
'0 S A L
merce & notre induftrie, les pouffes dm Nord ou
, A*11 r'tiUeJ à l'achat defquelles nous exportons
beaucoup de notre numéraire.
SAUNAGE. Ce mor eft employé pour exprimer
tantôt l arc par 1 quel on obtient le fel des
eaux lalées j N' t intôt le têtus, l'époque de l'année
ou on le pratique.
SALINF ; on nomme fatine le lieu où l'on extrait
le f 1, fur tout par l'évaporation artificielle
des eaux de puits, :Ls fourres ou des fontaines ;
ialees. On dit : Us {alênes de Te} de lu France, la
jalirie de Moyenvitk, &c.
SALINOGR ADE : nom qu’on a donné à un inf-
trument ou elpèce de pèfe-liqueur deftinéà indiquer
le degré de falaifon ou la quantité de fel
que contient une eau falée, fur: ont lorfqu'on l'a
enrichie par l'évaporation. Cet inftrument eft
conliruit & gradué en le plongeant dans des
eaux dtverfement falées , & en marquant les. hauteurs
ou _il s'arrête, fuivant les proportions de
fel qu elle« contiennent. ( Voyej les Mémoires de'
M. HalRniratz fur les pefanteurs des eaux falées,
XXV1H f " * 1" de chimU a 'ornes XXVII Se
SALIVE. La falive eft une liqueur animale
feparee dans des glandes particulières fituées autour
de la bouche, coulant dans cette cavité par
divers canaux , & deftinée à délayer, à ramollir,
a pénétrer, pendant la maftication, les alimensde
manière a les rendre pins fufceptibles d'être digé-
, l!n liquida qui mérite une étude approfondie
de la part des chimiftes, & qui leur offre
d importa™ problèmes à réfoudre.
La cavité de la bouche, depuis le bord des
levres jurqii’au:deîà du voiJe fnobile du palais, &
>u%u à la partie fupérieure du pharynx , eft fans
celle arrofee par plufieurs liquides qui ont leur
lource dans divers organes glanduleux 8c fécré-
toires , dont lé liège., la forme , la ftru&ure. les
canaux excréteurs 8c les fonctions ont beaucoup
occupe 1 anatomifte Sc ie phyfiologifte. Des crypte s
muqueufes, des follicules grenues très-nombreu-
les occupent toute la furface de la langue, & fur-
tout de foii canal ou trou borgne, de la membrane
buccale & palatine, ou de l’expanfïon glanduleuse
de Morgagm, des parties flottantes des arcs
palatins , & verfent dans cette cavité une humeur
un peu moins épaifle & muqueufe que celle des
narines, & qui entretient fur toutes les parois de
. bo,;lche «ne molleife 8c une lubréfe&jnn con-
«nuel.es > propres à faciliter le mouvement, à
taire g.iller le bol alimentaire, 8c à prévenir la
*oif qu une fechsrefle, née par une caufe quelconque
dans ces parties, produit conihmment.
Vetce elpece d humeur muqueufe & lu b raflante
n a jamais été examinée en particulier ., 3e a’a pas
S A L
pu I ê tre, foit parce qu’elle n’eft pas affez abondante
pour être recueillie à part, foit parce qu’elle
fcit toujours mêlée du fuc falivaîre 8c du fuç des,
amygdales, qui coulent fans ceffe dans la bouche,
bile ne paroït au refte différer en rien de l’humeur
qui fe fépare dans toutes les cavités pour en en-,
tretenirlamollefte, 8c dont il a déjà été queftion.
Les. amygdales , oiganes très - flnguliers par
leur.forme & leur ftruéture fongueufe, placés des
deux cotés de la gorge au-devant du partage du
bol alimentaire, 8c entre deux colonnes membraneuses
qui fuppoi tent le voile du palais, répandent
lans ceffe dans l’arrière-bouche , par les cryptes
• jr *£s Pores nombreux qui recouvrent toute leur
lurface , une humeur un peu épaifle 8c glaireufe
qu on voit fou vent autour d'elles lorfqu’ on les
obferve avec attention , & qu’on fent fe détacher
comme dq petites maffes gluantes par le mouve-
m^t rapide qu’on communique à l’air dans 1 aètion qui précède le cracher. On croit que cette
««rP£ur j dont la quantité doitêçre aflez confidé-
rable, d après le volume des organes qui la four-
W fM * ^ft de la même nature que celle des cryptes
<x des glandes de la bouche. On n’en a cependant
point fait un examen particulier , 8c qe n’eft que
par analogie de lieu, de ftruéture 8c d’ufages qu’on
en juge encore.
La falive proprement d ite , féparée du fang
dans les parotides, les fous-maxillaires 8c lés fous-
linguaîes, verféedans la bouche par lès canaux de
ocenon pour les premières, de Warthon pour le*
lecondes, & de Rivinus pour les troifièmes, a
été, linon analyfée avec beaucoup de foin, au
moins affez effayee par Wieuffens I Lo tt, Nuck,
narchufen , Veiheyen , Boerhaave & Haller ,
pour etre mieux connue que les liquides précé-
dens. Hall, r , dans fa grande phylîologie, a réuni
tout ce que les; phyfiologiftes avoient obfervé
avant lui. J ai ajouté quelques faits à ceux qui
avoient ete indiques par les auteurs cités. M. Michel
de Tennetar a décrit quelques phénomènes
que prefente cette humeur en agiffant fur les fubf-
mntall2 Ue-,î-M; Cachenaye a donné une
analyfe afifez détaillée de la falive du cheval : mais
aucun de ces chimiftes n'a plus annoh'cé d’expériences
& un travail plus fuivi que M. Siébold, qui
a publu en 1797, à Jéna, Une Differtation in-4.0,
affez detaillee fur le Tyllème falivaire, confidéré
phyiiologiquement & pathologiquement. J'emprunterai
de ces différens aureurs, autant que de
mes propres obfervations, ce que je vais dire fur
cerre humeur.
La falive eft un liquide légèrement vifqueux
très-caraélerife par fou état écumeux ; peu fapidl
& legerement falé , d'une odeur nulle ou dou-
cedtre, d une couleur blanche mêlée d'une teinte
de bleu. Sa peCmreur eft à cel|e de l'eau, fuivant
Haller, comme i960 eft à jgyy. & fuivant M.Sié-
bold^omme rofeeft à t« » . Le rapport de fa con-
hftauce ou de la cohéhou de fes roolâcules à celle
S A L 71
ée l’eau, comme 30 eft à 10. M. Siébôîd, pour déterminer
plus exa&ement cette confiflance, dit
qu’elle eft lemblab’e à un mélange d’une partie de
gomme & de quarante parties d’eau. Elle n’eft ni
acide ni alcaline, & ne change, dans l’ état naturel,
aucune couleur végétale. Brugnatclli aflure
l’avoir trouvée imprégnée d’acide oxalique en
grande quantité chez un vénérien maigre, & qui
fui paroifloit perdre, par cette évacuation , la
partie nutritive & fncrée de fes slimens. Sa quantité
varie beaucoup, Nuck l'eftime entre deux
cent cinquante-fix grammes & trois cent quatre-
vingt-quatre en vingt-quatre heures. Dans les fa-
livations exceftîves, fon écoulement a été jtifqu’à
deux ou trois kilogrammes par jour. Turner eftime
que fa proportion totale eft de foîxante kilogrammes
ou cent vingt livres rendues pendant un
traitement mercuriel entier. Quelques auteurs
avoient dit que la falive entraïnoit du mercure
avec elle : on n’a jamais pu en extraire dans des
recherches faites .au laboratoire de l’École de
médecine de Paris.
La falive , chauffée évaporée , ne laifle que
peu de réfidu : on la voit fe bourfoufler beaucoup 5
elle fe deffèche promptement en petites plaques
blanches ou jaunâtres , falées & âcres. Quand on
l ’éyapore jufqu’au tiers de fa quantité, & qu’on
la laifle enfuite refroidir & repolir, elle donne
des criftaux très-reconnoi(Tables pour du muriate
de foude par leur forme cubique, leur faveur
falée, la vapeur acide muriatique que l’acide ful-
furique en dégage, & le précipitéren caillé qu’il
forme dans le nitrate de mercure. Évaporée doucement
à ficcicé', la falive laifle un réfidu comme
te glutineux de la farine, qui fe bourfoùfle & s’enflamme
fur les charbons, en répandant l’odeur de
corne ou de cheveux brûlés. On fent auflî une
odeur d’acide pruflique. Quand on foumet la falive
a la diftiilarion dans une cornue de verre , on la
voit s’élever en écume qui occupe un grand ef-
pace $ elle fournit tous les produits des matières
animales, & laiflb un charbon dans lequel j’ ai
trouvé , outre le muriate de foude, des phof-
phates de fou ie & de chaux aflez abondans. Il y
a aufli de l’acide pruflique très-fenfible parmi les
produits. F_a proportion d’ammenisque formée
R eft pas plus grande que dans la diftiilarion des
autres matières animales.
_ Expofée à l’a ir, la falive humaine en ab-
fotbe une quantité notable | & moufle beaucoup
par 1 agitation : elle préfenre au bout de quelques
heures, fuivant Tobfervation de M. Siébold, une
légère pellicule irifée, & comme graifleufe à fa
furface ; elle fe trouble bientôt & dépofe des flocons
j elle exhale une odeur ammoniacale vive &
très-pure. Macbride penfoit qu’il s’en échappbit
une grande quantité d’air fixe $ il en jugeoit fur-
tout par le grand volume & la nature écumeufé
qu elle prend dans le vide. Il eft bien reconnu que
c tft de 1 air ordinaire qui fort dans cette expé-
S A L
îience. La falive fé pourrit, & devient très-fétide
après que l’ammoniaque qui s’y eft formée en eft
dégagée. On a cependant regardé, d’après les expériences
de Pringle , cttte humtur comme éminemment
antifeptique, & l ’on a prétendu qu’elle
empéchoit la putréfaérion des viandes qu’on y
plongcoit. A la vérité, un plus grand nombre
d’auteurs l’ont au contraire rangée parmi les Rr-
mens lés plus a&ifs, & l’ont particuliérement défi
gnée comme favori (âne la fermentation vineule
des corps farineux ; ils ont même expliqué par-là
comment des peup’es fauvages de l'Amérique &
de l’Afrique pré par oient des liqueurs enivrantes
avec des racines & des graines mâchées qu’ils ex-
pofoieht enfuite à la fermentation. Cette propriété
irérite encore d’être mieux déterminée par
des expériences exactes.
La falive eft connue depuis long-tems comme
rongeant ou oxidant aflez promptement le fer tz
le cuivre. On avoit aufti coutume, dans les laboratoires
de pharmacie , de cracher dans les mortiers
où l’on fabriquoit l ’onguent mercuriel, &
l’on favoit que ce procédé hâtoit l’extinâ:ion ou
l’oxidation du mercure en noir. M. Michel de
Tennetar, profefleur de chimie à Metz, a découv
e r t, il y a environ douze ans, qu’en triturant
des feuilles d’argent & d’or dans la falive y on opc-
roit l’ oxidation de l’un & de l’autre de ces métaux
fi difficiles à brûler, fi paroït qu’on parvient
plus facilement encore à oxider le mercure feul
dans cette liqueur animale, d’après une méthode
pratiquée depuis long-tems par les matelots anglais,
& qui confiite, fuivant le rapport que m'en
ont fait des médecins habiles de cette nation , à
broyer quelques globules de mercure dans le
creux de la main à l’aide de h falive, & à prendre
fur-îe-champ le mercure ainfi éteint. En frottant
du mercure en petits globules adhéreiTS aux
doigts grailles fur l’intérieur des joues, 8c comme
dans la méthode de Clarke, on guérit les fymp-
tômes vénériens. Tous ces phénomènes tiennent
à la même caufe.
La falive ne fe mêle qurimparfaitement &
ne fe diflout pas complètement dans l'eau ; elle
s’arrête a fa furface 8c refte bien féparée. On attribue
cet effet à fa vifeofité 8c à fa lenteur : il
faut y ajouter la nature peu foluble du mucilage
animal contenu dans cette liqueur. L’ ébullition
de l’eau y coagule quelques flocons, 8c retient
les matières falmes qu’elle en fépare. Les acides
forts, à petite dofe, épaiflfTcRt la falive comme
on le fent dans la bouche quand on y promène
quelque tems une liqueur aigre,* à plus grande
dofe ils la difloîvent. Les alcalis fixes & les terres
en dégagent fur-le-ch amp de l'ammoniaque. LT an
de chaux 8c la difloîution de baryte y forment sa
précipité de phofphate de chaux : l'acide oxalique
y montre la préfence de la chaux par le précipité
qu’il y produit, quoiqu’il foit très-léger. Les difc
ioiurions métalliques, 8c furtout les nitrates de