volatiles, mêlées d'huiles lourdes & charboneu-
fes. Cette rectification une diftillation par un
feu doux, tantôt faite fans addition, tantôt accompagnée
de quelques matières d s fi:inées, foit a
retenir celles qui altéroient les fubftances à rectifier
, foit à modérer , à limiter l’ aétion du feu.
C'elt ainfi que, pour obtenir les éthers très-purs,
on les diftille au feu de lampe après.y avoir ajouté
des alcalis , dç la mag nèfle ou du’manganèfe pour
abforber les acides. C e ft ainfi qu'on rectifie quelquefois
l’alcool avec l’eau pour en féparer les
huiles qui te dépofent plus concentrées & plus
lourdes, ou les huiles volatiles, & furtout les
huiles animales, pour n’en obtenir que la portion
la plus volatile, qui peut paffer à la température
de l’eau bouillante.
On trouvera aux articles A lcool , E au- de-,
v ie , Huiles v o la t iles , Huîles an ima le s ,
Ether , tous les détails relatifs à la rectification
de chacun de ces produits chimiques. Je n’ai du
donner ici que. quelques principes généraux fur
cette opération , confidérée dans fon enfemble ou
fa généralité.
RECUIT : opération de la métallurgie, par laquelle
on communique, à l’aide des charbons allumés
, une certaine molleffe aux métaux pour augmenter
leur duéliiité, & pour empêcher que le
marteau, la filière ou le laminoir ne les fendille
ou ne les brife. Souvent on fait fubir plufieurs
chauffes fucceffives ou plufieurs recuits répétés à
la même lame ou au même fil métallique pour lui
donner plus facilement ou plus furement les formes
ou les diiuenfiorrs qu’on recherche. Il paroit
que^cette opération éqarte les molécules de.s.métaux
affez les unes des autres pour diminuer leur
roideur & pour leur rendre la. portion de duéti-
lité qu’une préffion trop forte ou un rapprochement
trop grand leur avoir fait perdre. fVoyeç
lès-articlesA r g e n t , F e r , O r 6* M é t a u x .}
REDISSOUDRE : mot qu’on emploie pour exprimer
une fécondé diffolution qu’on fait fouvent
fubir aux corps, foit pour les purifier par des dif-
foiutions &- évaporations fucceffives 3 foit pour
leur donner avec la pureté la forme criftalline qui
l’accompagne &r Faimonce, foit pour faire prendre
aux corps la forme liquide néceflaire pour le
fûccès de certaines opérations. Ainfi Fon redififbut
lè fucre, les Tels, les métaux, une. fécondé ou une
troifième fois pour arriver à l ’un des buts qu’on
vient d’indiquer. ( V'oyeç les mots Dissoudre ,.
Dissolution & Solution.)-.
RÉDUCTION : opération, chimique, par laquelle
on fait paffer les oxides métalliques à l’état
de métaux, en leur enlevant Toxigène qui les oxi-
doit. On la nomme auffi revivification, parce qu’on
les fait en quelque forte revivre eu leur rendant
leurfoime , leur éclat, leurdu&ilité & toutes leurspropriétés
métalliques. Ainfi réduire, revivifier
les métaux brûlés ou à l’état d’oxides, c’efl les
dépouiller de l’oxigène qiiLmafquoit & couvroit
en quelque forte leur caractère de métaux > c’eft
les ramener à leur état primitifs c’ eft leur redonner
pour ainfi dire une nouvelle exiftence.
La réduction eft quelquefois opérée par la feulé
aétion dû calorique, comme cela a lieu pour l’o r ,
le platine, l’ argent & le mercure : le plus fouvent
elle ne Ce fait que par l’additipn d’un corps qui a
plus d’attraétion pour Toxigène, que n’en ont les
métaux, & qui peut le leur, enlever plus ou moins
facilement. C ’eft le charbon ou les corps qui en
contiennent le plus, comme les huiles , les graiffes,
les réfines , qui font employés le plus fréquemment
pour produire cet effet, en les chauffant
avec les oxides qu’on veut réduire. ( Voye^ les
articles CHARBON , MÉTAUX > OXIDES MÉTAL-
' HQUES , & C .)
RÉDUCTIFS. On nomme rêduCtifs, & fouvent
feux rêduCtifs, des matières alcalines mêlées de
charbon divifé, que l’on chauffe avec les oxides
: métalliques pour leur rendre leur forme primi-
■ tive , & qui ont tout à la fois la double propriété
d’enlever l’oxigène & de favorifer la fufion des
! métaux oxidés. On défigne fpécjalemen.t fous ce
; nom le produit de la détonation de parties égales
i de tartre & de nitre, qu’on appelle auffi fiux noir
à caufe du charbon excédant qu’ il contient, &
qu’on nomme fi ux cru lôrfqu on emploie le mélange
de ces deux corps avant de les avoir fait brûler l’un
par l’autre. Dans ce dernier cas, la réduction eft
encore favorifée par la détonation qui a lieu entre:
le nitre & le tartre, & par la. chaleur qu’elle pro>-
duit., ( Voye{ les articles Flux 6* MÉTAUX.)
REFONDRE : faire fondre une fécondé fois:
les matières qui en font fufceptibles, foit pour
les purifierfo it pour leur donner la vraie forme
qui les caraébérife. C ’eft ainfi qu’on opère fur le~
phofphore, le Cbufre & les métaux, dans l’intention
de les. obtenir plus purs & criftallifés, au.
moins pour les deux derniers genres de corps, foit
pour les réunir en une feule nulle & les mouler
en cylindres, en lingots, &c.
Dans la. métallurgie on multiplie les fondageS-
pour affiner les métaux, qui à chaque opération-
deviennent plus purs, ou plus fins, furtout par rapport
à l.’or, à F argent, au cuivre „& même à l’étain
& au plomb. Cette opération réuffit mieux
pour les deux premiers que pour tous les autres,
parce qu’ïîs ne font pas fufceptibles de s’oxid: r a
leur furface, & parce qu’il n’y a pas à craindre un-
déchet conlidérable., quoiqu’il y en ait toujours
un plus ou moins fenfible.
■ On petit étendre ces idées- générales jufqu’aux
matières graffes fufceptibles de fufion. Le'fuif, la
cire, lès réfines, fort fouvent purifiés par plu-
fiêurs fufions fucceffives, Ôp ce procédé eft fuivi
avec avantage dans les fabriques ou i on traite èn
grand ces matières. ( Voye% Us articles C ir e ,
G raisse, Phosphore,'Soufre, & ceux qui appartiennent
aux principaux métaux. )
RÉFRACTAIRE : dénomination par laquelle
on défigne tout corps qui réfifte plus ou moins au
feu, & qui y refte fans fe fondre & fans fubir aucune
altération ail moins très-fenfible par le changement
de ces propriétés. Le quartz ou criftal de
roche eft le corps le plus réfractaire ou le plus
inaltérable au feu que l’on connoiffe. Il n’y a, au
refte, que très-peu de fubftances qui foient entièrement
réfrattaires 3 U c’eft, le plus fouvent pour
indiquer une propriété, r e la t iv e q u ’on emploie
en chimie cette expreftïon. Ainfi, par exemple ,
lorfqu’on dit, dans cette fcience, métaux réfractaires
en parlant du platine, du fer, du cobalt, & c . ,
ce n’eft que par comparaifon avec d’autres métaux
plus ou moins fufibles , qu’ on emploie ces mots.
( V oyelles mou ApYRE, CALORIQUE, FEU ,
Fusion.)
RÉFRACTION : phénomène que préfente la
lumière lorfqu’elle paffe dans des milieux tranfpa-
rens de différente denfité, & qui confifte en ce
qu’un rayon tombant obliquement fur un milieu
plus denfe que celui qu’il quitte, fe dévie de fa
route & fe rapproche.de la perpendic ulaire en le
traverfant, & s’en écarte lorfqu’ il traverfe un
milieu plus rare que celui d’où il fort.
Newton a étudié avec tant de foin & obfervé
avec tant de fineffe & tout à la fois de g é n ie l e
phénomène de la réfraction de la lumière , qu’il a
fait plufieurs découvertes importantes fur le pouvoir
réfraéfif des corps > il a trouvé que ce pouvoir
fuivoit la raifon de la denfité dans les corps
iranfparens pierreux ou inçombuftibies, & une
autre raifon, celle de la combuftibilité dans les
corps tranfparens, gras ou huileux, comme il les
nommoit de fon tems, ou vraiment combuftibles.
Ainfi Newton a deviné en quelque forte que le
diamant étoit une fubftance onétueufe ou combuf-
tible, & que l’eau, dont la puiffance réfraéiive
tient le milieu entre les deux claffes de corps
tranfparens , participoit des deux par fa nature ,
& devoit contenir quelque chofe d’inflammable }
foupçons qui ont été vérifiés par des découvertes
faites près d’ un fîècle après la vie de ce grand-
homme. Il a de plus fait voir que la réfraction de
la lumière doit dépendre d’une a&ion propre des
corps fur les rayons lumineux, & que par confe-
quent eetre aétion indiquoit un certain rapport ou
une certaine affinité entre la lumière & la nature
même des matières réfraètives. On voit que, fous
ce point de vue , la réfraction eft un phénomène
qui doit intéreflèr les chimiftes & mériter toute
leur attention.
On n’a prefque rien ajouté, depuis Newton ,
aux faits qu il a voit découverts fur la réfraction $
■ cependant en confirmant ces faits par de nouvelles
expériences, & en dirigeant celles-ci vers la recherche
de la puiffance réfra&ive des fluides élastiques,
M. Biot ayant trouvé que le gaz hydrogène
jouit d’une puiffance réfraétive fix fois plus
grande que celle de l’air, a pouffé fes vues beaucoup
plus, loin relativement à l’ influence de ces
recherches fur la connoiffance de la nature dos
corps j il a penfé que la détermination exacte du
pouvoir réfringent des corps tranfparens pourroit
fervir à l ’analyfe de ces corps , & remplacer fous
quelques rapports les autres procédés chimiques
employés jufqu’ ici pour cette analyfe. Après avoir
fait voir que l’aélion des corps tranfparens fur la
lumière ne s’exerçoit qu’à de très-petites diftan-
ces, comme l’avoit annoncé Newton, 8c que par
conféquent l’intenficé de cette a&ion devoit être
néceffairement liée à la nature des particules de
chaque corps & à fes propriétés les plus intimes,
il a été conduit à penfer que le phyficiçn qui ob-
ferve &r compare entr’eux les pouvoirs réfra&ifs
des .différentes fubftances , agiffoit abfolument a
la manière du chimifte, qui préfente fuccefftve-
ment une même bafe à tous les acides ou un même
acide à toutes les bafes pour déterminer leurs forces
refpeétives & leur faturation. Le but de fes
recherches, a été d’établir une corrélation entre
l’affinité des molécules des corps fur la lumière j
& l’affinité mutuelle des mêmes-molécules.
La grande force réfra&ive qu’il a trouvée dans
l’hydrogène, lui a fervi à expliquer pourquoi l’eau,
les gommes, les huiles & les diverfes matières inflammables
obfervées par Newton, poffedent le
pouvoir de réfraéfcer la lumière dans un rapport
qui furpaffe très-fenfiblement celui qui eft indiqué
par leur denfité. C ’eft à l’hydrogène, en effet,
qu’il eft naturel d’ attribuer cet effet, & c’eft lui
qui leur communique fon caractère. Son influence
fe préfente éminemment dans l’ammoniaque, dont
il eft un des principes, & qui jouit d’ une force
réfraélive plus grande que celle de l’eau, & double
de celle de l’air. En appliquant leur méthode
à l’ammoniaque, M. Biot, & M. Arrago qui f*a
aidé dans fes recherches expérimentales, ont été
jufqu’à prouver que , d’après la mefure exaéte de
fon pouvoir réfraûif, & dans l'hypothèfe où l’on
auroit feulement connu les qualités des principes
de cèt alcali, il eût été facile d’en déterminer
très-exa&ement les quantités refpeéiives d’après
les lois de la réfraôiion. On ne fe feroic pas attendu,
dit M. Haüy en expofant le réfultat de ces
recherches dans fon Traite élémentaire de phyfique ,
qu’une fimple mefure d’angle pût devenir l’équivalent
d’une analyfe chimique j mais cette vue
nouvelle eft-elle auffi vraie qu’elle parcît ingé-
nieufe dans l’exemple cité de l’ammoniaque? On
ne parle que de la proportion des principes , &
on fuppofe , par une hypochèfe préliminaire , que
la qualité des principes en eft d’abord connue,
I c’ell-à-dire, qu’on fait d’abord que l’ammoniaque
E t