
foufre, étoit employé de préférence. Lemery a
donné fort en détail un procédé pour obtenir le
métal de l’antimoine par le moyen du fer. Macquer
obferve avec beaucoup de raifon dans fon Dictionnaire
, à l’article Régule d‘antimoine martial> que
ce procédé* long & difpendieux* eft fort inutile,
l’art pofTédant d’autres procédés plus fûrs , plus
faciles & plus économiques pour obtenir le métal
antimoine ; il auroit pu ajouter* pour l’obtenir pur*
pujfque le procédé de Lemery donne toujours un
alliage. ( Voye% l*article précédent. )
Régule d* arsenic : nom ancien de l’arfenic
a l’état métallique. ( Voye^V article Régulé &Varticle
A rsenic.)
Régule de cobalt : fynonyme du nom du métal
appelé cobalt dans la nomenclature méthodique
adoptée depuis 1787. Il étoit adopté lorfque le
nom de cobalt étoit donné à la mine ou aux mines
de ce métal* & ne fervoit pas , comme aujourd’hui
* à le défigner dans fon état de pureté. (Koy.
rarticle C O B A L T.)
Régule de V énus, I.oifque l’antimoine métal
étoit nommé Amplement régule , on nommoit ré- j
gule de venus ce métal obtenu de fa mine par le
moyen du cuivre, parce que celui-ci portoit \uu
même le nom de vénus. Ce métal* qui eft dans ce
cas un alliage d’antimoine & de cuivre , étoit autrefois
employé pour quelques préparations pharmaceutiques.
Il eft bien caraéiérifé par fa forme
aiguillée & fa couleur violette. On pouvoit l’obtenir
cependant fans cette couleur en n’employant
que peu de cuivre; mais dans ce'cas l’antimoine
n’ étoit pasdébarrafte de tout fon foufre.( Voye\ Us
mots Régule »Cu iv r e * Antimoine & Sulfure
d’antimoine.)
Régule jo v ia l : nom analogue au précédent *
& donné anciennement à l’antimoine retiré de fon
fulfure^ traité avec l’étain par la fonte. C ’ eft un
alliage d’antimoine & d’étain qu’on nommoit régule
jovial, à caufe du nom de Jupiter donné à
1 etain. ( K ?yeç les articles pjécédemment indiqués ,
& l'article Et a in . )
RÉGULE MARTIAL. (Koye^ ci-dejfus l'article ANTIMOINE
m a r t ia l . ) La dénomination de régule
martial avoir été adoptée à l’époque où le mot régule
etoit fynonyme de l’antimoine métallique* 8c
fubftitué feul à ceux de régule d'antimoine.
REMEDES. Les remèdes ou médicamens ont
trois rapports fort importans avec les connoilîan-
ces chimiques ; 1 un concerne leur préparation *
l’autre leur adminiftration ; l’autre eft relatif §
leur aélion fur l’économie animale. Difons un mot
de ces trois grands rapports.
On fait que la chimie * prefqu’uniquement oecupée
autrefois de recherches pharmaceutiques,
a fourni un grand nombre de préparations dont on
a fait des médicamens 8c qu’on a nommés remèdes
chimiques. Sans parler des compofés antimoniaux,
mercuriaux 8c ferrugineux * fans énoncer les nom-
breufes combinaifons falines * telles que les fui-
fates de potaffe * de foude * de magnéfie * d’ alumine
& de potaffe* le nitrate de potafie* les mu-
riates de potaffe * de foude * d’ammoniaque * de
chaux & de baryte * le phofphate de foude * les
carbonates de potaffe * de foude * d’ammoniaque
* les tartrites de potaffe & de foude * les acétates
des mêmes bafes * & l’acétate d’ammoniaque*
toutes fubftances falines, reconnues ou préparées
par des opérations chimiques * combien de
procédés la chimie n’a-t-elle pas trouvés pour extraire*
purifier* concentrer, diffoudre* combiner
& conferver les matières végétales & animales !
Mais cet objet, relatif à la préparation des remèdes
chimiques , étant traité dans tous les articles
particuliers de ce Dictionnaire, ou appartenant
plus particuliérement aux ouvrages de pharmacie,
je dirai feulement quelques mots ici fur
1 adminiftration de ces remèdes chimiques * relativement
à ce premier rapport que j’ai établi entre
la fcience qui nous occupe ici * & celle des médicamens.
Il ne faut ni grands raifonnemens ni longs
détails pour faire concevoir que l’étude de la chimie
eft d’une néceflîté indifpenfable pour la con-
noiffance des médicamens très-nombreux & très-?
importans dont je viens parler ; mais il eft utile
de faire voir ici que les connoiflfances peuvent
être d’une grande utilité pour éclairer fur l’admi-
niftration ou l’emploi des médicamens. J’appelle
1 adminiftration des médicamens l’art de les pref-
crire 8c de les difpofer pour qu’ ils puiffent remplir
avec fuccès, chez les malades, les indications
pour lefquelles on les emploie. Je veux faire voir
que l’étude de la chimie peut non-feulement éclairer
cette partie de la thérapeutique, mais qu’elle
peut rendre des fervices fignalés à la pratique de
la médecine, prévenir des fautes graves, corriger
des erreurs prejudiciables , 8c qu’elle doit par
conséquent être toujours à la difpofîtion du médecin
lorfqu’il preferit ou adminiftre des médicamens.
Par exemple* elle apprend à ne pas mêler
des fels métalliques* du tartrite d’antimoine 8c
de potaffe avec du quinquina & des.végétaux af-,
tringens qui le décompofent & qui empêchent
fon effet émétique lorfqu’on veut en obtenir le
vomiffement * à diffoudre ce fel dans de l’eau dif-
tillée de peur de le détruire avec une eau chargée
de carbonate de- chaux * a ne pas unir en général
des matières qui réagiroient les unes fur les autres,
de manière à changer.de nature & à produire des.
effets contraires à- ceux qu’on veut obtenir. Elle
feule peut confeiller les agensfufceptibles de neu-
tr ali fer * comme on dit * les corps vénéneux * les
alcalis pour les acides âçres, les acides pour les
alcalis cauftiques * les huiles graffes ou douces,
pour les mêmes poifons, les carbonates terreux;
contre les fels métalliques * l’acide muriatique
oxigéné, le «nuriate d’antimoine* &c. ; contre
les blèffures ou morfures vénéneufes * l’introduction
des virus fous l’épiderme, 8c dans l’infe&ion
de l’air par des vapeurs nuifibles , & dans une
foulé d’autres cirçonftances qui fe préfentent fou-
vent aux médecins praticiens. Ces cas * quand ils
feroient feuls * fuffiroient fans doute pour engager
les médecins à ne fe pas livrer au traitement
des maladies fans avoir étudié avec allez de foin
la chimie pour en faire les applications utiles qui
fe préfenteront fouvent à eux au lit des malades.
Quant au troisième rapport des propriétés des
remèdes que la chimie feule peut faire connoïtre,
c ’eft celui qui a pour objet leur aétion fur 1 économie
animale : celui-ci eft fans contredit le plus
important de tous, 8c çelui qui peut le plus contribuer
à l’avancement des connoiflfances médicales.
Les plus grands médecins ont fenti que A
rempirifme éclairé étoit la feule reflource des
praticiens pour les déterminer dans le choix des
remèdes par rapport à leur aélion fur nos corps* il
n’en feroit pas moins de Arable de trouver dans la
nature même des remèdes-* comparée à celle des
organes fur lefquels ils portent leur aétion* une
règle plus fûre pour en di&er l’emploi. Il n’eft pas
douteux que cette recherche ne rendroic un grand
fervice à l’art de guérir; mais il faut convenir
qu’elle eft hériffée de difficultés qui en rendront
lorig-tems l’utilité affez foible. Néanmoins doit-
on * à caufe de ces difficultés* renoncer, comme
le veulent quelques praticiens, à ce genre de recherches*
8c penfer que jamais on ne connoîtra
la caufe 8c la nature de l’aétion des remèdes? Fau-
dra-t-il rejeter cet axiome d’un des pères de la
médecine moderne, l’illuftre Boerhaave* In médias
nil defperandum duce chimiâ , & pouffer ce
dédain fur l'application de la chimie jufqu’au point
d’en négliger l’étude? Je ne le penfe pas, & je
crois que ce feroit vouloir éteindre un des flambeaux
qui doit éclairer la route déjà fi obfcure
des médecins dans la connoiffance 8c le traitement
des maladies. J’ai déjà fait voir dans plufieurs articles
de ce Dictionnaire * qu’une des raifons qui
rendent fi difficile la recherche dont je parle ici,
& qui en a retardé fi eflfentiellement les progrès ,
confîftoit dans le peu de lumières qu’on a encore
fur la véritable nature des maladies* c'eft-à-dire*
fur le véritableétat ou fur les changémens qui
exiftent dans les liquides 8c les folides du corps
malade. Il eft vrai que ceux qui rejettent comme
inutile, & qui vont même jufqu’à regarder comme
dangereufe cette méthode d’étudier les maladies,
doivent né ce flaire ment être découragés fur la
même^ méthode d’étudier les effets des remèdes*•
niais ils ont beau répéter leurs objections, 8c
foutenir que ce genre d’études ne peut fervir
à rien , qu’il n’en eft pas de l’ aCtion de $ remèdes
comme d’une aêtion chimique* que le corps hu-
Chimim. Tome KL
main ne peut pas être comparé aux vàfes 8c aux.
inftrumens de chimie* je leur répondrai toujours
qu’en adoptant comme eux ces premières notions’
vraies & fondamentales, en ne donnant pas1 plus:
qu’elle ne Je mérite à la chimie * 8c en faifant fur-:
tout obferver qu’il n’y a plus aujourd’hui en Europe
un feul chimifte capable d’abufer de fes théories
comme on le faifoît il y a encore un fiècle *:
cette fcience bien employée peut contribuer à
l’avancement de la médecine, foit fous le rapport
de l'aCtion 8c de l’emploi des remèdes, foit fous:
celui de la connoiffance intime ou réelle des maladies,
qui devra précéder 8c éclairer l’autre.
RÉSIDU : nom donné, en chimie* à cé quî'
refte fixe ou indiffous dans les opérations où 1 on>
obtient des produits tantôt volatilités par la fubli-
mation ou la diftiilation, tantôt enlevés par des
diftb.lvans de diverfes natures, tantôt feparés par
des filtrations. On les nomme alors réfidus. de la
fublimation} de la diftiilation * de la dijfolution, de
la filtration , 6'c.
Quoique cette expreflion femble renfermer une
forte de mépris ou au moins de négligence pour
les objets auxquels on l’ applique, quoique le mot
de réfidu femble les confon.lre avec celui de fécules
, de reftes inutiles * qu’on défignoit fouvent
autrefois par les noms plus dégradans encore de
caput mortuum ou de terra damnata, empruntés
manifeftement des idées folles ou exagérées des
alchimiftes , les réfidus méritent toute l’attention
8c appellent fouvent tout l’intérêt des chimiftes.
Les premiers d’entr’eux qui, au lieu de les rejeter
comme on l’avoit fait auparavant, ont eu le bon
efprit de les examiner avec foin* y ont fait des
découvertes importantes : tel eft le fel que Glauber,
a découvert dans le réfidu de la diftiilation du Tel
marin par l’acide fulfurique, & qui lui préfenta des
propriétés fi importantes , qu’il le nomma fel admirable
; c’eft le fulfate de foude : tel eft le fel neutre
arfenical, que Macquer a découvert dans le réfidu.
de la diftiilation du nirre par l’oxide d’arfenic, 8c
qui a conduit Schéèle à la découverte de l’acide
arfenique & des arfeniates : tels font plufieurs autres
compofés falins, rejetés autrefois comme réfidus
inutiles, 8c qui ont été autant de découvertes
plus ou moins importantes pour les chi niftes qui
en ont fait l’examen.
Ces exemples font plus que fuffifans pour prouver
qu’au lieu de jeter les réfidus des opérations
chimiques , il faut les analyfer avec foin , & les
regarder comme des fortes de produits dont l'ana-
lyfe peut quelquefois donner lieu à des découvertes
utiles* 8c toujours éclairer fur la nature &
les réfultats des opérations qui les fourniftent.
On ne confondra pas fans doute* malgré !a conformité
du nom* les réfidus obtenus de l'évaporation
des eaux minérales, de celle des leflives falines
, des dilfolutions acides 8c alcooliques, avec
les. réfidus des opérations qu’on condamnoic au