
léger d'oxide métallique, ou à de très-minces
filiures qui exiftent dans fa màffe. On forme facilement
des quartz irifés en les plongeant rouges de
feu dans l'eau froide.
9°. Le quartz hyalin avanturinê : il eft jaune ,
roux, gris , verdâtre ou noirâtre ; il eft chargé de
points brillans ou paillettes argentées ou dorées,
dues, foit à des fiffures multipliées, foit à des parcelles
de mica difféminées dans fon intérieur. On
le trouve en Efpagne, en Arragon, près de Madrid
, à Falfebay en Tranfilvanie , en Sibérie.
IO°. Le quart% hyalin chatoyant, nommé autrefois
oeil de chat à caufe de fes reflets, variant du
gris-verdâtre au jaune-brun, ayant une texture
fibreufe, due à l'asbefte qui le pénètre, 5c à laquelle
eft dû fon chatoiement : il eft taillé en cabochon
dans tous les cabinets ; il vient de Madagascar
& de Ceilan. On l'emploie pour les bijoux
comme pierre précieufe.
I i°. Le quarts hyalin gras : onélueux dans fa caf-
fure , il fert de gangue à l'or natif du Pérou.
12°. Le quarts hyalin laiteux, d'un blanc de lait,
d’un afpeét gras, en filons ou en petits criftaux.
130. Le quartz hyalin jaune , faufie topaze ou topaze
de Bohême, de Huttenberg en Carinthie.
140. Le quartz hyalin verdâtre du Cantal ; il contient
0,08 de fer oxidé.
1 j-°-. Le quartz hyalin rcfe, rubis de Bohême ou
de Siléfie. On le trouve à Rabenftein en Bavière,
en Irlande, en Finlande. Il doit fa couleur au man-
ganèfe ; il s'altère à l'air.
l6°. Le quarts hyalin améthyfte, violet. L'amé-
thyfte eft toujours criftallifée, fouvent dans des
géodes d’agate, en Auvergne, au Ty ro l, au Pa-
latinat, en Murcie, en Bohême, en Hongrie , en
Sibérie; elle eft colorée par le fer & le manganèfe.
On la taille pour les bijoux.
17°. Le quartz hyalin faphirin, bleu , fombre ,
faux faphir, en Efpagne, en Bohême, faifant fou-
vent partie dès granits.
l8°. Le quartz hyalin enfumé, limpide & fuligineux
, nommé topaze enfumée.
19°. Le quartz hyalin nùir ; il eft fouvent mêlé
avec le carbonate de chaux dans l’ Ifère. On le
trouve en dodécaèdre à Cafanuova en Tofcane.
20°. Le quartz hyalin vert chloritéy il doit fa teinte
verte à la chlorite, qui lui fait perdre fa tranfpa-
rence dans quelques points.
La fécondé efpèee de quartz ou la fous-efpèce
de M. Alex. Brongniart eft le quartz Praf e > ^ un
vert de poireau uniforme dans toute la pierre,
d'un afpeéf un peu gras, coloré par l’a&inote fui-
vant M. Haüy. Il ne faut pas le confondre avec le
filëx prafe, qui n’a pas la caffure vitreufe, mais
conchoïde & cireufe. On le trouve en Bohême,
en Saxe, en Sibérie. *
La troifième efpèee ou fôus-efpèce eft nommée
quartz rubigineux, à caufe de la grande quantité-
d'oxide de fer jaune ou rouge qui le pénètre &
le rend opaque. On en difüngue deux variétés :
l . le quartz rubigineux jaune , en mafias formées
de petits criftaux réunis $ i° . le quartz rubigineux
finople, d'un rouge vif de fang, un peu tranfparent
fur fes bords, criftallifé ou en mafias. Ses cri fi aux
font nommés hyacinthes de Compoftelle, parce qu’on
les trouve en Efpagne près de ce lieu , & avec du
fulfate de chaux. On le rencontre à Baftines près
de Dax, mêlé avec l'arragonite & le fulfate de
chaux. En Angleterre il accompagne le fulfate de
baryte. Le finople en maffe eft plus opaque : il fe
trouve dans les montagnes primitives ; il y eft pénétré
de mines de plomb , de cuivre, de fer ful-
furé & même d'or natif. Deborn afture qu'on a
< trouvé dans le finople aurifère de Schemnitz en
Hongrie, des madrépores & des polypiers divers.
Outre ces efpèces 8c variétés de quartz, il en
| eft d'autres qui dépendent de caufes étrangères 1
I fa nature. Quelquefois il eft comme monté fur le
cube du fluate ae chaux, fur les prifmes ou les
dodécaèdres du carbonate calcaire, du grenat,
fur les criftaux lenticulaires du fulfate de chaux.
Celui qui eft fendillé, carié, cellulaire doit cette
forme à des mines qui rempliffoient ces vides 6c
qui fe font détruites.
Le quartz fe trouve ou en fibres ou en petits
criftaux mêlés d’autres matières dans les montagnes
primitives. Ses portions bien criftallifées fe
dépofent dans de grandes cavités qu'on nomme
fours â criftaux. Quelquefois il fe rencontre en
; criftaux petits & réguliers, femés dans des malles
de carbonate de chaux, comme dans le marbre de
; Carrare : il eft auflî en vernes minces dans des
matières d’une autre nature ; il eft moins abondant
au fein des montagnes fecondaires, ou il fe
trouve fouvent dans les fehiftes, l’argile, le fulfate
de chaux, &c.
Tranfporté & roulé par les eaux, il forme fou-
vent des terrains entiers, où on le trouve en galets,
en fragmens irréguliers, enfin en fable : celui
agglutiné eonftitue quelques grès. Il eft fouvent
pénétré de fulfate de baryte, d’aétinote, d’amphibole
, de tourmaline, d'épidote, dé titane, d'afc
belle, de chlorite, de mica ; il renferme auflî des
fuîfures métalliques, de l'or 8c de l'argent natifs»
des gouttes d'eau, des bulles d'air, du bitume',
de l’anthracite, jamais de corps organifés ; il eft
au contraire fouvent renfermé dans les lignites où
bois foflîles. On le rencontre dans les eaux fous
la forme de cailloux roulés : tels font les cailloux
du Rhin, .de Cayenne, du Brélll, de Ceilan. Il,y
eft mêlé avec plulieurs autres pierres dures, arrachées
comme lui aux montagnes, telles que la
cymophane, &c. &c.
Quoique le quartz foit très - abondant fur le
Globe, & quoiqu'il ait un grand nombre de variétés
pour fa tranfparence, fa beauté, fon vo*-
lume, fes couleurs, & c . , c'eft une pierre qui n'a
que très-peu d'ufages importans. Le plus beau 8c
le plus limpide eft taillé en vafes, en pendans dfc
luflres, &rc. Ses fragmens les plus fins fervent à la
compofition du verre.
Sa dureté , la difficulté de fa taille, le rendent
toujours très-cher 6c peu utile pour les.ufages do-
meftiques. On croit cependant que les Chinois le
feient avec des fils de fe r , & qu'ils en taillent des
verres de lunettes. Cette afiertion mérite d'être
confirmée.
C'eft furtout à la fabrication des croix 8c des
▼ afes deftinés à l'exercice des cultes religieux ,
qu'on a confacré l'ufage du quartz ou du criltal de
roche.
Quelquefois on colore artificiellement les morceaux
de quartz en ^es trempant, après les avoir
fait rougir au feu, dans des diflolutions métalliques
ou dans des teintures de diverfe nature, en
les y plongeant plus ou moins chauds.
Le quartz étoit autrefois la terre vitrifiable par
excellence pour les chimiftes, parce qu'ils y trou-
voient la matière propre à faire le verre le plus
tranfparent, le plus dur & le plus inaltérable.
• QUARTZEUX, QUARTZEUSE. Cet adje&if
a été quelquefois employé, dans le langage chimique
, pour défigner les réfidus ou matériaux
filiceux, & furtout la terre lilicée , quelquefois
nommée terre quartzeufe 3 fpécialement avant l'é poque
de 1787V où la nomenclature méthodique
a été fixée pour les mots Silice ou T erre
SILicÉE. ( Voyez ces mots , aitift que 1‘ article
Q u a r t z . )
QUERCITRON : nom imaginé pour donner
l'idée d'un chêne propre à fournir une couleur
jaune ou citron. Dans la première édition de fon
Art de la teinture, M. Berthollet n'avoit donné
qu'une très-courte notice fur cette importante
matière; il l'avoit feulement indiquée comme fu-
périeure à la gaude, 8c comme employée avec
beaucoup d'avantage par les fabricans anglais de
toiles imprimées. Ce favant a configné, dans la
fécondé édition de fon ouvrage., des détails beaucoup
plus étendus fur cet objet. J’inférerai ici fon
chapitre entier, comme contenant une hiftoire
beaucoup plus complète du quercitron.
cc C'eft à Bancroft, dit M. Berthollet, que l'on
doit l’acquifïtion de cette fubftance tin&oriale ;
il a donné une ample defeription de fes propriétés
8c des ufages auxquels elle eft propre. Nous
allons en préfenter le fommaire.
, 90 Le quercitron eft l’écorce du quercus nigra de
Linné. L'épiderme , qui donne une couleur brunâtre,
doit être féparée avec foin de l'écorce :
^près cela on réduit celle-ci en poudre dans un
moulin.
» Cette poudre donne autant de fubftance colorante
que huit ou dix parties de gaude , 8c autant
que quatre de bois jaune._Sa couleur a beaucoup
d'analogie avec celle de la gaude, mais elle
-revient à beaucoup meilleur marché.
Le quercitron donne facilement fa partie colo-
raïue à l’eau, même lorfqu'elle n’eft que tiède. On
en obtient un extrait qui a le douzième du poids
de l'écorce ; mais il eft difficile de l'employer en
teinture, parce que fi l’on fe fert de la chaleur de
l'ébullition, fa couleur fe rembrunit : fi l’on fait
une évaporation lente, elle éprouve une autre ef-
pèce d'altération.
55 La décoction de quercitron eft d’une couleur
jaune-brunâtre : les alcaiis la rendent plus foncée,
& les acides plus claire. La folution d’alun n’en
fépare qu'une petite portion de la matière colorante,
qui forme un précipité d’un jaune-foncé.
Les diflolutions d’étain y produifent un précipité
plus abondant, d’un jaune vif. Le fulfate de fer
donne un précipité abondant, d’une couleur olive-
foncée. La liqueur qui fumage, eft claire & d’un
léger vert-olive.
» Pour teindre la laine, il fuffit de faire bouillir
pendant deux minutes le quercitron avec fon poids
ou un tiers de plus que fon poids d’alun : on introduit
enfuite l’étoffe en donnant d'abord la
nuance la plus foncée, & en finifiânt par la couleur
de paille. On peut aviver ces couleurs en faifant
palier l'étoffe, au fortir du bain, dans une
eau chaude, blanchie par un peu de craie lavée ;
mais la couleur que l'on obtient par ce procédé
n'eft pas aufii folide que lorfque l'on fournée l’étoffe
a un bouillon avant de la pafier dans le bain
de teinture. Dans cette fécondé méthode on fait
bouillir l’étoffe pendant une heure ou une heure &
un quart dans une difiblution d'alun, d’unfixîème
ou d’un huitième^du,poids de la laine : il ne faut
pas y faire entrer le tartre. Enfuite on teint dans
un bain préparé avec un poids de quercitron égal à
celui de l’alun employé, jufqu'à ce que la couleur
paroifïe aidez montée. Alors on introduit de la
craie dans le bain pour aviver la couleur, 8c ou
rabat de nouveau pendant huit ou dix minutes.
« On obtient une couleur plus vive par le moyen
de la difiblution d'étain. Bancroft prelcrit d’employer
dans le bain un poids égal de quercitron 3c
de difiblution d’ étain par l’acide nitro-muriati-
que, & furtout par le mélange d'acide nitrique 8c
d'acide fulfurique, dont nous avons parlé en traitant
de l'écarlate. Quand on veut une couleur
jaune d’or brillante, tirant moins fur l'orangé, on
n'emploie que fept à huit parties de difiblution
d'étain contre dix de quercitron, 8c cinq d’alun :
un peu de tartre ajouté- à ces ingrédiens donne
une couleur citrine tirant fur le vert, qu’on a
cru jufqu'à préfent ne pouvoir obtenir que de la
gaude.
35 Le quercitron peut être fubftitué à la gaude
pour les différentes nuances que l'on veut donner
a la foie, qui doit d'abord être alunée. La dofe eft
d'une à deux parties de quercitron pour douze parties
de foie. On peut aviver la couleur en ajoutant
un peu de craie ou de potaffe vers la fin de l’opération
: 011 peut aufli faire ufage dè la diffolutioa
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