
pour bien entendre ces notions générales, les articles
A c id e s , A i r , A n a l y s e , C h imie , Ox i-
GENE-, &c.)
RAFFINAGE : mot fynonyme d'affinage > qui
s’applique à l’art de pur.fier les métaux : on le dit
furtout de l’or, de l’argent & du cuivre. Tantôt
c’eft par une longue fufïon & un braffage fréquent
qu’on affine ou qu’on raffine ces métaux : cela a
lieu lorfqu’on veut en féparer des métaux légers,
volatils, qui s’oxident & fe diflipent plus ou moins
facilement, comme l’arferiic, le zinc , le bifmuth,
& même le plomb, l’étain & l’argent. Tantôt on
y ajoute, pendant leur fulion, des matières qui
agifîlnt plus, ou moins fortement fur les métaux
étrangers, comme du nitre, du fuufre, de l’arfe-
nic, du fiiblimé corrofif, &c. Ces matièrts étrangères
fe décompofent ou s’évaporent par la grande
chaleur avec celles qu’elles font deftinées à détruire
& à volatilifer, ( V oy c [ les articles Argent,
C uivre Mé t a u x , 6v.)
; Raffinage du cuivre. On dit plus fpéciale-
mént d’ans les arts métalliques, raffinage du cuivre,
cuivre raffiné, parce que cette opération fe fait
très-fréquemment fur les cuivres impurs-, les vieux
cuivres chargés de fer, de plomb, de z in c , d’ar-
fenic, &c. C e raffinage confifte dans une fimple
fulion Ion g-te ms continuée, & dans une agitation,
fréquente pour eu multiplier & en renouvejer les
lurfaces. ( Voyei les articles C u iv r e , Liquat
io n , A ffinage, )
RAFFINERIE. Quoique ce mot femble être
fynonyme de celui de raffinage, on l’applique cependant
plus particuliérement à l’opération ou à
l’ art de raffiner le fucre &. les fels , comme le fal-
pêtre, &c. Cet art con lifte dans des diffoîutions
& des criftallifations fucceflives, & fouvent dans
l ’additjon de matières muqueufes ou albumineu-
fes , telles que du bianc d’oe u f, des colles , du
fan g de boeuf, qui fe caillent par la chaleur, &
qui "entraîneur, comme autant de filtres ou de ré-
ieaux, lés corps étrangers' qui nagent dans les dif-
fôlutions , & faliffent le fucre ourles fels dilïous.
On fe fert quelquefois de charbon pour cette purification
.• ce corps réuffit très-bien- pour raffiner
& blanchir le fucre , ainfi que d’autres matières
végétales.
On nomme auffi & même plus fouvent encore
raffinerie le lieu ou 1 atelier où l'on pratique en
grand ce genre de purification. Ainfi l’on d it, les
raffi néfies d’Orléans, de Nantes, de Villeneuve-
Saint-Georges, de PafTy, pour défigner les bâti-
mens où l’on raffine le fucre dans ces différens lieux
où elles font établies. ( Voye\ les mots Nitre ,
Salpêtre" ô* Sucre. )
RAFRAICHISSEMENT, opération chimique,
qui confifte quelquefois à refroidir_des liqueurs ou
des mélanges, mais qu’on nomme alors plus fouvent
refroidijfement, ou à purifier & à lai {Ter figer
plus ou moins purs les métaux fondus, furtout le
cuivre. Ce dernier mot fe confond avec le mot
Raffinage.
RAFRAICHISSQIR. C ’eft le nom qu’on donne,
dans quelques ateliers, à des vafes le plus fouvent
faits de cuivre, dans Iefquels on verfe des diffo-
lutions falines pour les y lai fier refroidir & criftal-
lifer. Quelquefois, & à caufe de ce dernier phénomène
, on les nomme aufli criffiallifoirs , comme
dans les ateliers où l’on raffine le falpêtre fuivant
l’ancien procédé.
On donne encore quelquefois le nom de rafrai-
chïjfoir aux vafes de bois ou de cuivre dont on entoure
les récipiens qui fervent à recueillir les vapeurs
des diftillations. ( V'oyc^ les articles Distill
a t io n , Nit r e , Poudre a canon. )
RANCE. On appelle rance une matière hui-
leufe ou graiffeufe ou butyreufe qui, par une
expofition plus ou moins longue à Pair chaud &
humide, a contracté une odeur forte 8c piquante,
ainfi qu’ une faveur âcre & défagréable. Ces nouvelles
propriétés font dues à des acides qui fe font
formés par la réaction des principes des corps
gras les uns fur les autres , & par l’abforption de.
i’oxigène atmofphérique. Lorfqu’on les lave dans
leur état rance 3 l’ eau enlève leur odeur & leur faveur
en fe'chargeant d’un ou de plufieurs acides.
On y trouve de l’acide aeéteux & quelquefois de
l’acide fébacique. C ’eft pour cela que des lavages.
à l ’eau froide & répétés rétabliffent, jufqu’ à un
certain point, ces beurres & les grailles devenues
rances. Mais ce rétabliffement eft néanmoins très-
imparfait pour le beurre rance, & celui-ci eft toujours
fort éloigné de l’état du beurre lécent ou
frais. Les huiles rances3 ainfi que les grailles & le
beurre parvenus à cet état, font en partie folubles
dans l’alcool. Celles de ces matières qui étoient
blanches dans leur état de fraîcheur, prennent,
avec leur état rance, une couleur jaune plus ou
moins vive ou orangée.
RANCIDITÉ. C ’eft ainfi qu’on nomme l’ état
où les matières but-yreufes, grailfeufes ou huile
ufes font parvenues lorfqu'elles font rances.
Toutes ces matières diffèrent entr’elles par la facilité
plus ou moins grande qu’elles ont a paffier à
cet état. Il en eft qui le contrarient en quelques
jours, comme les beurres délicats, d’autres n’y
arrivent qu’aprës un tems très-long, comme la
plupart des huiles. ( Voye% l'article ci-dejfus & les
articles Beurre , Gra isse , Huile. )
RAPIDOLITHE : nom lignifiant pierre à baguettes
, & qui a été donné par M. Abildgaard à
ursev fubftance criftailifée en prifmes à quatre ou
huit pans, que l’on rencontre près d’Arandal en
Norvège.
R A T
Norvège. M. Dandrada avoit nommé la même
fubftance feapolithe, qui veut dire pierre en tiges,
& M. Haüy l’a plus récemment appelée paran-
thine, nom tiré de la propriété que cette pierre
a de s’effleurir. L’analyfe du paranthine a ete publiée
par M. Laugier en 1807, & inférée dans le
tome X des Annales du Muféum d'hiftoire naturelle ,
pag. 472. On trouvera les réfultats de cette analyfe
au mot P a r a n t h in e . ( Voyeicemot.)
RAPPORTS : nom qu’on donnoit autrefois aux
affinités qui exiftent entre différentes fubftances
lorfqu’on expliquoit ce phénomène par de prétendues
analogies ou rapports de propriétés entre les
corps. C ’eft ainfi que, vers le tiers du dix-huitième
fiècie, Geoffroy, chimifte de l’Académie
des fciences de Paris-, voulant repréfenter ces affinités
entre plufieurs corps naturels, en les plaçant
dans des colonnes verticales & dans des lignes horizontales
qui défignoient le plus ou le moins, &
même le degré relatif d’après leur rapprochement
ou leur éloignement, nommoit cette forte d'em-
bîêmes très-fîmples Table des rapports qui exiftent
entre différentes fubftances. Depuis lui, & furtout
depuis l’époque où la ftien.ee plus avancée permit
aux chimiftes d’attribuer ces prétendus rapports
à une force d’attraélion établie par la nature entre
les divers corps, ils ont oublié cette expreffion, &
y ont fubftitué d’abord celle d’affinités chimiques,
qui s’en rapprochoit beaucoup, enfuite celle d’at-
traétions chimiques. (. jVoye\ les articles Affinités
& At tr a ct io n s .)
RARÉFACTION : écartement des molécules
des corps, obtenu, foit par l’aérion du feu , foit
par l’effet des combinaifons, de manière que la
porofité en devient plus grande, la pefanteur fpé-
cifique plus foible, & qu’én général l’état des
corps en eft changé. Ce phénomène a fréquemment
lieu dans les opérations de chimie : on le
fait fouvent naître pour favorifer les combinaifons.
L’extrême de la raréfaction pour les folides eft
la fulion ou la liquéfaction, & pour les liquides
la gazéfaétion ou la converfion en fluide élaitique.
( Voyei les articles C lIA L EU R , DILATATION,
F e u , F u s io n , G a z , L iq u é f a c t io n . )
RATAFIAS. Les ratafias font des liqueurs de
table, que l’on prépare , Toit en mêlant des fucs de
fruits épurés avec moitié d’alcool & en y faifant
fondre huit onces de fucre par pinte, foit en faifant
infufer des fleurs odorantes, comme celles
d’orange, dans des firops qu’on mêle enfuite avec
Falcool, foit enfin en diftillant de l’alcool fur des
huiles volatiles des eaux odorantes, &en ajoutant
à ce produit fpiritueux & aromatique un firop où
le fucre eft égal etrquantité à celui de l’alcool.' Ce
font des efpèces de préparations chimiques ou
pharmaceutiques que l’on fait fouvent dans les,
ménages, qui tiennent en quelque forte à l’éeo-
Chimie. Tome VI.
R E A 25
nomie domeftique, & dont on trouve d’ailleurs
des recettes nombreufes & détaillées dans une
foule de livres à la portée de tout le monde. Il fe-
roit fuperflu d’en dire davantage fur cet objet dans
un ouvrage confacré à des objets plus importans
& à la théorie générale de la fcience.
RATE : nom d’un vifeère fitué dans la partie
gauche & fupérieure de l’abdomen de l homme 8c
des mammifères. On ne fait autre chofe fur les
fondions de ce vifeère celluleux & rempli de fang,
que fes rapports avec le foie, pour lequel il pa-
roît êcre deftiné à préparer le fang d’ une manière
particulière. On ne connoit pas n.on plus la nature
de fon tiffu ou de fon parenchyme. Eft-il vrai,
comme quelques phyfiologifteS l’ont prétendu ,
que la rate eft remplie d’un fang très-différent de
celui des autres parties de l’économie animale, &
que c’eft dans l’état particulier de ce fang que
confifte l ’ufage de ce. vifcère,?:.G’^lt à des recherches
foignées fur le fang de la ratey faites dans des
animaux vivans, à prononcer fur cette queftion.
On voit donc que la chimie peut ic i, comme dans
plufieurs autres points de l’économie animale vi->
vante , rendre de grands fervices à 1 hiftoire des
animaux.
RAYONNANTE. Sauffure a donné ce nom au
fchorl vert du Zillerthal, appelé plus nouvellement
adtinote par M. Haüy, c eft-a-dife ^ corps
rayonné, & que les minéralogiftes s’accordant à
confidérer aujourd'hui comme foüs-efpèce de Tarn-
phibole. ‘ r-t ’
M. Haüy diftingue cinq variétés d’aâinotes j
favoir : l’hexaèdre, l’aciculaire, le , lamellaire ,
l’étalé ou, félon Sauffure, la rayonnante à larges
rayons, & le fibreux.
Les plus remarquables de ces variétés font l’ac-
tinote hexaèdre & l’a&inote fibreux.
L’a&inote, hexaèdre fe trouve principalement
dans la vallée, de Zillerthal en Ty ro l, & au Sainc-
Gothard ; il eft en longs prifmes hexaèdres , d’un
beau vert, & engagés dans un talc blanc. M. Laugier,
qui a fait l’ analyfe de cet aéBnote, a lu au
mois de mars 1806 un Mémoire à Flnftitut, ou il
a prouvé que la couleur de cette fubftance eft dus
à la préfence du chrome ; il a trouvé que, fur cent
parties, cette pierre contenoit : filice, 50 j alumine,
i } magnéfie, 19; chaux, 10} fer oxidé,
11 ; chrome oxidé, 3.
L’a&inote fibreux eft compofé de: filets: très-
déliés, parallèles , très:-fragiles & faciles à fépa--
rer. Ce cara&ère le diftingue de l’asbefte, aveç
lequel il a en apparence, quelqu’analogie.
■ Sauffure a nommé auffi rayonnante en gouttière le
nouveau fchorl violet de quelques minéralogiftes.
On-le trouve défigné fous le nom de fph'ene dans
le Traité de Minéralogie de M. Haüy.
RÉACTIFS. On nomme ainfi les matières, de
D