogène fulfu-ré ait lieu, il faut que la
chaleur (bit forte. *
Action de l’air atmofphérique. Quand on fait pafier
avec rapidité de l’air fur du fulfure^de plomb rouge
de feu , il fe produit de l’acide fulfureux 8c du
fulfate de plomb qui eft entraîné par cet- acide ; il
relte du plomb pur qui pèfe moitié moins que la
galène employée dans-cette opération : la partie
qui eft réduite à l’état de plomb pur cède fon
foufre à l’oxigène; de là lacide fulfureux. Le
fulfate de plomb vient d’une autre portion de galène
qui fe volatilife, & dont les élémens fe brûlent
en même tems. Lorfqu’au lieu d’air pur on
fait pafier fur la galène un courant d’air & d’acide
fulfureux, les résultats font les mêmes ; feulement
il y a une plus grande quantité de fulfure de vola-
tilifé & de converti en fulfate.
Quand on chauffe lentement le fulfure de plomb
avec le contaét de l’air, on le convertit prefqu’en
totalité en fulfate, ainfi que M. Gueniveau l ’a fait
connoître. Cette facile converfion eft due à la
grande affinité de l’acide fulfurique pour l'oxide
• de plomb , qui s’exerce , encore à une température
élevée, 8c à ce que le foufre contenu dans
ce fulfure eft au plomb dans le même rapport
où il fe trouve dans le fulfate ; de forte qu’en
enlevant l’oxigène aux élémens de ce dernier, on
a du fulfure de plomb parfaitement neutre: c’eft un
fait qué M. Beizelius a prouvé par l’expérience.
Comme il fe forme beaucoup de fulfure de plomb
j dans le grillage en grand de la galène , opéré au
fourneau
S U L
fourneau à réverbère , 8c comme cette galène
grillée donne beaucoup de plomb duélile quand
on la chauffe avec du charbon, il faut en conclure
que , dans le grillage, le fulfate de plomb qui s*était
d'abord formé, efi enfuite décompofé ; s'il n’en étoit
pas ainfi , la galène grillée donneroit du fulfure
8t non du plomb , lorfqu’on la traiteroit avec du
charbon. M. Gueniveau, dans un Mémoire inféré
dans le tome XXI du Journal des Mines, a donné
une théorie de cette opération qui nous paroîr
très-bien raifonnée, & qui eft au relte appuyée
fur des expériences faciles à répéter ; il prétend
que quand on grille la galène ail fourneau à réverbère
, la chaleur en dégage d’abord un peu
de foufre, enfuite l’air qui eft en contaét avec ’
elle convertit les parties qu’ii touche en acide
fulfureux qui fe dégage, 8c en fulfate de plomb :
une partie de celui-ci eft entraînée pat l’acide
fulfureux ; on remue enfuite la galène ; par ce
moyen on met le fulfate qui ne s’eft pas volatilifé
en contadt avec le fulfure qui n’a pas eu le contadl
de l’air ; l’acide fulfurique eft décompofé en acide
fulfureux , oui fe dégage, tandis que l’oxigène
qu’il a abandonné fe porte fur le fulfure de plomb
8c le convertit en acide fulfureux 8c en litharge.
Si l’opération eft bien conduite, tout! e fulfure eft
converti en oxide de plomb prefque pur, qu’il fuffit
de chauffer avec du charbon pour le réduire à l’état
métallique. M. Gueniveau a fait des expériences
qui ne permettent pas de douter que cette
décompolïtion a réellement lieu ; ainfi , quand il
a chauffé deux parties de fulfate de plomb 8c une
de galène , il a obtenu du gaz fulfureux & de
la litharge.
Le fulfure de plomb eft décompofé par plufieurs
corps métalliques, notamment parle fer: pours’en
afiùrer , il futfit de chauffer dix parties de galène
& trois de fer en lamelles ou en petits morceaux,
dans une cornue ou unçreufet fermé; le fer s’unit
au foufre, & le plomb fe réunit en culot.
L’acide nitro-muriatique convertit le fulfure de
plomb en fulfate ; fi tout le foufre eft brûlé, on ne
trouve pas de muriate ou de nitrate de plomb dans
la liqueur, parce que, ainfi que-nous l’avons dit
plus h tut, le foufre du fulfure produit la quantité
d’acide nécefiaire pour la neutralifation de l’oxide
qui peut être formé par le plomb contenu dans
ce fulfure.
L’acide muriatique oxigéné convertit à la longue
le fulfure de plomb en fulfate.
Le fulfure de plomb eft formé, fuivant Berze-
lius, de :
P lom b .. ... ..................................... .. 86,y 1
Soufre................... ............................... 13,49
S u l f u r e d e z i n c . Ce fulfure , vulgairement
appelé blende, fe trouve dans la nature à l’état de
criftaux tranfparens, 8c en ma fies plus ou moins
confidérables : il a pour forme primitive le dodécaèdre
rhomboïdal, 8c pour molécule intégrante le
CuiMiz. Tome VI.
S U L . as5
tétraèdre à faces triangulaires jfocèlcs ; il eft rarement
pur} prefque toujours il eft coloréen jaune ,
en brun & en noir par les oxides de fer.
Le zinc métallique ne' s'unit que très difficilement
avec le foufre j cependant Dehne dit.qu'on
peur y parvenir en chauffant dans un creufet un
mélange de ces deux matières f recouvert de
pouffière de charbon.
L’oxide de zinc fe fulfure facilement. Pour
s’ en convaincre, !! fuffit de chauffer dans une petite
cornue de verre , lutée, parties égales de.
foufre & d'oxide de zinc. Dans cette opération
l'oxide fe réduit complètement à l'état métallique
par une portion de foufre qui forme du gaz acide
fulfureux , tandis que l'autre portion fe combine
au métal.
On a cru pendant long-tems que le fulfure de
line natif étoit un oxide fulfure: on fe fondoit
lür la difficulté de fulfurer le zinc métallique ,
fur la facilité de fulfurer fon oxide, & enfin, fur
la tranfparence des blendes pures & criflallifées ;
mais M. Proult a démontré le contraire , en prouvant
que l’oxide de zinc perdoit fon oxigène lorf-
qu'il s'unilloit au foufre , & que les blendes traitées
par le charbon ne donnoient pas d'acide fulfureux,
Le même chimifte, en démontrant que le
mercure & l'arfenic.métallique formoient avec
le foufre des combinaifons tranfoareiites , a fuffi-
famment répondu »ceux qui vouioient que la tranf-
parence d'un fulfure fût une preuve de l'exiflence
de Foxigqne.
Le fulfure de f inc paroît être très-fixe & infufi-
ble ; car M. Gueniveau prétend qu'il ne p:ut être
fondu au feu le plus fore des fo ges d'efiai.
Lorfqu il eft calciné avec le contaâ de l’air,
le métal s oxide, & le foufre fe convertit en
acide fulfurique , qui refte uni à l’oxide fi le grillage
ne fe fait pas a une température'très-élevée :
en leflîvant les blendes qui ont été grillées , on
peut en extraire une grande quantité de fulfate de
zinc, qu’on obtient facilement criftailifé en faifant
rapprocher les eaux qui le tiennent en diffolution.
Le fulfure de -[inc , traité par l'acide muriatique
& l’acide fulfurique ,"fe diffouten dégageant de
l'hydrogène fulfuré.
Lorfqu’on le traite par l'acide nitrique , on le
convertit en fulfate.
Suivant M. Proult, ioo de zinc abforbent 38
dé foufre pour fe faturer. Cette détermination
a été faite en chauffant de l’oxide de zinc avec du
foufre, jufqu a ce qu il n’y eût plus d’augmentation
de poids ; mais M. Gueniveau prétend qua
dans 1 e fulfure natif, 100 de zinc Pâturent 54,8 de
foufre.
SULFUREUX ( Acide ( Voyc^ Acide v i*
T R IO L IQ U E P B L O G I S Ï IQ ü É )
SULFURIQUE C A cide}. ( A cide v i -
T R I O L I Q U E . )
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