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V \ISSEAUX & USTENSILES CHIMIQUES.
Les vaijfeaux & uftenfiles dont on fait ulage en
chimie, ayant été décrits à 1 article de chacun
d'eux, nous fommes difpenfés d'en parler ici en
particulier, mais nous penfons quil eu utile de
faire une énumération générale de ceux qui doivent
faire partie d 'u n laboratoire de chimie.
Alambics. Un grand alambic dont la chaudière
eft de cuivre, & le bain-marie, le chapiteau & le
ferpentin d'étain fin, eftindifpenfablepour diftiller
V’eau. -Le même vaijfeau peut fervir à préparer plu-
fleurs huiles effentielles, à reaifier l'alcool &
l'éther; lorfqu'on opère fur de petites quantités
des deux derniers liquides, une cornue de verre
eft préférable.' . .
Un alambic d’argent, quoique d un ulage plus
borné que l'alambic de cuivre, eft neceffaire pour
des expériences délicates. Autrefois on employoït
plus fouvent les alambics de verre & de grès qu on
ne le faitaujourd’hui; cependant ceux de grès font
très-propres à une infini té d operations de f abrique.
Alonges. Ce font des vaijfeaux en forme de tufeau
, que Ton interpofe entre une cornue & un
récipient, afin d'augmenter la capacité d un appa.-
re il, & de favorifer par-la la condenfation des
vapeurs d’un liquide qu’on y diftille.
Aludcls. Ils fervent à la fublimation.
Ballons. Cê font des vaijfeaux fphériques dont
le col eft court, & qui fervent aux opérations ou
l'on veut faire macérer, digérer ou bouillir des liq
u i d e s avec des matières feches, &c. Il faut aulft
des balloDS qui portent une ou plufieurs tubulures,
afin qu'on puiffe les adapter à plufieurs vaijfeaux,
tels qu'alonges & flacons. . .
Bouteilles. Un laboratoire, doit etre garni de
plufieurs douzaines de bouteilles de toutes les
formes & de toute capacité.
Bocaux. Ils fervent à mettre les matières folides
qui font inaltérables à l'air. On doit en avoir qui
bouchent exactement pour confervet quelques
produits déliquefceps.
Bains-marie. Il en faut en étam , en a rg en t«
en platine; des capfules de ces matières, qu on
adapte fur une chaudière'de cuivre, peuvent en
fervir. 1 . . .
Bufines de métal. Ce font des vatjjeaux qui doivent
aller far le leu; ils font, ou demi-fphériques,
ou cylindriques. On doit avoir des ba lunes de
cuivre, de plomb & d’etain de différentes capacités.
. . . „ ,
' Capfules. Il en faut de pliume, d argent, de
porcelaine, de verre & de grès; il en faut de
toutes grandeurs. Les capfules ont ordinairement
la forme de calottes, quelquefois elles ont un fond
aplati; elles fervent aux évaporations & aux crif-
tallifations. -
Cône. Des vafes coniques de laiton 6c de" fonte
font néceffaires pour couler, certains métaux fufi-
bles dont on veut réunir les particules en fonde
régulier, en même temps qu’on les fépare d une
feorie. 11 eft bon d’enduire l’ intérieur du cône
d’une couche de gvaiffe, afin d’empêcher lecontaéf
immédiat du métal fondu & de celui du cône.
Cornues. Il en faut de toutes les capacités, en
verre & en grès. . . ..
Creufets. Ce font des vaijfeaux coniques, cylindriques
ou triangulaires, dans lefquels on met les
matières que l’on veut expofer a une température
rouge plus ou moins forte. La matière des creufets
varie fuivant la nature des corps fur lefquels on
expérimente; en général, ils doivent être le moins
fufîbles poffible, & inattaquables ]?ar les matières
qu’on y met.
Entonnoirs. On fait principalement ufagede ceux
en verre : il en faut de toutes les capacités.
Fourneaux. Il en faut un grand nombre & de
toutes les formes. |
Fioles. Un laboratoire doit etré garni de plu-
fïeurs centaines de fioles a medecine alforties,
elles remplacent les ballons 8: les matras dans plu-
fieurs-opérations.
Lingoti'ere. Une feule fufïît. .
Mortier. Ceux dans lefquels on broie des matières
dures ou pierreufes doivent être en fiiex $ il
eft bon de cor.caffer d’abord ces matières dans un
mortier d’acier trempé : on doit avoir en outre
des mortiers en verre , en porcelaine> en marbre
& en bois.
Matras. Les matras ont ordinairement la forme
fphérique comme les ballons, mais ils en different
en ce que leur col en eft plus long; ils fervent
comme eux aux macérations, digeftions Sc décoctions.
Il y a des matras à fond plat qui font employés
pour calciner certaines fobftances, telles
que le mercure. Autrefois on en feifoit de forme
ovoïde, qu’on nommoit oeufs philofophtques.
Terrines. Il en faut en grès de différentes capacités.
Tubes. Il en faut gn verre, en porcelaine, en.
'IdllllC. .
Vaijfeaux de rencontre OU circulatoires. Autrefois
>n donnoit ce nom à deux,matras, dans l’un def-
iuels, qui étoit le plus grand, on mettoit la malère
fur laquelle on vouloir opérer, & dont 1 au-
re , qui étoit le pl.us petit, fervoit de bouchon au
iremier ; le col de celui-ci emroit donc a frotte-
nent dans celui du premier : cet appareil etoit
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d’ ufage pour les macérations & digeftions où l’on
vouloit qu'il n’y eût pas de perte.
Tûtes. Ces creufets j étroits vers l’ouverture &
renflés vers le milieu, font propres aux eflais doci-
maftiques.
Outre les vaijfeaux que nous venons de nommer,
on doit avoir dans un laboratoire plufieurs fortes-
de couteaux de fer , de corne, &c. ; un couperet;
des limes plates, triangulaires & rondes;
des râpes; des fils de fer, de cuivre, de platine ;
des cuillers de fer, d'argent, de platine; dès fpa-
tules de verre, de porcelaine , de fer, d'argent,
de platine ; de petites baguettes de porcelaine
ou de verre , propres à remuer les mélanges; des
verres à patte , des verres de montre ; des châflis
de bois, fur lefquels on étend une toile, puis un
papier gris, pour filtrer de grandes quantités de liqueurs
; des fupports, des briques, de la terre
glaife-, dumaftic, différensluts, tels que le lut gras,
la farine de graine de lin, &c. &c.
VAPEUR : nom qu'on a donné aux fluides aéri-
formes, formés par des corps qui font liquides ou
folides à la température & à la preflion ordinaire
de notre atmofphère.
. VAREC. On donne ce nom à plufieurs plantes
du genre des fucus, qui croiffent fur les bords de
la mer. Dans plufieurs pays , & notamment en
Normandie, on ramaffe ces plantes & on les fait
brûler; on en obtient une foude à laquelle on
donne le nom de la plante qui l'a fournie.
La foude de varec ne contient que deux ou trois
centièmes d’alcali : la partie qui fe diffout dans
l’eau eft prefqu'entièremenc formée de fulfate de
foude & de potaffe, & des muriates de ces mêmes
bafes. Macquer & Poulletier.de la Salle ont fait
une férié d'expériences fur le varec, qu'on pourra
lire dans l’excellent Dictionnaire de Macquer.
VÉGÉTALES (Subftances ou matières ). ( Voy. ’
■ les mots A n a l y s e v é g é t a l e , tome I I , pag. 277;
S u b s t a n c e s v é g é t a l e s , tome V , pag. 184,
& V é g é t a t i o n . )
VÉGÉTATION. Sous le nom de végétation
nous comprenons l'enfembledes phénomènes que
présentent les végétaux dans leur développement
& leur nutrition.
Nous ne traiterons dans cet article que des faits
qui font du reffort de la chimie.
De la germination.
Lorfqu'une graine eft placée dans des circonf-
tances convenables , elle s'entr'ouvre & pouffe au
dehors un corps appelé radicule, qui tend à s'enfoncer
dans la terre , & un autre appelé plu-
mule, qui prend une direction oppofée : le premier,
par un développement ultérieur, devient la
racine , & le fécond la tige ; c'ett ce développement
des parties de la graine, en vertu duquel
celle-ci doit reproduire un être femblable au vé-
Chimje, Tome VL
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gétal d’où elle provient, qui conftitue la germination.
Une certaine température, la préfence de l'hü-
miditér& celle du gaz oxigène font abfolument
néceffair-es pour que la germination ait lieu.
Les graines peuvent être expofées à la tempe-'
rature de la congélation & au-deffous fans perdre
la faculté de fe développer; mais elles ne peuvent
germer qu'au-deftiis de zéro.
L’eau favorife la germination en donnant de la
flexibilité aux parties fèches qui doivent changer
de figure fans fe déchirer, & en diffolvant ou tenant
en fufpenfion les particules qui doivent circuler
dans les vaiffeaux de la plante, pour être
portées dans les parties où leur préfence eft nécef-
faire. La néceflité de l'eau , confidérée comme
fimple véhicule, fait concevoir pourquoi la germination
ne peut avoir lieu au-deffous de zéro.
Des graines humeClées d'eau, placées dans le
vide, ne germent point, même à la température
au-deffus de zéro. Le réfultat eft le même fi elles
font dans une. atmofphère de gaz azote, hydrogène
, acide carbonique, &c. ; mais fi elles ont le
contaCtdu gaz oxigène, la germination fe mani-
fefte. Le gaz muriatique ox-igéné , diflbus dans
l’eau , peut remplacer ce dernier, fuivant la remarque
de Humboldc ; mais les autres acides & les
oxides métalliques , qui tiennent peu à l’oxigène ,
ne le peuvent, ainfî qu'on pourroit peut-être le
pré fumer d’après l’analogie : c'éft au moins ce que
! M. Théodore de Sauffure a obfervé.
i Le gaz oxigène , neceffaire à la végétation, ne
1 fe combine point à la graine ; fon adtibn fe réduit
à en féparer une portion de carbone ; car M. de
Sauffure a vu que l'air dans lequel des graines ger-
moient , n'éprouvoit aucun changement de vo-
j lume. Ce réfultat prouve de plus que la graine
n'émet aucune fubftance gazeufe de fon intérieur.
Les graines de différentes efpèces demandent
des quantités de gaz oxigène qui ne font pas les
mêmes pour toures. Ain.fi le/haricot, la fè v e , ,1a
laitue, convertiflent en acide .carbonique un poids
d'oxjgène égal a la centième partie du leur, tandis
que celui qui l'eft par le froment, i’orge & le-
pourpier, n'eft égal.qu'à un millième ou deux
millièmes du poids de ces derniers. La quantité
de gaz oxigène confumée par les mêmes graines,
e ft, toutes chofes égales d’ailleurs, proportionnelle
à leur poids, & non pas à leur nombre.
M. Théodore de Sauffure a obfervé que fi l'on
faifoit germer en vafe clos une graine qui avoit
été aufii privée d’eau que poffible, par fon ex-
pofition dans une étuve , cette graine gèrmée pe-
foit moins qu'avant l’expérience , même quand on
tenojt compte dans le calcul de tout le carbone
qu'elle avoit- perdu & de la petite quantité d'extrait
qu'elle avoit cédé à l'eau dans laquelle elle
avoit germé. M. de Sauffure penfe que la graine
germée a abandonné , pendant le defféchement,
une quantité d'eau qui étoit auparavant fixée dans