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quantité à un dixième & à un onzième ; Sc ce qu’ il 1
y a de remarquable , c ’eft que ce même terreau,
après avoir été expofé pendant trois mois à l'air,
a cédé cinquante-huit parties à un douzième lavage.
M. Théodore de Sauffure penfe que la production
de cet extrait eft une fuite de TaCtion du
gaz oxigène fur le terreau. Il s*eft affuré que quand
on expofoit ce dernier dans de Pair atmofphérique,
le volume de cet air ne changeoit pas; que par con-
féquent Poxigène n’étoit employé qu'à produire
du gaz acide carbonique : il a obfervé aulïi que la
fouftraCtion de ce carbone déterminoit, dans la
matière organique du terreau, la formation d'une
petite quantité d’eau, outre celle de l’extrait fo-
Jubîe. Il eft vraifemblable que Pair & Peau pour-
roient détruire toute la partie végétale d’un terreau,
fi PaCtion de ces agens s’exerçoit fuccefli-
vement pendant un Certain temps.
L’extrait de terreau n’eft pas déliquefcent; il
forme du carbonate d’ammoniaque à la diftillation ;
il n’eft ni acide ni alcalin ; l’alcool lui enlève une
matière déiiquefcente.
M. de Sauffure a fait une obfervation intéref-
fante pour l’agriculture, c’ eft qu’il y a une. proportion
entre la partie extraClive & la partie in-
îbluble du terreau, pour que celui-ci entretienne
une belle végétation. Ainfi un terreau qui donnoit
à Peau le omième de fon poids d’extrait, a moins
bien entretenu la végétation des fèves & des pois,
que le même i terreau qui ne contenoit que la
moitié ou les deux tiers de cette quantité d’extrait;
d’ un autre côté, un terreau prefque pur,
ayant été lavé douze fois de fuite à Peau bouillante
, n’a pas été aufii fertile que le même terreau \
qui n’avoit pas été lavé.
M. de Sauffure dit avoir retrouvé dans les terreaux
tous les principes des cendres des végétaux,
& il remarque que l’on fe tromperoit étrangement,
fi Pon vouloit déterminer la quantité ab-
folue Je matière alcaline contenue dans un terreau,
d’apres celle qu’ on retrouve dans la leflïve des
cendres de ce terreau, parce qu’alors la partie terre
ufe que ce dernier contient toujours, forme une
fritte infoluble dans Peau avec les matières alcalines.
On évite cette erreur en incinérant l’extrait
, parce que celui-ci ne contient pas de matière
terreufe fufceptible de fe combiner avec les
aicalis. G’eft probablement fauté d’avoir eu égard
à ces obfervations de M. de Sauffure, que M. Bra-
connot a dit que le terreau ne contenoit point
d’ alcali.
T Ê T ou TE ST A ROTIR, C’ eft un vaiffeau
qui a la forme d’une coupelle, & qui fert à recevoir
les corps que Pon veut calciner à une chaleur
rouge. La compofition en eft la même que celle des
creufets.
(Koye^ planch. K l , fig. 76, première claffe.)
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T Ê TE DE MORE. On donnoit autrefois ce
nom à une forte de chapiteau d’alambic; il étoit
de cuivre étamé en dedans, & avoit la forme d’une
tête.
TÉTRAÈDRE. ( Crift. ) : criftal compofé de
quatre faces triangulaires.
THALLITE. Ce mot a été employé par
M. Delametherie, pour defîgner le minéral que'
M. Haüy a nommé depuis épidote. (Koye{ ce
mot. )
THERMANTIDE CIMENT AIRE. M. Haüy
a donné ce nom aux pouzzolanes qui font employées
comme ciment, conjointement avec la
chaux. Les Romains faifoient particulièrement
ufage de ces cimens dans la conftruétion des ouvrages
qui dévoient être fans ceffe expofés à l'action
de l’humidité.
THERMOMÈTRE. Ce nom eft dérivé de deux
mots grecs ( ©£ f & ^«rpev ) qui lignifient me-
fure de la chaleur , parce qu’en effet le thermomètre
fert à eltimer la chaleur, ou plutôt la température
des corps avec lefquels on le met en contact.
Lorfque le calorique pénètre les corps, il y
manifefte fa préfence par deux effets ; il en accroît
le volume & en élève la température. Si ces effets
fe fuivent dans le même rapport, on conçoit
que l’un d’eux pourra fervir d’expreflion à l’autre,
de forte qu’en mefurant, par exemple, les dilatations
qu’un corps donné éprouvera dans diverfes
circonltances, on pourra indiquer divers degrés de
température & mefurer ainfi un des effets du calorique.
Il eft évident que quand les corps perdront
du calorique, on obfervera des effets inverfes de
ceux qui s’étoient produits lorfqu’il les avoit pénétrés,
& les condenfations d’un corps donné
indiqueront des pertes de calorique.
C ’eft fur ce raifonnement qu'eft fondée la conf-
truétion du thermomètre.'C e t inftrument, dans
fon plus grand état de fimplicité, eft un cylindre
liquide ou gazeux, qui eft renfermé dans un tube
de verre où il peut le mouvoir librement, fuivant
qu’il augmente ou diminue de volume par l’accumulation
ou la diminution du calorique. Le premier
thermomètre connu eft celui qu’on dit avoir
été imaginé par un payfan de Nort-Hollande,
nommé Drebel. Il confifte en un tube de verre
dont l’extrémité fupérieure porte une boulecreufe,
& dont l’extrémité inférieure, qui eft ouverte ,
plonge dans un réfervoir de liqueur colorée.
( Koye^planche II, fig. 1. ) f/inftrument doit contenir
une quantité d'air telle, que, dans les plus
grands froids de l’hiver, lorfque cet air eft le plus
condenfé, la capacité de la boule en foit exactement
remplie, & le tube doit être allez long
pour que , dans les chaleurs les plus grandes de
l’ année,
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l’année, lorfqueTair a atteint le maximum de fa dilatation,
il puiffe contenir la totalité de ce fluide.
Afin que la liqueur colorée du réfervoir ne fe gèle
pas en hiver, on fe fert d’eau régale affoiblie ,
dans laquelle on a fait diffoudre un peu dë cuivre.
Le thermomètre dont nous venons de parler a été
abandonné, par la raifon que les indications qu’il
donnoit, n’avoient rien de fixe, puifqu’ellesétoient
relatives aux circonltances dans lefquelles l’ inftru-
ment avoit été conftruit, & que ces circonltances
pouvoient varier à l’infini. Il n'en eft pas de même
du thermomètre dont on fait ufage aujourd hui dans
les obfervations de phyfique & dechimie; la conf-
truétion n’en eft point arbitraire > elle eft aflujettie
à des circonltances fixes qu’on eft toujours maître
de reproduire, & il y a cette différence entre
les indications de ces inltrumens & celles du thermomètre
de Drebel, que les premiers peuvent être
ramenés à des termes conftans comparables entre
eux. Nous allons expofer les moyens de les conf-
trujre.
On prend un tube de verre capillaire dont
l’intérieur foit bien cylindrique. Pour favoir s’il a
cette qualité, on y introduit une petite colonne
de mercure ; on marque à l’extérieur les extrémités
de cette colonne , enfuite on incline le
tube jufqu’à ce que la bafe de la colonne réponde
à la première divifion, & ainfi de fuite,
îufqû’ à ce qu’on foit arrivé à l’extrémité du tube.
Il eft évident que le tube fera cylindrique fi
toutes les divifions font d'égale longueur. Si le
tube ne l’eft pas , on pourra facilement le divi-
fer en parties d’égale capacité; on commencera
par y introduire une colonne de mercure , &
par le partager en un certain nombre de grandes
divifions ; on fera fortir enfuite un peu moins de
la moitié du mercure : lorfque la bafe de la colonne
répondra à celle de la première divifion, on
marquera l’endroit où la colonne s’arrêtera ; on fait
gliffer la colonne jufqu’ à ce qu’elle atteigne la fécondé
grande divifion ; on marquera le point de
l’autre extrémité, enfuite on partagera en deux
parties égales l’efpace compris entre les deux petites
divifions, On répétera la même opération fur
toutes les grandes divifions, &r par ce moyen on
aura une échelle départies égales qui feront deux
fois plus nombreufes que la première. On continuera
de divifer le tube par le même procédé en
parties aufli nombreufes qu’on le voudra.
Lorfque le tube fera divifé, on attachera à l’une
de fes extrémités une bouteille de caoutchouc remplie
d’air ; on ramollira à la lampe d’émailleur
l ’autre extrémité du tube, & on la fermera. Lorfque
le verre aura été chauffé jufqu’au rouge-
blanc, on le retirera du feu; on le mettra dans
une pofition verticale, de manière à ce que l’extrémité
où eft la bouteille foit en en bas; on pref-
fera celle-ci : une partie de l’air qu’ elle contient
paffera dans le tube, & la partie qui avoit été
amollie prendra la forme fphérique.
Cu im iz . Tome Kl.
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On introduira du mercure dans le tube. Pour y
parvenir » on expofera la boule à la chaleur ; lorsqu'une
portion de l’air en aura été expulfée, on
plongera l’ouverture du tube dans un bain de
mercure exactement defléché ; on répétera l’opération
jufqu’à.. ce que le tube foit rempli de ce
métal.
* Cela étant fait, on expofera de nouveau le
tube à l ’aêtion de la chaleur, de manière à en
faire fortir une quantité de mercure telle, qu’à
la température ordinaire celle qui y refte, s’arrête
au tiers de la longueur du tube. Ôn fera fondre
l'extrémité du tube à la lampe; on la tirera en fil;
on fera bouillir le mercure, & enfuite on fermera
le tube en dirigeant deffus le dard du chalumeau.
Après que le mercure a été introduit dans le
tube, on gradue l ’inftrument. Pour cela, on
plonge l’extrémité inférieure dans la glace fondante.
Lorfque le mercure ne defcend plus, on
marque exactement le point où il s’arrête : ce
point eft le zéro du thermomètre. On le porte en-
fuite dans un vafe cylindrique, où l’on a mis dix
à douze grammes d’eau diftillée; on adapte fur le
vafe un couvercle percé de deux trous , dont l’un
reçoit la tige de l’inftrument, & l’autre donne
paffage à la vapeur d’eau. Lorfque le baromètre
eft à foixante-feize centimètres , on fait bouillir
l’eau ; le thermomètre doit être tellement difpofé
dans le vafe, que la boule ne plonge pas dans l’eau
bouillante, & que l’extrémité où le mercure s'arrête
ne dépaffe la furface du couvercle que de très-
peu. Quand l’eau eft en pleine ébullition, que le
mercure n’augmente plus de volume, on marque
l’endroit où il s’arrête, & ce point eft celui de
l’ébullition de l’eau. L’efpace compris entre les
points de la glace fondante & dç l’eau bouillante
eft enfuite divifé en parties ou degrés , dont le
nombre peut varier fuivant le thermomètre qu’on
veut conftruire. Si le tube eft cylindrique, on le
gradue au moyen d'une échelle , dont les degrés
occupent un efpace égal à celui compris entre les
deux points fixes ; fi le tube n’eft pas cylindrique >
& qu’il ait été partagé d’avance en un nombre de
divifions plus grand que celui des degrés qu’on
defire avoir, on en prendra un certain nombre pour
repréfenter un degré, & les premières divifions
du tube deviendront des fractions de degrés.
Dans le thermomètre centigrade, l’efpace compris
entre les deux termes fixes eft divifé en cent
parties : le zéro répond au degré de la glace fondante,
& le centième degré au point où l’eau fé va-
porife. Dans le thermomètre de Dsîuc, dit deRéau-
mur, cet efpace n’eft divifé qu’en quatre-vingts
degrés : le zéro occupe de même l'extrémité inférieure.
Pour indiquer les températures fuoérieures
à ce lie de l’eau bouillante, on continue la Graduation
jufqu’au haut du tube, & pour les températures
au-deifous de zéro, on établit une graduation
O o